mardi 14 février 2017

Contrairement aux flops du repêchage, Pierre-Alexandre Parenteau a surpassé les attentes

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Pierre-Alexandre Parenteau
Pierre-Alexandre Parenteau (Source d'image:Getty)

MONTRÉAL – Par la nature du repêchage qui comporte plus de 200 sélections par année, plus d’athlètes finissent par échouer que par réussir. Par conséquent, on parle plus souvent des « flops » que des joueurs qui sont parvenus à dépasser les attentes envers eux. On vous présente un dossier sur quatre joueurs qui se classent parmi les exceptions.
Au repêchage de 2001, les Thrashers d’Atlanta ont eu raison en sélectionnant Ilya Kovalchuk au premier rang et les Sénateurs d’Ottawa également en optant pour Jason Spezza après eux. Mais, neuf rondes plus tard, les Mighty Ducks ont aussi visé juste en misant sur Pierre-Alexandre Parenteau au 264e échelon.
Certes, Parenteau n’a pas joué un seul match régulier dans la LNH avec Anaheim, mais il a fini par s’établir dans la LNH après un purgatoire de sept saisons dans la Ligue américaine de hockey.

Près de 15 ans après la journée de son repêchage, Parenteau se classe actuellement au 19e rang de sa cuvée pour les points alors que plus de 263 joueurs ont été choisis avant lui. De plus, le Québécois de 33 ans s’approche du plateau des 500 matchs et des 300 points.
« C’est assez fou de penser qu’il a été repêché en neuvième ronde, ça fait une belle histoire! », a lancé Tom Coolen, son premier entraîneur dans la LHJMQ avec les Wildcats de Moncton.
Son histoire, c’est celle d’un joueur offensif qui peut surtout s’exprimer sur les deux premiers trios d’une équipe. Par contre, quand on est un choix de neuvième ronde, de telles occasions ne se présentent pas tous les jours.
« Le chemin a été long, je suis devenu un joueur établi dans la LNH presque 10 ans après mon repêchage, c’est pas mal le plus long parcours que tu peux trouver », avoue Parenteau en repensant à sa traversée du désert.
Ce n’est qu’une image, mais c’est comme si Parenteau avait traversé le Sahara en disputant 450 matchs dans la Ligue américaine.
« Ce n’est pas long qu’on t’accole l’étiquette "joueur des ligues mineures" quand tu es rendu à 25 ans. C’est quelque chose qui m’a motivé quand les gens disaient que j’étais un gars des mineures et que je ne réussirais jamais. Je voulais leur prouver qu’ils avaient tort », s’est souvenu celui qui poursuit sa carrière avec les Devils du New Jersey.
Parenteau croyait bien avoir trouvé l’oasis qui allait le sauver en 2006-2007 quand il avait connu une saison de 51 points en 40 matchs avec les Admirals de Norfolk, le club-école des Blackhawks de Chicago. Au contraire, il a plutôt eu à encaisser l’un des plus grands chocs de son cheminement.
Pierre-Alexandre Parenteau
Pierre-Alexandre Parenteau, dans un match hors-concours, avec les Mighty Ducks en 2004. (Source: Getty)
« Je venais de connaître une excellente saison et on m’a échangé aux Rangers. J’avais été surpris et le coup a été dur à avaler », a-t-il témoigné.

