lundi 13 mars 2017

La technologie au service des espoirs

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Samuel Girard
Samuel Girard (Source d'image:Getty)

MONTRÉAL – Au lendemain d’un match à Shawinigan, Samuel Girard sort son téléphone pour regarder attentivement une vidéo. Pendant ce temps, à Milwaukee, Alexandre Carrier fait la même chose, bien enfoncé dans le confort de son divan, avec sa tablette.
Mais détrompez-vous, ils ne visionnent pas les vidéos virales sur YouTube ou du moins, pas cette fois.
Les deux espoirs des Predators de Nashville profitent plutôt du fascinant système utilisé par l’organisation et son directeur du développement, Scott Nichol (662 matchs dans la LNH) et son adjoint Wade Redden (1023 matchs dans la LNH).

Depuis quelques années, les Preds ont recours à cette technologie pour favoriser la progression de leurs jeunes joueurs. Plusieurs fois par saison, les différents espoirs sous la supervision de Nichol reçoivent des séquences vidéos qui décortiquent leurs bons et moins bons coups sur la patinoire.
Voici un exemple concret : l’action se déroule dans la zone neutre et Girard ajuste sa trajectoire pour contrer l’adversaire qui prépare une attaque. La séquence vidéo s’immobilise et ce commentaire apparaît : « Bon positionnement de ta part, si tu parviens à récupérer cette rondelle, tu auras du temps et de l’espace pour compléter un jeu. »
Peu importe où ils sont, Girard, Carrier et les autres membres de la relève des Preds peuvent donc se connecter sur leur profil respectif pour voir et revoir des conseils et des commentaires - comme celui-ci - fournis par Nichol et Redden.
« Là, ne fais pas ça ou bien tu es trop loin de l’attaquant, ou tu aurais dû lancer sur cette séquence... Ils nous aident sur des petits détails qui te permettent de grandir en tant que joueurs. Ils me donnent des trucs et soulèvent des points négatifs pour que je puisse m’améliorer », a énuméré Girard durant un généreux entretien, mercredi dernier.
Alexandre Carrier
Alexandre Carrier, à droite, célèbre un but. (Source: Admirals de Milwaukee)
« En fin de compte, c’est juste de l’apprentissage, donc même s’il y a des critiques, tu dois les accueillir positivement et t’améliorer pour la prochaine fois », a également présenté Carrier dans une conversation fort intéressante.

L’utilisation de la vidéo de manière aussi spécifique et concrète charme les joueurs de cette génération.
« Les jeunes sont tellement visuels maintenant. Ils veulent revoir leurs présences et quelques équipes n’ont pas assez de temps pour le faire avec chaque joueur. Ceci dit, on ne va pas bombarder les jeunes avec une tonne de vidéos, on ne veut pas que leur intérêt diminue », a commenté Nichol à la sortie d’une séance sur glace avec des espoirs à Milwaukee.
« Ça permet de voir les choses d’un autre angle. Dans le feu de l’action, tu penses parfois que tu n’as pas beaucoup de temps pour choisir la meilleure option. Mais, quand tu revois la séquence, tu te rends compte que tu aurais pu faire un autre jeu. C’est aussi bénéfique pour la confiance de voir des extraits positifs », a exprimé Carrier qui évolue avec le club-école, les Admirals de Milwaukee dans la Ligue américaine de hockey.
Le processus fonctionne également dans le sens inverse.
« Quand je trouve que j’ai mal joué dans un match, je peux contacter Scott et lui demander de m’envoyer les extraits de mes présences », a-t-il ajouté.
L’approche des Preds pourrait soulever quelques questions. Par exemple, est-ce que les vidéos et les conseils envoyés aux joueurs interfèrent avec les enseignements vidéos effectués par les équipes de chaque patineur.
« On n’enseignerait jamais aux jeunes des choses reliées au système de jeu. Ce volet demeure la responsabilité des entraîneurs. Dans notre cas, on s’attarde sur les détails de leur jeu en se fiant sur le type de joueur qu’on prévoit qu’ils vont devenir. Parfois, ce sont des habiletés individuelles qui peuvent parfois être délaissées durant la saison régulière. On veut développer leurs habiletés et leurs habitudes de professionnels. Comme ça, ils sont moins perdus quand ils arrivent à notre camp d’entraînement », a détaillé Nichol.
Un petit coup au derrière parfois?
Le système élaboré par les Preds ne s’arrête pas à sa vocation éducative.
« Ça leur procure des enseignements et ça favorise la communication. Si un jeune a une question, on peut aller manger et regarder une séquence. Du même coup, on peut en profiter pour parler de comment ça va pour lui, de l’école, de ses amis, sa famille, sa copine et encore plus », a précisé Nichol, qui est le père de trois enfants.Scott Nichol
Scott Nichol avec les Predators en 2008. (Source: Getty)

