BROSSARD – Devante Smith-Pelly avait la mine plutôt basse vers la fin du camp d’entraînement. Alors que le temps des expériences tirait à sa fin, on le retrouvait plus souvent qu’autrement sur un trio complété par des joueurs destinés à commencer la saison dans la Ligue américaine.
Mercredi, après un entraînement facultatif auquel il venait de prendre part avec une poignée de coéquipiers, le gros attaquant n’a pu s’empêcher d’exhiber le trou noir au milieu de sa dentition lorsqu’on lui a fait remarquer à quel point sa situation avait pu changer en l’espace de quelques semaines.
« Personnellement, je ne m’en faisais pas trop avec ça », a répondu Smith-Pelly en esquissant un large sourire.
L’humeur du jeune ailier droit a évolué au même rythme que son rôle au sein de l’équipe. Peu convaincant lors des matchs préparatoires, DSP a profité du faux pas de Zack Kassian pour s’asseoir sur une chaise qu’il ne semble pas intéressé à laisser vacante. Avec Torrey Mitchell et Brian Flynn, il forme un trio d’une efficacité remarquable depuis le début de la saison.
Au cours du voyage qui a permis au Canadien de se façonner une fiche de 4-0 avant l’inauguration de sa saison locale, l’entraîneur Michel Therrien a affirmé que Smith-Pelly lui apparaissait plus rapide qu’au moment où il s’est joint à l’équipe l’hiver dernier.
« Je n’ai jamais vu ‘D’ patiner aussi vite, fait également remarquer Max Pacioretty. Il est vraiment au sommet de son art présentement. Il rend la tâche difficile à tout le monde qui doit jouer contre lui. »
« C’est effectivement un aspect de mon jeu sur lequel j’ai travaillé très fort cet été, confirme celui qui a été acquis en retour de Jiri Sekac. Je savais que c’est quelque chose que je devais améliorer si je voulais avoir un impact au sein de l’équipe. »
La vitesse s’avère justement l’élément central de ce dynamique quatrième trio, une unité qui a décidé que la meilleure défensive était celle qui s’applique à 200 pieds de son propre filet. Flynn vient au quatrième rang parmi les attaquants de l’équipe avec neuf tirs au but. Mitchell a marqué le but d’assurance dans une victoire contre les Sénateurs d’Ottawa dimanche dernier. Smith-Pelly, avec son imposant gabarit, facilite la circulation de la rondelle profondément en territoire adverse.
« On est souvent les premiers à atteindre des rondelles libres. Notre rapidité nous permet de faire dévier une rondelle et de créer des revirements dans des circonstances où d’autres gars seraient peut-être arrivés une fraction de seconde trop tard. C’est notre façon de générer de l’attaque », explique Flynn, qui revendique 17 buts en 172 parties de saison régulière dans la Ligue nationale.
« On sait que les joueurs à qui on est opposés aimeraient bien mieux passer leur temps à attaquer, alors quand on est capables de les faire jouer dans leur zone, c’est un gros plus pour nous », ajoute Smith-Pelly.
« Je crois que les trois membres de ce trio apportent quelque chose de différent et c’est ce qui explique qu’ils connaissent autant de succès jusqu’à maintenant, avance Pacioretty comme hypothèse. Et je crois qu’ils commencent à peine à se sentir à l’aise ensemble. »
Neutraliser Crosby et Malkin
Mardi à Pittsburgh, Michel Therrien a investi ses trois vaillants soldats d’une importante mission. Pendant la majeure partie de la soirée, Mitchell, Flynn et Smith-Pelly ont été appelés à neutraliser soit le trio de Sidney Crosby, soit celui d’Evgeni Malkin.
Les trois larrons, qui ont passé plus de temps sur la patinoire que des armes offensives comme David Desharnais et Alexander Semin, se sont montrés dignes de la confiance de leur patron. Malkin a récolté une passe sur le but de Kristopher Letang, mais n’a réussi qu’un seul lancer au but tandis que Crosby a été blanchi en plus de terminer la rencontre avec un différentiel de moins-1.
« J’ai trouvé qu’on avait fait du très bon travail, a évalué Smith-Pelly, qui a été crédité de deux mises en échec et deux lancers bloqués. Non seulement on a réussi à les contenir, mais on a su créer nos propres chances. »
« C’était agréable de réduire des joueurs de leur trempe au silence, n’a pas caché Flynn, qui a été utilisé pendant près de quinze minutes. Si on ne retrouve pas leurs noms sur la feuille de pointage, c’est qu’on a fait notre travail et donné à notre équipe une très bonne chance de gagner. »
Pacioretty a pris soin de souligner à quel point il était primordial de pouvoir compter sur un quatrième trio fiable, surtout sur la route où l’entraîneur local a le dernier mot dans les changements.
« Sur le banc, tout le monde était très confiant quand (Crosby et Malkin) étaient sur la glace. Nos gars contrôlaient le temps de possession contre deux des meilleurs joueurs au monde », a applaudi le capitaine.
« Ils font un job extraordinaire et la raison qui l’explique, c’est qu’ils sont très responsables avec la rondelle, a vanté Therrien. Quand tu mets des joueurs qui ne sont pas responsables avec la rondelle contre de bons adversaires, tu sais que c’est une question de temps avant que tu le paies. Mais ces trois joueurs sont capables de jouer contre Sidney Crosby et je me sens très à l’aise de les mettre là. »