Carey Price a complété la triple couronne au gala annuel de la LNH en mettant la main sur les trophées Hart, Vézina et Ted Lindsay. De fait, le gardien du Canadien a frappé un grand chelem si on ajoute aux trois trophées obtenus mercredi soir, le trophée Jennings qu’il partage depuis la fin du calendrier régulier avec Corey Crawford, des Blackhawks de Chicago, à titre de gardiens ayant accordé le moins de buts au cours de la dernière saison.
Troisième gardien de l’histoire de la Ligue a raflé les trophées Hart et Vézina la même année – Dominik Hasek avec les Sabres de Buffalo et José Théodore avec le Canadien ont réussi l’exploit avant lui – Carey Price est devenu le 2e joueur seulement de l’histoire du Canadien à mériter quatre honneurs individuels au cours d’une même saison. Il a égalé Guy Lafleur qui a couronné la saison 1976-1977 avec les trophées Hart, Art Ross, Conn-Smythe et Lester B. Pearson
qui est devenu aujourd’hui le trophée Ted Lindsay. Guy Lafleur avait aussi ajouté la coupe Stanley. Une coupe qui manque à Carey Price. «Je suis fier de ces quatre trophées, mais croyez-moi : la coupe Stanley demeure l’objectif ultime. J’échangerais volontiers ces quatre trophées pour la grosse coupe», a commenté le gardien du Canadien.
Comme si ces trophées n’étaient pas déjà un gage suffisant de la saison grandiose qu’il a connue, le fait que Price ait été élu joueur par excellence par l’ensemble des joueurs de la LNH (trophée Ted Lindsay), meilleur gardien de la Ligue par les directeurs généraux (trophée Vézina) et joueur le plus utile à son équipe par les journalistes de la LNH (trophée Hart) confirme que la qualité de son travail n’a laissé personne indifférent.
«Je tiens à remercier tous ceux qui ont voté pour moi et je tenterai de faire mieux l’an prochain pour convaincre ceux qui n’ont pas voté pour moi», a badiné le gardien du Canadien.
Carey Price a littéralement éclipsé ses rivaux.
Dans la course au trophée Hart, Price a obtenu 139 votes de première place sur les 157 possibles. Son nom était d’ailleurs sur 155 des 157 bulletins reçus par la LNH. Price a obtenu 1498 points au total des votes récoltés. Alexander Ovechkin a terminé un lointain second avec 888 votes alors que John Tavares a récolté 739 points.
Sa domination dans la course au trophée Vézina a été tout aussi évidente. Vingt-sept des 30 directeurs généraux de la LNH lui ont accordé leur vote de première place. Price a terminé le scrutin avec 144 points, loin devant Pekka Rinne (60 points) et Devan Dubnyk (28 points).
Visiblement touché par la cascade d’honneurs individuels qui a déferlé sur lui, Price n’a pu contenir son émotion lorsqu’il a parlé de la reconnaissance de ses pairs. «Je me sens vraiment choyé d’être ici ce soir. Cette soirée confirme une saison exceptionnelle pour moi et mes coéquipiers avec qui je partage tous ces honneurs. Mais sans vouloir vous froisser ou froisser les d.-g. qui ont voté pour le trophée Vézina, je dois admettre que je suis particulièrement fier d’avoir été élu par mes coéquipiers et adversaires. J’accepte cette marque de reconnaissance avec une grande humilité.»
Très fier de l’exploit signé par son gardien, Marc Bergevin a renchéri sur l’importance du trophée Ted Lindsay. «Il n’y a personne de mieux placé pour évaluer le travail d’un joueur de hockey, qu’un autre joueur de hockey. De voir que les joueurs, les d.-g. et les journalistes ont tous reconnu la qualité du travail accompli par Carey la saison dernière démontre à quel point il a été fort», a commenté le directeur général du Canadien.
Carey Price a assuré que ses 44 victoires étaient sa plus grande source de fierté dans le cadre de la saison mémorable qu’il vient de connaître. «Je suis fier de ces 44 victoires parce qu’elles m’ont permis d’obtenir une nouvelle marque d’équipe mais aussi parce qu’il est bien plus facile de partager ces victoires avec mes coéquipiers que de partager un simple trophée. Nous avons de très bons éléments au sein de notre club. Nous formons un bon club. Un club uni. Les images des célébrations qui ont suivi notre victoire pour éliminer Ottawa en première ronde ont donné une bonne indication du plaisir que nous avons eu à gagner cette saison», a ajouté le gardien du Canadien.
