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mercredi 2 décembre 2015

Marc-André Bergeron a été conquis par le talent d'Auston Matthews, chez les Lions de Zurich

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Auston Matthews
Auston Matthews (Source d'image:Getty)

Nicolas Landry
MONTRÉAL – Marc-André Bergeron les appelle les spécialistes des pratiques. « En Europe, je te dirais qu’il y en a quelques-uns comme ça! », témoigne le vétéran défenseur à l’autre bout du fil.
Parce qu’il avait déjà vu neiger, Bergeron a d’abord contenu son enthousiasme quand il a vu Auston Matthews effectuer ses premiers coups de patin à l’entraînement avec les Lions de Zurich. Pas de doute, le jeune se démarquait du lot, mais pourquoi ne pas attendre de voir comment il se tirerait d’affaire dans un vrai match avant de s’emporter?
Quand Matthews a finalement atteint l’âge légal pour faire ses débuts professionnels dans la Ligue nationale suisse, Bergeron s’est rallié à la masse sans offrir de résistance.
« Il ne bluffait pas! », s’exclame le volubile Trifluvien, qui dispute sa troisième saison avec la puissante formation helvète. « C’est un solide. Quand il joue pour nous, ce n’est pas compliqué, il change la game. Personne n’est vraiment capable de l’arrêter. »
Auston MatthewsMatthews est ce jeune prodige américain qui est né deux jours trop tard pour être admissible au repêchage 2015 de la Ligue nationale. Plutôt que de connaître une carrière parallèle à celle de Connor McDavid et Jack Eichel, il doit donc patienter jusqu’à l’été prochain avant de connaître les couleurs qu’il défendra dans le circuit Bettman.
À la recommandation de son agent Pat Brisson, Matthews a levé le nez sur les options plus traditionnelles – les rangs universitaires américains ou le hockey junior canadien – et a obtenu une dérogation pour jouer en Europe. Le surdoué de l’Arizona a jusqu’ici obtenu 19 points en 17 rencontres. Parmi les joueurs ayant disputé au moins 15 parties, on n’en dénombre que sept autres qui produisent comme lui à un rythme supérieur à un point par match.
« S’il avait fallu qu’il joue junior, ça n’aurait pas eu de sens. D’après moi, il aurait ramassé 200 points! », s’emporte Bergeron.
« C’est un joueur complet comme il s’en fait peu. Le calibre de jeu est assez fort ici et les gars ont de la misère à lui enlever la rondelle. Il est gros, a une bonne vision du jeu et peut marquer des buts de toutes les façons. Il est agile, mais il peut aussi bien foncer au filet et pelleter la rondelle dans le but. C’est tout un joueur de hockey. L’équipe qui va avoir la chance de mettre la main dessus l’an prochain va se retrouver avec tout un espoir. »
Des joueurs exceptionnels, Bergeron en a connu d’autres. À sa première saison avec le Lightning de Tampa Bay, il a vu Steven Stamkos marquer 45 buts à l’âge de 20 ans. Trois ans plus tard, il se retrouvait dans le même vestiaire que Jeff Skinner, récipiendaire du trophée Calder à 18 ans. Selon lui, Matthews est de la même lignée.
« Je te dirais qu’il ressemble à un Jeff Skinner, mais en plus gros, compare-t-il. Il manie la rondelle... tac-tac-tac-tac-tac! Skinner était un peu comme ça, sauf qu’il ne faisait même pas 6 pieds. Auston, c’est un cheval. »
« C’est sûr que la Ligue nationale, c’est une autre étape, mais je crois qu’il est dans la catégorie des gars qui peuvent arriver là et prendre leur place rapidement. Il sera un joueur qui fera la différence assez rapidement dans sa carrière », ajoute celui qui a joué 490 matchs dans la LNH.
La fontaine de Jouvence
Bergeron venait tout juste de compléter ses réservations pour des vacances de Noël à Paris quand la capitale française a été la cible d’attentats terroristes le 13 novembre dernier. Bien assez vite, les plans sont tombés à l’eau et toute la petite famille s’est retrouvée avec du temps libre imprévu pour le temps des Fêtes.
