PHOTO MARTIN CHEVALIER Comme Brian Gionta et Saku Koivu avant lui, Max Pacioretty est associé intimement aux problèmes du Canadien tant par les médias que par le public.
Comme tout le reste chez le Canadien, le poste de capitaine n’est plus ce qu’il était. Dans les années glorieuses, il s’agissait de l’honneur ultime pour le joueur qui portait le C à son chandail. De nos jours, le tenant du titre est tenu comme le responsable des déboires de l’équipe. Il est la cible principale.
Le phénomène est attribuable à la présence des caméras de télévision et des micros de radio dans le vestiaire.
De Butch Bouchard à Yvan Cournoyer, soit une période de 30 ans au cours de laquelle les capitaines du Canadien ont soulevé la coupe Stanley à 16 reprises, ces deux médiums ne couvraient que très rarement une séance d’entraînement.
Surexposés
Les entrevues télévisées avec les joueurs étaient généralement celles que l’on voyait à La Soirée du hockey.
Dans les années 1980, les stations radiophoniques CKAC et CJMS qui se livraient une lutte féroce sur la bande AM, ont commencé à déléguer un journaliste à tous les entraînements et à tous les matchs.
La télévision a suivi avec Radio-Canada, TVA, CBC et CTV, puis le Réseau des sports, TVA sports, TSN et Sportsnet sont arrivés.
Le capitaine du Canadien peut être vu à la télévision et entendu à la radio à tous les jours durant la saison de hockey. Il est considéré comme le porte-parole des joueurs.
Or, depuis une vingtaine d’années, l’exercice donne à la longue une image négative du capitaine auprès du public. Les gens finissent par se lasser de lui et à lui trouver des défauts.
C’est comme les animateurs et les animatrices de télévision.
À force d’être surexposés, ils perdent de leur popularité.
Koivu et Gionta y ont passé
Rappelons-nous ce qu’on disait de Saku Koivu.
On l’accusait de ne pas être un bon rassembleur en plus de lui reprocher de ne pas parler français. Mais le Canadien était aussi mauvais qu’en ce moment à ses premières années comme capitaine.
L’équipe a raté les séries trois fois à ses quatre premières saisons à ce poste.
On l’a dit jaloux de Mike Ribeiro quand il a eu une altercation avec celui-ci pendant une séance d’entraînement.
Le Canadien a été sans capitaine un an après le départ de Koivu pour Anaheim. Cette année-là, grâce aux prodiges de Jaroslav Halak, le Tricolore s’est rendu en finale de l’Est.
Brian Gionta a hérité de la succession de Koivu l’année suivante et le Canadien a raté les séries à sa deuxième saison au poste de capitaine.
On disait de lui qu’il n’était pas fait pour ce rôle et on dit maintenant la même chose de Pacioretty.
Pacioretty a bien fait
Comme Gionta et Koivu avant lui, Pacioretty est associé intimement aux problèmes du Canadien tant par les médias que par le public. Le capitaine est pris en grippe pour tout ce qui se passe dans cette équipe.
C’est ce qui a mené Pacioretty à se vider le cœur après l’heure de tombée de la période des transactions au début de la semaine.
Il n’a fait que dire la vérité quand il a déclaré qu’il ne pouvait porter à lui seul tout le poids des problèmes de son équipe sur ses épaules.
On oublie que ces joueurs sont des humains, comme Pacioretty l’a rappelé.
Tous dans le même bateau
Déjà que Carey Price et Shea Weber ne sont pas les plus jasants avec les journalistes, Pacioretty doit se sentir seul comme jamais il ne l’avait senti auparavant en ce moment avec le Canadien.
Il se présente au bâton à tous les jours et il fait admirablement cette partie de son travail. Mais on devrait lui permettre de souffler de temps à autre.
À force de se retrouver continuellement sur la sellette, il se fait taper dessus à gauche et à droite.
Tous les joueurs devraient être présents dans le vestiaire à l’arrivée des journalistes après un match. Ils sont 19 à avoir joué et chacun a sa part de responsabilités dans le résultat final.
UN RÔLE SURÉVALUÉ ?
Joueurs et dirigeants s’entendent pour dire qu’il n’est pas nécessaire d’être capitaine ou assistant capitaine pour être un meneur. Cela m’amène à poser cette question : le poste de capitaine est-il absolument nécessaire dans le hockey d’aujourd’hui ?
Les anciens joueurs vous diront que la notion d’esprit d’équipe a bien changé de nos jours. L’argent, notamment, fait que les joueurs sont plus indépendants les uns des autres.
