vendredi 31 mars 2017

L'énigmatique Nathan Beaulieu

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Nathan Beaulieu
Nathan Beaulieu (Source d'image:Getty)

Lorsque Trevor Timmins a annoncé la sélection du défenseur Nathan Beaulieu à la séance de repêchage de 2011, le Canadien a alors vendu l’idée qu’il venait de réclamer un futur remplaçant à Andrei Markov sur le flanc gauche.
Beaulieu a été qualifié de défenseur à caractère offensif, possédant une excellente première passe et un bon coup de patin. Presque six ans plus tard, Markov patrouille toujours la ligne bleue du Tricolore sur la première paire défensive, pendant que Beaulieu fait la navette entre la troisième unité et la galerie de presse.
Pourtant, fort d’une récolte de 27 points en 69 parties, tout en affichant un différentiel de plus-10, Nathan Beaulieu connait sa meilleure saison dans le circuit Bettman sur le plan des statistiques individuelles. Malgré tout, l’entraîneur-chef du Canadien, Claude Julien, n’est visiblement pas satisfait de son rendement, autrement il ne ressentirait pas le besoin de le rayer de la formation.

Il faut admettre que Beaulieu n’a tout simplement pas répondu aux attentes placées à son égard malgré ses belles statistiques, surtout qu’au début du camp d’entraînement, une bonne majorité d’experts prédisait que Beaulieu serait le partenaire défensif de Shea Weber. La réalité fut toute autre, comme nous sommes obligés de le constater aujourd’hui. La véritable éclosion de « Nate The Great » se fait toujours attendre.
Beaulieu a-t-il été surévalué au départ? A-t-il été mal développé par l’organisation? Son entraîneur est-il plutôt trop sévère à son égard? S’agit-il d’un problème d’attitude?
Le plus déconcertant est certes que Beaulieu semble capable du meilleur et du pire. Son coup de patin est excellent, il compte sur un bon lancer et ses passes sont précises. Par contre, son jeu défensif est plus que poreux, ses prises de décision sont douteuses et il place souvent son équipe dans l’eau chaude sans aucune raison apparente, de quoi rendre fous les amateurs de la Sainte-Flanelle.
Le portrait est assez simple : Beaulieu est bon, mais il est loin d’être fiable. Avec les séries qui approchent à grands pas, Claude Julien a toutes les raisons valables de douter de son jeune défenseur et de prendre le temps d’évaluer toutes les options se présentant à lui.
La contribution défensive déficiente de Beaulieu
La contribution défensive déficiente de Beaulieu (Source: Sportlogiq)
Le premier problème dans le cas de Beaulieu se veut qu’il ne soit pas en mesure de contrer avec efficacité ses opposants. Son positionnement en zone défensive est souvent douteux et il y fait parfois preuve de nonchalance. Il en résulte qu’il est l’un des défenseurs du Canadien réalisant le moins de jeux défensifs proportionnellement à son temps d’utilisation, car il anticipe mal les actions de ses adversaires. Comme il est en retard sur le jeu, il ne coupe pas bien les lignes de passe, il se trouve souvent trop à distance de ses adversaires pour les harponner ou il les plaque lorsque ceux-ci se sont déjà défaits du disque. Conséquemment, l’adversaire continue de bourdonner en zone du Tricolore.

Un autre indice allant en ce sens est que Beaulieu récupère moins de rondelles libres en zone défensive que l’arrière moyen du Canadien proportionnellement à son temps de glace à forces égales, et ce même s’il est le meilleur patineur du groupe avec Jeff Petry. Même qu’à l’inverse, en raison de sa rapidité, il devrait dominer cette catégorie, comme le fait justement Petry. Beaulieu y récupère moins souvent le disque, car il est fréquemment hors position et que son temps de réaction est extrêmement lent, ce qu’il n’est pas en mesure de compenser via son coup de patin.
La contribution de Beaulieu lors des sorties de zone
La contribution de Beaulieu lors des sorties de zone (Source: Sportlogiq)
Beaulieu connait également des ennuis au moment d’orchestrer une sortie de zone, malgré que la qualité de ses passes ne soit pas en cause. C’est plutôt sa prise de décision qui est discutable.

