C’est l’heure de la mi-saison dans la Ligue nationale de hockey et les Sénateurs se retrouvent aujourd’hui là où la majorité des analystes et pseudo-experts les voyaient en début de saison, soit dans la position d’une équipe en phase transitoire.
Même si cette formation a connu une incroyable et surprenante deuxième moitié de saison lors de la campagne précédente, elle demeure néanmoins une équipe fragile, qui veut s’établir sur des bases plus solides au cours des prochaines années.
En maintenant le cap sur le développement et le repêchage au sein même de l’organisation, le processus semble suivre son cours en cette première moitié de saison. Un parcours parsemé de haut et de bas, qui nous aura permis de réaliser à quel point il est difficile de passer d’une équipe en phase de transition à une équipe aspirante aux grands honneurs.
En acceptant de faire grandir les jeunes joueurs de l’organisation dans des rôles plus importants, avec davantage de responsabilités, il était tout à fait normal que le mot « constance » représentait et représente toujours le plus grand défi de l’entraîneur Dave Cameron.
Même si le contexte porte à croire que la formation de la capitale nationale se retrouve en meilleure posture qu’à pareille date l’an passé, la commande en sera une de tous les instants, si elle espère toujours faire partie de la danse du printemps.
Comme équipe, les Sénateurs ont connu une première moitié de saison en deux temps.  Dominants sur les patinoires adverses au début, mais beaucoup moins convaincants à domicile, laissant plusieurs gros points sur la table.
Même que depuis quelques semaines, le scénario inverse est tout aussi vrai, alors que les Sens ont peiné à remporter des victoires sur les patinoires adverses.
Avec une récolte de 44 points en 40 sorties depuis le début de la saison, la position des Sénateurs demeure précaire, mais permet tout de même de s’accrocher à cette possibilité de participer aux séries.
Or, ce ne sera pas évident, car l’élément de parité règne de plus en plus au niveau du circuit Bettman, là où il devient de plus en plus difficile d’effectuer des mouvements de personnel. Le niveau de compétition dans l’Est fait en sorte, à quelques exceptions près, qu’il est très difficile de se détacher du lot présentement.
Pour ce faire, une grande prise de conscience au niveau des buts alloués, du nombre de tirs alloués à l’adversaire et la qualité de ceux-ci (pire fiche de la Ligue nationale avec une moyenne de 33,7) devra être faite par la formation ottavienne dans cette deuxième moitié de saison, sans quoi le risque d’être exclus des séries pourrait s’avérer une menace grandissante au fur et à mesure que la saison va progresser.
Considérant que le chiffre magique des 96 à 98 points pourrait servir encore une fois de référence pour accéder aux séries du printemps prochain, il reste encore une fois beaucoup de chemin à parcourir.
Sur le plan individuel, certains ont réussi à démontrer à l’employeur que leur progression est bel et bien au rendez-vous et qu’ils se rapprochent de plus en plus de l’étiquette de joueur établi. Tout ça, si la progression demeure au rendez-vous, bien sûr, et surtout si ces joueurs conservent des rôles d’importance au sein de l’organigramme des Sénateurs.
Mika ZibanejadPendant que la profondeur au niveau de la brigade défensive démontre toujours certains points d’interrogation à ce jour, le rendement en attaque de Mike Hoffman et de Mark Stone porte à croire que ceux-ci représenteront des valeurs sûres au sein des deux premiers trios pour les années futures.
Chez les vétérans, ou ceux qui ont la responsabilité de rendre les autres meilleurs par leur vécu et expériences du passé, il y en qui s’accommodent assez bien de leurs tâches respectives.
Que ce soit Craig Anderson, Erik Karlsson, Bobby Ryan ou Kyle Turris (malgré un signe de ralentissement évident depuis quelques semaines), ces derniers ont tous, dans l’ensemble, bien répondu aux différentes attentes organisationnelles fixées en début de saison.
En contrepartie, pour espérer demeurer au plus fort de lutte d’ici la fin, certains autres devront faire preuve d’une plus grande régularité dans leur jeu et relever leur niveau de jeu d’un gros cran d’ici la fin de la saison.
Mika Zibanejad (lui qui affiche un retard sur sa production offensive de l’an passé, malgré un plus grand temps de glace de qualité) et Marc Methot, sans être mauvais, font assurément partie du lot de ces joueurs qui devront en donner davantage à leur formation d’ici la fin du calendrier régulier.
