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dimanche 5 mars 2017

Un Canadien de Montréal amélioré

http://www.rds.ca/hockey/canadiens/

Canadien
Les joueurs du Canadien célèbrent un but. (Source d'image:Getty)

Plusieurs espéraient un grand coup de la part de Marc Bergevin lors de la journée de la date limite des échanges dans la LNH. Comme chaque saison, il y a plusieurs rumeurs, mais malheureusement pour les partisans, peu d'échanges. Il semble que les directeurs généraux sont un peu trop gourmands pour leurs joueurs de location et, avec raison, leurs homologues restent conservateurs. Avec la parité dans la LNH, il y a encore beaucoup de DG qui croient aux chances de leur équipe respective de se qualifier pour les séries donc ils restent réticents à céder des joueurs importants.
Il faut comprendre que la quantité n'est pas synonyme de qualité donc toutes ces rumeurs qui envoient quatre joueurs marginaux contre un joueur de premier plan ne sont pas nécessairement des scénarios réalistes. De plus, le plafond salarial ainsi que le repêchage d'expansion prévu cet été ont compliqué le marché car quelques formations, comme le Lightning de Tampa, ont effectué des transactions dans le but de se préparer pour ce repêchage.

Certes, Marc Bergevin n'a pas amélioré son top-6 à l'attaque, mais il a définitivement amélioré son équipe. Sa première grosse « transaction » fut le changement d'entraîneur. Je ne cherche pas à blâmer Michel Therrien pour tous les déboires du CH depuis deux mois, mais force est d'admettre que l'atmosphère semblait lourde autour de l'équipe et Bergevin a simplement sauté sur l'occasion d'embaucher un entraîneur du calibre de Claude Julien car celui-ci n'aurait certes pas été disponible cet été.
Même sans transaction, le retour de Carey Price à son niveau de jeu habituel change la donne complètement et ça se voit lors des derniers matchs. À part le match contre les Rangers, le CH a remporté des matchs sans nécessairement bien jouer, mais les performances de Price ont permis à son équipe de rester dans le match et les joueurs importants, comme Max Pacioretty, Shea Weber et Alex Galchenyuk, ont livré la marchandise quand c'était le temps. La confiance des joueurs semblait revenir petit à petit et ils nous l'ont démontré samedi soir au Madison Square Garden avec leur meilleure performance collective depuis des mois. Les quatre trios jouaient très bien et, lorsqu'il y a eu une perte de régime en deuxième période, Price a fermé la porte pour permettre au CH de garder sa mince avance de 1-0.
Les gros canons jouent très bien depuis quelque temps, et si les Gallagher, Lekhonen, Byron se remettent à marquer à l'occasion, l'équipe sera en voiture car Price ne concédera pas souvent plus de deux buts par match donc ils auront toujours une chance de gagner. L'ajout de Dwight King, Andreas Martinsen, Steve Ott et Jordie Benn amènera une belle profondeur et une nouvelle dimension à cette équipe qui a souvent été jugée trop petite. Je ne suis pas en train de vous dire que ces joueurs vont changer l'équipe complètement, mais ils sont assurément un bon complément à la formation actuelle. Jordie Benn réussit très bien sa rentrée car il semble très à l'aise dans son nouvel environnement et il solidifie cette troisième paire de défenseurs... bien que les performances d’Alexei Emelin sont quelque peu inquiétantes dernièrement.
Le seul bémol que j'ajouterais à toutes ces transactions est qu'il y a beaucoup de monde avec l'équipe. Ce n'est pas évident pour l'entraîneur de laisser de côté trois attaquants et deux défenseurs chaque match et cette situation pourrait faire des mécontents. Ceci pourrait aussi, et je dis bien pourrait, affecter l'humeur de certains joueurs autour de l'équipe. Il est vrai qu'il est important de penser à l'équipe à ce stade-ci de la saison, mais croyez-moi que tout joueur de hockey veut être de la formation tous les matchs. Il sera important pour Claude Julien, avec l'aide de ses adjoints, de bien communiquer avec les joueurs qui devront laisser leur place dans l’effectif.
Maintenant je vous demande simplement de tempérer vos attentes. Je lis à beaucoup d'endroits que le CH est un aspirant à la coupe à la suite de ses cinq victoires d'affilée et surtout à la suite de l'excellente performance au MSG. Je vous rappelle qu'il y a deux semaines, plusieurs mentionnaient que cette équipe était horrible. Tel que mentionné lors de chroniques précédentes, une équipe n'est jamais aussi bonne qu'elle ne l'est et jamais aussi mauvaise!
Ceci étant dit, le CH s’est amélioré et Carey Price est de retour au sommet, donc avec un gardien comme Price, tout est possible.