D’entrée de jeu, il faut reconnaître que les passes de Beaulieu sont rapides et précises, complétant d’ailleurs bon nombre de passes en zone neutre et offensive, sauf que les choses se corsent drôlement pour lui dans son territoire défensif. Sa vision du jeu y semble restreinte, se contentant souvent de diriger la rondelle vers son coéquipier le plus proche, sans prendre le temps d’évaluer toutes les avenues s’offrant à lui.
Il en résulte qu’il complète moins de passes que le défenseur moyen du Canadien en sortie de zone et que ses passes sont aussi plus régulièrement interceptées par l’adversaire. De même, Beaulieu se contente souvent de remettre le disque à son partenaire, alors qu’il devrait être celui en charge de mener les sorties de territoire, raison expliquant d’ailleurs que bon nombre d’experts le voyaient évoluer en compagnie de Shea Weber au moment d’entamer le calendrier.
Comme ses passes sont souvent télégraphiées, il commet des revirements à répétition en zone défensive, essentiellement lors desdites sorties de zone, ce qui place le Canadien dans l’embarras. Ces actions ratées permettent alors à l’adversaire de prendre possession du disque en zone du Tricolore et de s’y faire menaçant. Ultimement, cela occasionne des chances de marquer permettant de prendre la défensive à contre-pied et générant fréquemment à des surnombres, comme les revirements commis en ces séquences de transition sont les plus coûteux.
C’est justement parce que Beaulieu ne parvient pas à contrer ses adversaires et qu’il commet trop de revirements en zone défensive que Claude Julien n’a pas hésité à jongler avec ses effectifs. Il faut cependant rendre à César ce qui appartient à César, et avouer que Beaulieu excelle en zone offensive.
L'excellent instinct offensif de Beaulieu
L'excellent instinct offensif de Beaulieu (Source: Sportlogiq)
Au moment de sa sélection à l’encan de 2011, son instinct offensif a été vanté. À ce niveau, le Canadien ne s’est pas trompé, comme les statistiques individuelles de Beaulieu peuvent en témoigner.

Indéniablement, Nathan Beaulieu adore se trouver en possession du disque en zone adverse et organiser les attaques du Canadien. Cela est palpable dès les entrées de territoire, alors qu’il est le défenseur franchissant le plus fréquemment la ligne bleue en possession du disque pour chaque tranche de 20 minutes de jeu passé à égalité numérique. Il s’avère également être l’arrière chez le Tricolore complétant le plus de passes en zone offensive, excellant pour y repérer ses coéquipiers et usant à bon escient la qualité de ses passes, contrastant fortement avec son rendement en zone défensive.
Beaulieu fait également preuve d’une belle maturité au moment de décocher un tir, étant le défenseur du Canadien réussissant à frapper le plus souvent le filet adverse, soit 45,7 % du temps, ce qui est une avance énorme de six points de pourcentage sur son plus proche poursuivant. En atteignant la cible, cela force le gardien à faire l’arrêt et peut causer des retours de lancer pour ses coéquipiers, tout en évitant de commettre un revirement à sa ligne bleue en voyant son lancer bloqué par un joueur adverse.
C’est en cadrant ses frappes et en alimentant à merveille ses coéquipiers que Beaulieu se révèle être le deuxième défenseur du Canadien réalisant le plus de jeux générant des chances de marquer. Cela explique sa récolte offensive intéressante, surtout qu’il n’a évolué que sporadiquement sur la première vague de l’attaque à cinq.
Ce qui est frustrant dans le cas de Beaulieu, c’est qu’il est capable du meilleur et du pire. En zone défensive et offensive, c’est le jour et la nuit, Docteur Jekyll et Mr. Hyde. Beaulieu est une bombe à retardement pour laquelle il est impossible de prédire contre qui la détonation sévira : le Canadien ou ses opposants?