Leur attention n’est pas portée uniquement sur le hockey durant la saison. Les joueurs ont d’autres champs d’intérêt.
Comme me l’ont dit Larry Robinson et Guy Carbonneau, il y a quelques années, ce n’est pas un défaut. C’est seulement que les temps ont changé.
Attendre pour le prochain
Il n’est pas donné à tous les joueurs non plus d’être capitaines. À cet égard, il s’en trouve pour dire que Max Pacioretty devrait remettre son titre s’il revient avec le Canadien la saison prochaine. Mais ce serait désavouer ses coéquipiers qui l’ont élu.
D’autres estiment que Brendan Gallagher devrait être le prochain capitaine du Tricolore. Mais ce ne serait pas lui faire une fleur dans les conditions actuelles.
À vrai dire, le Canadien ne devrait pas avoir de capitaine durant quelque temps si Pacioretty passe à une autre équipe l’été prochain.
Les Maple Leafs de Toronto sont sans capitaine depuis qu’ils ont échangé Dion Phaneuf durant la saison 2015-2016 et ils ne s’en portent pas plus mal.
Le temps dira qui d’Auston Matthews, Mitch Marner, William Nylander, Morgan Rielly, Tyler Bozak ou autres pourra assumer ce rôle, si la direction de l’équipe juge à propos de désigner quelqu’un.
La mode est aux jeunes capitaines, mais il s’agit davantage d’une question de marketing.
Un joueur de 21 ans comme Connor McDavid n’a sûrement pas de leçon à donner à Milan Lucic, qui franchira la trentaine cette année et qui a remporté la coupe Stanley avec les Bruins de Boston.
C’est avec Al Montoya devant le filet que le Canadien affronte les Jets, ce soir à Winnipeg.
Carey Price, qui n’a pas participé à l’entraînement de vendredi, souffre d’une blessure mineure au bas du corps. Le CH a ainsi rappelé Charlie Lindgren de Laval dans la Ligue américaine.
Les Glorieux poursuivent un séjour de quatre matchs sur les patinoires adverses, après une victoire à Ottawa et une défaite au Minnesota. Ils occupent le 28e rang du classement général avec un dossier de 4-8-1.
Les Canadiens font face à Connor Hellebuyck, qui n’a toujours pas subi la défaite en temps régulier depuis le début de la saison.
Pendant une période, la deuxième, le Canadien avait des jambes. Il avait même des ailes tant il volait sur la patinoire du Honda Center. Il avait de l’énergie; du cœur à l’ouvrage.
Animé par une rage qu’on avait peu ou pas décelée lors des sept premières rencontres, le Canadien s’est même permis de tirer à 30 reprises sur la cage des Ducks d’Anaheim qui, décimés par les blessures, battaient de l’aile.
- En dépit ses 30 tirs – un record d’équipe – le Canadien n’a marqué que deux fois permettant ainsi au jeune gardien John Gibson de réaliser un nouveau record pour les Ducks avec 28 arrêts au cours d’une seule et même période.
- Avant d’avoir outrageusement dominé la période médiane, le Canadien s’était fait déclasser dans tous les aspects du jeu en accordant deux buts sur 21 tirs. La réplique de Montréal : aucun but sur sept tirs seulement. Entraîneur-chef du Canadien, Claude Julien a très bien résumé l’inertie de son club au premier vingt en lâchant : « On s’est laissé faire en première. »
- Après avoir outrageusement dominé le deuxième tiers, le Canadien, fidèle à ses habitudes, est ensuite disparu de la patinoire au cours de la troisième période, concédant trois buts en 97 secondes pour permettre aux Ducks de filer vers une victoire somme toute facile de 6-2.
Avec ces trois autres buts accordés aux Ducks en troisième période, le Canadien a maintenant été dominé 9-1 au dernier tiers en huit matchs. Difficile d’effectuer des remontées gagnantes, voire de simples remontées, dans ces circonstances.
Ou encore de protéger des avances.
Mais bon! Pour protéger des avances, il faudrait d’abord s’en offrir, ce que le Canadien n’a pas fait souvent cette année. Il l’a fait quatre fois en fait, dont deux fois au cours du même match contre Toronto au Centre Bell. Et chaque fois qu’il s’est offert une avance, le Canadien l’a échappée avant de s’incliner : contre Chicago, Toronto et Los Angeles.
Ce qui m’amène à me demander et à vous demander ceci : quel est le vrai visage du Canadien? Celui qu’il affichait en période médiane, ou celui qu’il avait lors des premières et dernières périodes?