jeudi 2 mars 2017

Changement de philosophie chez le Canadien

http://www.rds.ca/hockey/canadiens/chronique-de-charles-felix-paquin

Steve Ott, Dwight King, Andreas Martinsen et Brandon Davidson
Steve Ott, Dwight King, Andreas Martinsen et Brandon Davidson (Source d'image:RDS)

Maintenant que la date limite des transactions est arrivée à échéance, il est temps de décortiquer les dernières emplettes de Marc Bergevin. Certes, les arrivées de Jordie Benn, Brandon Davidson, Steve Ott, Dwight King et Andreas Martinsen n’ont pas de quoi faire saliver les partisans du Canadien, surtout que leur équipe peine récemment à toucher les cordages et qu’aucun de ces joueurs n’est en soi une menace offensive.
Bien que la déception de nombreux amateurs soit parfaitement compréhensible, la vérité toute crue est que le prix à payer en cette journée fatidique était tout simplement ahurissant.

Prenons l’exemple de Patrick Eaves, un joueur que j’affectionne grandement, ayant eu la chance de voir approximativement une vingtaine de ses rencontres cette année dans le cadre de mes fonctions chez Sportlogiq. Avec 21 filets, Eaves connaît sa meilleure saison offensive dans le circuit Bettman. Son secret, il est une machine pour générer des chances de marquer, excellant pour faire dévier des tirs et récupérer des retours de lancer dans l’enclave. D’ailleurs, 20 de ses 21 buts ont été inscrits depuis cette zone et seuls 29 joueurs ont généré plus de chances de marquer que lui cette saison.
Indéniablement, Eaves connaît la saison de sa carrière et aidera les Ducks en séries éliminatoires, mais vaut-il un choix de second tour, peut-être même de première ronde si les Ducks atteignaient le carré d’as et qu’Eaves disputait plus de la moitié des rencontres jouées en séries? J’en doute. Quoique j’apprécie le travail accompli par cet ailier droit, il faut se rappeler qu’il sera joueur autonome sans compensation à la fin de la présente saison et que c’est la première fois qu’il réalise pareil fait d’armes. Il n’y a aucune garantie qu’il sera de retour dans l’uniforme des Ducks l’année prochaine. La même logique s’applique à Kevin Shattenkirk.
Cette année, pour mettre la main sur un tel joueur, ça allait coûter les yeux de la tête. À moins d’être une formation aspirant immédiatement aux grands honneurs, comme le sont les Capitals de Washington, le jeu n’en valait pas la chandelle. Il ne faut jamais minimiser l’importance des choix au repêchage. Rappelons simplement que le Canadien avait jadis sélectionné un dénommé P.K. Subban en deuxième ronde… Le processus de repêchage est une science inexacte apportant inévitablement son lot de surprises. Même si les prises de la Sainte-Flanelle furent douteuses par moments, sa banque d’espoirs étant aujourd’hui plus que rachitique, le Tricolore ne peut pas se permettre de cracher sur ses droits de sélection et les offrir au premier venu. Avec les plus récents ennuis du Canadien, Marc Bergevin a bien fait de ne pas vider ses coffres. Parfois, les meilleures transactions sont celles que l’on ne fait pas.
Cela n’a tout de même pas empêché Marc Bergevin d’être actif cette semaine, lui qui a greffé cinq nouveaux éléments à son club. Qu’ont en commun toutes ces nouvelles acquisitions? Un physique imposant et un style robuste. Il est probant que le Canadien avait le désir de se grossir. C’est désormais chose faite. En effet, ils font tous osciller le pèse-personne au-delà des 200 livres et seul Steve Ott mesure moins de 6 pieds et deux pouces.
Mises en échec
Nombre de mises en échec permettant de soutirer le disque à l'adversaire