C’est alors qu’il a commencé à reconsidérer une offre qu’il avait refusée lors des deux années précédentes et qui était récemment revenue sur la table. Au moment de s’entretenir avec le RDS.ca, Bergeron envisageait fortement d’aller représenter le Canada au tournoi de la Coupe Spengler à la fin du mois. Rob Cookson, un adjoint de Marc Crawford à Zurich, occupera les mêmes fonctions auprès de Guy Boucher et a travaillé fort pour convaincre son défenseur de l’accompagner.
Marc-André Bergeron« Je n’ai jamais joué pour le Canada dans aucune compétition internationale. Mais là mes enfants sont rendus assez vieux pour nous accompagner et Davos, c’est une superbe ville où on peut skier. On pourrait joindre l’utile à l’agréable. Je trouverais ça le fun que mon petit gars de 6 ans voie son père jouer pour Équipe Canada… même si on s’entend que ce n’est pas les Olympiques! »
En Suisse, les Bergeron filent le parfait bonheur. Au travail, le patriarche ne pourrait demander mieux. Les Lions ont remporté le championnat dès son arrivée il y a deux ans, se sont inclinés en finale l’année dernière et occupent présentement le sommet du classement général à la mi-saison. Et quand le hockey lui permet de prendre une pause, le quatuor parcourt l’Europe et apprivoise de nouvelles cultures.
« Ça a tourné exactement comme on l’espérait. On est dans une belle partie de notre vie présentement », se félicite l’ancien numéro 47 du Canadien.
Bergeron est parti pour l’Europe après une saison au cours de laquelle il n’avait joué que 12 matchs avec le Lightning et 13 avec les Hurricanes. Il allait bientôt avoir 33 ans et sentait que sa carrière avait besoin d’un nouveau souffle.
« La Ligue nationale, j’ai quand même aimé ça! C’était un rôle différent et c’était bien correct. Sauf qu’après dix ans, je trouvais que j’étais en train de perdre un peu le contrôle de ma destinée et j’avais peur de me retrouver à faire la navette. Si je n’avais jamais atteint la LNH, peut-être que j’aurais continué. Mais j’ai pris une autre avenue et je suis bien content de l’avoir fait. »
Dans la Ligue nationale, Bergeron était surtout reconnu pour la puissance de son lancer frappé et était souvent utilisé comme spécialiste de l’attaque à cinq. En Suisse, il est demeuré un arrière à caractère offensif, mais sa réalité a quelque peu changé. Les nouvelles dimensions de la patinoire, notamment, ont affecté la vélocité de son tir sur réception, une arme qui lui a valu trois saisons d’au moins 12 buts dans la LNH.
« Ma femme n’arrête pas de le dire : ‘T’es trop loin quand tu lances! Avance-toi!’ », rigole l’auteur de trois buts en 24 matchs depuis le début de la saison.
« C’est une des raisons, mais ce n’est pas juste ça, poursuit-il plus sérieusement. Dans la Ligue nationale, j’étais souvent le gars qu’on positionnait juste pour prendre le gros lancer tandis qu’ici, je haut dans la zone. Je suis celui qui fait les jeux, qui distribue la rondelle. C’est sûr que ça change ma game en général. »
Bergeron écoule présentement la dernière année d’un contrat de trois ans avec les Lions. La santé est bonne et si on lui en donnait l’occasion, il n’hésiterait pas à doubler la durée de cette association pour terminer sa carrière dans sa ville d’adoption.
« Depuis quelques années, on dirait que je me suis fixé le chiffre 38 [ans] dans la tête et plus ça va, plus je trouve que c’est sensé. Physiquement, je me sens beaucoup mieux qu’à mes dernières années dans la Ligue nationale. Je ne pense pas que je commencerais à déménager, mais si j’ai la chance de rester à Zurich, ça serait vraiment mon option numéro un. Tranquillement, on s’en va vers les négociations. J’ai hâte de voir comment tout ça va se terminer, mais je me sens en forme pour continuer. »

