lundi 4 avril 2016

Qu'on cesse les cachettes avec P.K. Subban

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P.K. Subban
P.K. Subban (Source d'image:RDS)
GASTON THERRIEN
LUNDI, 4 AVR. 2016. 16:04
Le défenseur du Canadien P.K. Subban semble un joueur en pleine forme et prêt à revenir au jeu. D'ailleurs à l'entraînement, il porte un chandail comme les autres, ce qui signifie qu'il peut recevoir des contacts.
C'est évident que s'il y avait un risque quelconque, il aurait un chandail d'une couleur différente. Je ne suis pas dans le vestiaire et j'ignore ce que le médecin lui a dit. Peut-être qu'on lui a dit, " tu peux faire ce que tu veux dans les entraînements, mais pas dans les matchs. " J'ai un gros point d'interrogation dans mon esprit. Comme tout le monde, je spécule parce qu'on ne nous donne pas d'informations. Michel Therrien déclare qu'il attend que le médecin et P.K. donnent le feu vert, mais P.K. refuse de répondre aux questions concernant sa blessure.

Si P.K. est encore blessé, rien n'y paraît parce qu'il danse sur la glace avec autant d'aisance qu'il le fait lors de parties. S'il avait encore des séquelles d'une commotion, il aurait un chandail d'une autre couleur.
À l'image de la saison du Canadien, on fait dans la cachette et on laisse les observateurs spéculer. L'organisation ne nous dit jamais rien et pourtant l'équipe ne se bat même plus pour une place dans les séries.
Je ne sais pas ce que le club a à cacher. Subban porte pourtant un chandail régulier alors il devrait être en mesure de jouer. C'est la première fois de ma vie que je vois ça, mais il faut dire que c'est aussi la première fois de ma vie que je vois le Canadien agir de la sorte envers les gens qui suivent le club et les amateurs.
Si la haute direction juge qu'il n'est pas nécessaire de le ramener cette saison étant donné que le club ne participera pas aux séries, elle n'a qu'à le dire. Quand on prend une décision en fonction du bien-être du club ou d'un joueur, il n'y aura personne pour critiquer, mais qu'on nous le dise.
Si Subban ne joue pas d'ici la fin de la saison, le Canadien devrait logiquement refuser que son défenseur participe au Championnat du monde. S'il ne peut pas aider le Canadien, il ne peut pas aider l'équipe nationale. On va nous dire qu'il reste encore du temps avant ce tournoi et qu'il pourra guérir. C'est incompréhensible. Si P.K. garde des séquelles de sa blessure, je pense qu'on ne devrait courir aucun risque. Il faut penser d'abord en fonction du Canadien et non pas en fonction du Canada.
Une récompense pour John Scott
Si le Canadien avait affronté les Flyers ou les Bruins, j'aurais mieux compris le rappel de John Scott, mais les adversaires du Canadien ont des formations basées sur le talent et la vitesse. Je vois mal comment Scott pourrait bien s'intégrer dans l'un des trois derniers matchs de l'équipe.
Son rappel d'un match est pour le récompenser, mais le récompenser de quoi? On aurait dû le faire au match des étoiles de la LNH en lui donnant un chandail et un sac d'équipement du Canadien.
La direction est devenue sentimentale avec trois matchs à écouler à la saison. C'est une autre décision inexplicable. En plus, c'est Michael McCarron qui écope. Certains vont dire qu'on l'a vu 20 parties, mais on disait tellement de bien de ce premier choix au repêchage il y a deux semaines à peine. Qu'on le laisse jouer et prendre de l'expérience. Les IceCaps comme le Canadien ne participeront pas aux séries. Il est donc condamné à terminer la saison dans la LAH ou à revenir avec le Canadien quand Scott aura disputé son match.
Le Canadien est dur à suivre. Si c'était le cas depuis une semaine, ça pourrait passer, mais c'est comme ça depuis longtemps. On a du mal à suivre la logique des décisions de l'équipe. Comme observateur j'assiste régulièrement aux pratiques et je m'y perds alors, imaginez le partisan qui n'y est pas.
Le trio de gardiens
Le Canadien doit agir dans son intérêt et non pas en fonction des individus. Je ne sais pas pour quelle raison on a promis un match à Charlie Lindgren et pas à Zachary Fucale, qui est un espoir du club.
Carey Price travaille fort pour revenir au jeu et je lui souhaite de participer à au moins un match au Centre Bell s'il est rétabli. S'il n'est pas à 100% de sa forme, les médecins vont logiquement lui interdire de jouer une rencontre. Il mériterait de terminer la saison entre les poteaux devant ses partisans pour lui permettre de dissiper les doutes dans son esprit si bien sûr, il est totalement rétabli.
D'ici à samedi, on pourrait voir successivement Mike Condon, Lindgren et Price pour compléter la saison régulière. Encore là, si Price a le feu vert mercredi, on pourrait donner deux périodes à Lindgren et l'autre au numéro 31.
*propos recueillis par Robert Latendresse

