« Il est le meilleur joueur de hockey au monde. »
C'est ce qu'a déclaré cette semaine Max Pacioretty au Journal de Montréal en parlant de Carey Price. Et très franchement, Pacioretty a « un excellent bon point » comme dirait l'autre. Avant le début de la saison, la question était de savoir si Price pouvait répéter ses exploits de la saison dernière. À la lumière de ce qu'il a démontré jusqu'à maintenant, la réponse est oui. Ce qui nous ramène 10 ans en arrière, à Ottawa.  
Si vous aviez à refaire le repêchage de 2005, qui serait votre premier choix : Sidney Crosby ou Carey Price? Après la victoire du Canadien sur les Blues de St Louis, mon collègue Stéphane Leroux a posé la question à Ron Fournier dans le cadre de son émission au 98,5.
Carey PriceD'entrée de jeu on, s'entend sur une chose : 10 ans plus tard, Price ne serait pas sélectionné au cinquième rang; il serait premier ou deuxième, mais pas plus loin.
Crosby a eu un impact immédiat sur les Penguins. Il est arrivé dans la ligue à 18 ans et a amassé 102 points à son année recrue. Il a enchaîné avec quatre autres saisons de 100 points et plus, dont une de 120 points en 2006-2007. Il a participé à deux finales et gagné la coupe Stanley une fois. Mais depuis, les choses se sont gâtées. Les Penguins ont atteint la finale de l’Association Est une seule fois (ils ont été battus en quatre par les Bruins) et ont été éliminés dès le premier tour trois fois. Cependant, il faut aussi dire que Crosby a été ennuyé par toutes sortes de blessures et commotions cérébrales.  Aussi, l'arrivée de Crosby avec les Penguins a probablement sauvé le hockey à Pittsburgh. Sans lui, les Penguins seraient peut-être morts depuis longtemps.
Mais comme l'a si bien dit Stéphane, est-ce qu'une carrière dans la LNH est un sprint ou un marathon?
Les premiers pas de Carey Price avec les Canadiens ont été pas mal moins spectaculaires. Qui a oublié les séries de 2010 et le débat qui a suivi : « Price ou Jaroslav Halak »? Si le débat a divisé les amateurs, il n'y a jamais eu de doute dans l'esprit des dirigeants de l'équipe. 
La carrière de Price a véritablement pris son envol avec l'arrivée de Stéphane Waite.  Puis il y a eu les Jeux olympiques de Sotchi et la consécration en 2014-2015 avec les trophées Hart, Vézina, William-M.-Jennings et Ted-Lindsay. Price arrive dans ses meilleures années et l'avenir est prometteur. Comme on le disait à l'époque de Dominik Hasek, on dit aujourd'hui qu’il y a Carey Price et les autres gardiens. Crosby et Price ont remporté une médaille d'or olympique et le Championnat du monde de hockey junior.  Seule ombre au palmarès de Price, la coupe Stanley. Mais  j'aime mieux les chances de Carey Price de remporter le gros trophée que celles de Sidney Crosby.
Alors, Price ou Crosby?
Pour ceux qui auraient oublié, Bobby Ryan, Jack Johnson et Benoit Pouliot avaient été choisis aux positions 2, 3 et 4, derrière Crosby et devant Carey Price!    
Essais et erreurs
Au Centre Bell mardi soir, on a beaucoup parlé du but de Brendan Gallagher contre les Red Wings de Detroit. Tout le monde s'entendait sur un point : le but aurait dû être refusé. Le jeu aura eu le mérite cependant de démontrer que l'application du nouveau règlement qui permet aux entraîneurs d'en appeler d'une décision en est encore au stade des essais et erreurs.
D'abord, les officiels ont appelé à Toronto pour savoir si le but était bon, si Gallagher n'avait pas donné un coup de patin sur la rondelle (« kicking motion ») pour marquer son but. Après une attente interminable, la réponse a été non. Le geste était accidentel.  Mais la vraie question était de savoir s’il y avait eu obstruction de la part de Gallagher à l'endroit du gardien des Red Wings. Et pour le savoir, il aurait fallu que l'entraîneur des Red Wings demande aux officiels de revoir la séquence, parce qu'il n'y a que les arbitres qui peuvent revoir un jeu semblable sur une tablette électronique mise à leur disposition au banc de l'annonceur. Toronto n'a rien à voir là-dedans. Et selon ce qu'on a pu entendre, les arbitres auraient refusé le but. Sauf que Jeff Blashill a choisi de ne pas en appeler, il a donc été l'artisan de son propre malheur. Par contre, est-ce que les arbitres avaient vraiment besoin d'un appel de Blashill pour voir qu'il y avait eu obstruction à l'endroit de Petr Mrazek?
Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. Il serait si simple d'interdire TOUS les contacts avec le gardien de but dans son rectangle. On arrête le jeu et on reprend à l'extérieur du territoire. Les joueurs ont 200 x 85 pieds à leur disposition pour s'amuser. Par contre, si le gardien s'aventure à l'extérieur de sa zone réservée, il devient un sixième joueur avec tout ce que ça implique. Comme au football : le quart-arrière jouit d'une protection accrue dans la pochette, mais s'il décide de courir avec le ballon, c'est à ses risques et périls. 
Puisqu'il est question d'essais et erreurs, les Blue Jackets de Columbus devront donner un choix de deuxième ronde aux Canucks de Vancouver pour la mise sous contrat de John Tortorella comme entraîneur-chef en vertu d'un nouveau règlement en vigueur cette année. Sauf qu'au départ, l'esprit du règlement était de compenser une organisation pour la perte d'un membre de sa direction toujours à son emploi. Dans ce cas-ci, Tortorella a été congédié il y a un an. La ligue a reconnu l'anomalie et devrait corriger le tir. Tout de même étonnant qu'on n’ait pas pensé à ça avant.