L'Allemande Sabine Lisicki, a fait pleuvoir 27 as mercredi lors du tournoi de Birmingham pour s'offrir un nouveau record grâce à son service dévastateur, le plus rapide du circuit WTA, qui lui a valu le surnom de « Boum-Boum » au féminin.
La 19e joueuse mondiale est loin d'avoir le palmarès de celui qui avait étrenné ce surnom, son illustre compatriote Boris Becker, ancien no 1 mondial et six fois titré en Grand Chelem. Mais la puissance de son service, évalué à 211 km/h en juillet à Stanford États-Unis, lui a valu la même étiquette.
L'Allemande de 25 ans avait alors surpassé l'Américaine Serena Williams, à 207 km/h lors des Internationaux des États-Unis 2007. Sur l'herbe anglaise, sa surface de prédilection, Lisicki a fait tomber une autre performance de la no 1 mondiale qui codétenait jusqu'alors le record du nombre d'as dans un match (24) avec l'Estonienne Kaia Kanepi.
À Birmingham, où elle s'était imposée en 2011, la joueuse à la tresse blonde en a passé 16 lors de la seule première manche - en quatre jeux de service - avant d'en réussir 11 dans la seconde pour écarter la Suissesse Belinda Bencic, 31e, au compte de 6-1, 7/6 (4) au deuxième tour.
À titre de comparaison, chez les messieurs, le record d'as dans une rencontre en deux sets gagnants (44) est codétenu par l'Australien Mark Philipoussis et le Croate Ivo Karlovic. Côté vitesse, l'Australien Samuel Groth a décroché la palme avec une balle enregistrée à 263 km/h lors du tournoi challenger en 2012 à Busan (Corée du Sud).
« C'est bon de décrocher un autre record. Mon service est une bonne arme sur herbe. Et j'adore jouer sur herbe », a réagi Lisicki, opposée jeudi à la Slovaque Magdalena Rybarikova (59e) au troisième tour à Birmingham.
« Je peux t'emprunter ton service? » - Alizé Cornet
Elle avait vécu son moment de gloire en 2013 en atteignant la finale à Wimbledon, battue par la Française Marion Bartoli (6-1, 6-4). Dans le « temple du tennis », l'Allemande née à Troisdorf, près de Cologne, avait aussi disputé une autre demi-finale en 2011 et atteint les quarts à trois autres reprises (2009, 2012, 2014), alors qu'elle n'a jamais dépassé les huitièmes dans les trois autres levées du Grand Chelem.
Dotée d'un jeu offensif qui se prête bien aux surfaces rapides, Lisicki ne parvient pas à s'inviter dans le gratin mondial, la faute à son manque de polyvalence et à un mental quelque peu friable.
À 25 ans, elle compte quatre titres à son actif (Charleston 2009, Birmingham 2011, Dallas 2011, Hong Kong 2014) et n'a encore jamais intégré le top-10 (12e, son meilleur classement en 2012).
Mais avec sa redoutable mise à feu et ses qualités sur gazon, l'Allemande, victime d'une grave blessure à une cheville en 2010 (cinq mois d'arrêt) qui avait stoppé son ascension, pourrait se révéler comme l'une des principales négligées à Wimbledon cette année.
Son service fait d'ailleurs des envieux sur le circuit WTA. « Je peux te l'emprunter pour un match? », a plaisanté la Française Alizé Cornet (24e) mercredi sur Twitter.