Ces deux joueurs ont des rôles d’une importance capitale au sein de la formation, mais par des performances inégales depuis le jour un de la saison ils méritent qu’on se pose certaines questions.
Erik Karlsson, un joueur sollicité à outrance!
Difficile de penser autrement. Utilisé à outrance au cours des dernières parties, Karlsson a évolué 30 minutes et plus lors de cinq des dernières sorties de sa formation, dont 36 minutes et 34 secondes le 20 décembre dernier, lors de la visite des Sénateurs du côté de Tampa Bay et à la suite de la perte de Cody Ceci et Mark Borowiecki en cours de partie.
Erik KarlssonCertains auront tendance à dire que s’il y en a un dans la ligue qui peut jouer autant de minutes de qualité, c’est bel et bien Erik Kalrsson. Et ils n’ont pas totalement tort.
Or, que cela soit fait de façon récurrente, soir après soir, dans un contexte où les demandes du calendrier n’ont jamais été aussi exigeantes (fin décembre), témoigne assez bien de la fragilité de la brigade défensive des Sénateurs.
Un danger de surutilisation guette les Sénateurs, alors que cette situation pourrait éventuellement rattraper le jeu du Suédois autant que l’équipe elle-même.
Voilà un contexte qui porte à croire que le principal concerné court le risque de se blesser, mais également de commettre des erreurs de concentration en raison de la fatigue accumulée, lui qui soir après soir fait définitivement partie du plan de match de l’adversaire.
Avec un retour probable dans deux semaines de Cody Ceci, espérons que les choses vont se stabiliser en défense.
Malheureusement, les Sénateurs ne sont pas les Kings de Los Angeles (Drew Doughty), les Predators de Nashville (Shea Weber) et les Blackhawks de Chicago (Duncan Keith), alors que toutes ces équipes possèdent davantage de profondeur que la troupe de Dave Cameron.
Mike Hoffman et Jared Cowen : les prochains défis de Bryan Murray!
Qui dit Mike Hoffman, dit producteur de points. Il est considéré comme l’un des grands perdants lors de la séance d’arbitrage l’été dernier, devant signer à rabais, à titre de joueur autonome avec restriction, et ce, malgré un rendement offensif de 48 points en 2014-2015, avec un différentiel de +16. Il faut cependant reconnaître que le principal concerné aura su démontrer certains signes de maturité face à cette déception.
Bryan MurrayIl s’agit là d’une décision de l’arbitre qui pourrait aujourd’hui rendre justice à Hoffman, en raison d’une production offensive qui ne démontre aucun signe de ralentissement. Rappelons-nous également que ce dernier avait été soumis au ballottage pas plus tard qu’à l’automne 2014.
Si on se prête au jeu des comparaisons, Hoffman affiche un rendement qui pourrait lui permettre de toucher la rondelette somme de 5 à 5,5 millions de dollars par saison sur un contrat d’une durée de trois à cinq ans selon plusieurs observateurs et hommes de hockey du milieu de la Ligue nationale.
Éligible à la négociation contractuelle depuis le 1er janvier dernier, il sera intéressant de voir autant le plan et la stratégie du directeur général que du clan Hoffman dans le processus de renouvellement de contrat.
D’un côté un peu plus sombre, aucun doute que le dossier de Jared Cowen représente une épine sous le pied du deuxième étage des Sénateurs, alors que le géant défenseur a été exclu de la formation dernièrement, et ce, malgré une défense diminuée par les blessures,
Lié contractuellement jusqu’en 2016-2017 à concurrence de 3,7 millions de dollars cette saison et 4,5 la saison prochaine, nul doute que ce dossier et celui de Colin Greening, avec 2,75 millions de dollars cette année et 3,2 la saison prochaine, sont loin de bien paraître l’organisation à l’heure actuelle.
Or, il semble que ce genre d’erreur comptable dans l’évaluation de certains espoirs se présente au sein de la majorité des formations du circuit Bettman, c’est-à-dire de bons et de moins bons coups.
Entretemps, il sera tout de même intéressant de voir Bryan Murray et ses hommes manœuvrer dans ce dossier qui risque de s’envenimer. Cette situation pourrait même faire en sorte que Jared Cowan devienne de plus en plus un facteur de distraction dans l’environnement immédiat des Sénateurs.
À suivre…