Mes observations sur le match et le calvaire subi dans l’Ouest américain :
1 - Carey Price a besoin d’aide 2 - L’importance des mises en jeu 3 - Claude Julien a jonglé avec succès 4 - Beauchemin aurait certainement aidé le CH
Chiffre du match : -11
Le Canadien a non seulement été balayé en Californie, mais il a été éclipsé alors que les Sharks (5), les Kings (5) et les Ducks (6) – une chance qu’ils étaient décimés par les blessures – ont marqué un total de 16 buts alors que le Canadien s’est contenté de cinq pour un différentiel de moins-11.
Carey Price a besoin d’aide
Lorsque Chris Wagner a enfilé le troisième but en 97 secondes des Ducks en début de troisième période, le sixième du match, Carey Price a laissé sortir la frustration qui l’étouffait en fracassant son bâton sur le poteau droit du filet qu’il défendait.
Ou tentait de défendre, lanceront les détracteurs de plus en plus impatients de Price qui fait l’objet de critiques de plus en plus virulentes maintenant que la série de revers consécutifs est rendue à sept.
Carey Price a besoin d’aide. C’est clair. Il a besoin d’aide afin de retrouver son calme, son aplomb, sa technique et sa confiance qui intimide l’adversaire. Un adversaire qui ne semble plus intimidé du tout lorsqu’il s’avance vers celui qui est loin de jouer à la hauteur de son titre de l’un des meilleurs gardiens au monde.
Carey Price doit se retrouver. C’est clair. Et toute l’aide potentielle que lui offriront son épouse, leur fille, ses parents et amis, leurs chiens, son coach personnel Stéphane Waite, son psychologue sportif s’il en a un, ou une balade en forêt sera la bienvenue.
Mais Carey Price aura aussi besoin de l’aide de ses coéquipiers. Surtout de ses défenseurs qui n’ont rien fait pour aider sa cause vendredi soir. Du moins en première et en troisième périodes.
Karl Alzner s’est non seulement rendu coupable d’un affreux revirement devant le filet du Canadien au premier tiers, mais c’est lui qui a fait dévier la rondelle entre les jambes de son gardien sur le tir qui a suivi de quelques secondes sa remise aux Ducks. Comme quoi un malheur ne vient jamais seul.
Alzner a connu un match difficile vendredi. Du moins défensivement. Car à l’attaque, il a récolté une passe sur le premier but du Canadien. Le deuxième de la saison de Paul Byron. Le but qui a donné des ailes au Canadien en période médiane, avant qu’il ne repique du nez au dernier tiers.
Cela dit, si c’est une bonne nouvelle pour Alzner d’occuper le premier rang des passeurs du Tricolore avec quatre mentions d’assistance, est-ce qu’on peut être d’accord qu’il s’agit du même coup d’une très mauvaise nouvelle pour le Canadien que ce défenseur, surtout défensif, soit le meilleur passeur de l’équipe ET qu’il connaisse autant de difficultés autour de la cage de Carey Price
Alzner n’est pas le seul à en arracher.
Jeff Petry est méconnaissable cette année. La patience du coach a d’ailleurs atteint sa limite alors que Petry s’est retrouvé au sein du troisième duo en compagnie de Joe Morrow, cédant sa place à la droite de Karl Alzner à Jordie Benn.
Même le premier duo de Shea Weber et Victor Mete a eu les mains pleines vendredi. Surtout aux premier et dernier tiers.
Mete, qui a démontré une fois de plus, ses grandes habiletés et son grand calme avec la rondelle qu’il a bien distribuée, s’est fait souhaiter la bienvenue à Anaheim par Corey Perry qui l’a chassé de son passage d’une main avant de foncer vers le filet de Carey Price pour mener au sixième but des Ducks.
Pas question ici de pointer du doigt le jeune arrière de 19 ans. Encore moins de remettre en question la stratégie de le garder avec le grand club. Une stratégie qui serait d’ailleurs bien difficile de contester alors que personne d’autre que lui ne semble en mesure d’évoluer avec aisance et succès à la gauche de Weber.
Mais le fait que même le premier duo ait eu les mains pleines vendredi, à Anaheim, prouve à quel point la brigade défensive du Canadien peine à gagner des batailles devant, derrière et autour du filet, afin de donner un coup de main à son gardien qui doit toutefois lui aussi être bien meilleur.