vendredi 20 novembre 2015

Pas de remontée cette fois pour le Canadien

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Coyotes 3 - Canadiens 2


Nicolas Landry
MONTRÉAL – Combler un retard de trois buts, c’est bien. Mais le faire deux fois? Et dans la même semaine de surcroît? Faudrait quand même pas charrier.
Le Canadien a encore creusé sa propre tombe, jeudi soir, au Centre Bell. S’il avait été capable de s’en extirper en début de semaine contre les Canucks de Vancouver, les Coyotes de l’Arizona n’ont pas été si cléments.
Victime d’un autre début de match erratique, le Tricolore a subi une troisième défaite en quatre matchs en s’inclinant par la marque de 3-2 devant les jeunes loups de Dave Tippett.
À son neuvième départ consécutif, Mike Condon n’a fait face qu’à 20 lancers, mais il a donné au moins trois buts dans un troisième match de suite. Son vis-à-vis Mike Smith a réalisé 31 arrêts.
Condon aura maintenant la chance de prendre un peu de repos puisque Michel Therrien a confirmé après la rencontre que Carey Price était prêt à effectuer un retour au jeu. Blessé au bas du corps depuis le 29 octobre, Price sera d’office vendredi soir alors que le Canadien disputera le premier match d’une série aller-retour contre les Islanders de New York.
Dustin Tokarski a quant à lui été cédé aux IceCaps de St. John’s, dans la Ligue américaine.
« Il faut regarder le portrait d’ensemble, a affirmé Therrien quand on lui a demandé d’évaluer le jeu de Condon, qui a maintenu une fiche de 5-2-2 en remplacement de Price. Ce n’était pas une situation facile pour lui, mais il nous a donné du bon hockey. On a été capable de ramasser beaucoup de points pendant cette période-là. C’est comme ça que je le vois. »
Martin Hanzal et Shane Doan ont placé les locaux en position de recul dans les dix premières minutes de la rencontre. Oliver Ekman-Larsson a creusé l’écart en tout début de deuxième période et cette fois, la pente s’est avérée trop abrupte pour le Canadien.
Max Pacioretty a inscrit son dixième but de la campagne en fin de deuxièmeet Dale Weise a fait dévier un tir d'Andrei Markov derrière Smith dans la dernière minute du match. Trop peu, trop tard.
Paul Byron était de retour dans la formation à la place d’Alexander Semin. Torrey Mitchell, qui a servi d’ailier à Alex Galchenuyk sur le trio complété par Lars Eller, n’a toutefois effectué que trois présences en troisième période.
Therrien n’avait pas d’explication à donner après le match, mais le département des communications de l’équipe a plus tard fait savoir, par l’entremise des réseaux sociaux, que Mitchell souffrait d’une blessure au bas du corps et qu’il ne ferait pas le voyage à Brooklyn.
Trois buts sur six lancers
Dans chacun de ses quatre matchs précédents, le Canadien avait concédé un but dans les quatre premières minutes de jeu. La tendance, sans être dramatique, était claire et méritait qu’on s’y attarde. Le problème serait-il finalement réglé avec la visite des Coyotes?
Pas du tout. Les chiens du désert n’ont pas été aussi expéditifs que leurs prédécesseurs, mais ils ont eux aussi réussi à prendre l’ascendant sur le CH en début de rencontre. Dès la sixième minute, Anthony Duclair a débordé Andrei Markov et a tenté de surprendre Condon en contournant son filet. La manœuvre n’a que partiellement échoué, puisque la rondelle a figé dans le demi-cercle du gardien et y est restée jusqu’à ce que Hanzal ne vienne la pousser dans une cage ouverte.
Duclair, qui a grandi à Montréal, récoltait un troisième point en autant de matchs de la LNH au Centre Bell.
Quatre minutes plus tard, après un jeu de puissance improductif du Canadien, un cadeau de Condon a permis aux Coyotes d’en remettre. Le tir de Tobias Rieder aurait dû mourir dans le gant du titulaire par défaut, mais s’est plutôt retrouvé dans l’air du temps, dans l’enclave. Doan, qui passait par là, a frappé la rondelle au vol pour doubler l’avance des siens.
Le Canadien, même s’il passait le plus clair de son temps en zone adverse, venait de concéder un neuvième but en première période à ses quatre derniers matchs.
L’avantage numérique des locaux a de nouveau fendu l’air au tout début de l’engagement médian. Le manque d’opportunisme s’est avéré coûteux parce que dès qu’ils se sont vu offrir une occasion semblable, les Coyotes l’ont saisie sans perdre un instant. Pendant une pénalité à Eller, Ekman-Larsson a intercepté une mauvaise passe de Jeff Petry et a secoué les cordages.
Alors que le défenseur suédois inscrivait son nom à la feuille de pointage dans un septième match d’affilée, Condon venait pour sa part d’être battu pour la troisième fois sur six lancers.
Le Canadien, malgré les apparences, ne jouait pourtant pas un vilain match. Les occasions se sont présentées pour lui permettre de s’accrocher, mais comme on dit dans le jargon, ça ne voulait pas rentrer.
Devante Smith-Pelly a eu l’occasion de briser la glace, mais a été incapable de lever le disque par-dessus la jambière d’un Mike Smith miraculeux. Tomas Fleishmann, l’un des artisans du retour gagnant contre les Canucks, a ensuite envoyé deux tirs sur le poteau à quelques minutes d’intervalle.
« Il y a des soirs comme ça. Je ne crois pas que c’était un manque d’effort », a dit Therrien.
L’espoir a finalement été ravivé par Pacioretty. Au terme d’une séquence un peu décousue, le capitaine est allé à la rencontre d’une rondelle bondissante, s’est imposé devant Duclair et a déjoué Smith d’un tir du revers. Brendan Gallagher a récolté un point dans un sixième match de suite sur la séquence. 
Weise en a remis à la toute fin avec son neuvième de la campagne, mais la remontée ne s’est jamais concrétisée. Le Canadien a obtenu deux chances de déployer son jeu de puissance en troisième période, mais celui-ci a été blanchi dans un troisième match de suite (0-en-12). 
« L’exécution n’était pas à point. Nos unités spéciales doivent être meilleures. On a perdu cette bataille-là ce soir », a déploré Therrien.

