samedi 14 mai 2016

Stamkos est prêt, son sang pas encore...

http://www.rds.ca/hockey/lnh/

Qui remportera la finale de l'Est?

FRANÇOIS GAGNON
VENDREDI, 13 MAI 2016. 13:34

PITTSBURGH – S’il n’en tenait qu’à lui, Steven Stamkos disputerait la première mise en jeu du match de ce soir contre Sidney Crosby pour donner le coup d’envoi à la finale de l’Est opposant le Lightning de Tampa Bay aux Penguins de Pittsburgh.
Mais voilà! Si Stamkos est prêt à reprendre son poste, son sang ne l’est pas encore. « Je suis en aussi bonne forme que je peux l’être. Mon corps est prêt, ma tête aussi. Mais je n’ai pas de contrôle sur ce qui se passe à l’intérieur de mon corps. Je suis encore sous l’effet d’anticoagulants qui compliquent la situation. Tant que les risques associés à ces médicaments seront présents, il me sera impossible de jouer », a indiqué le capitaine du Lightning dans le vestiaire des visiteurs au Consol Energy Center vendredi matin.
Opéré le 4 avril dernier après que les médecins eurent diagnostiqué la présence d’un caillot de sang sous sa clavicule droite, Stamkos assure croire en ses chances d’endosser l’équipement à un moment ou un autre. Que ce soit en finale de l’Est ou en finale de la coupe Stanley si le Lightning devait éliminer les Penguins.

« C’est évident que je garde espoir. C’est la raison pour laquelle je m’entraîne avec autant de conviction au gymnase et que je passe beaucoup de temps sur la patinoire. Si ce n’était des anticoagulants, je jouerais ce soir. Les médecins suivent ma guérison de près et dès qu’il sera possible de cesser l’utilisation de ces médicaments ou de contourner les effets dangereux associés aux anticoagulants, j’obtiendrai le feu vert. Je fais donc du temps supplémentaire tous les jours afin d’être en mesure de jouer dès l’instant où je recevrai le feu vert », a expliqué Stamkos qui a passé plus d’une quarantaine de minutes sur la patinoire une fois ses coéquipiers sortis après l’entraînement optionnel de vendredi matin.
« Si je fais tout ça, c’est parce que j’y crois vraiment. Si je n’avais pas espoir de revenir au jeu rapidement, j’agiterais des pompons au lieu de m’entraîner et je me transformerais en meneur de claque pour motiver mes coéquipiers. Mais non. Mes coéquipiers sont sensationnels. Je ne peux vous dire à quel point je suis fier de ce qu’ils ont accompli depuis le début de séries. À quel point je leur suis reconnaissant de maintenir la cadence afin de garder bien vivant mon espoir de rejouer ce printemps. Et ce qui est vrai pour moi, l’est aussi pour Anton et J.T. qui s’entraînent avec moi et qui visent également un retour le plus rapidement possible », a ajouté Stamkos en parlant du défenseur Anton Stralman (fracture du péroné) et de l’attaquant J.T. Brown (victime d’une blessure à une main après avoir bloqué un tir en première ronde contre Detroit).
Dupuis : blessure plus sérieuse
Bien que le diagnostic initial était inquiétant et que l’intervention qu’il a subie trois jours après ce diagnostic était délicate, Steven Stamkos n’a jamais perdu confiance. Il n’a pas non plus senti le besoin de contacter Pascal Dupuis qui a justement annoncé sa retraite plus tôt cette saison en raison d’épisodes répétés de thromboses veineuses profondes qui se sont transformées en embolies pulmonaires.
« Quand on entend des mots comme caillots, thrombose ou embolie, il est normal d’être inquiet. Et c’était effectivement très inquiétant dans le cas de Pascal qui était bien plus sérieusement touché que moi. Dans les faits, mes ennuis sont au fond une blessure sportive. Mon caillot est attribuable à des mouvements répétés de mon épaule droite qui ont causé ce caillot. C’est fréquent chez les lanceurs au baseball et pour tous les athlètes qui font des mouvements répétés. Dans le cas de Pascal, c’est son sang qui était en cause et ça, c’est bien plus dangereux. J’ai parlé avec Andrei – Andrei Vasilevski, le gardien auxiliaire du Lightning – qui a subi une intervention similaire à celle que j’ai subie et il était de retour sur la glace après sept semaines. J’ai beaucoup échangé avec lui pour comprendre et aussi pour m’aider à garder confiance.»
À Tampa ou ailleurs...
S’il n’est pas en mesure de revenir au jeu, il est permis de se demander si Steven Stamkos jouera à nouveau un joueur avec le Lightning.
Car maintenant que ses coéquipiers démontrent leur capacité de gagner, même en séries, malgré son absence, la direction du Lightning pourrait bien décider de dépenser autrement les quelque 10 millions $ par saison que Stamkos revendique en marge du contrat à long terme qu’il recherche.
Éligible à l’autonomie complète le premier juillet prochain, Steven Stamkos recevra des offres faramineuses si le Lightning décide de lui offrir la chance de profiter de cette autonomie. Car bien qu’il ait été victime de blessures sérieuses – le caillot de sang sous sa clavicule et la fracture du tibia de sa jambe droite en novembre 2014 – il ne fait pas de doute que plusieurs équipes – les Maple Leafs, le Canadien et bien d’autres – jongleront avec leur masse salariale pour tenter de lui faire une place sous le plafond. Si, bien sûr, Steve Yzerman décide de ne pas lui offrir de contrat. Si, également, le propriétaire des Bolts accepte de voir son joueur de concession quitter Tampa sans ne rien obtenir en retour que la possibilité de dépenser ses millions sur d’autres joueurs.
Mais pour l’instant dans la tête de Steven Stamkos et dans celles de ses coéquipiers, un retour au jeu le plus rapide possible et les moyens à prendre pour battre Sidney Crosby et les Penguins de Pittsburgh sont des considérations bien plus importantes que le prochain contrat du capitaine du Lightning.