L’importance des mises en jeu
Quand un club est fragile comme le Canadien l’est présentement, des petits riens ont de grosses conséquences. Et la plupart du temps, ces conséquences sont négatives.
On a déjà parlé du but qu’Alzner a orchestré et même marqué pour aider les Ducks à prendre les devants 2-0.
Mais sur le premier but, c’est une mise en jeu perdue en zone défensive par Jacob De La Rose qui a ouvert la porte au tir anodin qui a suivi, mais dont Dennis Rasmussen a profité pour faire dévier derrière Carey Price.
De La Rose, qui ne l’avait pas beaucoup hier, a perdu deux des sept mises en jeu qu’il a disputées. Pas surprenant qu’il ait effectué un total de 10 présences seulement sur la patinoire.
Les autres centres n’ont pas été meilleurs. Plekanec (9/20 = 35 %), Phillip Danault (9/26 = 35 %) et Jonathan Drouin (5/12 = 42 %) ont plus souvent laissé les Ducks amorcer les séquences en possession de la rondelle que le contraire. Rien pour aider la cause d’une équipe qui se cherche comme le Canadien.
En prime, la chance a souri aux Ducks alors qu’un tir raté – bâton fracassé – de Kevin Bieksa est devenu une passe parfaite dont Brandon Montour a profité pour décocher un tir frappé sur réception aussi vif que précis qui n’a donné aucune chance à Carey Price.
Ce but a coupé ce qui restait de souffle au Canadien. Quand il s’est retrouvé à nouveau en déficit deux buts, la question n’était plus de savoir si le Canadien allait encore perdre, mais bien par combien de buts il allait perdre.
On l’a vite su...
Claude Julien a jonglé avec succès
Malgré tout ce qui lui est arrivé de mal, vendredi soir, à Anaheim et de très mal au cours de sa virée en Californie, le Canadien aura au moins connu une bonne deuxième période contre Anaheim.
Une très bonne même.
Une période au cours de laquelle Claude Julien – j’imagine que tout ça a commencé par un monologue assez féroce dans le vestiaire au cours du premier entracte – a donné une poussée dans le dos de ses joueurs en remaniant ses trios.
Et bien que son club ait encore perdu, Julien a peut-être eu la main heureuse si l’on se fie aux succès de la deuxième période, sans pour autant se laisser abattre par le retour du balancier en troisième.
Séparé de Jonathan Drouin pour ensuite être confié à Phillip Danault, a repris vie. Non! Il n’a pas marqué. Du moins pas encore, mais avec ses 17 tirs tentés il a été beaucoup plus actif que lors des sept premières rencontres.
Le capitaine a encore été mou par moments. Il a provoqué au moins deux hors-jeu. Il a raté des passes. Il a été plus dominé que dominant.
Mais en cadrant 10 des 17 rondelles qu’il a tirées, Pacioretty s’est au moins donné la chance de marquer. À défaut de le faire pour vrai.
Avec Andrew Shaw sur le flanc, ce nouveau premier trio a été très bon.
Il faut dire que Shaw, qui avait amorcé la rencontre avec Paul Byron et Phillip Danault, a connu un match solide. Il a démontré de la hargne. Il a brassé l’adversaire. S’est fait brasser aussi. Il a donné le ton.
On n’a pas beaucoup vu Alex Galchenyuk. Pas assez. Il a encore écopé une pénalité dont l’adversaire a su profiter pour marquer.
Mais dans le cadre d’un match au cours duquel les joueurs du Canadien ont cadré 51 des 80 tirs qu’ils ont tentés, est-il normal que Galchenyuk ne revendique qu’un petit tir tenté?
Ma réponse est non! Surtout qu’il évoluait en compagnie de Jonathan Drouin et Artturi Lehkonen.
Mais bon, on va se consoler en spécifiant que Galchenyuk a au moins touché la cible.
Le toujours rapide et énergique Paul Byron a marqué le premier but du Canadien. Le moins rapide, mais toujours énergique Brendan Gallagher a ajouté l’autre. Si Byron et Gallagher sont moins jeunes que Hudon et Lehkonen qui ont fait rajeunir Tomas Plekanec au cours du camp d’entraînement, peut-être que Byron et Gallagher pour aider Plekanec a récolté des points de temps en temps.
Hudon? Il a tiré la mauvaise paille, car avec De La Rose confiné au banc en deuxième et troisième période et avec Ales Hemsky qui s’est retrouvé à l’infirmerie en raison de quelques solides coups d’épaule encaissés en première, il n’a effectué qu’un total de 15 présences totalisant moins de 10 minutes de jeu.