Le Canadien est depuis longtemps reconnu comme une équipe petite et rapide. Peut-être qu’en arrivant à la barre du Canadien, Claude Julien n’a pas aimé ce qu’il a pu y observer en ce sens. Ayant mené les coriaces Bruins de Boston aux grands honneurs, Julien a plutôt l’habitude de diriger des équipes robustes, ce qui est tout le contraire du Canadien. Il serait surprenant que Bergevin ait soudainement décidé à lui seul de changer la philosophie du club, troquant vitesse pour robustesse. Il en résulte qu’avec les arrivées de Martinsen, Benn, King, Davidson et Ott, il n’est plus possible d’affirmer que le Canadien est une équipe frêle physiquement, bien au contraire. Leurs adversaires feront mieux de lever la tête sur la patinoire, sinon ils s’y aventureront à leurs risques et périls. Sur le plan physique, ils sont aussi imposants qu’Alexei Emelin et Michael McCarron, les présents meneurs du Tricolore à ce chapitre.
Mises en échec
Nombre de mises en échec pour soutirer la rondelle à l'adversaire.

Tranquillement, mais sûrement, Claude Julien semble implanter son système de jeu. Le Canadien semble même reprendre quelque peu confiance. Il est certain que le Tricolore sera une équipe beaucoup plus difficile à affronter avec ces nouveaux ajouts, mais pour gagner des parties, l’offensive devra sortir de sa grande noirceur. Pacioretty ne peut pas être le seul marqueur régulier de l’équipe et ce ne sont pas les nouveaux venus qui risquent remporter le trophée Maurice-Richard. Les Gallagher, Lekhonen, Byron, Plekanec, Danault ou même Mitchell doivent commencer à noircir la feuille de pointage, sinon le Canadien sera voué à l’échec. La solution doit passer par eux.
Dans les présentes circonstances, Bergevin a fait ce qui était raisonnable pour améliorer son équipe et venir en aide à son nouvel entraîneur-chef, mais le plus gros du travail est loin d’être accompli.

jeudi 16 février 2017

Tout n’est pas réglé

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« J'ai senti que l'équipe avait besoin d'un changement »


Il y a deux jours, un climat d’affolement régnait dans la ville. On cherchait quelqu’un à immoler à la suite de l’inquiétante glissade du Canadien. Marc Bergevin a calmé l’impatience des amateurs et des médias en faisant sauter la baraque. Le terme n’est pas trop fort. Que Michel Therrien ait été relevé de ses fonctions, passe encore, mais que son successeur soit Claude Julien, la surprise a été générale.
Bergevin s’est expliqué longuement, même s’il a gardé l’essentiel pour lui. Julien, de son côté, nous a raconté que le Canadien a toujours été l’équipe de son enfance, que Carey Price est le meilleur gardien au monde, que Bergevin est un directeur général intelligent, que Geoff Molson a de la classe, bref, qu’il est heureux d’être là où il se retrouve en ce moment. Pas de grands scoops, mais des réponses débitées avec aplomb dans les deux langues. Tout ce que Montréal attend d’un coach du Canadien.