John Scott à Montréal : le vaudeville continue

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Scott et Johnston avec le Canadien

FRANÇOIS GAGNON
LUNDI, 4 AVR. 2016. 14:49
La présence de John Scott ne changera rien au cours de la fin de saison du Canadien. Le Tricolore est éliminé depuis un bon moment et on peut difficilement reprocher au directeur général Marc Bergevin de vouloir «récompenser» le gentil géant qui ajoutera son match dans l’uniforme bleu-blanc-rouge à sa liste de faits saillants dans la LNH cette saison.
Une saison qui tient du vaudeville.
Soumis au ballottage cette année plus souvent qu’il a récolté de points dans la LNH, débarqué en « rock star » à Nashville à titre de joueur ayant obtenu le plus de votes pour le Match des étoiles, un match qu’il a disputé avec un chandail de paria sur le dos alors que ses enfants endossaient des chandails de son ancienne équipe, les Coyotes de l’Arizona, John Scott s’est retrouvé avec le Canadien parce que son ancien directeur général Don Maloney a obligé Marc Bergevin à récupérer son contrat.
Matamore qui a marqué cinq buts en carrière dans la LNH, patineur très ordinaire, Scott est le genre de joueur qui n’a plus sa place dans la LNH parce qu’il ne peut assumer autre chose qu’un rôle de redresseur de torts.
Brute sur la glace, Scott est toutefois un gentilhomme dans le vestiaire. Un gars d’équipe. Un « bon gars » qui a compris que sa taille et son « talent » lui ont permis d’atteindre la LNH et d’y être encore malgré ses 33 ans et ses moyens extrêmement limités.
Il est difficile de ne pas sourire devant ce rappel de Scott. Plus difficile encore de ne pas être heureux pour géant de 6’8’’ qui ne disputera peut-être qu’un seul match avec le Canadien et quelques petites présences lors de cette rencontre. Difficile de ne pas être heureux pour ses proches qui auront un fait d’armes de plus à célébrer. Heureux aussi pour l’auteur du scénario qui immortalisera sa carrière. Un scénario déjà étoffé qui n’avait besoin que d’une belle conclusion pour assurer ce film d’être un grand succès. Une conclusion que le Canadien lui offre gentiment aujourd’hui et presque gratuitement.
McCarron écope
Ce n’est pas le rappel de Scott qui déçoit.
C’est le fait que le Canadien ait décidé de céder Michael McCarron aux IceCaps pour lui faire une place.