Un autre mauvais début de match pour le Canadien

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Trop peu trop tard cette fois


Nicolas Landry
MONTRÉAL – La dernière fois, le sujet avait été balayé sous le tapis. Qui veut s’attarder sur ce qui ne tourne pas rond dans l’euphorie d’une victoire aussi spectaculaire qu’inespérée?
« Ce n’est pas comme si on le fait exprès », avait répété Lars Eller en haussant les épaules quand on lui avait fait remarquer que son équipe avait connu un autre début de match désastreux avant de revenir de l’arrière pour battre les Canucks de Vancouver.
Jeudi soir, le problème est réapparu et cette fois, il aurait été mal vu de s’en laver les mains.
Contre les Coyotes de l’Arizona, le Canadien a donné deux autres buts tôt en première période, s’obligeant à jouer du hockey de rattrapage dans un cinquième match de suite. Au cours de cette séquence, il a cédé dix fois au premier tiers.
C’est énorme quand on considère qu’il n’avait donné que trois buts avant le premier entracte à ses quinze parties précédentes.
« On ne peut plus continuer de prendre des retards de trois buts et espérer s’en tirer, constatait piteusement Brendan Gallagher. La force de caractère et l’effort sont toujours là, mais il faut absolument qu’on se place dans des meilleures situations. »
Gallagher, qui a récolté un point dans un sixième match de suite dans la défaite, a poussé un lourd soupir quand on lui a demandé à quoi il attribuait ces lents départs qui retardent son équipe depuis deux semaines.
« Je n’en suis pas trop sûr, pour être honnête, mais c’est quelque chose qu’il faut corriger au plus vite. Je ne crois pas qu’on puisse mettre le doigt sur une chose en particulier. C’est une accumulation de petits détails dans l’exécution. On partait du bon pied en début de saison et ça nous réussissait bien. Ça nous permettait d’utiliser tout notre monde et on était très difficile à battre. Mais quand on tire constamment de l’arrière, c’est simplement trop dur. Cette ligue est trop forte, c’est impossible de revenir de l’arrière à chaque soir. »
En scandant que les joueurs en bleu-blanc-rouge devaient prendre le blâme pour leur manque d’opportunisme, Gallagher affichait une lucidité qui ne faisait pas l’unanimité dans le vestiaire. En face de lui, Dale Weise n’était pas aussi dépité que son camarade.
« Ce n’est pas comme si on était mal préparés. On essaie de bien débuter nos matchs, mais pour une raison que je m’explique mal, la rondelle ne roule pas pour nous », expliquait sur un ton confiant celui qui venait de marquer son neuvième but de la saison.
Le retour de Price arrive à point
Mike Condon abondait dans le même sens. « On n’a pas toujours joué de chance, mais il ne faut pas se laisser abattre. »
La chance, c’est une chose, mais les récentes performances de Condon expliquent aussi, en partie, les pannes demomentum du Canadien. L’auxiliaire de Carey Price, qui reprendra sa place au bout du banc vendredi alors que le numéro un effectuera un retour au jeu, a commis des largesses au cours des trois derniers matchs. Il a donné à l’Avalanche, aux Canucks et aux Coyotes des petits cadeaux que ses coéquipiers n’ont pas reçus de ses vis-à-vis Reto Berra, Jacob Markstrom et Mike Smith.
Sans blâmer son gardien, Michel Therrien a noté que son équipe dominait 13-5 au chapitre des tirs malgré le déficit de deux buts qu’elle accusait après une période contre les Coyotes.
« On s’est retrouvés dans une position difficile même si on était l’équipe qui mettait de la pression », a fait remarquer le pilote.
« J’étais habitué de jouer plusieurs matchs en rang dans les mineures, a rappelé Condon, refusant de se cacher derrière des excuses pour expliquer son rendement inégal. Ce n’est pas différent ici, excepté que si je fais une erreur, l’adversaire va me le faire payer. Le deuxième but était ma faute et il est revenu me hanter parce qu’on a perdu par cet écart. »
Condon montrait un taux d’efficacité de ,944 et une moyenne de buts alloués de 1,67 après son troisième départ de la saison, son premier après la blessure subie par Price, contre les Flames de Calgary. En huit matchs depuis, il affiche une MBA de 2,44 et un pourcentage d’arrêts de ,898.