Le Lightning a remporté le match no 1 contre les Penguins

http://www.rds.ca/hockey/lnh/

Lightning 3 - Penguins 1

FRANÇOIS GAGNON
VENDREDI, 13 MAI 2016. 22:45 (MISE À JOUR : SAMEDI, 14 MAI 2016. 00:38)

PITTSBURGH - Le Lightning de Tampa Bay a servi une sérieuse mise en garde à tous ceux qui voyaient déjà les Penguins en finale de la coupe Stanley.
Fort de trois buts, dont ceux des Québécois Alex Killorn et Jonathan Drouin, Tampa Bay s’est sauvé avec une victoire de 3-1 pour prendre les devants 1-0 dans une finale de l’Est qui se poursuivra lundi à Pittsburgh.
Le Lightning a bien joué. Il a su profiter de ses occasions et une fois en avant, la troupe de Jon Cooper a excellé dans sa quête de fermer le jeu et de contenir les gros canons des Penguins.
Tout cela est vrai. Mais il est plus vrai encore que les Penguins doivent assumer une grosse part du blâme dans cette défaite.
Les Penguins ont été incapables de profiter de l’attaque massive de cinq minutes obtenue en tout début de rencontre après que Ryan Callahan eut envoyé Kristopher Letang tête première dans la bande avec une mise en échec par derrière. Une mise en échec aggravée par un coup de coude/avant-bras derrière la tête du défenseur étoile.
Après avoir passé quelques minutes sur la patinoire, le défenseur québécois a retraité au vestiaire. Il n’a pas pris part à l’attaque massive, mais est revenu au jeu avant la mi-période.
En plus de bousiller cette attaque massive prolongée, les Penguins ont aussi été incapables de profiter du forfait de l’as gardien Ben Bishop qui s’est blessé à une jambe – peut-être un genou – après un peu plus de sept minutes de jeu au premier tiers. Débarqué devant le filet du Lightning après que Bishop eut quitté la glace étendue sur une civière, l’auxiliaire Andreï Vasilevskiy a brillé, stoppant 25 des 26 tirs des Penguins.
« Ils n’ont pas vu notre meilleure équipe, a convenu Mike Sullivan après la rencontre. Et pour gagner à ce point-ci des séries éliminatoires, tu dois offrir ton meilleur hockey. Nous n’avons pas mal joué. Il y a beaucoup d’éléments positifs à tirer de cette rencontre malgré la défaite, mais nous devrons être meilleurs. Nous devrons profiter de nos occasions et compliquer leur travail à l’attaque. Nous n’avons pas donné beaucoup d’occasions de marquer au Lightning ce soir. Mais celles que nous avons offertes étaient de trop grande qualité », a aussi ajouté l’entraîneur-chef des Penguins.
Sidney Crosby et ses coéquipiers ont amorcé la partie en force. De fait, ils dominaient complètement la période lorsque Bishop s’est blessé en effectuant une vilaine chute devant son filet. Une vilaine chute justement attribuable au fait que le géant gardien du Lightning de savait plus vraiment où donner de la tête tant les Penguins tournoyaient autour de lui.
Mais bien qu’ils dominaient la rencontre, les Penguins n’ont jamais réussi à marquer. Evgeni Malkin a obtenu deux bonnes occasions lors de la pénalité majeure servie par Callahan. Une fois il a raté la cible et l’autre il a vu Bishop s’imposer devant lui.
Avec Vasilevskiy en relève à Bishop – il restait 12 : 35 à écouler au premier tiers –, les Penguins ont cessé d’attaquer. Malkin a été le seul Penguin à obtenir un tir cadré aidant grandement la cause du gardien auxiliaire des « Bolts ».
Killorn tient parole
