MONTRÉAL – Le Canadien n’a pas réussi sa meilleure performance encaissant quelques attaques et pas moins de 52 tirs des Maple Leafs de Toronto, mais la troupe de Michel Therrien a encore une fois pigé dans ses ressources pour ajouter un neuvième chapitre victorieux à son sensationnel début de saison.
En vertu de son gain de 5 à 3, le Tricolore obtiendra l’occasion - mardi soir face aux Canucks à Vancouver - de devenir la troisième équipe de l’histoire à entamer son calendrier avec 10 triomphes. Pour l’instant, cette marque appartient aux Leafs de 1993 -94 et aux Sabres de Buffalo de 2006-07.  
« Ce n’est pas encore spécial à nos yeux surtout que ce n’était pas notre meilleur effort. Au moins, on a eu le dessus. Il a fallu bûcher pour l’emporter et on a eu besoin de la contribution de tous les joueurs pour que ça fonctionne », a indiqué Dale Weise.
« Notre but n’est pas d’établir des records, mais de gagner la coupe Stanley alors on ne va pas se réjouir pour ça. On va attendre avant de sabrer le champagne comme les gens croient que l’on fera », a ajouté P.K. Subban.
Therrien et ses protégés ont bien beau répéter sur tous les toits qu’il ne s’agit que d’un début de saison, mais c’en est tout un même si cette partie a définitivement déplu à l’entraîneur. Personne ne voulait se rabattre sur l’excuse de disputer un deuxième match en deux soirs, mais le Canadien aurait eu besoin d’une recharge.
« On n’a pas bien joué, c’est aussi simple que ça. On a affronté une équipe très énergique et on n’a pas égalé leur intensité. On a commis des erreurs mentales », a soulevé Therrien.
« Ce fut un match très difficile, on n’était pas la meilleure équipe sur la patinoire. La différence est venue du travail des unités spéciales ce qui nous a permis de l’emporter sans oublier les prouesses de Carey (Price) », a jugé l’entraîneur sans détour.
De retour devant son filet à la suite d’une soirée de congé, Price a une fois de plus provoqué des cauchemars au camp adverse. Il a été bombardé de 52 lancers  pour savourer sa 230e victoire en saison régulière avec le CH.
Leo Komarov et James van Riemsdyk ont eu besoin de rebonds favorables pour le déjouer tandis que Morgan Rielly est parvenu à le surprendre.
« Ils ont tout envoyé vers le filet et mes coéquipiers ont bien tenu le coup en troisième période. On ne pourra pas dominer l’adversaire à tous les matchs, mais on a trouvé une autre manière de l’emporter », a résumé Price avec son calme légendaire.
À force d’analyser les succès du CH, on finit par conclure que la formation montréalaise parvient toujours à trouver une manière d’avoir le dernier mot. Dans cette neuvième victoire, le Canadien a souvent peiné dans son territoire, mais il a produit avec une grande efficacité.
D’ailleurs, le jeu de puissance semble avoir retrouvé son rythme à moins qu’il ne traverse qu’une période fructueuse. Lors des cinq premiers matchs, l’avantage numérique avait marqué deux fois en 21 tentatives. Depuis, le CH a compté six fois en 14 occasions dont deux dans ce duel contre les hommes de Mike Babcock.
P.K. Subban (son premier de la saison) et Brendan Gallagher ont compté ces deux buts en supériorité numérique. Lars Eller, David Desharnais et Max Pacioretty ont également trompé la vigilance de Jonathan Bernier qui a tout de même stoppé plusieurs autres menaces du CH.
Par-dessus le marché, il s’agissait de la huitième fois d’affilée que le Tricolore disposait des Leafs.
La prestation a laissé un goût amer dans la bouche des membres du Canadien, mais le bilan général de la saison demeure exceptionnel. À titre d’exemple, le CH a touché la cible 35 fois contre seulement 12 pour ses adversaires en neuf matchs. Pour la première fois en 2015-16, les opposants du Tricolore ont enregistré plus de deux buts.
Alexander Semin a bien personnifié la sortie ardue de sa troupe. Ayant commis des bourdes menant à deux buts torontois, Semin s’est retrouvé en pénitence et il a sauté des tours en troisième période.
« Je n’ai pas aimé les deux revirements qui ont coûté deux buts », a simplement convenu Therrien.
Dans le camp des Leafs, Pierre-Alexandre aurait également sans doute souhaité une soirée plus réussie pour ce retour dans la métropole québécoise. Le Canadien a marqué pendant qu’il était au cachot et il était sur la patinoire lors de deux autres buts montréalais.
Le Canadien quittera maintenant le Centre Bell pour l’Ouest canadien avec des arrêts à Vancouver, Edmonton et Calgary pour conclure le mois d’octobre. Le CH continuera sa séquence canadienne en recevant les Jets et les Sénateurs par la suite.
« C’est toujours excitant d’aller dans l’Ouest canadien. Les joueurs apprécient le support qu’on reçoit partout au pays. On est accueilli chaleureusement », a répondu Therrien à un collègue qui lui a ensuite demandé si c’était plus facile dans ce sens.
« C’est un grand mot, tu devrais faire notre horaire et tu verrais que ce n’est pas si facile. C’est facile assis sur ta chaise », a rétorqué l’entraîneur avec sérieux et humour.
Avant la rencontre, le Canadien a rendu un hommage plus que mérité au réputé docteur David Mulder dont le centre de traumatologie de l’Hôpital Général de Montréal porte maintenant son nom. Celui qui a souvent été surnommé le Jean Béliveau des docteurs a pris un grand soin des joueurs du CH pendant plusieurs décennies sauvant notamment la vie de Trent McCleary au passage en plus des interventions marquantes auprès de Max Pacioretty, Saku Koivu et Donald Audette.
L’aperçu des buts
Environ à mi-chemin en première période, Subban a été le premier à enfiler l’aiguille. Les Leafs l’ont oublié deux fois à proximité du filet et il n’a pas raté sa deuxième chance alors que son puissant tir s’est frayé un chemin dans le filet.
Tôt en deuxième période, Eller a doublé l’avance des siens en récupérant un retour de lancer d’Alex Galchenyuk qui a tout fait sauf marquer.
Moins d’une minute plus tard, Komarov a profité d’une déviation de Van Riemsdyk pour réduire l’écart.
La réplique est venue de Desharnais dont la passe a tout simplement touché Michael Grabner pour franchir la ligne rouge.
Van Riemsdyk a relancé les visiteurs quand il a récupéré une rondelle qui a frappé la bande derrière Price pour revenir devant le filet.
Pacioretty a ensuite marqué sur une défaillance de Bernier quand son tir en infériorité numérique a percé sa muraille.
Le sixième but de la deuxième période a été le plus beau. Bien posté près de la cage, Gallagher a redirigé la brillante passe de Subban qui avait feinté un lancer.
Reilly a finalement complété le pointage au dernier tiers avec un lancer qui a battu Price du côté du bouclier.