L’important, comme l’a précisé Bergevin, c’est de replacer au plus tôt le train sur les rails. On ne doute pas que Julien, un entraîneur à l’écoute de ses joueurs, y arrivera.
En somme, toute cette agitation venait du fait qu’on se sentait un brin dupé en assistant à une autre glissade de mi-saison malgré l’acquisition de quatre éléments importants durant la période estivale. On parlait constamment d’une fenêtre d’opportunité, mais plus que jamais, on donnait l’impression de s’en éloigner. Cet appel au calme a été réussi grâce à l’embauche d’un homme dont la feuille de route est remarquable. L’arrivée dans le décor de Claude Julien a provoqué toutes sortes de remarques dans les médias sociaux, la plate-forme idéale pour tous ceux qui ont des messages à refiler à la direction de l’équipe. J’en ai retenu une plutôt drôle : « Il faut tous se ranger derrière Claude Julien. Avec lui, la coupe Stanley, c’est en 2017 qu’on va la gagner. On va tous se revoir au défilé de la coupe ».
Wow! Je n’aurais jamais cru que Julien, parmi toutes ses compétences, pouvait aussi effectuer des arrêts ou marquer des buts. Il y a longtemps qu’on n’avait pas assisté à l’arrivée d’un sauveur au Centre Bell. Même si le train n’est pas encore sur les rails, le public semble être déjà monté à bord.
Si on était si amèrement déçu, c’est parce que le Canadien possédait suffisamment de talent, nous disait-on, pour joindre les formations représentant le premier tiers de la ligue. On s’était donc imaginé que l’addition des Weber, Radulov, Shaw et Montoya serait suffisante pour propulser l’équipe en finale de la coupe Stanley, sinon de la gagner. Or, avant le remplacement de Therrien, on avait perdu espoir. On broyait du noir. Comme quoi l’émotivité n’est pas toujours bonne conseillère.
Pourtant, la fameuse « fenêtre d’opportunité » n’est guère plus ouverte qu’au début de la semaine. Tout n’est pas réglé. Le Canadien est encore très loin de son objectif. Une formation qui ne possède pas une ligne de centre digne d’une équipe championne, peut-elle vraiment rêver de remporter une 25e coupe sans l’ajout d’un ou deux joueurs d’impact? Une équipe, qui ne compte dans ses rangs que deux joueurs issus des quatre derniers repêchage, Artturi Lehkonen et Sven Andrighetto, peut-elle compter sur sa filiale pour la dépanner? Finalement, quand on ne sait toujours pas, après cinq ans, quel type de joueur est Alex Galchenyuk, le problème n’est-il pas plus profond qu’on l’imagine?

« Claude Julien est un coup de circuit »








Pour l’instant, Bergevin, qui a remercié le seul entraîneur qu’il ait embauché dans sa jeune carrière, a pris une décision qui va probablement générer un peu d’espoir parmi les joueurs et ramener le calme dans la population. Avec Julien, qu’il a qualifié de superstar dans son milieu, il est logique de croire que certains progrès seront quasi instantanés. L’entraîneur saura utiliser les mots pour créer une meilleure unité dans la chambre. Il va leur offrir son propre style, qui ne s’éloigne pas tellement tout ce qui se fait ailleurs, mais le discours et le timbre de voix seront différents.
Si Therrien était sans mots pour expliquer le cafouillage de sa troupe, Julien est d’une grande clarté quand on lui parle des difficultés du Canadien à marquer des buts.
« S’il y a un problème, on déterminera si c’est une question de confiance ou de style de jeu, dit-il. Ensuite, on apportera les ajustements qui s’imposent. »
Tout un défi devant lui
Julien avoue aimer les défis. Si c’est le cas, il en a tout un devant lui. Il apprendra avant même de diriger son premier match au Centre Bell que c’est la coupe et rien d’autres qui occupe les pensées des amateurs. Probablement qu’à Boston, où il vient de passer 10 ans dans un marché qui ne pardonne guère plus, il n’a jamais entendu parler d’une fenêtre d’opportunité. Ici, un peu plus et l’expression serait dans le dictionnaire. Il apportera des solutions et règlera certains problème, mais pour la fenêtre, dont il est si souvent question, ça risque d’être plus compliqué.  L’organisation lui versera plus de 20 millions au cours des cinq prochaines années avec le mandat précis de réussir là où sept entraîneurs, y compris lui-même, ont échoué depuis le remplacement de Jacques Demers.