Meilleur gardien de la LNH, Carey Price n’est plus l’ombre du jeune homme qui semblait en voie de compromettre la brillante carrière qui se profilait devant lui avec un comportement hors glace qui n’aidait en rien ses performances sur la patinoire.
«J’étais un jeune adulte qui manquait de maturité. La contribution de mon épouse et de ma famille à ce chapitre a été cruciale. Je suis reconnaissant à l’endroit de l’organisation qui a maintenu sa confiance à mon endroit. Reconnaissant aussi à l’endroit des fans qui sont demeurés derrière moi», a plaidé Price.
Sur une lancée phénoménale depuis sa conquête de la médaille d’or lors des Jeux olympiques de Sotchi, Carey Price pourra difficilement maintenir le niveau d’excellence qu’il a établi au cours des derniers mois. J’ose espérer que s’il connaît une baisse de régime – il pourrait perdre quelques plumes et demeurer malgré tout le meilleur gardien de la LNH – que ses détracteurs se souviendront de sa récolte de quatre trophées avant de se mettre – ou de se remettre – à le lapider de critiques.
La patience ou l’impatience de certains partisans du Canadien étant ce qu’elle est, on verra…
Subban troisième
Pendant que Carey Price passait à l’histoire avec sa récolte de quatre trophées, P.K. Subban est passé dans le vide dans la course au trophée Norris. Il a pu se consoler en passant plus souvent à la télé que son coéquipier gardien alors qu’il a très bien rempli son rôle d’animateur dans le cadre de la soirée de gala.
Dans la course au titre de meilleur défenseur de la LNH, Subban a terminé au troisième rang derrière Drew Doughty des Kings de Los Angeles et Erik Karlsson qui a remporté son deuxième titre en carrière, son deuxième en quatre ans.
Karlsson a terminé au premier rang avec 964 points, suivi de Doughty (889) et Subban (801). Curieusement, c’est le défenseur des Kings qui a obtenu le plus de votes de première place avec 53. Neuf de plus que Karlsson et 29 de plus que Subban. Drew Doughty a toutefois perdu son duel avec Karlsson en raison du fait que son nom s’est retrouvé sur seulement 126 des 157 bulletins de vote. Karlsson (146) et Subban (136) l’ont devancé à ce chapitre. C’est ce manque à gagner un brin surprenant qui a privé Doughty de son premier trophée Norris en carrière.
Bergeron récidive
Pour une deuxième année de suite, Jonathan Toews (Chicago), Anze Kopitar (Los Angeles) et Patrice Bergeron (Boston) s’affrontaient dans le dernier droit de la course au trophée Frank Selke remis au meilleur attaquant défensif de la Ligue.
Pour une deuxième année de suite, c’est Patrice Bergeron qui a gagné le sprint final. Un baume sur les plaies encore vives d’avoir raté les séries éliminatoires ? «Non pas du tout. Rater les séries a fait très mal et j’ai encore du mal à composer avec cette exclusion. Nous avons connu une année difficile à Boston et il faudra prendre les moyens pour redevenir l’équipe que nous devons être pour gagner.»
Hartley récompensé
Dans une lutte aussi inégale que celles qui impliquaient Carey Price, Bob Hartley (237 points) a remporté le titre d’entraîneur-chef de l’année devant Alain Vigneault (121) et Peter Laviolette (81). C’était un premier trophée Jack Adams pour Bob Hartley et un premier pour un entraîneur-chef des Flames de Calgary. «Ce trophée récompense un coach, mais il devrait aussi récompenser toute mon équipe d’adjoint, la direction et les joueurs de notre formation. Un coach ne peut pas être un bon coach s’il n’a pas de bonnes personnes à sa disposition. Je dis toujours à mes patrons de me donner des bonnes personnes et que je m’arrangerai pour en faire de bons joueurs. Le talent c’est un cadeau. C’est le travail, la discipline, les efforts pour maximiser ce talent qui font de bons joueurs de hockey. Nous formons une famille à Calgary et ce trophée que j’ai devant moi c’est une récompense pour toute la famille des Flames.»