Dans l’ensemble, l’ancien attaquant et Redden essaient de présenter aux joueurs le bon côté des choses.
« Ce sont toujours de bons commentaires et il essaie, la plupart du temps, d’être positif. C’est rare qu’il va te dire que tu as été pourri », a confié Carrier en souriant.
« Mais si tu te traînes les pieds pendant la game alors qu’il a fait 10 heures d’auto pour venir te voir, il va te dire sa façon de penser », a poursuivi le choix de quatrième ronde en 2015.
Girard, lui non plus, n’a pas vraiment subi les foudres de Nichol, mais il sait déjà quand il a connu une sortie inférieure à ses attentes.
« Si j’en joue une mauvaise, je suis le premier à le savoir. Mon père connaît aussi la game et il me dit la vérité, c’est ce que j’aime de lui », a noté le défenseur repêché en deuxième ronde par les Preds en 2016.
Bien sûr, Nichol doit parfois adopter une approche plus sévère et l’initiative ne vient pas toujours uniquement de lui.
« Ça nous arrive de recevoir un appel de l’entraîneur qui nous demande de botter le derrière à un joueur. L’an passé, Benoit Groulx dirigeait Alex et Yakov Trenin avec les Olympiques à Gatineau. Il m’avait appelé pour me demander de botter le derrière du jeune. Ça veut dire beaucoup quand ça vient de moi surtout que ça ne vient pas de la même voix que d’habitude. On a une bonne relation avec les entraîneurs dans ce sens. On est là pour aider les joueurs à devenir meilleurs », a admis celui qui a évolué pour les Predators, les Sabres, les Flames, les Blackhawks, les Sharks et les Blues.
Un monde de différence, sauf que...
Nichol et Redden ont chacun entamé leur carrière dans la LNH il y a 20 ans. La technologie a fait énormément de chemin depuis ce temps. C’est encore plus vrai lorsqu’on remonte jusqu’aux années 1980. Girard et Carrier ont grandi dans cette ère technologique, mais ils réalisent les avantages qui sont à leur portée.
« C’est sûr que ça change la réalité. Je pense que c’est une bonne chose et c’est pour ça que le hockey s’est autant développé », a opiné Girard.
Alexandre Carrier
Alexandre Carrier (Source: Admirals de Milwaukee)
« Il faut en profiter et chaque joueur peut le faire. On est plus chanceux que les joueurs pouvaient l’être il y a 20 ou 30 ans », a reconnu Carrier qui a devancé les prévisions en jouant ses deux premiers matchs dans la LNH en 2016-2017.

Pour avoir vécu les deux époques, Nichol remarque surtout l’ouverture accordée à la relève.
« Oh oui, c’était tellement différent. Avec le contexte du plafond salarial, on veut que nos jeunes soient prêts à jouer rapidement alors que c’était plus difficile de percer auparavant », a ciblé l’homme de 42 ans.
La technologie fait sa part, sauf que les responsables du développement poussent encore leur influence plus loin avec des séances sur la patinoire durant lesquelles des exercices d’habiletés sont au rendez-vous.
« Cette saison, ils sont déjà chacun venus deux fois. C’est bon, ils n’habitent pas proche. C’est le fun de voir que les gars de développement sont intéressés à leurs joueurs, il y en a qui ne viennent jamais.
« Il y a une bonne relève qui s’en vient à Nashville. Sérieusement, ils font un bon travail. On l’entend que c’est l’une des bonnes organisations pour prendre soin de ses joueurs », a souligné Girard.
En raison de son succès, les Predators préfèrent garder quelques secrets sur leur application de développement. C’est compréhensible avec tous les efforts investis pour se démarquer de leurs rivaux.
« On consacre beaucoup d’énergie pour les aider et on voit qu’ils progressent bien. Notre organisation est en santé grâce à ce développement », a conclu Nichol.

Satisfait des victoires mais pas de l'effort des joueurs du Canadien

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King est-il heureux à Montréal ?