Premier choix du Tricolore en 2013 (25e sélection), McCarron n’est pas encore prêt pour la LNH. Malgré de belles performances depuis son deuxième rappel, c’était évident. Ce l’était devenu plus encore au fil des derniers matchs et Michel Therrien avait pleinement raison de le souligner lors de son point de presse lundi midi.
C’est justement pour cette raison que le Canadien devait le garder à Montréal au lieu de le retourner dans la Ligue américaine.
McCarron complète sa première saison professionnelle. Le «mur» qu’il a frappé lors des derniers matchs est un obstacle naturel. Un obstacle normal qui se dresse à un moment ou un autre devant tous les jeunes qui font le saut dans la LNH.
Parce que le Canadien est éliminé, parce que les matchs ne veulent plus rien dire, parce que le temps était justement venu de multiplier les expériences, il aurait été préférable – du moins, il me semble – de donner l’occasion à McCarron de continuer à escalader le mur. Un mur qu’il devra recommencer à escalader à nouveau l’an prochain.
Je suis de ceux qui croient que McCarron – à moins d’un développement exceptionnel au cours de l’été et d’un camp d’entraînement plus exceptionnel encore – devrait amorcer la prochaine saison dans la Ligue américaine. Combien de temps devra-t-il y jouer avant de faire vraiment le saut avec le Canadien? Ses performances répondront à cette question.
Mais peu importe que ce soit après 15, 30 ou 50 matchs, le fait d’avoir compléter la saison avec le grand club ce printemps l’aurait mieux préparé à affronter à nouveau le mur qu’il retrouvera à son retour dans la grande ligue que le fait d’aller jouer quelques parties dans la Ligue américaine en se demandant ce qu’il aurait pu faire de mieux pour demeurer à Montréal.
Le Canadien n’a pas commis de crime majeur en cédant McCarron à son club-école. Il n’y a pas de scandale à dénoncer ici. Il est juste dommage qu’une saison qui est passée d’historiquement sensationnelle à historiquement catastrophique soit entachée un peu plus par une décision difficile à comprendre.
Si le Canadien se battait pour une place en séries, il serait normal que McCarron soit écarté. Remarquez qu’on ne verrait sans doute pas John Scott non plus dans l’entourage de l’équipe si les points à l’enjeu d’ici la fin de la saison étaient cruciaux.
Mais dans la situation actuelle, le Canadien avait toutes les raisons au monde de prolonger le plus longtemps possible l’expérience de McCarron avec le grand-club.
Triste record
Maintenant qu’il est retourné aux mineures, Michael McCarron ne pourra revenir à Montréal pour aider le Canadien qui a épuisé les quatre rappels qui lui étaient permis d’effectuer depuis la date limite des transactions. À moins qu’un attaquant ne tombe au combat. Car dans ces circonstances, le Tricolore – comme tous les autres clubs – pourrait se prévaloir de la possibilité d’effectuer un rappel d’urgence.
Surtout qu’avec les excuses lancées aux quatre vents en marge du nombre de blessures qui ont forcé les rappels de bien trop de jeunes joueurs de la Ligue américaine pour donner une chance à Michel Therrien et son équipe d’être compétitifs dans la LNH, il est permis de se demander pourquoi on provoque artificiellement un rappel de plus.
À moins que le but de la direction soit d’établir un record. Ce que le Canadien est en train de réaliser.
Avec les rappels de Scott et du défenseur Ryan Johnston – les deux joueurs seront en uniforme mardi contre la Floride – 44 joueurs auront disputé au moins un match cette saison. Une liste qui s’étirera à 45 lorsque Charlie Lindgren disputera son premier match dans la LNH, sans doute jeudi en Caroline.
Quarante-cinq joueurs, c’est un de moins que le plus gros total de l’histoire du Canadien en 2001-2002, une saison plus misérable encore que celle qui prend fin alors qu’en plus des blessures – plus de 500 matchs/joueur – le Tricolore avait congédié son entraîneur-chef Alain Vigneault et son directeur général Réjean Houle pour les remplacer par Michel Therrien et André Savard.
Les 15 défenseurs utilisés cette année représentent toutefois un record puisqu’en 2000-2001, le Canadien en avait fait jouer 14... seulement!
Lorsque Charlie Lindgren débarquera devant le filet, il deviendra le cinquième gardien à s’y présenter cette année après Carey Price, Mike Condon, Dustin Tokarski et Ben Scrivens. Zachary Fucale s’est assis au bout du banc plus tôt cette saison, mais il n’a pas pris part à la rencontre.
La surmultiplication de rappels à Montréal a eu des conséquences au sein du club-école également alors que les Ice Caps ont « habillé » 48 joueurs. Rien pour aider le travail de Sylvain Lefebvre à la barre du club-école.