Julien est déterminé à relancer le Canadien
Pour éviter d’avoir à identifier des joueurs, Bergevin n’a pas voulu élaborer publiquement sur la nature des problèmes qui l’ont forcé à procéder à  ce changement qu’il n’a sûrement pas fait de gaieté de coeur. Cependant, vous pouvez parier que Julien en sait déjà pas mal sur la situation.
Dans un autre ordre d’idées, Bergevin a tenu à éclaircir un détail qui lui semblait important. Il a précisé qu’il avait la bénédiction de l’entraîneur quand il s’est adressé à ses leaders dans un hall d’hôtel en Arizona. C’est sans doute vrai, mais ça ne veut pas dire pour autant que Pacioretty, Weber et Price ne l’ont pas renseigné au sujet de ce qui n’allait pas dans l’équipe.
Bergevin sait indubitablement qu’il ne possède pas encore tous les chevaux pour gagner la course. Il considère avoir frappé un coup de circuit avec l’embauche de Julien, mais s’il échoue dans sa tentative pour mettre le grappin sur un athlète de premier ordre durant les deux prochaines semaines, le nouveau venu devra se défendre avec le personnel qui a fait faux bond à Therrien.
Julien s’est fixé comme premiers objectifs de distribuer des responsabilités aux joueurs et d’établir rapidement un canal de communication avec eux. Ils vont lui porter une oreille très attentive au départ. Ils le font tous quand il ne savent pas vraiment à qui ils ont affaire. Avec le temps, ils en viennent à faire les les choses à leurs manières.
Michel Therrien, qui ronge son frein à la maison, pourrait sans doute nous en parler.

« Je suis heureux de revenir à Montréal »

« Si les Bruins ne m'avaient pas permis de parler au CH, je serais ailleurs »

« Je ne vais pas changer mon style »

mardi 14 février 2017

Les joueurs ont eu la tête de Michel Therrien

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Michel Therrien congédié : Les premières réactions


Le renvoi de Michel Therrien ne me surprend pas, mais j'ai comme l'impression que ce n'est pas pour les mêmes raisons que j'anticipais.
Je pense que ce sont les joueurs qui ont eu sa tête. Ce n'est surement pas le rendement au niveau des points qui a motivé Marc Bergevin à procéder à ce changement d'entraîneur. Le style de jeu et la façon de faire peuvent être à l'origine de ce congédiement. Les gars ne devaient pas apprécier le style de Therrien. Je pense que ce sont les leaders du club qui ont dicté ce changement.

Il y a quelques jours, Bergevin a rencontré quelques-uns de ses vétérans après une défaite. Ce n'était pas banal. Un directeur général ne rencontre pas les joueurs pour rien. C'est le signe qui se passait quelque chose sinon le patron n'a pas à rencontrer les joueurs.
C'est la solution la plus facile pour Bergevin, mais il reste encore des choses à faire. À court terme, l'arrivée de Claude Julien va fortifier le Canadien, mais je ne sais pas si ce sera assez pour aller jusqu'au bout.
Je suis surpris que ça arrive comme ça. Je croyais qu'on lui donnerait une semaine ou deux pour voir comment l'équipe allait se comporter au retour de cette pause.
Bergevin croit que Julien peut mener le Canadien plus loin que Therrien. Le DG devait avoir l'impression que la voix de Therrien ne portait plus dans le vestiaire. En fin de compte, si la situation ne change pas, c'est Bergevin qui allait payer le prix éventuellement. Il tente des options en espérant avoir trouvé la solution et la solution actuelle est Claude Julien.
Claude Julieu revient à Montréal avec une coupe Stanley dans ses bagages. Il a gagné ses galons depuis son premier passage à Montréal. J'ai bien hâte d'entendre Bergevin sur ses motivations pour remplacer Therrien. Il ne faut toutefois pas s'attendre à un blâme envers les joueurs.
Bergevin avait déjà eu l'occasion à la fin de la dernière saison de procéder à un changement d'entraîneur et il ne l'a pas fait.
Le changement va avoir son effet, c'est évident. Il reste maintenant à voir combien de temps ce changement va se faire sentir.
*propos recueillis par Robert Latendresse

