PITTSBURGH - Si le Canadien a besoin d’une autre victoire pour établir un record d’équipe avec cinq gains consécutifs en ouverture de saison, les séquences gagnantes en début de campagne deviennent une marque de commerce pour Michel Therrien. De fait, c’est la septième saison consécutive que ses clubs amorcent une campagne sur une note positive.
L’an dernier, le Canadien a amorcé la saison avec trois victoires de suite. Il s’était ensuite fait savonner 7-1 à Tampa Bay dans le cadre de la quatrième partie. Une partie que les responsables du calendrier de la LNH avaient enfoncée dans la gorge du Tricolore en raison d’un problème de disponibilité du Amalie Arena.
Après ce cuisant revers, le Canadien avait toutefois signé quatre gains consécutifs aux dépens des Bruins, de l’Avalanche, des Red Wings et des Rangers pour compléter sa première tranche de huit matchs avec un bilan de sept gains contre une seule défaite.
«On joue beaucoup mieux cette année que l’on jouait l’an dernier à pareille date. On avait dû revenir de l’arrière dans les matchs à Washington et Philadelphie – des gains de 2-1 et 4-3 arrachés en tirs de barrage après des remontées improbables – pour gagner. Cette année, on dicte le rythme des parties. On est plus rapide. On respecte mieux le système et on obtient la contribution de tous nos trios et de tous nos duos de défenseurs. Tous nos joueurs ont contribué d’une façon ou d’une autre à nos victoires», m’expliquait Michel Therrien après l’entraînement matinal de son équipe mardi.
Une équipe qui lui a donné raison plus tard en soirée en battant Sidney Crosby et les Penguins 3-2.
Pour appuyer les dires de Michel Therrien on pourrait ajouter qu’après Alex Galchenyuk, Lars Eller et Tomas Plekanec, c’est Tomas Fleischmann qui a été crédité du but de la victoire mardi à Pittsburgh.
C’était aussi mardi la quatrième fois en quatre matchs que le Canadien enfilait le premier but de la rencontre. Des premiers buts qui l’ont propulsé vers la victoire à chaque occasion.
Depuis qu’il a amorcé son deuxième séjour à la barre du Canadien il y a quatre ans, Michel Therrien a mené son équipe à des séquences de 7-1-0 en 2012-2013, 5-2-0 en 2013-2014, 7-1-0 l’an dernier avant d’afficher ses quatre gains consécutifs cette année. À ses trois saisons amorcées à Pittsburgh à titre d’entraîneur-chef, Michel Therrien avait vu ses Penguins amorcer l’année avec des séquences gagnantes de 7-3-0 en 2006-2007, 5-3-0 en 2007-2008 et 5-2-1 en 2008-2009.
«Les points amassés en début de saison sont aussi importants que ceux amassés en fin d’année. Ils le sont même davantage, car ils t’évitent d’avoir à revenir de l’arrière pour accéder aux séries. Ce qui n’est jamais facile dans la LNH d’aujourd’hui», m’indiquait Michel Therrien hier.
Pour expliquer de pareils succès en début de saison, Michel Therrien invoque la qualité du travail abattu lors du camp d’entraînement. «La préparation est rendue cruciale dans le hockey d’aujourd’hui. Nos entraînements sont réglés au quart de tour. On ne perd pas une seconde dans le déroulement des entraînements. Tout est planifié pour maximiser chaque tranche de 20 minutes que nous planifions dans le cadre de nos entraînements. Je savais que mon club était prêt cette année. Je le sentais. Car même si nous avons perdu nos deux derniers matchs préparatoires contre Ottawa, j’aimais vraiment la manière dont on jouait. Ça se reflète avec nos victoires depuis le début de l’année.»
Combien de victoires le Canadien enfilera avant d’être rappelé à l’ordre, avant de croiser des clubs plus féroces que les Leafs, les Bruins, les Sénateurs et les Penguins, avant de tomber au neutre ou de connaître, comme tous les clubs en connaissent, une ou des séquences moins glorieuses ?
Personne ne le sait. Mais ce que Michel Therrien et ses joueurs savent, c’est qu’en jouant comme ils le font depuis le début de l’année – exception faite du match contre Toronto – ils gagneront plus souvent qu’ils perdront. Ils savent aussi que les huit points déjà en banque, des points qui auront plus de valeur encore une fois dans le dernier droit de la saison régulière, personne ne pourra venir leur voler.