Mais bon. En jonglant avec ses trios, Claude Julien a coaché. Il a secoué son groupe. Son groupe a réagi. Au moins en période médiane.
«Mon niveau de frustration est très élevé en ce moment. On doit jouer 60 minutes comme on l’a fait durant les 20 minutes en deuxième. On vient de démontrer qu’on peut le faire. Qu’on est capable. Je suis aussi responsable des déboires que mes joueurs. Je dois trouver des solutions», a conclu Claude Julien qui rentre à Montréal samedi avec le reste de l’équipe.
Il sera intéressant de voir si le directeur général débarquera lui aussi à Montréal pour un rare week-end sans match au programme. Ou s’il mettra le cap sur d’autres villes de la LNH afin d’aller épier les autres clubs et qui sait se mettre à négocier directement afin de conclure une ou des transactions qui semblent de plus en plus nécessaires pour aider à relancer son équipe, avant qu’il ne soit trop tard ?
Car oui, il commence déjà à se faire tard.
Beauchemin aurait certainement aidé le CH
Petite question en terminant : est-ce que je suis le seul qui s’est demandé du début à la fin de la rencontre de vendredi pourquoi François Beauchemin endossait le chandail des Ducks et non celui du Canadien?
En regardant le défenseur québécois âgé de 37 ans enfiler les 34 présences de qualité qu’il a effectuées contre le Canadien, je n’ai pu m’empêcher de me dire qu’il aurait été bien plus utile autour de Carey Price que Mark Streit, Joe Morrow, Brandon Davidsson, Jeff Petry et peut-être même Karl Alzner.
Après avoir perdu Beauchemin au ballottage, le CH lui a tourné le dos une première fois lorsqu’il est devenu joueur autonome préférant miser sur Jaroslav Spacek.
La direction du tricolore lui a encore tourné le dos l’été dernier. Pour 1 million $, soit le salaire que lui verse les Ducks, Beauchemin aurait rapporté bien plus de dividendes, de robustesse, de leadership et d’enseignement aux jeunes, que Benn (1,1 million $ cette année et l’an prochain) que Brandon Davidson (1,425 million $) que David Schlemko (2,1 millions $ pour cette année et l’an prochain), que Joe Morrow (650 000 $) sans oublier Mark Streit dont le contrat de 700 000 $ a été racheté.
Il aurait offert un meilleur rapport qualité prix qu’Alzner (4,625 millions $ pour cette année en encore quatre ans ensuite) et Jeff Petry (5,5 millions $, cette année et encore trois ans).
Le trio de Tomas Plekanec semble le plus menaçant. Il a obtenu 11 des 34 tirs du Canadien.
« Nous avons créé plus d’occasions de marquer. Les chances sont là. C’est à nous de travailler plus fort et de faire tourner la chance de notre côté. »
– Tomas Plekanec
« C’est difficile d’obtenir des occasions de marquer. Donc, lorsqu’on en obtient, on sait que la rondelle va finir par entrer dans le filet. »
– Charles Hudon
L’effort y était face aux Rangers, mais ce n’était pas suffisant aux yeux du capitaine.
« Ce n’est que deux défaites. Il faut demeurer positif. Mais en même temps, il faut avoir la volonté d’améliorer notre jeu. On ne peut pas sauter sur la patinoire, exécuter des jeux faciles et faire seulement ce que l’on attend de nous. On doit aspirer à plus. »
– Max Pacioretty
Le Canadien s’est vu refuser deux buts. L’entraîneur n’a pas voulu remettre en question le verdict de l’officiel mais...
« Sur le deuxième, je trouve qu’il a pris sa décision rapidement. Je ne crois pas qu’il ait passé beaucoup de temps à regarder si (Pacioretty) avait été poussé ou si le gardien avait exagéré. »
– Claude Julien
Brandon Davidson a disputé son premier match de la saison. Il a remplacé Mark Streit.
« Il a connu un camp très moyen, mais ce soir, il était bon. C’est le Davidson que nous avons vu l’an dernier. »
– Claude Julien
Desharnais, pour la deuxième fois
David Desharnais a affronté son ancienne équipe pour la deuxième fois de sa carrière dimanche. La première était survenue le 12 mars dernier, alors qu’il portait les couleurs des Oilers d’Edmonton. L’attaquant québécois, blanchi de la feuille de pointage, avait alors été utilisé pendant 12 minutes et 11 secondes. Après presque huit saisons complètes avec le Tricolore, Desharnais, âgé de 31 ans, a été échangé à la formation albertaine le 28 février dernier en retour des services du défenseur Brandon Davidson. Sans contrat à la fin de la saison, Desharnais a été embauché par les Rangers au début de juillet, signant un contrat d’un an évalué à environ un million de dollars.
