ANAHEIM - Oubliez le score final. Il ne compte pas vraiment. Il ne compte plus en fait, même si le Canadien assure vouloir gagner tous les soirs.
Ce qui compte toutefois, c’est que face à un autre adversaire redoutable dans sa virée en Californie, le Canadien s’est très bien repris au surlendemain de sa défaite gênante (6-2) de lundi à San Jose. Meilleure équipe de la LNH depuis Noël (23-4-2), les Ducks ont dû revenir de l’arrière par deux fois pour forcer la tenue d’une prolongation. Ils ont même dû se rendre en fusillade pour finalement venir à bout d’une équipe qui s’est plus que bien défendue. Une équipe qui s’est même permis de mettre de la pression et de se dresser devant un adversaire plus gros, plus fort et surtout sur une extraordinaire lancée.
Avec leur gain de 3-2, les Ducks surfent maintenant sur une séquence de neuf victoires consécutives. Ils pourront égaler le record d’équipe dès jeudi alors qu’ils rendront visite aux Coyotes en Arizona pendant que le Canadien croisera les Kings à Los Angeles. Après avoir connu le meilleur mois de leur histoire en février (12-1-1), les Ducks n’ont perdu qu’une seule fois en temps réglementaire (16-1-1) à leurs 18 derniers matchs.
Malgré tout, c’est dans le vestiaire du Canadien et non dans celui des Ducks que les commentaires étaient les plus positifs. Avec raison.
« J’ai beaucoup aimé la façon dont nous avons joué ce soir. Je suis satisfait de l’effort », a commenté Michel Therrien.
La seule chose que Michel Therrien n’a pas aimée, c’est la clémence des arbitres à l’endroit d’Andrew Cogliano après qu’il eut mis le défenseur Greg Pateryn en échec par-derrière. « Je considère que c’était un très mauvais jugement de l’arbitre. Notre joueur a dû subir 12 points de suture pour refermer la blessure. Je ne pouvais rester indifférent derrière le banc », a commenté l’entraîneur-chef du Canadien, qui a d’ailleurs écopé une pénalité mineure d’inconduite.
Comme son entraîneur-chef, Max Pacariotty a lui aussi réagi. Il s’est lui aussi retrouvé au cachot après qu’il eut vengé Pateryn en rudoyant son assaillant. Une réaction que son coach a appréciée. « Max a pris la bonne décision pour pallier le manque de jugement de l’arbitre », a plaidé Therrien en guise de défense à l’endroit de son capitaine.
Après avoir assuré en matinée qu’ils se devaient de craindre la vitesse du Canadien, les Ducks n’ont pas pris les moyens pour endiguer cette vitesse en cours de partie.
« On a trouvé une façon de gagner, mais il n’y a pas de quoi être fiers de notre performance. Cela dit, il faut leur donner du crédit. Ils ont joué du hockey très solide. Ils ont offert beaucoup d’opposition et nous n’avons pas bien réagi », a commenté Corey Perry qui a marqué le but qui a envoyé les deux clubs en prolongation à mi-chemin en troisième. Un but en avantage numérique qui a complété un jeu magnifique de David Perron.
Parlant de Perron, après s’être contenté de quatre buts et 16 points en 43 parties avec les Penguins en début de saison, le Québécois a récolté mercredi son 17e point (dont sept buts) en 19 matchs à Anaheim. Plus gros contraste encore, son différentiel qui était de moins 13 avec les Penguins et de plus 14 depuis qu’il endosse le chandail des Ducks.
McCarron relève le défi
Signe que l’heure est vraiment aux expériences chez le Canadien, signe aussi que le jeune joueur de 20 ans attise l’état-major par le potentiel qu’il déploie depuis son rappel du club-école, Michael McCarron était au centre d’Alex Galchenyuk et Lars Eller mercredi soir. Une belle promotion pour le jeune centre qui a très bien répondu.
Sur le plan hockey, McCarron a contribué aux succès de son trio qui a généré plusieurs bonnes occasions de marquer. Ce qu’Alex Galchenyuk a d’ailleurs fait à deux reprises (avec ses 18e et 19e buts) pour une quatrième fois cette saison.
Galchenyuk s’est servi de son tir et de sa rapidité pour marquer ses deux buts aux dépens de John Gibson, qui pourrait bien être son coéquipier au sein de l’équipe des jeunes âgés de moins de 24 ans lors de la prochaine Coupe du monde.
