Vincent Lecavalier a joué son premier match de la saison jeudi soir avec les Flyers. Bilan de sa soirée : 7:16 minutes de temps de glace (il a été le joueur le moins utilisé par son entraîneur), une passe et un tir au but. Il a joué parce que Pierre-Édouard Bellemare se retrouve sur la liste des blessés. Il a complété un trio avec Chris VandeVelde et Ryan White! Oui, le Ryan White qu'on a connu à Montréal.
On ne peut certainement pas parler d'un retour triomphal. Au contraire, il y a quelque chose de pathétique à voir Vincent s'accrocher comme il le fait. Ça ne cliquait pas entre lui et Craig Berube, pas plus qu'avec le nouvel entraîneur Dave Hakstol, et s'il est toujours à Philadelphie, c'est parce que les Flyers ont été incapables de l'échanger. Parce qu'en plus de ses performances sur la glace, il y a son contrat qui est devenu un boulet.
Depuis la saison 2010-2011, la carrière de Vincent Lecavalier a amorçé une descente vertigineuse. Il a terminé la saison 2014-2015 avec 20 points. Il n'est jamais facile pour un athlète de réaliser que la fin est arrivée. Certains l'acceptent plus facilement. Wayne Gretzky a pris sa retraite au printemps 1999 après avoir amassé 62 points. Mais lors des trois saisons précédentes, il avait récolté 102, 97 et 90 points. C'était loin de ses meilleures années, mais encore très respectable. Patrick Roy a mis fin à sa carrière au terme d'une saison où sa moyenne avait été de 2,18 et son taux d'efficacité de ,920. En s'accrochant comme il le fait, Lecavalier est en train de nous faire oublier qu'il a déjà été un bon joueur de hockey. Et pire encore, il pourrait devenir le premier joueur de la LNH à voir son contrat être racheté deux fois.
Par contre, il est difficile de croire qu'il n'y a pas de place pour lui dans la formation des Flyers. On parle quand même pas des Blackhawks de Chicago.
Cette triste fin n'est pas sans nous rappeler le bon vieux dicton qui dit : « les meilleures transactions sont souvent celle qu'on ne fait pas » et à quel point le Canadien l'a échappé belle.
Nous sommes en 2007 et le Canadien s'apprête à célébrer son 100e anniversaire. On est désespérement à la recherche d'une grande vedette francophone et les rumeurs veulent que le Lightning, aux prises avec des difficultés financières, soit prêt à échanger Lecavalier pour alléger sa masse salariale. Le Canadien entre dans la course. À Montréal, on voit Vincent Lecavalier comme le nouveau Jean Béliveau, son idole. On dit que les Kings, les Rangers et même les Oilers sont intéressés, mais Bob Gainey est prêt à mettre le paquet pour devançer ses rivaux. On entend qu'il aurait offert Chris Higgins, un jeune espoir de l'organisation qui est nul autre que P.K. Subban, Josh Gorges et deux choix de première ronde. D'autres sources parlent de Tomas Plekanec, Chris Higgins, Josh Gorges et P.K. Subban. Mais en 2013, Brian Lawton, qui était le directeur général du Lightning à l'époque, révèle dans une entrevue télévisée que Gainey avait accepté de donner Carey Price, P.K. Subban, Max Pacioretty et un choix de première ronde en retour de Lecavalier. OUCH!
Peut-on imaginer le Canadien aujourd'hui sans ces trois joueurs qui forment le noyau de l'équipe? Difficile d'y croire tellement c'est gros. En effet, le Canadien n'aurait jamais offert ces trois joueurs au Lightning. Peut-être un des trois, mais pas les trois ensemble. Par contre, Montréal et Tampa Bay avaient bel et bien conclu une transaction... qui n'a jamais eu lieu.
On n'a jamais vraiment su le fin fond de l'histoire dans cette affaire. Ni pourquoi la transaction était tombée à l'eau. Certains ont avançé que c'est un des propriétaires du Lightning qui avait bloqué l'échange, d'autres que c'est Gary Bettman qui serait intervenu parce que l'équipe était sur le point d'être vendue et que Lecavalier représentait un actif important pour le Lightning. Peu importe, le Canadien lui doit aujourd'hui un gros merci.

Les records pas toujours faits pour être battus

Finalement, le Canadien aura été incapable d'égaler ou de battre le record de 10 victoires consécutives en début de saison dans la LNH. Ce sera pour une autre fois ou une autre équipe. Après tout, les records sont faits pour être battus comme on dit. Sauf que certains risquent d'avoir la vie dure. En voici quatre relevés par The Hockey News.

1. 17 victoires consécutives par les Penguins en 1993
Mario Lemieux est au centre de Jaromir Jagr et Kevin Stevens. Le deuxième centre de l'équipe est Ron Francis. La séquence a débuté une semaine après que Mario Lemieux eut complété ses traitements pour soigner la maladie de Hodgkin. À ce moment, il accuse un retard de neuf points sur Pat Lafontaine et le premier rang des marqueurs dans la ligue. Après l'avoir doublé, il remporte le trophée Hart.

2. 30 matchs consécutifs sans victoire des Jets de Winnipeg en 1980

Du 19 octobre au 20 décembre 1981, les Jets vont conserver une fiche de 0-23-7. La saison avait pourtant bien débuté avec une victoire de 6-2. Le plus étonnant est que l'entraîneur Tom McVie n'a été congédié qu'après le 28e match de cette séquence. La bonne nouvelle, après avoir terminé au dernier rang de la ligue, ils ont réclamé Dale Hawerchuk au premier rang du repêchage.

3. 35 matchs consécutifs sans défaite des Flyers en 1979-1980

L'équipe est dirigée par Pat Quinn et conserve une fiche de 25-0-10, jusqu'à ce que la série sans défaite s'arrête le 7 janvier au Minnesota par une défaite de 7-1 face aux North Stars.

4. 19 séries consécutives remportées par les Islanders

C'est la grande époque des Islanders et leurs quatre coupes Stanley d'affilées. En 1984, ils remportent les trois premières rondes pour atteindre la finale. Ce sont les Oilers qui vont mettre un terme à cette séquence. L'équipe qui battrait ce record aujourd'hui remporterait cinq coupes Stanley consécutives.