On se doit d'être satisfait de trois victoires sur quatre du plus récent voyage du Canadien, mais si j'étais l'entraîneur du Canadien, je ne serais pas toujours satisfait de la façon avec laquelle mes joueurs ont joué.
À Edmonton dimanche, le Canadien a disputé une bonne partie, mais je pense que Carey Price a fait les arrêts pour sauver son équipe et lui permettre de rester dans la partie. Max Pacioretty a démontré une fois de plus qu'il était un bon capitaine avec une production de deux buts alors que Paul Byron continue de bien remplir son rôle. Ce n'était pas facile toutefois pour Alexander Radulov qui revenait au jeu alors qu'Alex Galchenyuk demeure un point d'interrogation au centre.

En attaque, il y a deux choses qui ne fonctionnent pas actuellement chez le Canadien. Il est d'abord difficile de marquer à égalité numérique et l'attaque massive ne produit pas. Quand l'équipe était troisième dans la LNH, le jeu de puissance était le pain et le beurre du Tricolore.
Depuis son retour au jeu à la suite d'une blessure, Galchenuyk ne l'a pas facile. Il est moins spectaculaire et on semble le voir moins pendant les parties. On le sent moins intimidant pour l'adversaire, mais c'est aussi à lui d'en donner plus pour qu'on lui fasse une vraie place dans l'équipe. Toutefois, force est d'admettre qu'il est plus productif depuis quelques rencontres.
On sent que Price a retrouvé ses moyens sous les ordres du nouvel entraîneur. Est-ce qu'il s'est passé quelque chose entre lui et Michel Therrien pour expliquer une baisse de régime importante il y a quelques semaines? J'ai l'impression qu'on ne le saura jamais parce que nous ne sommes pas dans le vestiaire. Je pense toutefois que la semaine de repos lui a fait un très grand bien. N'oublions pas qu'en raison de sa blessure, Price est à l'entraînement depuis le mois de mai. Il était rendu à un point où il avait besoin d'un repos pour retrouver cette énergie. Le congé a été salutaire pour lui et le Canadien, qui a besoin d'un gardien en pleine possession de ses moyens. Je suis convaincu que la direction l'apprécie hautement.
Le bulletin des nouveaux joueurs
Deux semaines après la date limite des transactions dans la LNH, analysons les joueurs obtenus par le Canadien depuis le premier mars.
Jordie Benn : C'est un joueur qui est à sa place. Il est très efficace dans son rôle et je pense que le Canadien apprécie énormément le travail en défensive qu'il apporte en plus de stabiliser son duo défensif.
Dwight King : Il n'a pas été impressionnant jusqu'ici. Il était peut-être le seul joueur qui était déçu de se joindre au Canadien. J'ignore s'il va rester à Montréal l'an prochain, mais ce n'est pas évident pour lui actuellement. On voit bien qu'il n'est pas un marchand de vitesse. C'est un joueur de quatrième trio qui apporte du poids et il faut bien avouer que sa pesanteur est la seule chose qu'il a apportée jusqu'ici.
Steve Ott : J'aime son intensité. Il ne nuit pas à l'équipe. J'aime sa fougue sur les mises en jeu et je crois qu'il a sa place au quotidien avec le Canadien.
Andreas Martinsen : J'ai été déçu de voir qu'il n'était pas en uniforme contre les Oilers dimanche. Il est gros et rapide, comme les Oilers. Il ne va pas marquer 50 buts, mais il est souvent le premier sur la rondelle. J'ai beaucoup aimé l'échantillon qu'il nous a offert jusqu'ici.
Brandon Davidson : Il n'a joué qu'une partie et il est donc difficile de porter un jugement. Si Julien ne l'a pas fait jouer contre son ancienne équipe, il y a surement des raisons. Il ne faut pas oublier qu'il n'est jamais facile de laisser un joueur de côté quand tout le monde est en santé.
Deux rendez-vous avec les Sénateurs
Samedi et dimanche, les amateurs auront droit à deux parties impliquant des équipes au sommet alors que le Canadien et les Sénateurs s'échangeront les politesses. Le Canadien disputera sept de ses huit prochains matchs à la maison alors que les Sénateurs joueront sept de leurs onze prochaines rencontres sur la route. On va voir de quel bois se chauffent ces deux équipes. C'est épuisant une course pour la première place dans la division, car on doit surtaxer les athlètes. J'ai bien hâte de voir comment sera utilisé Price, surtout dans le cas de deux parties en deux soirs.
Je crois que le Canadien ne doit pas faire une obsession de terminer au premier rang de la division Atlantique. Si ça arrive tant mieux, mais l'équipe sera jugée sur ses résultats en séries. Si le Tricolore élimine tout le monde dans l'Est, tout le monde va applaudir.  Mais si, au contraire, le Canadien se fait sortir rapidement, les partisans vont se questionner sur la pertinence d'avoir tout donné en saison pour gagner la première place.
Dans mon optique, le Canadien ne doit pas tenter de choisir un adversaire potentiel en séries. Le club doit prendre un match à la fois et tenter de tout gagner. Si j'étais entraîneur, j'établirais mon plan pour ne pas regarder derrière en cherchant à entrer dans les séries serein et en toute confiance.
*propos recueillis par Robert Latendresse