« Mes parents ont joué un grand rôle. J’ai toujours été en contact avec eux après les matchs et ils ont toujours cru en moi. Ce sont eux qui m’ont permis de m’accrocher », a enchaîné Parenteau quand on le questionne sur les personnes qui ont préservé son moral.
La sélection de Parenteau par les Ducks provient d’Alain Chainey qui a été leur directeur du recrutement pendant de nombreuses années. À cette époque, Lucien DeBlois oeuvrait comme dépisteur professionnel pour les Mighty Ducks. Il avait aidé Chainey dans sa réflexion puisqu’il connaissait bien Parenteau, ayant joué avec son père auparavant.
« Je lui ai parlé quelques fois, je sais qu’il commençait à être écoeuré de se promener dans la LAH. Il voulait avoir une vraie chance et ç’a pris du temps avant que ça se fasse; il a été persévérant », a raconté DeBlois qui travaille maintenant pour les Canucks.
« Ce n’est pas toujours le fun dans la Ligue américaine, il faut accepter de faire des sacrifices. Ce n’est pas une ligue facile contrairement à ce que plusieurs personnes pensent. Souvent, c’est même plus difficile de jouer là parce que tu es moins bien entouré, le jeu est plus décousu et il y a moins de respect entre les joueurs qui pensent surtout à monter », a poursuivi DeBlois.
Walsh a eu à pousser Parenteau
Mécontent de la direction que sa carrière avait empruntée, Parenteau a renoncé à son association avec son agent Gilles Lupien pour se tourner du côté d’Allan Walsh qui est reconnu pour mousser ardemment la candidature de ses protégés.
« Je pense que l’une des choses dont il avait besoin, c’était une personne qui croyait en lui. Les joueurs veulent que les personnes de leur entourage croient en eux », s’est rappelé l’agent.
« Je lui ai dit : "tu as un talent énorme et tu peux devenir un joueur de la LNH. Le temps commence à presser, mais il n’est pas encore trop tard. Tu dois décider que tu veux jouer dans la LNH. Tu peux te promener en autobus dans la LAH, aller en Europe ou jouer dans la LNH. Ton sort est entre tes mains" », a raconté Walsh.
Walsh a accepté la demande de Parenteau de le représenter à certaines conditions.
« Il devait assumer sa part de responsabilités pour sa situation et vraiment se dédier à son but d’atteindre son plus haut potentiel », a ajouté Walsh qui a vu Parenteau modifier son approche sous son influence.
« Il a commencé à mieux prendre soin de lui et son éthique de travail. Il s’est dévoué encore plus à son objectif », a confié Walsh qui a aidé son client à faire rejaillir toutes ses aptitudes.
Parenteau s’est donc retroussé les manches avec le Wolf Pack de Hartford et il a proposé des saisons de 81 points et 78 points à l’état-major des Rangers. Malheureusement, un hic bloquait son rappel.
« Je croyais vraiment en mes moyens surtout dans ces années-là. J’avais juste besoin de ma chance, mais ce n’était pas évident avec les Rangers. Il n’y avait pas beaucoup de blessés et c’était l’époque avant le plafond salarial avec des gars comme (Jaromir) Jagr, (Martin) Straka et (Brendan) Shanahan. Ce n’est pas évident de se faire une place dans ce temps-là, mais je savais que j’aurais ma chance un jour », a décrit le droitier.
Au moins, les Rangers prenaient soin de Parenteau.
« Les Rangers me donnaient de bons contrats dans la LAH. Ça m’aidait à poursuivre mon rêve un peu plus longtemps. Si je n’avais pas eu ces conditions, je pense que je serais parti avant ça », a admis Parenteau qui aurait pu s’expatrier en Europe.
Au final, la ténacité de Parenteau a été judicieuse et sa carrière dans la LNH a pris son envol avec les Islanders de New York, où il a développé une belle chimie avec John Tavares.
« Allan a joué un gros rôle, il a toujours cru en mes moyens et il est souvent allé au bat pour moi pour des rappels et des signatures. On a pris ensemble la décision de signer à Long Island en 2010 et c’est la meilleure décision que j’ai prise dans ma vie. Quelques autres équipes étaient intéressées et proposaient le même contrat comme les Rangers et les Coyotes, mais il m’avait conseillé les Islanders », a remercié Parenteau en nommant Kevin Dineen, Mike Haviland et Jean-Jacques Daigneault comme ses entraîneurs les plus influents.
Une belle histoire à raconter à ses enfants
La route vers la LNH passait également par un peaufinage de ses carences défensives. Parenteau n’a jamais été un spécialiste de ces missions et il a eu à redoubler d’ardeur dans cette facette de son jeu.
« À ses premières années professionnelles, j’ai l’impression que ç’aurait été difficile pour lui de jouer dans un top-6. Il n’était pas encore assez fort physiquement et il n’était pas un joueur très responsable défensivement. Pour te rendre dans la LNH, tu dois y faire attention. Ça lui a pris un peu de temps à bien comprendre ça », a relevé DeBlois.
Pierre-Alexandre Parenteau
Pierre-Alexandre Parenteau (Source: PC)
Parenteau n’est pas encore parfait à ce chapitre, mais il a maintenant disputé des matchs réguliers pour sept organisations dans la LNH et il continue d’accumuler des points à un rythme plus que convenable.