Bien que dominé au premier tiers, c’est donc le Lightning qui s’est sauvé avec le premier but. Alex Killorn, rejoint par le défenseur Victor Hedman sur une belle transition du Lightning, a enfilé son quatrième but des séries en déjouant le jeune gardien des Penguins en glissant la rondelle entre ses jambières après une feinte magistrale.
En marquant ce but, l’attaquant du West Island a tenu parole. « Nous étions inquiets de voir Ben (Bishop) étendu sur la patinoire et souffrant comme il l’était. Quand il est sorti sur la civière, je suis allé le voir pour l’encourager un peu et lui dire : "ne t’en fais pas. Avec tout ce que tu as fait pour nous jusqu’ici, c’est maintenant à notre tour de prendre les choses en mains". Ce but a certainement aidé notre cause », a expliqué Killorn.
Ondrej Palat, qui avait raté une occasion en or en première période après avoir reçu une passe savante de Jonathan Drouin dans l’enclave, s’est repris en début de période médiane en doublant l’avance du Lightning. Palat a inscrit son troisième des séries dès la première attaque massive (Malkin au cachot) de son équipe. C’était le huitième but en avantage numérique du Lightning en séries. C’était surtout un cinquième en 16 occasions obtenues sur la route. Ce qui donne une efficacité redoutable de 31,25 %.
En fin de deuxième période, Palat a remboursé sa dette à l’endroit de Drouin. Au terme d’une longue descente à trois contre un, Palat a offert une passe parfaite au Québécois qui a saisi l’occasion pour marquer son deuxième but des séries.
Malgré le déficit de 0-3, les Penguins ont amorcé la troisième en force, mais une fois encore, ils n’ont pas été en mesure de marquer. Leur seul but, enfilé par Patric Hornqvist, est venu avec 55 secondes à faire alors que l’issue de la rencontre était déjà pas mal connue.
Ben Bishop – parfait sur les neuf tirs qu’il a affrontés – et Andrei Vasilevskiy n’ont accordé qu’un but sur les 35 tirs des Penguins. Inversement, Matt Murray – qui n’a aucune part de blâme à assumer sur les buts du Lightning – a cédé trois fois sur 20 tirs. Cette statistique illustre très bien l’allure de la rencontre qui pourrait se résumer en une phrase : le Lightning a réussi là où les Penguins ont échoué.
« On sait tous que cette équipe est forte offensivement. Que si elle obtient une occasion, les chances qu’ils marquent sont très élevées. C’est normal car ils ont beaucoup de talent. Mais du talent, il y en a aussi dans ce vestiaire. Nous n’aurons qu’à le mettre en valeur lors du prochain match », a insisté Patric Hornqvist.
S’il a obtenu une passe sur le seul but de son équipe, Sidney Crosby a été plutôt discret avec deux tirs cadrés sur les quatre qu’il a tentés.
Beaucoup plus actif que son capitaine, Evgeni Malkin a décoché un total de 17 tirs. Oui! Dix-sept! Mais bien qu’il ait réussi à en cadrer 7 sur les 35 des Penguins – 6 ont été bloqués en défense et 4 ont raté la cible –, Malkin n’a pas marqué.
Callahan : suspension?
Le premier duel Lightning-Penguins a été marqué de plusieurs solides mises en échec. De fait, la robustesse a volé la vedette à la grande vitesse des deux équipes.