dimanche 26 mars 2017

Andrei Markov à son meilleur face aux Sénateurs

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Publié le 26 mars 2017 à 08h28 | Mis à jour à 08h28
Andrei Markov a obtenu la première étoile face... (PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE)
Andrei Markov a obtenu la première étoile face aux Sénateurs, samedi.
PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE
ALEXIS BÉLANGER-CHAMPAGNE
La Presse Canadienne
Le Canadien avait besoin d'un héros après deux contre-performances et c'est Andrei Markov qui a enfilé le masque et la cape face aux Sénateurs soir.
Markov a inscrit deux buts et une aide et il a permis au Canadien de mieux respirer au sommet de la section Atlantique à la suite d'une victoire de 3-1 face aux Sénateurs d'Ottawa.
Reconnu pour son stoïcisme, le vétéran âgé de 38 ans s'amusait comme un petit fou sur la patinoire, célébrant comme ses buts comme un gamin.
« Il était gonflé à bloc, a noté Alex Galchenyuk. Nous avions du plaisir à le voir. Il joue du très bon hockey. »
Une fois dans le vestiaire après la rencontre, Markov a présenté son visage habituel, répondant calmement aux questions. Il a tout de même ressorti son classique « j'ai fermé les yeux et j'ai décoché un tir » pour décrire ses buts.
Markov a réussi un premier doublé depuis le 11 janvier 2014. Il a aussi mis la table pour un boulet de canon de Shea Weber, avec qui il évolue régulièrement à cinq contre cinq depuis maintenant 14 matchs.
Lors des 10 dernières rencontres sous Michel Therrien, Markov avait un temps de jeu moyen de 20:06. Avant la rencontre de samedi, Markov avait un temps de jeu moyen de 22:13 depuis qu'il complétait un duo avec Weber.
Malgré son âge avancé pour un joueur de hockey moderne, Markov ne semble pas trop s'en faire. Il semble plutôt heureux d'avoir à nouveau des responsabilités importantes.
« Je suis content d'avoir beaucoup de temps de jeu et de jouer contre les meilleurs joueurs adverses », a-t-il mentionné.
Markov se retrouve aussi dans cette position puisque personne n'a été véritablement en mesure de s'imposer à la gauche de Weber cette saison - que ce soit Nathan Beaulieu ou Alexei Emelin.
Mais ce n'est pas Carey Price qui va s'en plaindre.
« Quand vous avez un colosse devant vous et un autre qui excelle pour faire bouger la rondelle, vous avez une bonne recette pour ne pas passer beaucoup de temps dans votre zone », a noté le gardien.
« Ils se comprennent vraiment bien et ils sont en train de développer une belle complicité, a ajouté l'entraîneur Claude Julien. Ils affrontent les meilleurs trios adverses à chaque soir et ils font de l'excellent travail à chaque soir. »
Si l'utilisation de Markov pendant le règne de Therrien était faite avec comme objectif de s'assurer que le Russe avait toujours du carburant dans le réservoir rendu en séries, Julien ne semble pas avoir les mêmes préoccupations.
« Il est un vrai professionnel et il comprend sa situation et ce qu'il doit faire pour rester au sommet de son art, a expliqué Julien, qui avait aussi côtoyé Markov pendant son premier séjour derrière le banc du Tricolore. Même lors des journées de congé, il va se rendre au centre d'entraînement et passer du temps au gymnase.
« Il connaît son corps et il sait comment se préparer et c'est pour cette raison qu'il excelle toujours à son âge. Et il est un bel exemple pour les plus jeunes. »
Et il peut encore se transformer en superhéros quand il y a un signal dans le ciel.

vendredi 24 mars 2017

Pour Radulov, il faut continuer de travailler avec ardeur et énergie

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Retour à la base


BROSSARD, Qc - Alexander Radulov a rencontré les journalistes pendant un peu moins de dix minutes vendredi midi au Complexe sportif Bell de Brossard, mais ses propos auraient pu se résumer en 20 secondes et une phrase.
Enlisé dans un creux de vague depuis les 20 derniers matchs, Radulov a répété maintes et maintes fois qu'il fallait persévérer pour obtenir le déblocage tant souhaité. Ce message s'adressait autant à lui-même qu'au reste de ses coéquipiers qui, eux aussi, peinent à trouver le fond du filet.