Desharnais a été sollicité dimanche pendant près de 13 minutes contre le Canadien et a remporté 6 des 10 mises en jeu auxquelles il a pris part.
Deux buts refusés
Le Canadien croyait bien avoir ouvert le pointage à la sixième minute de la première période lorsque la rondelle s’est faufilée derrière Henrik Lundqvist. La reprise vidéo a toutefois démontré qu’Andrew Shaw avait dirigé le disque derrière la ligne rouge à l’aide de son patin. À peine cinq minutes plus tard, un deuxième but a été refusé au Tricolore lorsqu’après visionnement, les officiels ont jugé que Max Pacioretty avait créé de l’obstruction à l’endroit du gardien des Rangers. La formation locale aura finalement inscrit le seul but de la période, avec moins de trois minutes à faire. Un but chanceux crédité à la fiche de Brady Skjei, après que la rondelle eut ricoché sur la jambe du défenseur Shea Weber avant de se loger derrière Carey Price.
Et l’attaque, elle ?
Quand on parle du Canadien depuis le début de la saison, il est souvent question de sa défense vulnérable. Mais que dire de son attaque anémique ? En trois matchs, le Tricolore a inscrit un total de trois buts en six périodes et, qui plus est, deux de ses buts (Phillip Danault à Buffalo et Brendan Gallagher à Washington) ont été marqués en désavantage numérique. Le seul but inscrit par le Canadien à armes égales en trois matchs est celui de Max Pacioretty contre les Sabres jeudi dernier.
Encore Weber
Sans surprise, Shea Weber a été le joueur le plus sollicité des deux équipes dimanche soir à New York. Le défenseur du Canadien a été utilisé pendant 24 min 18 s. Karl Alzner (20,35), Jeff Petry (20,17) et le capitaine Max Pacioretty (20,17) ont tous joué pendant plus de 20 minutes.
Le prochain à partir ?
Le visage des Rangers a changé au cours des derniers mois avec le départ des Dan Girardi, Derek Stepan et Antti Raanta notamment. Le prochain à partir, selon certains de nos confrères de New York, pourrait bien être le vétéran Rick Nash, qui a tout de même réussi cinq lancers dimanche contre le CH, le plus haut total de son équipe.
Le seul match
La rencontre de dimanche au Madison Square Garden était la seule inscrite au calendrier de la journée de dimanche dans la LNH. La veille, 30 des 31 formations du circuit étaient à l’œuvre. Quelle équipe n’a pas joué samedi ? Les Bruins de
Boston. Le Canadien, qui est rentré à Montréal après la rencontre de dimanche, accorde une journée de congé à ses joueurs après avoir disputé deux matchs en deux soirs. Le prochain match aura lieu demain soir et marquera la rentrée de l’équipe devant ses partisans à l’occasion de la visite des Blackhawks de Chicago.
En effet, le Tricolore a subi les foudres d’Alexander Ovechkin lors de son deuxième match de la saison. Toutefois, face aux Rangers, il retrouvera ceux qui l’ont éliminé le printemps dernier.
Et les Rangers ne connaissent pas un début de saison à tout casser, eux qui ont subi deux défaites face à l’Avalanche du Colorado et les Maple Leafs de Toronto. Ils ont encaissé 12 buts et en ont marqué sept.
Carey Price sera devant le filet du Canadien. Le numéro 31 bleu-blanc-rouge devait initialement avoir congé, mais il a été retiré du match en première période face aux Capitals et sera donc frais et dispos face aux Rangers. C’est Al Montoya qui était devant le filet pour les deuxième et troisième périodes face aux représentants de la capitale américaine.
Henrik Lundqvist, qui a lui été chassé du match la veille face aux Maple Leafs, devrait être devant la cage des Rangers.
QUÉBEC - Si le Canadien avait gagné ses six premiers matchs préparatoires, on parlerait déjà sur toutes les tribunes de l’imminente et tant attendue 25e conquête de la coupe Stanley. Les célébrations seraient même amorcées. Et il faudrait calmer le jeu en répétant qu’un championnat ne se gagne pas au mois de septembre dans la LNH.
Mais parce qu’il a prolongé à six sa série de revers consécutifs, mercredi soir, à Québec, c’est tout le contraire qui se passe.