mardi 17 novembre 2015

Lars Eller et un but qui a fait l'effet escompté

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Résilience et remontée


Nicolas Landry
MONTRÉAL – Deux jours plus tôt, en pareilles circonstances, le but de Brendan Gallagher n’avait été rien de plus qu’un insignifiant moment de réjouissance dans ce qui allait être l’une des pires raclées de la saison.
Lundi soir, alors qu’on ne donnait pas plus cher de la peau du Canadien, celui de Lars Eller a fait la différence dans une victoire inespérée de 4-3 aux mains des Canucks de Vancouver.
Avec son équipe confrontée à un déficit de trois buts dans un deuxième match de suite, Eller est parvenu à produire l’électrochoc qui a réveillé son équipe et ce qui avait toutes les apparences d’une troisième défaite consécutive s’est transformé en une spectaculaire remontée.
« On aurait bien sûr préféré être en avance 3-0, mais je crois que c’est la première fois de la saison qu’on se remet d’un retard de plus d’un ou deux buts. C’est très satisfaisant. Ça bâtit le caractère dans le vestiaire, ça bâtit la confiance. »
Avec Devante Smith-Pelly à sa gauche, Eller n’a jamais considéré une autre option que le tir au but.
« Leur défenseur jouait la passe, alors la décision a été facile à prendre, décrivait le Danois, qui revendique maintenant six buts depuis le début de la saison. À 3-1 avec plus de la moitié du match devant nous, l’écart ne semblait soudainement plus aussi grand si on se concentrait simplement à aller chercher un but à la fois. »
Max Pacioretty et Tomas Fleischmann ont franchi le reste de la route menant à la parité, puis David Desharnais a inscrit son troisième but gagnant de la saison en prolongation. Mais après le match, tous parlaient du but d’Eller comme du point tournant du match.
« Le but de Lars nous a donné beaucoup de vie », a remarqué Michel Therrien tandis que P.K. Subban affirmait avoir senti l’espoir renaître après le but du 81.
« C’était tous des gros buts, mais celui-là a parti le bal et on n’a jamais regardé en arrière après ça », n’a pas hésité à dire l’auteur du but vainqueur.
Le résultat positif est toutefois venu remettre à plus tard une récurrence sur laquelle il faudra éventuellement se pencher sérieusement. Le Canadien a connu un autre début de match atroce. Pour un quatrième match de suite, il s’est tiré dans le pied dans les premières minutes de l’engagement initial. Il a maintenant donné sept buts en première période à ses trois dernières sorties.
« On ne le fait pas exprès, mais on est évidemment conscient qu’on doit connaître de meilleurs départs, rassurait Eller. C’est une facette du jeu dans laquelle on excellait en début de saison, mais présentement, il y a place à amélioration. »
« C’est difficile d’entamer le match comme des déchaînés pendant 82 matchs, mais on doit réaliser que tant qu’on continuera de connaître des départs de la sorte, les autres équipes en profiteront parce qu’elles seront prêtes dès la première mise en jeu », concédait calmement Subban, qui préférait pour l’heure se concentrer sur le bon côté des choses.
« On a bien répondu quand ils ont porté le score à 3-0. On a fait beaucoup de bonnes choses dans la deuxième moitié du match et je crois qu’on méritait la victoire ce soir. »
« Des fois, des choses comme ça arrivent, mais justement, l’important c’est d’être capable de se relever », notait Desharnais sur le même ton optimiste.
Le Canadien montre une fiche de 2-2 lorsqu’il tire de l’arrière après 40 minutes de jeu. Il a marqué 25 de ses 67 buts après le deuxième entracte.
« Depuis le début de l’année, je crois que nous avons démontré que nous sommes une équipe qui est à son meilleur en troisième période, faisait remarquer le gardien Mike Condon, auteur de 23 arrêts dans la victoire de lundi. Au deuxième entracte, ça respirait la confiance dans le vestiaire. On avait encore beaucoup d’énergie et on savait qu’on allait sortir en force. C’est exactement ce qu’on a fait. »

jeudi 15 octobre 2015

Après une période de doute en matchs hors-concours, Devante Smith-Pelly s'est repris en main

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Les échos de l'entraînement du CH