« L'important, c'est de rebondir demain »
« C'est difficile pour nous et pour moi aussi. Il s'agit de travailler avec ardeur et oublier les dernières parties. Demain, ce sera un nouveau match et il est important pour nous. Je sais que l'équipe a besoin de nous, et nous allons devoir nous ressaisir et jouer avec énergie. Il ne faut pas penser à essayer de réaliser de beaux jeux, il faut se rendre dans l'enclave et marquer des buts qui ne sont pas nécessairement jolis, peu importe la manière. Nous devons batailler et travailler fort. »
Après un début de saison éclatant qui en a fait l'un des favoris du public montréalais, Radulov produit à un rythme nettement inférieur depuis le début de février.
Au fil de ses 49 premiers matchs, le Russe de 30 ans avait récolté 12 buts et 39 points. Lors des 20 qui ont suivi, il a dû se contenter de trois buts et six mentions d'aide. De plus, quatre de ses neuf points ont été inscrits le 27 février contre les Devils du New Jersey, une rencontre lors de laquelle il a enregistré son dernier but.
Peut-être ne s'agit-il que d'une coïncidence, cette baisse de régime a commencé à partir du moment où Radulov a entamé son 50e match de la saison. Or, lors des quatre dernières saisons dans la KHL, Radulov n'a jamais joué plus que 53 rencontres, incluant une campagne de 34 matchs. Et entre 2008 et 2012, lors de son premier séjour dans la KHL, Radulov avait disputé 52, 54, 54 et 50 parties respectivement.
De plus, Radulov n'a disputé que neuf rencontres avec les Predators de Nashville lors de son bref retour dans la LNH en 2012.
« Ce n'est pas une question de fatigue, a affirmé Radulov. C'est difficile de toujours jouer avec le même niveau d'intensité, et parfois, les choses ne tournent pas en votre faveur. Il faut batailler pour l'équipe, pour la victoire et éventuellement, nous en retirerons des dividences. »

Lors de son point de presse, Claude Julien s'est attardé sur le récent rendement de Radulov et du capitaine Max Pacioretty, qui cherchera samedi, contre les Sénateurs d'Ottawa, à mettre fin à une léthargie de cinq matchs sans un seul point.
À ses dix derniers matchs, Pacioretty a obtenu deux buts - le même soir contre les Oilers d'Edmonton, dont son deuxième dans un filet désert - et autant de mentions d'aide. En guise de comparaison, il avait amassé six buts et six passes lors de la séquence de dix rencontres qui avait précédé.
« Ce sont deux joueurs très importants au sein de notre équipe, a noté Julien. Ce sont des joueurs qui veulent gagner, qui veulent le bien de l'équipe. On a vu ces deux joueurs-là rendre de fiers services. Au moment où l'on se parle, ils ne connaissent peut-être pas leurs meilleurs moments. Il s'agit tranquillement d'avancer un pas à la fois, de faire les bonnes petites choses, et de demeurer positif. Ces gars-là ont les bonnes intentions et comme entraîneur, c'est tout ce dont j'ai besoin. »

