CALGARY - La dernière fois que le Canadien est sorti du Saddledome avec, en poche, une victoire en temps réglementaire, Michel Therrien était l’entraîneur-chef du Tricolore.
Mais attention! C’était lors de son premier séjour derrière le banc du Canadien. Eh oui! La victoire de 6-2 du Canadien aux dépens des Flames était sa première à Calgary et en temps régulier depuis le 5 janvier 2002.
Pas surprenant que les nombreux fans du Tricolore aient transformé le Saddledome en petit Centre Bell pour saluer les six buts de leurs favoris. Plus le match avançait, plus les « Go Habs Go » avaient le dessus sur les encouragements à l’endroit des Flames. Et que dire de l’averse de casquettes qui a déferlé sur la patinoire lorsque Dale Weise a marqué son troisième but du match. Une averse bien plus abondante que les petites pluies qui soulignent les tours du chapeau du Tricolore au Centre Bell.
« J’ai fait le saut lorsque j’ai vu les casquettes arriver sur la patinoire. Mais au fond, le Canadien a tellement de partisans ici que ce n’est pas vraiment surprenant », a lancé la première étoile du match.
Comme si sa victoire sur la patinoire ne faisait pas déjà assez mal aux Flames qui viennent d’encaisser une huitième défaite en temps réglementaire (2-8-1) en 11 matchs cette saison, la victoire du Canadien dans les gradins lui a permis d’ajouter l’insulte à l’injure.
La chance sourit enfin à Weise
Loin de moi l’intention de diminuer l’exploit de Dale Weise – c’était son premier tour du chapeau en carrière dans la LNH – mais le gardien Joni Ortio a fait cadeau des deux premiers buts. Cela dit, sur son deuxième, Weise a volé la rondelle à Michael Frolik qui a eu la mauvaise idée d’effectuer une sortie de zone lente et hasardeuse en pleine enclave. Sur son troisième filet, Weise a tiré dans une cage déserte à la suite d’un très bel échange amorcé par David Desharnais et complété par Tomas Fleischmann.
« J’ai été un peu surpris de voir les deux premières rondelles entrer », a reconnu Weise après la rencontre.
Avec le nombre d’occasions en or que l’ailier droit a bousillées depuis le début de la saison, il méritait bien que la chance vienne enfin lui sourire un peu. Surtout que les efforts que Weise déploie doivent payer un moment donné.
« On a connu un match ordinaire hier (jeudi) à Edmonton et c’est moi qui a commis l’erreur qui a permis aux Oilers de marquer le but de la victoire. J’ai complètement raté la rondelle alors que je voulais juste la sortir de la zone. Comme trio, on avait des choses à nous faire pardonner ce soir. Et je suis content de la façon dont nous avons rebondi », a commenté David Desharnais.
Condon éclipse Ortio
À l’image du trio de Desharnais, le Canadien au grand complet devait réagir au lendemain de la débandade de jeudi à Edmonton où le Tricolore a bêtement laissé filer une avance de 3-0 avant de s’incliner 4-3.
Le score final confirme qu’il l’a fait. Ce réveil a toutefois été moins facile que le score le laisse croire. De fait, ce sont les Flames et non le Canadien qui ont obtenu les meilleures occasions de marquer au premier tiers alors que la troupe de Bob Hartley dictait l’allure de la période.
« Ils sont sortis très forts. On s’y attendait. Ils savaient qu’on avait joué hier soir et ils voulaient en profiter », a d’ailleurs admis Michel Therrien.
L’ennui pour les Flames et leurs partisans, c’est que Mike Condon s’est une fois encore dressé avec brio devant la cage du Tricolore en relève à Carey Price alors que Joni Ortio a été incapable de garder son club dans le match.
Oui les Flames ont commis plusieurs bévues en défense. Des bévues dont le Canadien a su profiter. Mais un gardien doit venir sauver ses coéquipiers de temps en temps. Et Joni Ortio, comme tous les gardiens des Flames depuis le début de l’année, n’a pas été en mesure de le faire au même rythme que Mike Condon. Avec le résultat qu’on connaît.
Pendant que Michel Therrien compte sur le meilleur gardien de la ligue en Carey Price et sur un adjoint de qualité qui affiche maintenant trois victoires de suite cette saison, Bob Hartley ne sait pas combien de cadeaux ses gardiens offriront à leurs adversaires match après match. Et on dira ce qu’on voudra, il est maintenant impossible de gagner dans la LNH quand ton gardien n’est pas à la hauteur.
Byron souligne son retour
Si Dale Weise et Mike Condon ont obtenu les deux premières étoiles de la rencontre, la troisième est allée à Paul Byron.
Le petit attaquant qui s’est retrouvé avec le Canadien après que les Flames eurent soumis son nom au ballottage en début de saison a célébré de brillante façon son retour à Calgary. Il a récolté une passe sur le premier but de la saison de Devante Smith-Pelly. Il a aussi, et surtout, soulevé ses coéquipiers, les fans du Tricolore et ses anciens partisans des Flames en marquant un but magnifique sur une échappée. Envoyée dans la mêlée pour écouler une pénalité écopée par Lars Eller, Byron a gagné une course aux dépens de son ancien capitaine Mark Giordano qui s’est ensuite accroché à lui – l’arbitre avait d’ailleurs levé le bras pour décerner une pénalité – sans toutefois arriver à l’empêcher de marquer.
Ce but a confirmé les informations associées à Paul Byron : un rapide patineur, un joueur combatif, capable de marquer des buts.
« Paul joue le hockey d’aujourd’hui. Tu as besoin d’être vite et avec ta rapidité tu vas provoquer des choses. On voulait l’insérer plus tôt dans la formation, mais ce n’était pas facile en raison des circonstances », a commenté l’entraîneur-chef Michel Therrien qui avait retrouvé la bonne humeur perdue la veille à Edmonton.
Après deux matchs solides au sein d’un quatrième trio qui brille par son efficacité, il sera intéressant de voir combien de temps Byron demeurera au sein de la formation.
« Je n’ai pas l’intention de le sortir », a assuré Michel Therrien, donnant ainsi l’impression que le séjour du petit attaquant se prolongera au moins jusqu’à dimanche alors que les Jets de Winnipeg feront escale au Centre Bell.
Le Canadien rentre à Montréal samedi. Il pourra refaire le plein pendant quelques heures et profiter de la soirée de l’Halloween alors que les Jets rendront visite aux Blue Jackets à Columbus.