Nicolas Landry
BROSSARD – Devante Smith-Pelly avait la mine plutôt basse vers la fin du camp d’entraînement. Alors que le temps des expériences tirait à sa fin, on le retrouvait plus souvent qu’autrement sur un trio complété par des joueurs destinés à commencer la saison dans la Ligue américaine.
Mercredi, après un entraînement facultatif auquel il venait de prendre part avec une poignée de coéquipiers, le gros attaquant n’a pu s’empêcher d’exhiber le trou noir au milieu de sa dentition lorsqu’on lui a fait remarquer à quel point sa situation avait pu changer en l’espace de quelques semaines.
« Personnellement, je ne m’en faisais pas trop avec ça », a répondu Smith-Pelly en esquissant un large sourire.
L’humeur du jeune ailier droit a évolué au même rythme que son rôle au sein de l’équipe. Peu convaincant lors des matchs préparatoires, DSP a profité du faux pas de Zack Kassian pour s’asseoir sur une chaise qu’il ne semble pas intéressé à laisser vacante. Avec Torrey Mitchell et Brian Flynn, il forme un trio d’une efficacité remarquable depuis le début de la saison.
Au cours du voyage qui a permis au Canadien de se façonner une fiche de 4-0 avant l’inauguration de sa saison locale, l’entraîneur Michel Therrien a affirmé que Smith-Pelly lui apparaissait plus rapide qu’au moment où il s’est joint à l’équipe l’hiver dernier.
« Je n’ai jamais vu ‘D’ patiner aussi vite, fait également remarquer Max Pacioretty. Il est vraiment au sommet de son art présentement. Il rend la tâche difficile à tout le monde qui doit jouer contre lui. »
« C’est effectivement un aspect de mon jeu sur lequel j’ai travaillé très fort cet été, confirme celui qui a été acquis en retour de Jiri Sekac. Je savais que c’est quelque chose que je devais améliorer si je voulais avoir un impact au sein de l’équipe. »
La vitesse s’avère justement l’élément central de ce dynamique quatrième trio, une unité qui a décidé que la meilleure défensive était celle qui s’applique à 200 pieds de son propre filet. Flynn vient au quatrième rang parmi les attaquants de l’équipe avec neuf tirs au but. Mitchell a marqué le but d’assurance dans une victoire contre les Sénateurs d’Ottawa dimanche dernier. Smith-Pelly, avec son imposant gabarit, facilite la circulation de la rondelle profondément en territoire adverse.
« On est souvent les premiers à atteindre des rondelles libres. Notre rapidité nous permet de faire dévier une rondelle et de créer des revirements dans des circonstances où d’autres gars seraient peut-être arrivés une fraction de seconde trop tard. C’est notre façon de générer de l’attaque », explique Flynn, qui revendique 17 buts en 172 parties de saison régulière dans la Ligue nationale.
« On sait que les joueurs à qui on est opposés aimeraient bien mieux passer leur temps à attaquer, alors quand on est capables de les faire jouer dans leur zone, c’est un gros plus pour nous », ajoute Smith-Pelly.
« Je crois que les trois membres de ce trio apportent quelque chose de différent et c’est ce qui explique qu’ils connaissent autant de succès jusqu’à maintenant, avance Pacioretty comme hypothèse. Et je crois qu’ils commencent à peine à se sentir à l’aise ensemble. »
Neutraliser Crosby et Malkin
Mardi à Pittsburgh, Michel Therrien a investi ses trois vaillants soldats d’une importante mission. Pendant la majeure partie de la soirée, Mitchell, Flynn et Smith-Pelly ont été appelés à neutraliser soit le trio de Sidney Crosby, soit celui d’Evgeni Malkin.
Les trois larrons, qui ont passé plus de temps sur la patinoire que des armes offensives comme David Desharnais et Alexander Semin, se sont montrés dignes de la confiance de leur patron. Malkin a récolté une passe sur le but de Kristopher Letang, mais n’a réussi qu’un seul lancer au but tandis que Crosby a été blanchi en plus de terminer la rencontre avec un différentiel de moins-1.
« J’ai trouvé qu’on avait fait du très bon travail, a évalué Smith-Pelly, qui a été crédité de deux mises en échec et deux lancers bloqués. Non seulement on a réussi à les contenir, mais on a su créer nos propres chances. »
« C’était agréable de réduire des joueurs de leur trempe au silence, n’a pas caché Flynn, qui a été utilisé pendant près de quinze minutes. Si on ne retrouve pas leurs noms sur la feuille de pointage, c’est qu’on a fait notre travail et donné à notre équipe une très bonne chance de gagner. »
Pacioretty a pris soin de souligner à quel point il était primordial de pouvoir compter sur un quatrième trio fiable, surtout sur la route où l’entraîneur local a le dernier mot dans les changements.
« Sur le banc, tout le monde était très confiant quand (Crosby et Malkin) étaient sur la glace. Nos gars contrôlaient le temps de possession contre deux des meilleurs joueurs au monde », a applaudi le capitaine.
« Ils font un job extraordinaire et la raison qui l’explique, c’est qu’ils sont très responsables avec la rondelle, a vanté Therrien. Quand tu mets des joueurs qui ne sont pas responsables avec la rondelle contre de bons adversaires, tu sais que c’est une question de temps avant que tu le paies. Mais ces trois joueurs sont capables de jouer contre Sidney Crosby et je me sens très à l’aise de les mettre là. »