mercredi 22 mars 2017

Le Canadien s'incline 2-1 en prolongation

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Publié le 21 mars 2017 à 22h35 | Mis à jour le 22 mars 2017 à 07h36
Dans la défaite, Al Montoya a livré une... (PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE)
Dans la défaite, Al Montoya a livré une solide performance alors qu'il a bloqué 34 tirs, dont cinq en prolongation
PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE
MICHEL LAMARCHE
La Presse Canadienne
Montréal
Tout indique que les Red Wings de Detroit rateront les séries éliminatoires pour la première fois depuis la saison 1989-90, mais ça ne veut pas dire qu'ils ne voudront pas jouer les trouble-fête. Les joueurs du Canadien ne le savent que trop bien.
Anthony Mantha a trouvé le fond du filet avec 49,6 secondes à écouler à la prolongation pour permettre aux Red Wings de vaincre le Canadien 2-1 mardi soir au Centre Bell.
Après avoir reçu une passe arrière de Danny DeKeyser, le colosse attaquant de Longueuil s'est habilement avancé en zone du Canadien et a marqué son troisième but en carrière face à la formation montréalaise grâce à un vif tir qui a battu Al Montoya du côté du gant.
«C'est une belle sensation, a admis Mantha, qui a été contraint de regarder deux matchs consécutifs de la passerelle des médias, il y a deux semaines.
«En prolongation, j'ai obtenu deux tirs au but, tous deux du côté du gant, et le gardien les a arrêtés chaque fois. Lorsque je me suis présenté dans l'enclave, je voulais tenter la même chose. Je suppose que la troisième tentative a été la bonne.»
Artturi Lehkonen avait forcé la prolongation grâce à son 13e but de la saison, marqué tard au troisième vingt contre Jimmy Howard, qui a fait face à 36 tirs, mais aucun en prolongation
Justin Abdelkader (7e) a inscrit l'autre but des visiteurs, dès la première minute de jeu, lors d'un avantage numérique.
Le but de Mantha est venu gâcher une solide performance du gardien du Canadien qui, contrairement à Howard, a été tenu fort occupé pendant la quatrième période. Tout comme Howard, Montoya a reçu 36 tirs, mais six en prolongation.
Comme c'est devenu une habitude depuis bientôt deux mois, Montoya a été laissé à lui-même. Lors des cinq dernières sorties du gardien américain, le Canadien n'a marqué que sept buts.
«Il a été excellent ce soir. Il nous a donné une chance d'aller chercher un deuxième point. Nous avons concédé trop de chances en prolongation. Lorsqu'il aura un prochain départ, nous souhaitons pouvoir lui donner un meilleur soutien offensif», a déclaré le capitaine Max Pacioretty.
À la suite de ce revers, le Canadien totalise 91 points au classement, trois de plus que les Sénateurs d'Ottawa, qui ont battu les Bruins de Boston 3-2 mardi soir.
Le séjour du Canadien devant ses partisans se poursuivra jeudi soir, contre les Hurricanes de la Caroline, avant le dernier volet de la trilogie Sénateurs-Canadien samedi soir.
Philip Danault et Jimmy Howard en 2e période.... (PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE) - image 2.0
Philip Danault et Jimmy Howard en 2e période.
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Affreux début de match
Autant les joueurs du Canadien avaient connu un départ-canon dimanche soir contre les Sénateurs, autant ils ont été amorphes en début de rencontre mardi. C'était à se demander si ce n'est pas plutôt le Tricolore qui avait joué la veille.
Les Red Wings ont profité de cette torpeur pour ouvrir la marque avant même que ne soit complétée la première minute de jeu. Tout a commencé avec une pénalité mineure à Nathan Beaulieu pour obstruction, dès la 39e seconde de jeu. Quatorze secondes plus tard, les visiteurs ont capitalisé quand Abdelkader, oublié à la gauche de Montoya, a logé le disque dans la partie supérieure du filet.
Ce but n'a pas servi de tonique au Canadien, qui a dû patienter jusqu'à la quatrième minute de jeu pour obtenir un premier tir vers Howard, de la part d'Andrei Markov et peu dangereux. Un avantage numérique, résultat d'une punition à Niklas Kronwall, a également laissé les partisans de l'équipe sur leur appétit.
Après de longs moments de frustration, Lehkonen a mis fin à une disette de presque six périodes sans but pour le Canadien contre les Red Wings, battant Howard d'un vif tir des poignets dans la partie supérieure gauche, à 17:31 de la troisième.
«Dans mon estimation, les Red Wings ont joué un bon match, a noté Julien. Ils nous ont fait la vie dure. On a eu beaucoup de difficultés à l'intérieur ce soir pour obtenir des chances de marquer. Mais quand tu tires de l'arrière 1-0 en partant, c'est toujours difficile, surtout contre une équipe comme Detroit qui protège bien le milieu de la patinoire.
«On n'était pas tout à fait à point ce soir, a renchéri Julien. Les raisons, je ne les sais pas. On a eu du repos hier (lundi). C'était un week-end avec beaucoup d'émotion, et c'est difficile de temps en temps de revenir d'une série comme celle-là, et de continuer de jouer du bon hockey. Encore une fois, à ce stade-ci de la saison, tu prends le point que tu as gagné et tu passes au prochain match.»

mardi 21 mars 2017

Carey Price dans la ouate

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Carey Price
Carey Price (Source d'image:Getty)

On s’attendait à beaucoup des deux duels Canadiens-Sénateurs. Les deux formations ne nous ont pas déçus, même si l’équipe de Guy Boucher a été incapable, dans le second match, de soutenir le rythme et la pression causés par l’enjeu important qu’était la première place dans la division Atlantique.
Durant ces deux rencontres au sommet, le Canadien a semblé s’être placé en mode séries. On a senti que pour une rare fois cette saison, il y avait un objectif sur lequel on ne pouvait se permettre la moindre défaillance. L’équipe était bien préparée, les joueurs très concentrés (même si les gros canons n’ont rien produit) et les fans montréalais plus excités que ceux d’Ottawa. À Kanata, ce sont les partisans du Tricolore qui ont fait le plus de bruit tandis qu’au Centre Bell, ils ont rarement besoin d’une excuse pour se manifester. On n’a qu’à leur dire que Carey Price prendra place devant le filet pour les entendre scander son nom.