« La personne à laquelle revient tout le mérite, c’est Pierre-Alexandre. C’est lui qui s’est rendu là, il avait juste besoin de personnes pour le guider. D’ailleurs, je pense qu’il a encore du bon hockey en lui, il est en voie de connaître une saison de 20 buts », a fait remarquer Walsh. 
« C’est vraiment spécial ce qu’il a accompli après tant d’années dans la Ligue américaine. Il faut lui donner tout le crédit, il a travaillé fort, il ne s’est pas découragé et il a gardé la passion.
« L’important, c’est d’obtenir une vraie chance. Mais les organisations ne donnent pas souvent la chance aux choix de neuvième ronde de se développer assez longtemps. Si tu n’es pas capable de jouer dans la LNH à 23 ans, bien des clubs jettent l’éponge. C’est là que la patience du joueur est cruciale, tu dois parfois changer d’organisation pour être bien apprécié », a ciblé DeBlois.
« Je suis vraiment content qu’il ait trouvé le moyen de s’établir au plus haut niveau. Il a finalement eu la chance de prouver ce qu’il pouvait accomplir parce qu’il n’est pas du style à remplir plusieurs missions », a indiqué Coolen.
Avec un tel parcours, Parenteau n’oublie pas souvent tous les obstacles qu’il a surmontés.
« Il n’y a pas une journée pendant laquelle je ne réalise pas à quel point je suis chanceux de jouer dans la LNH. J’ai commencé à y faire ma place à 26 ans et demi. Mon parcours a été assez dur, mais je suis content d’avoir réussi malgré ça », a assuré le père qui n’aura pas à chercher dans les livres de ses enfants pour leur raconter des histoires de persévérance.
La suite du dossier :
Mardi : Jason Demers
Mercredi : Mathieu Perreault
Jeudi : Brendan Gallagher

Les joueurs ont eu la tête de Michel Therrien

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Michel Therrien congédié : Les premières réactions


Le renvoi de Michel Therrien ne me surprend pas, mais j'ai comme l'impression que ce n'est pas pour les mêmes raisons que j'anticipais.
Je pense que ce sont les joueurs qui ont eu sa tête. Ce n'est surement pas le rendement au niveau des points qui a motivé Marc Bergevin à procéder à ce changement d'entraîneur. Le style de jeu et la façon de faire peuvent être à l'origine de ce congédiement. Les gars ne devaient pas apprécier le style de Therrien. Je pense que ce sont les leaders du club qui ont dicté ce changement.

Il y a quelques jours, Bergevin a rencontré quelques-uns de ses vétérans après une défaite. Ce n'était pas banal. Un directeur général ne rencontre pas les joueurs pour rien. C'est le signe qui se passait quelque chose sinon le patron n'a pas à rencontrer les joueurs.
C'est la solution la plus facile pour Bergevin, mais il reste encore des choses à faire. À court terme, l'arrivée de Claude Julien va fortifier le Canadien, mais je ne sais pas si ce sera assez pour aller jusqu'au bout.
Je suis surpris que ça arrive comme ça. Je croyais qu'on lui donnerait une semaine ou deux pour voir comment l'équipe allait se comporter au retour de cette pause.
Bergevin croit que Julien peut mener le Canadien plus loin que Therrien. Le DG devait avoir l'impression que la voix de Therrien ne portait plus dans le vestiaire. En fin de compte, si la situation ne change pas, c'est Bergevin qui allait payer le prix éventuellement. Il tente des options en espérant avoir trouvé la solution et la solution actuelle est Claude Julien.
Claude Julieu revient à Montréal avec une coupe Stanley dans ses bagages. Il a gagné ses galons depuis son premier passage à Montréal. J'ai bien hâte d'entendre Bergevin sur ses motivations pour remplacer Therrien. Il ne faut toutefois pas s'attendre à un blâme envers les joueurs.
Bergevin avait déjà eu l'occasion à la fin de la dernière saison de procéder à un changement d'entraîneur et il ne l'a pas fait.
Le changement va avoir son effet, c'est évident. Il reste maintenant à voir combien de temps ce changement va se faire sentir.
*propos recueillis par Robert Latendresse

Michel Therrien congédié : Sa carrière montréalaise

Claude Julien remplace Michel Therrien à la barre du Canadien

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Michel Therrien congédié : Sa carrière montréalaise

MARDI, 14 FÉVR. 2017. 16:31
MONTRÉAL - Le Canadien a congédié l'entraîneur-chef Michel Therrien et l'a remplacé par Claude Julien, a confirmé l'organisation par voie de communiqué mardi après-midi.
La récente série d'insuccès du club, combinée à la semaine de repos obligatoire dont bénéficie le Tricolore, aura donc ouvert la porte au départ de Therrien.
Selon notre collaborateur Pierre LeBrun, c'est dimanche que le Canadien a demandé la permission aux Bruins de Boston de discuter avec Julien.
Le directeur général du Canadien Marc Bergevin va rencontrer les journalistes mercredi.
Samedi contre les Blues de St Louis, le Canadien a ainsi subi un troisième revers de suite à domicile, où il n'a pas gagné depuis le 31 janvier. En fait, depuis le 12 novembre, date où le Tricolore avait récolté une 10e victoire en autant de départs au Centre Bell, il affiche un dossier global de 8-7-4 dans ce qui est censé être son château fort.