dimanche 20 septembre 2015

Mike Condon veut brouiller les cartes dans le rôle de substitut chez le CH

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Blancs - Rouges


Nicolas Landry
BROSSARD – Mike Condon avait seulement deux cours à son horaire, et donc beaucoup temps pour réfléchir, alors que tirait à sa fin son dernier semestre à l’Université Princeton.
Diplômé en science politique, le grand rouquin envisageait une carrière sérieuse dans le monde des finances, mais une pensée refusait de quitter son esprit. Condon, qui avait gardé les buts des Tigers pendant ses quatre années sur le campus de la prestigieuse institution, voulait tenter sa chance au hockey professionnel. Avec un peu de chance, un club oserait lui donner un essai. Au pire, peut-être qu’on voudrait de lui comme coach.
« Je me suis lancé dans le vide avec l’esprit ouvert et les meilleures intentions. Dans ce temps-là, de bonnes choses ont tendance à arriver. J’ai été très chanceux », raconte humblement le jeune homme de 25 ans qui, trois ans après avoir décidé de mettre sa « vraie » vie en veilleuse, se retrouve en position pour se battre pour le job de deuxième gardien du Canadien de Montréal.
Les postes disponibles sont rares cette année au camp d’entraînement du CH. À l’attaque, l’ajout des vétérans Alexander Semin et Tomas Fleischmann dans le portrait et une congestion apparente parmi les joueurs de soutien semblent avoir bloqué la route aux quelques jeunes qui pouvaient aspirer à une promotion. La brigade défensive pourrait être affectée dans sa profondeur, mais son noyau est stable et prévisible.
Devant le filet réside bien sûr la principale force du club. Carey Price, qui a remporté à peu près tous les trophées imaginables au terme de la saison dernière, est une valeur sûre. Mais derrière lui pourrait se trouver une ouverture dans laquelle tentera de s’immiscer discrètement Condon au cours des prochaines semaines.
« Il s’est très bien développé à Hamilton l’année dernière. On va laisser les performances au camp dicter nos décisions en temps et lieu », s’est limité à dire Michel Therrien sur le sujet, laissant sous-entendre que la place de Dustin Tokarski dans le rôle d’auxiliaire qu’il occupait la saison dernière n’est pas coulée dans le béton.
Pour Condon, l’accession à la Ligue nationale représenterait l’accomplissement d’un parcours aussi inusité qu’inspirant.
« J’étais libre comme l’air quand ma dernière saison à Princeton a pris fin avec notre élimination contre Cornell, a-t-il pris le temps de raconter samedi au milieu d’un vestiaire du Complexe sportif Bell. Je n’avais pas d’agent, je n’ai reçu aucun appel. J’ai finalement trouvé quelqu’un qui m’a placé sur un avion pour la Californie, dans lequel je suis monté avec un peu d’espoir et bien des prières. Je m’en allais simplement là-bas pour avoir du plaisir. »
Condon a joué quatre matchs pour le Reign d’Ontario, une équipe de la Ligue de la Côte Est (ECHL), puis a profité d’une épidémie de blessures pour faire un bref saut avec les Aeros de Houston, dans la Ligue Américaine (LAH). Il était prêt à ranger ses jambières et repasser ses plus beaux habits pour commencer une carrière sérieuse quand le Canadien l’a appelé pour lui offrir un contrat qu’il a signé en mai 2013.
Condon a passé sa première saison dans l’organisation du Tricolore avec les Nailers de Wheeling, dans la ECHL. L’année suivante, il s’est taillé un poste chez les Bulldogs de Hamilton. Désigné pour seconder le vétéran Joey MacDonald à l’automne, il a éventuellement dépassé le maître et a terminé la saison avec une moyenne de buts alloués de 2,44 en 48 départs. Au milieu de l’hiver, le Canadien lui a offert une prolongation de contrat de deux ans et lorsque les séries éliminatoires de la LAH ont commencé sans les Bulldogs, le cerbère de 6 pieds 2 pouces a été rappelé « en haut » pour suivre le grand club dans son propre parcours éliminatoire.
« Il y a trois ans, je n’étais qu’un kid au collège et je n’avais jamais vu un tir de la LNH de ma vie. Il y a deux ans, j’étais dans la East Coast et je me sentais encore très loin de la LNH. L’expérience que j’ai prise dans la Ligue américaine n’est peut-être pas comparable à la LNH, mais ça m’a préparé. Le jeu devant moi est de moins en moins rapide année après année, jour après jour. »
Habitué de brûler les étapes, Condon pourrait donc brouiller les cartes au camp d’entraînement du Canadien. Pendant que Zachary Fucale et Edward Pasquale batailleront pour le seconder à Saint John’s, nouvelle terre d’accueil du club-école, le natif du Massachussetts tentera d’offrir le même genre de compétition à Tokarski, qui a vu de l’action dans 17 matchs en remplacement de Price la saison dernière.
« Je ne veux pas penser à un objectif final, prévient-il toutefois. J’essaie plutôt de me concentrer sur les petits détails du quotidien en me disant que si je m’occupe de mes affaires, des bonnes choses vont arriver. On peut se rendre fou quand on se met à penser aux places disponibles au sein de la formation et à ce genre de truc. »
« Le but demeure toujours d’atteindre le niveau supérieur, mais c’est aussi important de vivre le moment présent et de ne pas se projeter trop loin dans l’avenir. Si vous ne vous concentrez pas sur l’endroit où vous êtes, vous n’irez jamais nulle part. »

samedi 11 juillet 2015

Victoriaville avant Innsbruck pour Mario Huber

http://www.rds.ca/hockey/canadiens/

Mario Huber
Mario Huber (Source d'image: Vincent Éthier )