Le seul facteur vraiment agaçant à la suite de ces deux affrontements aller-retour a justement impliqué Price. Ce fut plutôt irritant de voir Claude Julien hésiter aussi longuement avant de confirmer la présence de son meilleur joueur, dimanche soir. Julien avait pourtant déclaré qu’il s’agissait d’une fin de semaine importante. Il souhaitait deux victoires afin de pouvoir creuser un écart entre les deux équipes. Comme une double victoire était déjà difficile à imaginer, on avait du mal à croire que cela puisse être possible sans Price aux deux occasions.
Surtout avec la présence de Craig Anderson qui a causé toutes sortes d’ennuis au Canadien dans le passé. Guy Boucher, lui, n’a offert aucune opposition quand son gardien, âgé de 35 ans, lui a précisé qu’il désirait que les deux assignations soient les siennes.
Au fait, c’est quoi cette idée de dorloter et d’envelopper dans la ouate un gros gaillard de six pieds, trois pouces, 215 livres, fort comme un cheval, et qui, à 29 ans, est sans doute dans les meilleures dispositions de sa carrière?
Price, qui parle peu et qui semble accepter toutes les décisions le concernant avec une obéissance exemplaire, est-il toujours d’accord avec cette façon de procéder? Ne devrait-il pas mettre son pied à terre certains jours en insistant pour que les entraîneurs dérogent de leur plan? Son attitude placide tend à démontrer que l’horaire qu’on lui fixe fait assez bien son affaire.
Le dernier joueur de concession du Canadien avant lui, un certain numéro 33, aurait fait irruption dans le bureau de son entraîneur la semaine dernière en insistant pour participer aux deux matchs, quoiqu’il arrive. C’est drôle, mais il était rarement question de rayer Patrick Roy de la formation quand le Canadien disputait deux parties en deux soirs dans des situations critiques. On ne passait pas une saison complète à le ménager en prévision des séries. Cette stratégie ne l’a pas trop affecté si on considère que Roy détient les records pour le plus grand nombre de matchs disputés en séries (247) et pour le plus de victoires (151), cette dernière marque étant aussi inattaquable que les 11 coupes Stanley d’Henri Richard.
Julien et Stéphane Waite voulaient d’abord vérifier si Price connaîtrait une soirée occupée samedi avant de confirmer sa présence le lendemain. Or, quand un athlète fier et désireux de garder sa place parmi les meilleurs de sa profession, se voit offrir un défi à sa mesure, l’adrénaline lui sort habituellement par les oreilles. Ce n’est pas une grosse soirée de travail qui va lui faire ressentir de la fatigue. Sitôt le match terminé, il est déjà impatient de faire la différence 24 heures plus tard.
Depuis qu’il est là, Claude Julien a pris plusieurs décisions éclairées. Sa vaste expérience le met généralement à l’abri des décisions hasardeuses. Par contre, cette façon de faire avec Price dénote une prudence exagérée de sa part. Est-il le meilleur, oui ou non? Est-il celui qui fait toujours la différence dans les grands moments? Fallait-il à tout prix gagner ces deux matchs pour indiquer aux Sénateurs que si jamais on les affronte en séries, on ne tremblera pas devant eux? Pour toutes ces raisons, l’utilisation de Price n’aurait dû laisser aucun doute.
Le message le plus clair, on aurait pu le passer en annonçant dès vendredi que Price allait disputer les deux matchs. Ç’aurait été une manière de dire aux Sénateurs qu’on ne leur laissera pas un pouce de terrain.
Une façon aussi de leur rappeler que le Canadien occupe le premier rang depuis le début de la saison et que cette place-là, il faudra travailler fort pour la leur enlever.
Bien sûr, au sein du Canadien, on n’est pas aveugle au point de croire qu’on est vraiment meilleur que les Sénateurs, mais c’est important, dans la dernière étape de la saison, d’en donner l’impression.
Apprendre à gagner d'abord
On peut comprendre le raisonnement du propriétaire des Sénateurs, Eugene Melnyk, qui interdira systématiquement à son joueur de concession, Erik Karlsson, de participer aux Jeux olympiques si jamais la Ligue nationale n’est pas de l’aventure de Pyeongchang.
« Pourquoi lui donnerais-je le feu vert pour porter les couleurs de la Suède alors qu’il pourrait se blesser gravement en jouant avec une formation qui ne nous concerne pas et qui tenterait de battre le Canada de surcroît? Qu’est-ce que nous aurions à gagner dans une histoire pareille? » se demande-t-il, sans doute avec raison.
Melnyk n’a pas encore digéré ce qui s’est passé en 2006 quand son gardien numéro un, Dominik Hasek, s’est blessé aux Olympiques de Turin. Il n’a plus été en mesure de disputer un autre match avec les Sénateurs qui croyaient en leurs chances de gagner la coupe Stanley cette année-là. L’équipe, qui avait terminé bonne première dans l’Association Est et deuxième au classement général, avait été éliminée dès la seconde série en cinq parties contre les Sabres de Buffalo.
Par ailleurs, Melnyk a mérité le premier prix pour la déclaration la plus loufoque de la semaine en affirmant qu’il croyait si fermement en ses chances de gagner en 2006 que l’équipe avait même débattu des noms qui seraient gravés sur la coupe.
Une organisation sérieuse et crédible n’affiche jamais un excès de confiance aussi éhonté. C’était le signe évident d’un manque d’expérience de la part d’une formation qui ne savait pas comment gagner.
Si le directeur général Pierre Dorion, qui a passé 11 ans dans l’organisation du Canadien à titre de recruteur et de directeur du recrutement, avait été sur place quand Melnyk a mis la charrue devant les boeufs, il lui aurait poliment faire remarquer qu’on ne peut pas imaginer son nom gravé sur la coupe Stanley tant qu’on ne l’a pas levée au bout de ses bras.
Ce n’est pas de cette façon que Dorion a été élevé, tant par le Canadien que par son propre père, lui-même un homme de hockey compétent qui a été à l’emploi de la Ligue nationale et des Maple Leafs de Toronto.