Michel Therrien congédié : Sa carrière montréalaise

mercredi 16 novembre 2016

Danault avance à grands pas

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Phillip Danault
Phillip Danault (Source d'image:Getty)

Il y a sans doute des trucs très utiles que Marc Bergevin a appris en travaillant dans l’entourage de Scotty Bowman et de son fils Stan qui dirige habilement les Blackhawks de Chicago depuis sept ans. Cela lui permet de poser des gestes parfois anodins en apparence, mais qui débouchent sur d’heureuses trouvailles.
On pense entre autres à Paul Byron qui n’a coûté qu’un coup de fil à la Ligue nationale quand Calgary l’a soumis au ballottage. À Torrey Mitchell qu’il a obtenu en retour d’un choix de septième ronde et d’un joueur très marginal, Jack Nevins, qui n’a pas disputé un seul match dans la Ligue nationale depuis cette transaction. À l’énigmatique Lars Eller qui lui a rapporté deux choix de deuxième ronde. Et à Phillip Danault qui prend plus de place qu’on l’aurait cru dans les plans de l’équipe.
Quand Danault a été acquis avant la fin de la période des transactions en février dernier, on y a d’abord vu un geste destiné à donner bonne bouche à ceux qui se plaignent de voir si peu d’éléments francophones avec le Canadien. On a pensé qu’à l’instar des joueurs marginaux, qui viennent et repartent sans avoir eu d’impact sur l’équipe, Danault ne serait peut-être que de passage, lui aussi.
Faut dire qu’une blessure à la hanche, pour laquelle il a d’ailleurs été opéré, l’empêchait de patiner à l’aise à son arrivée. Il a ainsi écoulé les derniers mois de la saison sans avoir créé une grande impression. C’est à l’entraînement durant l’été que s’est opéré le plus grand changement. Il a passé une bonne partie de la période estivale à Québec pour se préparer à offrir une meilleure impression au camp. Il s’est défoncé aux côtés de Patrice Bergeron, un athlète à la conduite irréprochable, tant sur la glace qu’à l’extérieur. Bergeron s’entraîne encore comme un déchaîné. Chaque été, il s’offre des cours de patinage de puissance (power skating). Pourtant, compte tenu de la brillante carrière qu’il connaît, s’il y a quelqu’un qui pourrait se permettre de passer outre à ce genre d’exercice, c’est bien lui. Danault a donc eu le meilleur des exemples sous les yeux. Si on s’entraîne dans l’entourage d’un chef de file comme Bergeron et qu’on n’est pas tenté de l’imiter, on n’est pas à la bonne place. Cela explique peut-être en partie la belle éclosion de Danault en ce début de saison.
Pour obtenir le fringant attaquant, Bergevin a offert Dale Weise, un ailier qui n’était plus dans les plans de Michel Therrien, et Tomas Fleischmann, un athlète usé à la corde. Sans compter que le directeur général a arraché par la même occasion un choix de deuxième ronde aux Hawks. Un vol, pas de doute.
Bilan final de la transaction: Weise a été libéré par Chicago après avoir obtenu une passe en 15 parties. Fleischmann a disputé 19 matchs et annoncé sa retraite. De son côté, Danault, à 23 ans, risque d’être fort utile au Canadien pendant plusieurs saisons s’il conserve son enthousiasme et son entrain au jeu.