Nicolas Landry
BROSSARD – Assis dans le coin d’un vestiaire du Complexe sportif Bell, Mario Huber expliquait cette semaine que deux équipes du Québec, les Tigres de Victoriaville et le Phoenix de Sherbrooke, lui avaient fait de l’œil et avaient tenté de l’attirer dans la LHJMQ la saison prochaine.
« Tu aurais dû venir à Sherbrooke! », s’est mis à le taquiner Daniel Audette en passant devant lui avec, sur son épaule, un sac à l’effigie de son équipe. Il est évident que Huber n’a aucune idée qu’il vient de passer la semaine avec le meilleur marqueur du Phoenix depuis deux ans.
« Tu joues là-bas? », répond le grand Autrichien, qui commence à comprendre qu’il vient de se lier d’amitié avec un futur rival.
« Oui, on aurait joué ensemble! », acquiesce Audette, provoquant l’exaspération instantanée de son interlocuteur. Visiblement, Huber a aimé ce qu’il a vu du choix de cinquième ronde du Canadien.
Mais le timide Européen n’a pas regretté sa décision longtemps. Il sait déjà qu’il se plaira à Victoriaville. Il avait donné sa bénédiction à l’organisation avant que celle-ci ne le repêche avec le septième choix au total du repêchage européen de la Ligue canadienne à la fin juin.
« J’y suis allé déjà. J’ai visité l’aréna, rencontré les entraîneurs, les gens de la place. J’étais vraiment content, c’est une belle ville », dit-il sur un ton rassurant.
Sûrement pas aussi beau qu’Innsbruck, mais Huber ne s’en vient pas ici en touriste. Après deux saisons passées à afficher des statistiques modestes dans la ligue élite de son pays, l’attaquant de 6 pieds 2 pouces et 210 livres s’est laissé convaincre par son entourage que le Canada était probablement un endroit plus indiqué pour poursuivre une carrière de hockeyeur.
« Je crois que la ligue en Autriche est aussi très bonne, un jeune peut y apprendre beaucoup de choses. Mais je crois que ce sera mieux ici. Mon agent, mon père, mes amis, tout le monde me conseillait de venir ici, alors j’ai décidé de tenter ma chance. Si ça ne fonctionne pas, je pourrai toujours retourner chez moi, mais je veux l’essayer. »
« On a fait nos devoirs au sujet Mario, a affirmé l’entraîneur des Tigres, Bruce Richardson, au collègue Thierry Bourdeau. J’ai vu beaucoup de vidéos de lui quand il jouait à Innsbruck et j’ai aimé ce qu’il apportait. Son côté physique, sa grandeur, sa grosseur. Il patine assez bien aussi pour un joueur de son gabarit. »
Huber ne s’est pas nécessairement démarqué lors des trois matchs simulés qui étaient au programme du camp de perfectionnement du Canadien. De son propre aveu, la vitesse et le talent des joueurs auxquels il était confronté l’ont surpris, mais c’est avant tout la dimension de la surface de jeu qui nécessite pour lui le plus gros ajustement.
« C’est vraiment difficile pour moi parce que tout se déroule plus rapidement. En Autriche, tu reçois la rondelle et ensuite tu as trois secondes pour prendre une décision. Ici, tu reçois la rondelle et ta décision doit déjà être prise, sinon tu vas te faire frapper! Mais je dois persévérer, apprendre et tout ira bien. »
Élevé au pied des Alpes, c’est le soccer qui a d’abord attiré le jeune Huber. « Mais mon père ne voulait pas venir voir mes matchs! Il m’a apporté au hockey à la place et j’ai donc commencé à jouer dès l’âge de 4 ans. C’est grâce à mon père si je suis ici. De toute façon, je n’ai jamais été bon au soccer. J’ai deux jambes gauches! »
Monsieur Huber devra maintenant faire beaucoup, beaucoup de route pour voir jouer son fils, mais tout le monde s’entend pour dire que le jeune homme a pris la bonne décision en faisant ses valises pour Victo.
« Pour lui, c’est une belle opportunité d’apprendre et de se faire connaître. Il n’y a pas grand-monde qu’il connaît ici, alors ce sera à lui d’ouvrir les yeux », conclut Richardson.