lundi 20 mars 2017

Une décision payante de Claude Julien de revenir avec Carey Price

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Sénateurs 1 - Canadiens 4


Éric Leblanc
MONTRÉAL – Un seul arrêt, c’est tout ce que Carey Price a eu besoin d’effectuer pour confirmer la judicieuse décision de Claude Julien de miser sur lui pour une deuxième fois en deux jours. Inspiré par ce haut fait, le Canadien s’est envolé vers un gain de 4 à 1 face aux Sénateurs d’Ottawa.
Cet arrêt – ou plutôt ce vol – a été réussi aux dépens de Kyle Turris durant le deuxième engagement pour préserver l’avance de 2 à 1 du Canadien. Ce point tournant a donné des ailes aux hommes de Julien qui ont accentué leur contrôle sur l’affrontement.

Paul Byron (son 20e) et Nathan Beaulieu (un premier en 32 matchs) ont ajouté des buts alors que Tomas Plekanec et Jordie Benn avaient déjà touché la cible.
En vertu de ce doublé contre Ottawa, le CH dispose d’une avance de quatre points au sommet de la division Atlantique sur les Sens qui ont joué un match de moins. Tout comme la veille, les deux équipes sont demeurées au coude-à-coude et on peut présumer que la situation serait semblable dans un possible affrontement éliminatoire.
« J’ai aimé la façon dont on a joué. Quand tu disputes deux matchs en deux soirs, des erreurs mentales peuvent être coûteuses, mais on a pris de bonnes décisions durant la majorité du match », a soutenu Julien.
« Les deux équipes comprenaient à quel point ces matchs étaient importants. Je ne dis que c’était la fin du monde, mais c’était une fin de semaine importante. Je trouve surtout qu’on a bien géré le tout dans les deux matchs. Ça démontre notre concentration et on ne s’est pas contenté de la victoire de samedi », a poursuivi l’entraîneur qui sait bien qu’Ottawa possède moins de marge de manœuvre pour rattraper sa troupe. 
« C’est définitivement bénéfique pour créer un élan. Je considère que notre niveau de compétition se situe exactement où on le souhaite et c’est la même chose pour notre exécution », a décrit Price qui était d’un commerce très agréable.
Mais revenons au sublime arrêt de Price qui a dit être content d’avoir joué ces deux parties. Durant une séquence à quatre contre quatre, il s’est étiré de tout son long vol pour stopper le tir de Turris avec l’extrémité de sa jambière droite. Cet arrêt s’est ajouté à la liste des petits miracles du numéro 31 dans l’uniforme du Tricolore.