Michel Therrien congédié : Les premières réactions
Le Tricolore n'est également plus capable de remporter deux matchs d'affilée. Il faut remonter au début de janvier pour retrouver une séquence du genre chez le Canadien. Ce rendement des dernières semaines fait en sorte qu'en date de mardi après-midi, le Canadien n'a plus que six points d'avance sur les Sénateurs d'Ottawa au sommet de la section Atlantique, alors qu'il a joué cinq rencontres de plus.
Julien disposera de trois jours pour préparer sa formation en prévision du prochain match, samedi en après-midi, contre les Jets de Winnipeg. Entretemps, un porte-parole du Canadien a indiqué qu'une conférence de presse aura lieu jeudi afin de discuter du changement d'entraîneur.
« La décision de relever Michel de ses fonctions a été difficile, car j'ai beaucoup de respect pour lui. Je considère que le temps est venu pour notre équipe d'avoir un nouveau souffle, une nouvelle voix, une nouvelle direction », a déclaré le directeur général du Canadien Marc Bergevin.
« Claude Julien est un entraîneur d'expérience, très respecté dans la LNH, qui connaît bien le marché de Montréal. (...) Nous avons embauché aujourd'hui le meilleur entraîneur disponible, et l'un des meilleurs de la LNH. Je suis convaincu qu'il saura remettre notre équipe sur le chemin de la victoire », a ajouté Bergevin.

Âgé de 56 ans, Julien en est à son deuxième séjour comme entraîneur-chef du Canadien. Il a dirigé le Tricolore de janvier 2003 (remplaçant aussi Michel Therrien) à janvier 2006 et montré un dossier de 72-62-10-15 en 259 matchs de saison régulière avec l'équipe.
Julien a été remercié par les Bruins le 7 février dernier, après avoir compilé un dossier de 419-246-94 en 759 matchs de saison régulière avec eux. Il a également remporté la coupe Stanley avec les Bruins en 2011, et a atteint la finale en 2013.
« Michel Therrien, merci beaucoup pour tout, thank you for giving everything you had to our Team », a écrit le propriétaire du Canadien, Geoff Molson, sur Twitter quelques minutes après l'annonce.

Michel Therrien, merci beaucoup pour tout, thank you for giving everything you had to our Team. 
Originaire d'Orléans, en Ontario, Julien a été le récipiendaire du trophée Jack-Adams à titre d'entraîneur par excellence de la LNH en 2008-2009.
Il a dirigé un total de 997 matchs en saison régulière dans la LNH avec le Canadien, les Devils du New Jersey et les Bruins.
Âgé de 53 ans, Therrien avait été nommé entraîneur-chef du CH le 5 juin 2012, après avoir dirigé l'équipe de 2000 à 2003. Il lui restait encore deux ans à son contrat de deux millions de dollars par saison,

Bergevin, Therrien et la croisée des chemins

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Publié le 14 février 2017 à 05h00 | Mis à jour à 05h00