Selon son agent, l’ex-gardien de but Stéphane Fiset qui est aussi un ami de la famille, il serait très étonnant que Danault lève le pied. Phillip avait 8 ans quand il a fait sa connaissance. Il le décrit comme un jeune passionné par le hockey. Sa progression a été constante. Dans les rangs Midget AAA, il a amorcé son stage au sein d’un quatrième trio et l’a terminé dans un premier. Avec les Tigres de Victoriaville, il est passé du quatrième au troisième trio. On l’a nommé capitaine à 17 ans.
Ce qui est très étonnant dans son cas, c’est le fait qu’il ait été réclamé en première ronde par les Blackhawks (26e) après avoir compilé des statistiques qui auraient pu désintéresser la majorité des organisations. Dans la Ligue de hokcey junior majeur du Québec (LHJMQ), il a obtenu des productions plutôt décevantes: 10, 23, 18 et 23 buts. Des chiffres qui auraient pu le faire veiller très tard à ce repêchage.
Qu’est-ce que les Blackhawks ont vu en lui pour le choisir aussi tôt qu’en première ronde?
« Ce ne sont pas ses statistiques qui lui ont valu d’être repêché, explique Fiset. On a probablement noté la même éthique de travail à Victoriaville qu’on remarque chez le Canadien en ce moment. Il y a du leadership en lui. On y a vu, je crois, le prototype du joueur complet. Les Blackhawks recherchaient un centre de troisième trio. Nous nous attendions à ce qu’il soit réclamé en milieu de deuxième ronde, mais je crois qu’ils ont agi plus rapidement parce qu’ils ne voulaient pas courir le risque de le perdre. »
Pourtant, dans la Ligue américaine, il n’a rien cassé. À Chicago non plus, d’ailleurs. Le plus grand avantage de Bergevin au moment de la transaction, c’était d’avoir été sur place quand les Hawks l’ont repêché. Il savait ce que l’équipe entrevoyait pour lui. C’est sans doute très utile d’avoir la mémoire longue quand on est directeur général.
Fiset croit que Danault n’a pas fini de causer des surprises. Il vient de réussir un vieux truc en passant encore une fois du quatrième au troisième trio. Le fait qu’il patrouille actuellement le centre, une position qu’il affectionne, semble lui donner un surcroît d’énergie.
« Je le vois très bien connaître du succès au sein d’une troisième ligne d’attaque, mais si jamais un deuxième centre se retrouvait en difficulté, il serait parfaitement capable de se hisser à cette position », ajoute l’agent.
Les centres en difficulté ne manquent pas chez le Canadien. Tomas Plekanec et David Desharnais obtiennent des points au compte-gouttes. À long terme, Danault pourrait devenir le successeur de l’un d’eux. Toutefois, pour espérer déloger des vétérans, il devra d’abord s’assurer de maintenir une production respectable, ce qu’il n’a pas fait encore chez les professionnels.
Au centre de Max Pacioretty et d’Andrew Shaw, il se voit offrir une chance d’y arriver. On le sent confiant. On ne le voit pas constamment chercher Pacioretty du regard parce qu’il est le franc-tireur de l’équipe et le capitaine. Bref, il ne modifie pas son style pour se mettre au service d’un vétéran. Par ailleurs, s’il arrivait à faire produire Pacioretty, il marquerait des points dans l’estime de ses patrons.
Présentement, Fiset, qui le connaît comme sa poche, affirme que Danault lui semble un peu renfermé dans ses contacts avec les médias. Il répond prudemment aux questions parce qu’il craint de dire des choses incorrectes. Il n’a pas l’habitude de se retrouver avec 15 journalistes devant lui après un match. Sur ce plan, son père, qui a déjà eu des intérêts dans une maison de communication, est bien placé pour lui refiler quelques précieux conseils.
« Dans un vestiaire, je vous assure qu’il est très différent, dit Fiset. Phillip parle beaucoup; il est un gars drôle. Partout où il est passé, il a été apprécié de ses coéquipiers. Il va prendre sa place dans la chambre. »
Pour le reste, ce jeune homme d’allure solide, qui semble savoir parfaitement où il s’en va, ne donne pas l’impression d’être intimidé, pas du tout déboussolé par tout ce qui lui arrive.
Il avance à grands pas. En faisant rapidement sa place, il pourrait en chauffer quelques-uns.