MONTRÉAL – Il ne faudrait pas mettre la charrue avant les bœufs puisque la saison du Canadien demeure jeune, mais il ne serait pas trop risqué de prétendre que Mike Condon procure un meilleur soutien à Carey Price que ses anciens adjoints.
Au cours des cinq saisons précédentes, Dustin Tokarski, Peter Budaj et Alex Auld n’ont pas toujours présenté des statistiques ordinaires. Cependant, on pouvait souvent sentir que les joueurs ne démontraient pas la même confiance sans leur as devant le filet.
Cette situation pourrait bien être en train de changer avec l’émergence de Condon qui a obtenu des victoires très encourageantes à ses quatre premières sorties dans la LNH.
« Les joueurs ne changent pas d’identité selon le gardien devant le filet. On utilise notre vitesse à bon escient et on impose beaucoup de pression », a indiqué Michel Therrien qui ne modifie pas son plan de match selon le gardien qui protège son filet.
« Bien sûr, Michael joue très bien, il réussit les arrêts importants lors des moments clés. Ça nous aide à continuer de jouer avec confiance », a tout de même vanté Therrien à propos de la contribution évidente de Condon.
Dans la vie de tous les jours, Condon s’exprime avec beaucoup d’aisance et de vivacité, mais il tient à demeure humble surtout que sa carrière ne repose que sur quatre rencontres.
« Je ne veux pas trop y penser (à sa fiche de 4-0), ça ne donne rien de s’arrêter à ça. Désolé, si j’utilise un cliché, mais c’est ainsi que ça se passe. Je veux simplement garder les choses simples. Ceci étant dit, quand je songe à mon passé, je suis encore plus reconnaissant et je veux encore plus m’accrocher à la LNH ayant passé par la ECHL », a témoigné le sympathique athlète.
Son potentiel sera justement testé en attendant le retour de Price et Condon veut s’assurer de ne pas modifier son approche.
« Ça ne change pas vraiment, ma préparation demeure la même », a noté le gardien qui se sent tout de même plus confortable avec quatre matchs derrière la cravate.
Étant donné son statut de gardien auxiliaire, Condon était voué à disputer la grande majorité de ses matchs sur des patinoires adverses. Maintenant que Price doit se reposer, la situation a changé et il a pu savourer le plaisir de jouer au Centre Bell pour une première fois.
« C’était incroyable, j’ai pu enfin enfiler le chandail rouge pour un match de saison régulière. C’était beaucoup plus bruyant que durant le calendrier préparatoire et encore plus amusant. Ça me rend très humble de vivre ça », a confié celui qui prétend n’avoir jamais songé à la possibilité de son premier blanchissage.
Face aux Jets, Condon n’a pas connu la soirée la plus épuisante avec 18 arrêts, mais il s’est imposé quand ce fut nécessaire notamment coup sur coup contre Mark Scheifele et Nikolaj Ehlers ainsi que devant Blake Wheeler alors qu’il avait semblé se déguiser en Price.
« C’est mon travail de tenir le fort quand c’est nécessaire, j’ai été chanceux de les arrêter », a répondu Condon pour les deux arrêts consécutifs.
« Carey réussit beaucoup d’arrêts spectaculaires. Dans mon cas, je venais plutôt d’accorder un mauvais retour et j’ai pu me reprendre de justesse », a tempéré le gardien pour sa parade devant Wheeler.
« Il joue avec beaucoup de confiance. C’est un battant, sa technique est bonne et il travaille beaucoup avec Stéphane Waite (l’entraîneur des gardiens). C’est plaisant de faire une place à une recrue et qu’elle soit capable de jouer ainsi. C’est bénéfique aussi pour la confiance des joueurs parce qu’on peut continuer d’être les agresseurs sur la patinoire », a exprimé Therrien.
Adepte du « Movember », il ne sera plus solitaire
Bien sûr, avec sa nouvelle vie, Condon est exposé à un contexte totalement différent. Les félicitations affluent de partout et il apprend à apprivoiser le tout.
« C’est vraiment touchant et ça vient aussi avec plusieurs choses à gérer, mais c’est très agréable comme aventure », a convenu Condon qui discute régulièrement de ses prestations avec Scott Rehm qui a été son entraîneur physique et mental.
Signe qu’il n’est pas trop superstitieux, Condon avait rasé sa barbe habituelle pour entamer le fameux « Movember ». Pour le moment, sa moustache rousse ne nuit pas trop à son apparence, mais ça ne saurait tarder.
« Je l’ai fait plusieurs fois à l’université. Je peux vous dire que c’est un mois très solitaire quand tu es célibataire et que tu affiches la moustache », a-t-il lancé avec humour.
Mais parions qu’il ne se sentira pas trop seul avec sa nouvelle notoriété acquise après plusieurs années de travail dans des ligues inférieures.
Le retour en force de Desharnais et ses partenaires
Nul doute, la défaite de 4 à 3 encaissée contre les Oilers a été pénible à avaler pour le Canadien qui disposait d’une confortable avance de 3-0. Sans le vouloir, David Desharnais avait été coupable du but vainqueur et il tenait à se reprendre.
Le Québécois n’a pas fait les choses à moitié avec une récolte d’un but et quatre passes en deux matchs depuis cette bourde. Ses partenaires, Dale Weise et Tomas Fleischmann, ont emboîté le pas si bien que ce trio procure une offensive essentielle avec le rendement tranquille des deux premières unités.
« On a eu un bon match à Calgary et c’est parfois ce que ça prend pour bien se sentir sur la
patinoire. On traverse une bonne séquence, mais je ne suis pas capable d’identifier la clé de notre succès. On s’amuse et on jouit chacun d'un bon instinct du jeu donc on parvient à réussir nos idées », a décrit Desharnais.
« Tu ne veux jamais laisser tomber tes coéquipiers, c’était important pour nous de rebondir et on a été capable de le faire », a conclu le numéro 51.