PHILIPPE CANTIN
La Presse
Cette fois, Marc Bergevin et Michel Therrien ne peuvent plus blâmer P.K. Subban, un bouc émissaire si commode. Ni l'absence de Carey Price, dont la blessure a maquillé trop de lacunes la saison dernière.
Non, cette fois, Bergevin et Therrien sont sur la sellette. À eux de relancer cette équipe qui s'enlise chaque jour davantage. Et pour cela, ils doivent jeter un regard lucide sur l'état des choses : le vent ne tournera pas comme par magie.
Malgré son respect et son affection pour Therrien, le DG doit évaluer si son entraîneur-chef est toujours l'homme de la situation. Le congédier au moment où son équipe occupe toujours le premier rang de sa division serait un choix émotivement douloureux, on en convient tous. Sauf que la glissade actuelle du CH rappelle peu à peu celle de l'an dernier, que Therrien a été incapable de stopper. Bergevin le croit-il capable de faire mieux cette fois-ci? Et si oui, pourquoi?
Le DG, qui est sûrement étonné du dérapage des derniers jours, doit répondre à cette question fondamentale : le message de Therrien porte-t-il toujours dans le vestiaire? Chose certaine, ses joueurs n'ont pas semblé super déterminés lors des matchs contre St. Louis et Boston, le week- end dernier. Rien dans leur attitude n'a indiqué un sentiment d'urgence. C'est mauvais signe.
Bloc-photo. Philippe Cantin. Ph: Alain Roberge. 2012... (La Voix de l'Est)
Bloc-photo. Philippe Cantin. Ph: Alain Roberge. 2012
LA VOIX DE L'EST
Malgré l'opinion de ses détracteurs, Michel Therrien demeure un solide entraîneur. Mais peut-il vraiment demeurer derrière le banc de la même équipe cinq saisons ou plus? Ses joueurs ont-ils encore du plaisir à évoluer sous ses ordres?Après le revers contre les Bruins dimanche, Carey Price a dit que le Canadien n'affichait plus son «identité» habituelle. La responsabilité de maintenir des habitudes gagnantes incombe à l'entraîneur. Lorsque le leader du club évoque des lacunes sur ce plan, c'est forcément significatif. Therrien aurait avantage à s'entretenir avec lui pour approfondir le sujet. Car pour relancer le CH, il a besoin de l'appui entier de son gardien.
Si le dérapage du CH se poursuit après le congé de cette semaine, Therrien ne sera pas seul à mal paraître. Bergevin aussi. Cette équipe, après tout, porte comme jamais son empreinte, et il a sa part de responsabilités.
Afin de relancer le Canadien après la catastrophique dernière saison, le DG a effectué plusieurs changements. Dans son esprit, il a remis à son coach un club plus dynamique et mieux préparé à affronter l'adversité. Voilà pourquoi il risque d'être moins patient envers Therrien. Tous les entraîneurs le savent : mettre leur patron dans l'embarras n'est jamais la meilleure idée pour sécuriser leur poste.
Pour stimuler l'attaque et rafraîchir l'ambiance, Therrien rêve sûrement d'une transaction majeure. Mais ses attentes sont mieux d'être modestes. Le Canadien ne possède pas les actifs pour faire une transaction significative sans du même coup s'affaiblir. Le club-école ne regorge pas d'espoirs de premier plan. Et des jeunes comme Nathan Beaulieu et Michael McCarron, même s'ils sont des choix de premier tour, n'ont pas assez augmenté leur valeur.
Tout cela pose un réel problème : le Canadien est-il en train de passer à côté de sa «fenêtre d'opportunité», cette période de deux ou trois saisons où les astres pouvaient potentiellement s'aligner pour en faire un prétendant sérieux à la Coupe Stanley?
Bergevin a toujours soutenu qu'avec Price devant le filet, le Canadien pouvait aborder les éliminatoires avec confiance. Cette théorie est séduisante : une fois en séries, tout devient possible. Mais encore faut-il que Price joue comme il en est capable. Et que l'attaque ne repose pas sur un seul trio.
Les problèmes du Canadien sont nombreux. Même sur le plan du caractère, où l'arrivée de Shea Weber et d'Andrew Shaw devait mettre un terme aux ennuis rencontrés la saison dernière, le bilan n'est pas convaincant. Le grand défenseur a connu un fort début de saison, mais il ne fait plus la différence depuis plusieurs rencontres. Quant à Shaw, difficile de trouver un autre joueur si peu discipliné sur la patinoire. Il en a donné la preuve dès le premier match pré-saison, et le problème n'est toujours pas réglé.
***
Pour l'instant, Bergevin peut encore espérer que la pause de quatre jours permette aux joueurs de se détendre et de prendre du recul. Et qu'elle soit suivie d'un fort rebond, qui allègerait la pression sur l'entraîneur.
De son côté, Therrien ne doit pas se laisser distraire par toutes les discussions concernant son avenir, un rude défi. Et il aurait avantage à préparer un bon speech pour les retrouvailles avec ses joueurs à l'entraînement de vendredi. Ils doivent saisir cette occasion de nouveau départ.
En revanche, si l'attaque manque toujours de mordant dans les deux ou trois premiers matchs suivant le retour au travail, et si Price ne retrouve pas ses repères, Bergevin n'aura pas le choix : il devra procéder à un changement derrière le banc avant que la saison ne prenne définitivement une tournure pour le pire.
Ce serait injuste pour le coach, à qui Bergevin a confié une équipe avec des lacunes importantes, mais c'est la dure loi du sport professionnel. Le Canadien ne peut connaître une deuxième dégringolade en deux ans. Sinon, même Geoff Molson, qui a toujours soutenu Bergevin et Therrien, perdra une partie de son flegme. Le CH est une équipe riche, certes. Mais le propriétaire souhaite de longs parcours éliminatoires. Cela rend les fans heureux, tout comme les comptables de l'équipe.
Le CH, ne nous le cachons pas, est à la croisée des chemins. En avril dernier, ses dirigeants nous ont juré avoir beaucoup appris de la pénible saison 2015-2016. S'ils sont de nouveau incapables de stopper l'hémorragie, la crédibilité de l'organisation en subira les contrecoups.