Ça frise même la panique.
C’est certainement agaçant, déplaisant et un brin déprimant de voir le Canadien perdre comme il perd depuis le début du calendrier préparatoire. On pourrait même écrire deux brins déprimant quand on considère que le Tricolore, malgré la présence de Carey Price devant le filet, de Shea Weber à la ligne bleue, de Jonathan Drouin, Max Pacioretty et Brendan Gallagher au sein d’un premier trio, d’Alex Galchenyuk et Andrew Shaw qui était de retour après une absence de quatre matchs s’est misérablement incliné devant des Maple Leafs de Toronto comptant tout au plus sur quatre joueurs qui rempliront – peut-être – des rôles de soutien lorsque la saison se mettra en branle la semaine prochaine.
De fait, ce n’est pas juste déprimant, c’est même inquiétant.
Mais du même souffle, il est important d’ajouter qu’un championnat ne se perd pas plus qu’il ne se gagne au mois de septembre.
De mauvais augure
L’ennui pour le Canadien, de l’état-major, aux joueurs, en passant les partisans qui commencent à broyer du noir, est que ces défaites donnent des indications qui n’augurent rien de vraiment bon.
Car ce n’est pas d’avoir perdu contre une équipe C – aucun des attaquants dépêchés à Québec n’a de chance réelle de se hisser au sein de l’un des trois premiers trios – des Maple Leafs qui a fait le plus mal mercredi. C’est de voir que ces plombiers ont pris les moyens pour contrer le Canadien. Pour l’emboîter trop souvent dans son territoire d’où il a peiné tout le match incapable qu’il était de se sortir de l’échec avant.
« Je déteste perdre et je suis comme tout le monde déçu de notre fiche », a convenu Claude Julien qui aime mieux regarder le portrait d’ensemble de son équipe que de se limiter aux six revers.
Je le comprends.
Sauf qu’au-delà des scores, Claude Julien a malgré tout admis que certaines lacunes remarquées au fil de ces parties le titillaient bien plus que les revers.
Encore hier, il a pointé du doigt – sans les nommer – des espoirs qui n’ont pas suivi le rythme imposé par les espoirs des Leafs. « On cherche toujours les joueurs capables de compliquer nos décisions », que le coach du Canadien a reconnu après avoir louangé la conviction affichée par les espoirs des Maple Leafs.
Mais Claude Julien ne s’est pas limité d’apostropher les espoirs. Que non ! Il s’en est pris a des gars qui ont de l’expérience. Des gars sur qui l’état-major mise... ou misait!
« On fait beaucoup trop d’erreurs et le pire est que ces erreurs sont commises par des joueurs qui sont bien meilleurs qu’ils ne le démontrent depuis le début du camp. Ces gars-là sont meilleurs et on le sait parce qu’ils nous donnaient du bien meilleur hockey dans le passé », a candidement reconnu Claude Julien.
Des noms? Claude Julien n’en a pas offert.
Je vais le faire à sa place.
À la ligne bleue : on peut avancer sans risque de se tromper les noms de Brandon Davidson, Joe Morrow et aussi de Mark Streit qui fait plus que son âge (39 ans) depuis le début du camp. On pourrait ajouter celui d’Éric Gélinas. Mais comme le Canadien a simplement offert un essai professionnel au défenseur franco-ontarien, il est difficile de croire que l’état-major misait autant sur lui que sur les trois autres.
Mete mérite de rester
Seule consolation à la ligne bleue : Victor Mete a encore été solide dans tous les aspects du jeu à la gauche de Shea Weber. Le petit gars s’est assuré d’au moins jouer un autre match préparatoire et qui sait de peut-être forcer la main de la direction pour amorcer la saison à Buffalo la semaine prochaine.
« Mete continue de bien jouer. Il va rester avec nous aussi longtemps qu’il le méritera et pour l’instant, il le mérite », a d’ailleurs confirmé Claude Julien lors de son point de presse après la défaite.
À l’attaque : ça ne vaut pas cher la tonne non plus. Il est même permis de se demander si ceux qui seront sélectionnés pour compléter le 4e trio et occuper les rôles de réservistes auront vraiment gagné leurs postes ou si d’autres leur en auront fait cadeau tant ils sont ordinaires. Défilez les noms que vous voudrez dans l’ordre qui vous plaira. Nos listes seront pas mal les mêmes…
Drouin-Pacioretty : la chimie s’installe
Outre la tenue de Victor Mete, le point le plus positif dans le revers aux mains de Leafs aux allures de Marlies est la chimie évidente qui s’installe entre Jonathan Drouin et Max Pacioretty.