Tout un contraste avec la lenteur et la multiplication de feintes que Galchenyuk sort d’on ne sait trop où lorsqu’il se présente en tirs de barrage. Après l’occasion bousillée encore hier soir, Galchenyuk n’affiche qu’un but cette saison en huit tentatives. Un signe qu’il devrait peut-être utiliser ses armes de prédilection même en fusillade.
Avec sa soirée de deux buts, Galchenyuk a réagi de la bonne façon pour souligner aux dirigeants de l’équipe des moins de 24 ans qu’ils ont peut-être commis une erreur en refusant d’inscrire son nom sur la liste des 16 premiers joueurs sélectionnés. Une décision qu’ils pourront corriger d’ici le premier juin prochain. Surtout si Galchenyuk maintient son rythme actuel, lui qui affiche cinq buts à ses quatre derniers matchs et qui compte neuf buts et 12 points à ses 15 dernières parties.
Michael McCarron n’a pas récolté de passe sur le premier but. Il n’était pas sur la glace pour le deuxième. Mais il s’est plusieurs fois fait remarquer pour les bonnes raisons au cours de ses 18 présences totalisant 13:26 de temps d’utilisation.
Il l’a fait aussi en jetant les gants devant le défenseur Kevin Bieksa, qui venait d’envoyer Lars Eller cul par-dessus tête avec une mise en échec assénée alors que l’attaquant du Canadien avait les yeux rivés sur la patinoire pour retrouver une rondelle perdue du regard et qu’il était surtout immobile.
« Je vous l’avais dit ce matin. Mon but premier ce soir était de contribuer aux succès de mon trio en donnant de l’espace de manœuvre à mes ailiers. Je suis satisfait de ce que nous avons généré. Je suis surtout satisfait, car nous avons disputé 60 minutes de bon hockey. Quant à ma réaction de venir en aide à un coéquipier, elle était tout à fait normale, car je considérais que la mise en échec était illégale. Si je suis sur la glace lors d’un jeu semblable, je dois réagir », a expliqué celui qu’on pourrait surnommer Big Mac... au sens propre.
« On s’est donné plus de grosseur au centre avec le rappel de McCarron, avec l’arrivée de Danault (Phillip) et avec le retour de De La Rose (Jacob) », a commenté Michel Therrien.
Entrées réussies
Outre McCarron qui s’est signalé chez les jeunes, Stefan Matteau a connu un bon premier match dans l’uniforme du Canadien et le défenseur Morgan Ellis a bien paru dans le cadre de son tout premier match en carrière dans la LNH.
Matteau a livré quelques bonnes batailles le long des bandes, il a bousculé ses adversaires à quelques reprises même si les officiels mineurs ne lui ont pas accordé la moindre mise en échec et il a réussi quelques bons jeux en échec-avant. Sans être spectaculaire, Ellis s’est bien débrouillé. Tellement que Michel Therrien a convenu après la rencontre que le jeune défenseur l’avait forcé à lui donner un autre match.
Bien qu’il ait perdu mercredi à Anaheim, le Canadien a récolté un point qui aidera à récompenser les efforts déployés dans le cadre d’un duel qui s’annonçait beaucoup plus inégal. Et ça, c’est important pour le moral des troupes.
« C’est plaisant de voir que l’ensemble de l’équipe donne du hockey solide malgré la situation. Nous n’avons pas été bons lundi à San Jose, mais avant cette partie, je trouve que nous jouions bien collectivement. Il faut garder le rythme », a indiqué le capitaine.
Le Canadien s’est rendu à Los Angeles tout de suite après la rencontre face aux Ducks. Il affrontera les Kings jeudi. Ben Scrivens viendra en relève à Mike Condon qui a disputé un match solide contre les Ducks. Un match qui lui a permis, comme ses coéquipiers, de faire oublier, au moins en partie, la dégelée de lundi. « On avait un plan au début du voyage et nous l’avons respecté malgré le résultat de lundi, car nous voulions permettre à Ben (Scrivens) d’affronter son ancienne équipe à Los Angeles », a expliqué Michel Therrien.
Le Canadien complètera donc sa virée californienne jeudi soir au Staples Center. Il mettra ensuite le cap sur Winnipeg où il complètera son dernier long voyage de la saison face aux Jets.