L’importance des grands frères

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Michel Therrien
Michel Therrien (Source d'image:PC)
MATHIEU DARCHE
LUNDI, 4 AVR. 2016. 08:45

La saison des Canadiens de Montréal tire à sa fin et ce sera bientôt le temps des bilans. La question qui sera analysée à plusieurs reprises sera certainement: « Que s’est-il passé? ».
La raison principale restera sans équivoque l’absence de Carey Price. Je ne m’attarderai pas sur cette raison dans cette chronique puisque je l’ai régulièrement abordée tout au long de la saison, car je préfère élaborer sur ma manchette à l’Antichambre cette semaine, c’est-à-dire, l’absence de grands frères dans cette équipe. Cette absence n’était pas aussi palpable lorsque Price était devant le filet, car l’équipe remportait des matchs grâce à ses performances ainsi qu’à la confiance qui régnait dans le vestiaire. Quand l’équipe gagne et que tout baigne dans l’huile, c’est très facile d’être un bon leader et de rester positif, mais c’est une tout autre histoire lorsque l’équipe traverse une période difficile.

Je crois fortement que l’absence de vétérans tels Gionta, Gorges, Bouillon, Malhotra et autres ont grandement manqué au Canadien. On a peut-être sous-estimé leur présence lors des dernières campagnes car Price faussait la donne. Cette situation n’a certainement pas facilité le travail de Michel Therrien, qui s’est retrouvé démuni de ressources dans le vestiaire. Quand les jeunes de l’équipe prennent trop rapidement les règnes, il est très difficile de traverser ces périodes creuses sans l’appui de vétérans qui ont du vécu dans la LNH. Ceci est un des plus gros problèmes qui affligent les Oilers d’Edmonton depuis une dizaine de saisons. J’en discutais avec Shawn Horcoff pendant le lockout et il mentionnait que c’était très difficile d’éduquer ces jeunes pour devenir de vrais professionnels, car il était seul comme vétéran et que ces jeunes se sont fait confier les règnes de l’équipe beaucoup trop tôt et ceci a créé les résultats que nous constatons depuis plusieurs années. La sortie de l’entraineur Todd Mclellan samedi démontrait la frustration de ce coach avec l’attitude de ces joueurs.
Nous entendons régulièrement les gens mentionner que le Canadien devrait laisser aller les vieux pour faire de la place aux jeunes, mais malheureusement, ce n’est pas de cette façon que ça fonctionne dans la LNH. Toutes les équipes de tête dans la ligue ont un bon nombre de bons vétérans. Je dis « bons », car une équipe doit trouver les bons vétérans, ceux qui peuvent guider tous ces jeunes dans leur apprentissage de vie professionnelle. Carey Price a permis à cette équipe de s’en tirer en début de saison, mais force est d’admettre que lorsqu’il est tombé au combat, sa perte a laissé un vide au sein des Canadiens.
Ne sous-estimez surtout pas l’apport qu’ont eu les Gionta, Gorges, Bouillon, Malhotra, Parros, Arsmstrong, Murray, Halpern lors des 2-3 dernières saisons du Tricolore. Lors de mes saisons avec le Canadien, on peut ajouter les Gill, Spacek, Hamrlik, Moen, et oui, même Gomez, car ces joueurs avaient du vécu dans la LNH et plusieurs d’entres eux avaient remporter des coupes Stanley. Tous ces vétérans avaient eux aussi été éduqués par des vétérans à leur tour en début de carrière. Personnellement, j’ai eu droit à des Kevin Dineen, Lyle Odelein, Ian Laperrière et autres au cours de ma carrière et j’aime croire que j’ai aussi eu un certain impact sur plusieurs jeunes joueurs dans la LNH et la LAH.
Le manque de « grands frères » a rendu la tâche à Max Pacioretty beaucoup plus difficile qu’elle aurait dû l’être à sa première saison comme capitaine. Malheureusement pour lui, il n’a pas été très bien entouré côté vétérans cette saison, mais croyez-moi qu’il en sortira gagnant, car c’est une expérience qu’il se souviendra longtemps.
Je souhaite sincèrement à Michel Therrien de pouvoir compter sur un groupe plus mature lors de la prochaine saison, mais surtout sur un Carey Price en santé!