Frappé par une pénalité majeure pour son geste aux dépens de Kristopher Letang, Ryan Callahan a évité l’expulsion dont il aurait pu être l’objet si les arbitres Francis Charron et Wes McCauley s’étaient montrés plus sévères. Mais dans le feu de l’action, les officiels n’ont peut-être pas vu l’avant-bras de Callahan guidant la tête de Letang dans la bande. Un geste que les reprises ont clairement permis de voir et de revoir. Un geste qui pourrait valoir une suspension à l’attaque du Lightning.
« Il savait que j’étais là et s’est placé dans une position plus vulnérable en me tournant le dos. Il s’est penché aussi, ce qui a aggravé les conséquences de l’impact. J’arrivais avec l’intention de compléter ma mise en échec et je n’ai jamais eu le temps d’ajuster ma trajectoire. Je suis un joueur robuste et j’y allais pour asséner une solide mise en échec. Mais je ne suis pas un joueur salaud. Je n’ai jamais été suspendu. Je n’ai jamais même été mis à l’amende et je tire une grande fierté de ça », a commenté Ryan Callahan après la rencontre.
Kristopher Letang est demeuré à l’écart des journalistes. Il n’a donc pu commenter la défaite de son équipe comme l’assaut dont il a été victime.
L’entraîneur-chef des Penguins a toutefois pris la relève. Il a non seulement rapidement résumé la mise en échec dont Letang a été victime, mais aussi celle aux dépens de Brian Dumoulin envoyé dans la baie vitrée par Ondrej Palat en fin de rencontre. Ce dernier s’en est toutefois tiré avec une pénalité mineure.
« Tout ce que j’ai à dire sur ces deux incidents est qu’ils sont le résultat de mises en échec par-derrière », a sèchement tranché Mike Sullivan sur un ton qui réclamait des sanctions supplémentaires.
Bishop : le pire évité?
Les images de Bishop se tordant de douleur sur la patinoire et quittant l’enceinte étendu sur une civière poussée par le soigneur du Lightning mais aussi le médecin de l’équipe avaient de quoi mousser l’inquiétude des partisans du Lightning.
Après la victoire, l’entraîneur-chef Jon Cooper a tenté de se faire un brin rassurant. « Ben a subi des radiographies qui n’ont rien relevé d’anormal. Nous n’avons pas d’autres détails pour le moment, mais il semble que le pire ait été évité. Ben était clairement en douleurs. Et il faudra voir quel sera son état demain, mais nous gardons bon espoir. »
Si l’entraîneur-chef du Lightning était inquiet quant à l’état de santé de son gardien numéro un, il ne l’a jamais été quant à l’entrée en scène d’Andreï Vasilevskiy. « Les blessures font partie du jeu. Comprenez-moi bien. Personne au sein de notre équipe ne voulait voir Ben se blesser. Mais personne n’a perdu confiance en nos chances de gagner dès l’instant ou Andreï s’est retrouvé devant le but. »
Outre Bishop, Tyler Johnson a également quitté la rencontre après avoir été blessé au genou à la suite d’une mise en échec solide – et limite – de Chris Kunitz en fin de première période. Kunitz n’a pas été puni sur le jeu et Johnson est revenu au banc après avoir raté quelques présences.
Parce que les deux équipes profiteront de deux jours de congé/repos avant la prochaine rencontre il sera intéressant de voir si Ben Bishop pourra reprendre son poste lundi.
Il sera tout aussi intéressant de voir si Steven Stamkos et/ou Anton Stralman pourront venir offrir du renfort au Ligthning qui n’en a pas eu besoin pour prendre les devants dans la série, mais qui pourrait bien en avoir besoin si les Penguins tiennent promesse et offrent du bien meilleur hockey lors de la prochaine rencontre.