Bien alimenté par son nouveau centre, le capitaine a obtenu sept tirs. Non il n’a pas marqué, mais ça viendra et ça viendra souvent, je crois bien.
Cette chimie n’aura pas de réactions positives que dans un sens. Car bien qu’il soit le franc-tireur au sein de ce duo, Pacioretty a offert une échappée à Drouin à l’aide d’une très belle passe lobée.
« Je crois qu’on va faire de très bonnes choses ensemble », a convenu Drouin qui, tout en étant agacé par les défaites qui s’accumulent, gardait la tête haute. Il faut dire qu’avec le but magnifique qu’il a marqué en début de match et les bonnes occasions qu’il a générées et dont il a lui-même profité, Drouin a prouvé une fois encore qu’il pourra faire oublier Alexander Radulov.
Brendan Gallagher complétait le trio. Il fera la lutte à Ales Hemsky, Paul Byron et peut-être Artturi Lehkonen pour le privilège d’évoluer au sein du premier trio.
Andrew Shaw, qui a marqué le deuxième but du Tricolore avant que les Leafs ne répliquent avec quatre de suite, pourrait-il ajouter son nom à cette liste?
De retour au jeu après une absence de quatre matchs, le vétéran était loin de se préoccuper de cette possibilité. « Depuis le temps que je suis dans la Ligue, j’ai cessé de penser à ces décisions qui ne relèvent pas de moi. Je sais qu’il y a des ouvertures, mais mon rôle est de jouer le mieux possible pour obtenir la meilleure utilisation possible. Je me sentais bien ce soir, même si je manquais un peu de jambe en fin de partie. J’étais surtout heureux de renouer avec la compétition. Mais il est clair qu’on devra jouer avec bien plus d’intensité qu’on l’a fait ce soir. Moi le premier… »
Shaw s’est retrouvé en avantage numérique à quelques reprises. Tout comme Alex Galchenyuk.
S’il n’a pas très bien paru au sein de son trio régulier – avec Shaw et McCarron au centre – Galchenyuk s’est distingué en troisième lorsque le Canadien a profité d’attaques massives pour tenter de revenir dans la rencontre.
Avec Drouin et Pacioretty, Galchenyuk a démontré beaucoup plus d’intensité et d’implication qu’il ne le faisait avec des compagnons de trio moins talentueux.
Carey Price?
Je ne suis pas du genre à m’en faire avec Price qui demeure un des meilleurs gardiens au monde. Mais comme la dit Claude Julien après la rencontre, les meilleurs gardiens au monde, ne peuvent pas stopper les rondelles qu’ils ne voient pas filer vers eux. Et c’est ce qui est arrivé sur deux des trois buts des Leafs mercredi.
Deux matchs pour reprendre confiance
Après ses six revers, il ne reste plus que deux matchs au Canadien pour mieux jouer et pour peut-être gagner afin de retrouver un peu de confiance et surtout en générer dans le camp de ses partisans.
« On n’a pas encore envoyé un alignement complet sur la glace. Le trio de Drouin a très bien fait ce soir. Le trio à Plekanec a très bien fait lors des matchs qu’il a disputés. Quand on mettra sur la glace tous nos trios et six arrières qui seront capables de défendre notre gardien et de relancer les attaques, on aura une meilleure idée », a défilé le coach du Canadien.
Oui, deux matchs pourraient être suffisants pour apaiser la grogne si Claude Julien décidait d’y aller avec des formations complètes. Ce qui n’est pas arrivé encore. Mais ça n’arrivera pas non plus. Du moins pas vendredi alors que le Canadien recevra les Panthers de la Floride.
« On est encore dans une situation de trois matchs en quatre soirs et il est hors de question que j’envoie tous mes vétérans deux soirs de suite sur la patinoire en fin de semaine. On va vivre assez de situations semblables en saison, que je ne vais pas prendre des chances en présaison », a plaidé Claude Julien.
Cette philosophie se défend.
Mais si l'entraîneur du Canadien assure que les choses se replaceront lorsqu’il pourra compter sur une formation complète, il serait bien qu’il puisse s’en convaincre avant le premier match de la saison contre les Sabres à Buffalo la semaine prochaine.
Car s’il fallait qu’il amorce sa saison sur les talons, contre des Sabres qui ne devraient pas lui donner du fil à retordre, le Canadien verra que la panique qui s’installe depuis le début du calendrier préparatoire prendra vite de l’ampleur.