LNH: les changements d'entraîneurs ont été payants

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Publié le 13 mars 2017 à 13h47 | Mis à jour à 13h47
Le Canadien a remporté huit matchs sur 11... (Photo Bernard Brault, La Presse)
Le Canadien a remporté huit matchs sur 11 depuis que Claude Julien a remplacé Michel Therrien à la barre de l'équipe.
PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE
JONAS SIEGEL
La Presse Canadienne
Toronto
Changez d'entraîneur, montez au classement. Cette formule a pratiquement fonctionné sans exception dans la Ligue nationale de hockey cette saison. Cinq équipes ont jusqu'ici changé d'entraîneur et dans une certaine mesure, elles ont toutes vu des améliorations.
Le Canadien de Montréal a été la plus récente à effectuer ce changement, remplaçant Michel Therrien par Claude Julien à la mi-février. Il a depuis remporté huit matchs sur 11 et maintenu sa faible avance au sommet de la section Atlantique. Ce qui a le plus changé? Carey Price, fumant avec un taux d'efficacité de ,952 depuis.
L'ancienne équipe de Julien, les Bruins de Boston, a pendant ce temps connu une excellente période sous les ordres de Bruce Cassidy, avec 10 victoires en 13 rencontres avant le duel de lundi soir, à Vancouver. Tuukka Rask a retrouvé sa forme d'antan et les Bruins marquent à profusion depuis l'arrivée de Cassidy.
Les Islanders de New York connaissent des succès semblables sous Doug Weight (15-7-3). John Tavares produit à un rythme d'un point par match sous les ordres de son ex-coéquipier, aidé par les contributions améliorées d'Anders Lee, Josh Bailey, Ryan Strome et Andrew Ladd, qui a marqué 11 buts en 22 rencontres depuis le congédiement de Jack Capuano à la mi-janvier.
Les Blues de St. Louis ont aussi de bons moments depuis que Mike Yeo a pris l'équipe en charge, comme en fait foi leur fiche de 11-6-0 avant leur match de lundi, contre les Kings de Los Angeles. La surprise de ce côté vient de l'excellente tenue de Jake Allen et Carter Hutton, qui composaient la pire paire de gradiens du circuit quand Ken Hitchcock a été congédié le 1erfévrier.
Les Panthers de la Floride ont été les premiers à changer d'entraîneur, quand le directeur général Tom Rowe a remplacé Gerard Gallant après 22 matchs. Comme Rowe l'espérait, les unités spéciales des Panthers ont été plus efficaces depuis. Mais ce changement d'entraîneur n'a pas apporté les succès escomptés au classement: les Panthers glissent peu à peu dans la course aux séries dans l'Est. Ils sont à sept points et quatre rangs de la dernière place donnant accès aux éliminatoires avant les rencontres de lundi.
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Holtby est humain
Braden Holtby a finalement perdu un match en temps réglementaire la semaine dernière. Il s'agissait du premier revers en 60 minutes pour le tenant du trophée Vézina depuis le 27 décembre, une séquence de plus de deux mois. Holtby a compilé une fiche de 19-0-2 avec cinq jeux blancs et un taux d'efficacité de ,946 au cours de cette période.
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L'air du Minnesota
Eric Staal est un joueur transformé depuis qu'il s'est joint au Wild du Minnesota. En 83 rencontres la saison passée avec les Hurricanes de la Caroline et les Rangers de New York, Staal avait inscrit 39 points, dont 13 buts. Cette saison, en 67 matchs, il a déjà engrangé 52 points, dont 22 buts.
Il n'y a pas que Staal pour qui l'air du Minnesota semble faire du bien cette saison. Son coéquipier Mikael Granlund connaît une année d'éclosion: il a déjà établi des sommets en carrière avec 23 buts, 40 aides, 63 points, 18 points en avantage numérique et trois autres en désavantage.