CALGARY - Les Flames de Calgary ont pris la LNH au grand complet par surprise l’an dernier. Alors que plusieurs les voyaient loin des séries, la troupe de Bob Hartley a non seulement accédé aux éliminatoires, mais elle a éliminé les Canucks de Vancouver en première ronde avant de se faire sortir en cinq matchs par les Ducks d’Anaheim.
Cette année, les rôles sont inversés. Alors qu’on s’attendait à ce que les Flames, ragaillardis par le retour en forme de leur capitaine Mark Giordano et l’acquisition de Dougie Hamilton, poursuivent leur ascension au classement dans l’Ouest, ils en arrachent. Beaucoup. Avec deux victoires seulement en 10 matchs (2-7-1), les Flames sont au 6e rang de la division pacifique, au 13e de l’Association Ouest et au 27e de la LNH.
« C’est parti croche », a candidement admis l’entraîneur-chef Bob Hartley après l’entraînement de son équipe vendredi matin au Saddledome.
De retour d’un voyage de trois matchs dans l’Est, voyage qu’ils ont complété en récoltant un point à Ottawa dans une défaite en tirs de barrage après des revers (4-1 contre les Rangers et 4-0 contre les Islanders) à New York, les Flames espérent redresser les choses ce soir contre le Canadien.
Même si le duel semble inégal, les Flames n’ont pas perdu en temps réglementaire à Calgary lors des neuf dernières escales du Canadien au Saddledome (7-0-1-1). Il faut remonter au 5 janvier 2002 pour retracer la dernière victoire en temps réglementaire du Tricolore à Calgary.
De fait, depuis leur victoire aux dépens du Canadien en finale de la coupe Stanley (1989), les Flames ont maintenu une fiche à domicile de 16-6-2-0-1 contre le Tricolore.
Condon en relève, Semin dans les gradins
Un défi qui s’annonce difficile. Malgré le fait qu’ils disputeront un deuxième match en deux soirs, les joueurs du Tricolore devraient arriver au Saddledome fouettés par leur revers de 4-3 encaissé à Edmonton jeudi. Ils voudront aussi terminer leur voyage sur une bonne note après l’avoir amorcé en perdant aux mains des Canucks à Vancouver mardi.
Comme prévu, Michel Therrien a donné congé à ses réguliers ce matin à Calgary. Une vive déception pour les quelque 150 partisans du Tricolore qui, avec leurs chandails et casquettes aux couleurs du Canadien, avaient pris les gradins du Saddledome d’assaut pour épier les Price, Subban et Pacioretty.
Malgré la défaite de jeudi, l’entraîneur-chef du Canadien n’apportera aucun changement à sa formation si ce n’est que Mike Condon disputera un troisième match cette saison en relève à Carey Price.
Alexander Semin sera donc rayé pour une deuxième partie de suite. Et bien que quelques défenseurs – Tom Gilbert, Alexei Emelin et Nathan Beaulieu – aient connu des présences difficiles au cours des dernières rencontres, l’état-major a décidé de ne pas ouvrir la porte aux jeunes Jarred Tinordi et Greg Pateryn qui n’ont pas encore joué cette saison. Une absence qui se prolonge et qui n’est pas sans soulever des questions.
Carences défensives
Bien qu’ils soient bons amis, Bob Hartley et Michel Therrien ne se feront pas de cadeau ce soir. Ils ont tous les deux besoins de gagner. Hartley plus que Therrien puisque son équipe joue à la maison et qu’avec un départ aussi lent, les Flames doivent déjà se poser des questions quant à leurs chances d’accéder aux séries.
« Il faut penser aux séries sans paniquer. Notre fiche fait jaser, mais les choses changent vite dans la LNH. Dans la NFL, quand tu perds deux matchs de suite ça veut dire que tu as perdu deux semaines de suite. Dans la LNH, il y a tellement de matchs que tu dois bâtir. Tu oublies la dernière partie, qu’elle soit gagnée ou perdue, et tu bâtis pour le prochain match », expliquait Hartley ce matin.
Bâtir, c’est bien beau. Mais c’est difficile à faire quand tes gardiens accordent trop de buts. Ce que les gardiens des Flames ont fait avec générosité jusqu’ici cette saison.