« Byron n'a peur de rien »








« C’est juste plaisant à regarder. Je lui ai dit que si j’avais essayé ça, je me serais éclaté le muscle de la cuisse. C’est un gardien extraordinaire, il est là pour nous sauver », a raconté Jordie Benn avec le sourire.
« Je ne vais pas l’accuser de ne pas être flexible », a riposté Price, quelques secondes plus tard, en parlant de Benn qui est rapidement devenu son bon ami. 
« C’est ce qu’il fait, il effectue souvent des arrêts lors de moments cruciaux de nos parties. Je ne sais pas si plusieurs gardiens sur la planète peuvent réussir un arrêt comme celui-ci. C’était un moment clé dans la rencontre », a ajouté Brendan Gallagher.
Julien a décidé de rompre avec la tendance en se rabattant sur Price et non sur Al Montoya. Price n’avait pas disputé deux matchs en deux jours depuis février 2015. Le Canadien avait choisi de lui éviter cela la saison dernière et cette année sous les ordres de Michel Therrien.
Bien sûr, il y avait eu l’exception du mois de décembre quand Price avait été retiré d’un match par Therrien qui l’avait renvoyé dans la mêlée le lendemain.
Byron a atteint ce plateau important avec doigté quand il a surpris Craig Anderson en lui glissant le disque entre les jambières. Avouons que personne n’aurait parié deux dollars au camp d’entraînement sur une récolte de 20 buts de sa part. En 2015-2016, il avait établi son sommet en carrière avec 11 buts.
Quant à Benn, il a été l’auteur du but victorieux. C’était bien mérité pour lui puisqu’il avait été malchanceux en faisant dévier un tir de Tom Pyatt derrière Price en première période.
D’ailleurs, Benn a envoyé un petit signal avec un sourire en coin à Price en semblant vouloir lui dire qu’il s’était repris pour cette erreur involontaire. Autre fait amusant, c’est donc dire que Jordie Benn a compté deux buts depuis le 4 mars contre un seul pour son frère, l’excellent buteur Jamie Benn.
Plekanec a enfilé le premier but du Canadien alors que 28 petites secondes s’étaient écoulées au match. Il s’agissait de son premier en 20 parties et il a poursuivi sa soirée de belle manière en jouant un match convaincant. À juste titre, le trio de Plekanec, Byron et Gallagher a monopolisé les trois étoiles.

Price du bout des orteils
« (La diversité en attaque) C’est ce qui fait la différence quand tu peux te fier sur d’autres joueurs. C’est important à cette étape de la saison. Même Benn et Beaulieu ont compté en défense, c’est bon de voir ça arriver », a convenu Julien. 
Avec ce 912e match au compteur, l’attaquant tchèque a rejoint Guy Carbonneau au 11e rang pour le plus de matchs joués en carrière avec l’organisation montréalaise.
Cette deuxième partie d’affilée contre les Sens n’a pas offert un spectacle aussi enlevant que la première. Tout de même, l’action était au rendez-vous et on pouvait sentir l’intensité entre les deux formations alors que petites altercations sont survenues.
« Ça n’a pas été un match aussi excitant qu’hier, des deux côtés, a analysé l'entraîneur des Sens Guy Boucher après la rencontre. Nous étions plus en forme hier. Ce soir on a vu dès le début que c’était plus lent, il y a eu des rondelles échappées. Ç’a été serré à 1-1, mais après nous avons joué du hockey de rattrapage. Nous étions OK, mais nous n’étions assurément pas aussi bons qu’hier. On s’est accroché et on a espéré obtenir un autre but, mais nous n’avons pas autant tiré contrairement à l’adversaire. Ils n’ont pas hésité, ils cherchaient les jeux simples. »
Le défenseur Alexei Emelin a réintégré la formation du Canadien au détriment de Brandon Davidson. Michael McCarron a obtenu la même chance en attaque en prenant la place du vétéran Steve Ott.
Limité à 1:45 d’utilisation au premier tiers dont en raison des nombreuses infractions, McCarron a été en mesure de faire sentir sa présence par la suite.
En terminant, soulignons que Torrey Mitchell a atteint le plateau des 600 matchs en carrière dans la LNH. Il n’a pas hésité à jeter les gants en fin de rencontre face à Chris Kelly.

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