dimanche 30 octobre 2016

Bien meilleur que l’an dernier

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Maple Leafs 1 - Canadiens 2

Images of Francois Gagnon
Nous y revoici : après neuf matchs, le Canadien affiche un recul d’un point sur sa récolte historique de l’an dernier alors qu’il avait signé neuf victoires consécutives.
Malgré ce recul d’un point, le Tricolore forme à mes yeux une meilleure équipe que l’an dernier. En fait, une bien meilleure équipe.
Carey Price, étincelant samedi face aux Maple Leafs de Toronto qu’il a battus 2-1 grâce à sa performance de 37 arrêts, dont plusieurs majestueux, est toujours la pierre d’assise du Tricolore. Mais même si l’entraîneur-chef du Canadien Michel Therrien lui a dirigé le plus beau des compliments en assurant que son gardien avait « volé » la victoire, Price est beaucoup mieux appuyé que l’an dernier.

Le CH poursuit sur sa lancée
Bien qu’il ait été très solide, qu’il ait rendu faciles plusieurs arrêts qui ne l’étaient pas, qu’il ait réalisé l’arrêt du match en captant un puissant tir du défenseur Connor Carrick dans sa grosse mitaine, et qu’il se soit plusieurs fois transformé en troisième défenseur en orchestrant de meilleures sorties de zone que quelques-uns de ses coéquipiers, Price n’a pas eu à voler le match. Il a donné une chance à son équipe de gagner. Ça oui. Une très grosse chance même. Mais devant des jeunes et très rapides Leafs, des jeunes qui leur ont donné un brin ou deux d’ennuis c’est vrai, les patineurs du Canadien ont tenu leur bout. Ils sont loin d’avoir été déclassés.
Un scénario bien différent de celui de l’an dernier.
Si vous fouillez dans votre mémoire, vous allez relever dans les neuf victoires consécutives de l’an dernier des gains que le Canadien ne méritait pas du tout. À commencer par sa neuvième victoire qu’il avait arrachée – concours de circonstances – aux Maple Leafs qui avaient poivré Price de 52 tirs alors que ses coéquipiers n’avaient répliqué que 27 fois contre Jonathan Bernier qui avait été éclipsé par Price. Bernier avait aussi échappé la première partie de la saison contre Montréal alors que Price s’était dressé devant les Leafs et que le gardien montréalais avait très mal amorcé sa saison en accordant un but à Max Pacioretty sur le tout premier tir de la rencontre.
L’an dernier, le Canadien aurait facilement pu, et peut-être même dû, perdre deux, trois, peut-être quatre de ses neuf premiers matchs. De fait, il avait beaucoup mieux joué à Vancouver où il avait perdu 5-1 aux mains des Canucks qui lui avait fait subir son premier revers que dans sa victoire de 5-3 aux dépens des Leafs lors du neuvième match.
On ne peut pas en dire autant cette année. Carey Price et Al Montoya ont été très forts depuis le début de la saison. Prétendre le contraire serait absurde. Mais des huit victoires signées par le Canadien, il est impossible de dire que l’une d’entre elles n’est pas méritée. Impossible, car même s’il n’a pas été parfait, le Canadien n’a jamais été déclassé. Il ne s’en est jamais uniquement remis à son gardien. À ses gardiens.
Carey Price est toujours la pierre d’assise du Canadien. C’est évident. Les amateurs de statistiques seront heureux de souligner qu’il a encaissé son dernier revers il y a un an – 29 octobre dernier à Edmonton dans un revers de 4-3 – et qu’il est invaincu depuis ayant signé huit victoires en huit matchs avec le Canadien en plus de remporter tous ses départs lors de la coupe du Monde en septembre dernier avec Équipe Canada.
Mais l’équipe qui s’est effondrée l’an dernier dès qu’elle a réalisé que son gardien était sur la touche pour longtemps, ne perdra pas tous ses moyens si elle doit faire face à pareille situation cette année.
C’est du moins mon avis.
Au risque de me répéter, le Canadien sera mieux en mesure de résister à une perte éventuelle de Carey Price parce que Al Montoya est meilleur que Mike Condon qu’il a chassé de Montréal. Parce que Alexander Radulov et Andrew Shaw sont beaucoup meilleurs, avec comme sans la rondelle et aussi dans le vestiaire, que les joueurs qu’ils remplacent : Alexander Semin et Lars Eller respectivement.

Et je n’ai pas encore parlé de Shea Weber.
Weber a marqué encore samedi. Il a déjà quatre buts à sa fiche. Trois de ces quatre buts ont été marqués lors d’attaques massives. Trois de ces buts ont confirmé des victoires du Canadien.
P.K. Subban avait lui aussi connu un excellent début de saison l’an dernier. Mais Subban a enfilé six buts au total l’an dernier. Deux seulement lors d’attaques massives. Et aucun de ces six buts n’a été victorieux.
Impossible de dire combien de buts Weber marquera. Combien de points il récoltera. Mais plus encore que ses buts et ses points, c’est la dynamique nouvelle installée par Weber dans le vestiaire qui fait la différence cette année.
Il faudra que le Canadien encaisse une, deux, voire trois victoires de suite pour bien évoluer cette nouvelle dynamique associée à la présence de Shea Weber. Il faudra que Carey Price rate quelques matchs pour en avoir une confirmation supplémentaire.
Mais j’ai vraiment l’impression que l’apport d’un gars comme Weber minimisera les risques que le club parte à la dérive s’il doit encaisser quelques revers de suite. Si ces défaites sont attribuables à de mauvaises performances, Weber saura réveiller son club. Si ces revers sont attribuables à de solides matchs disputés par l’adversaire, Weber saura garder le cap et s’assurer que la grogne ne s’installe pas dans le vestiaire au point de miner le club.
C’est à ce chapitre que Shea Weber sera bien plus utile que P.K. Subban. En plus d’être meilleur que Subban dans toutes les facettes du hockey, il sera un facteur de cohésion au sein de l’équipe lorsque les choses tourneront moins rond, alors que Subban était un facteur de dissension même quand les choses allaient bien.
Le Canadien affiche donc un point de moins qu’à pareille date l’an dernier. Mais il est bien plus convaincant qu’il ne l’était malgré sa fiche parfaite de neuf victoires.
Je ne sais pas si le Canadien maintiendra ce rythme effréné. Ce qui sera difficile on en conviendra. Je ne sais pas non plus s’il affichera 19 victoires après 26 matchs encore cette année. S’il en affichera plus. S’il en affichera moins.
Mais ce que je peux avancer sans vraiment craindre de me tromper, c’est que le Canadien de cette année, avec ou sans Carey Price devant son filet, ne se contentera pas de 19 victoires dans ses 56 dernières rencontres comme il l’a fait l’an dernier.
Parce qu’avec Weber, Radulov, Shaw et Montoya, avec un noyau qui a pris de l’expérience et qui a vécu la méchante débarque de l’an dernier, avec un entraîneur-chef qui saura mieux traverser les moments difficiles qui viennent et vont en cours de saison parce que son groupe de leader est plus uni et solide que celui de l’an dernier, il ne fait aucun doute à mes yeux que le Canadien de cette année est bien meilleur que le Canadien de l’an dernier.