Victime de 11 buts (91 tirs) en trois matchs (trois défaites) Karri Ramo a été offert à tous les clubs de la LNH par le biais du ballottage alors que l’état-major a décidé d’y aller avec le duo composé de Jonas Hiller et Joni Orto. Ramo a été rappelé jeudi en raison de l’incertitude entourant l’état de santé de Jonas Hiller, blessé mercredi soir à Ottawa lorsque Bobby Ryan est entré en collision avec lui.
Parlant de Hiller, il n’a fait guère mieux que Ramo. Oui, il a signé les deux gains de son équipe, mais son taux d’efficacité de 86,1 % (23 buts accordés sur 163 tirs affrontés) est loin d’être rassurant.
Venu en relève à Hiller en troisième période, à Ottawa, Joni Orto amorcera la rencontre face au Canadien. « Il a été solide en relève et nous a convaincus de lui donner le match de ce soir », a expliqué Hartley.
S’il convient que ses gardiens n’ont pas été à la hauteur depuis le début de la saison, Bob Hartley refuse de leur imputer l’entière responsabilité des 39 buts accordés après 10 matchs; 2 seulement de moins que les Blue Jackets de Columbus, l’équipe la plus généreuse de la LNH jusqu’ici cette année.
« On a plusieurs carences défensives qui ne relèvent pas seulement des gardiens. On fait de mauvaises lectures et il faut aussi admettre que nous sommes plus attendus cette année. On avait averti les gars dès le premier soir de notre camp d’entraînement que les choses seraient différentes, surtout en première moitié de saison. Qu’on ne prendrait plus personne par surprise comme l’an dernier. On demeure une jeune équipe et on a beaucoup de développement à faire. Mon rôle est de trouver une façon de gagner tout en m’assurant de bien développer nos jeunes joueurs », plaidait le coach des Flames vendredi matin.
Dougie Hamilton
Principale acquisition des Flames – il est passé de Boston à Calgary en retour d’un choix de première ronde et de deux choix de deuxième ronde l’été dernier – Dougie Hamilton représente une vive déception.
Après une saison impressionnante, l’an dernier avec les Bruins (10 buts, 42 points, dont 15 en avantage numérique, en 72 matchs disputés), Hamilton n’est pas l’ombre du défenseur attendu à Calgary. Il a marqué deux buts, mais son différentiel de moins-10 (seul Kris Russell est pire avec moins-13) témoigne de lacunes évidentes en défense.
« Doug a parti sa saison à l’image de l’équipe. Il a parti ça croche. Mais il demeure un très jeune joueur (22 ans). Et quand un gars est impliqué dans une transaction majeure, il y a de grosses attentes. Il faut lui accorder un temps d’adaptation. Il a aussi une maturité à prendre, mais je suis convaincu qu’il deviendra le joueur rêvé qu’on cherchait », a lancé Hartley venu en aide à son jeune arrière.
Les Flames sont pourtant bien nantis à la ligne bleue alors que leur brigade défensive est bâtie autour de leur excellent capitaine Mark Giordano. Le retour en santé de T.J. Brodie – il a raté les neuf premiers matchs en raison d’une fracture à un os de la main – devrait aider à colmater les brèches qui ont miné les chances de victoires du club en début de saison.
À son premier match de la saison, mercredi, à Ottawa, Brodie a d’ailleurs été l’arrière le plus utilisé des Flames à forces égales avec une soirée de travail de 20:58. L’an dernier, il a terminé au premier rang des Flames avec une utilisation moyenne de 25:12 par partie.
Quelques statistiques
Sam Bennett (premier choix des Flames et quatrième sélection de la cuvée 2014) a marqué son premier but dans la LNH mercredi à Ottawa. Il a ajouté une passe…
Après une sensationnelle première saison dans la LNH (24 buts, 64 points) l’an dernier, Johnny Gaudreau est loin d’être atteint par la guigne de la deuxième année. L’ailier gauche âgé de 22 ans a récolté des points dans sept des 10 matchs des Flames. Ses 11 points, dont 10 passes, le placent parmi les meilleurs marqueurs de la LNH…