On se range du côté des vendeurs? On demeure acheteur? On congédie Michel Therrien? On tente des expériences?
Au lendemain d’une autre contre-performance, cette fois en Arizona aux mains des Coyotes, et avec encore 25 matchs au calendrier régulier, quelle doit être l’approche adoptée par Marc Bergevin et l’état-major du Canadien?
Lundi, alors qu’ils se devaient de l’emporter et surtout de lutter avec l’énergie du désespoir, les joueurs du Canadien ont plutôt manqué cruellement d’émotion, d’intensité et d’ardeur travail. Ils ont joué comme s’ils détenaient une avance de 20 points en tête alors que c’est plutôt le scénario inverse.
De quoi décevoir grandement Michel Therrien, Marc Bergevin et Geoff Molson, car il sera de toute évidence impossible pour le Canadien d’accéder aux séries s’il continue à jouer de la sorte.
Le directeur général du Tricolore a donc une décision à prendre. Quelle est la solution idéale aux maux du Canadien à l’heure actuelle?
Si la faute revient à son avis à Therrien, qu’il prenne ses responsabilités. Je ne crois toutefois pas que le congédiement de ce dernier soit la solution qui s’impose. Le plan de match et le système sont les mêmes qu’en début de saison, alors que le Canadien connaissait pourtant sa part de succès.
Therrien a-t-il été abandonné par ses joueurs? Peut-être. Le problème, c’est que son successeur aura lui aussi ses qualités et ses défauts.
Un entraîneur a son système de jeu. Oui, il doit apporter des ajustements en cours de route, notamment sur la relance dans le cas qui nous occupe, mais ce qui est très décevant pour un pilote, c’est lorsque tes joueurs, lire ici tes vétérans, commettent constamment les mêmes erreurs. Les mêmes revirements et les mêmes mauvaises lectures de jeu. Je pense entre autres au défenseur Andrei Markov, qui depuis un mois et demi, gaffe régulièrement. Ce n’est pas normal.
Tout cela nous ramène donc à Bergevin, qui se doit d’agir. S’il tient parole en permettant à Therrien de compléter la saison derrière le banc, il doit maintenant décider dans quel camp se ranger.
S’il se joint aux vendeurs du circuit Bettman, il doit s’assurer que son équipe sera compétitive l’an prochain et lors des années suivantes. Le CH ne peut se permettre de rater les séries pendant cinq ou six ans.
Si au contraire il se dit prêt à acheter, il doit faire l’acquisition de joueur en mesure d’aider l’équipe aujourd’hui et pour les années à venir.
Bergevin est payé pour prendre ce type de décision. Il doit agir afin d’aider son entraîneur et son organisation.
Ramener Galchenyuk au centre
Malgré le calvaire que vit le Canadien au quotidien depuis plusieurs mois déjà, l’heure n’est pas encore aux expériences en vue de la prochaine campagne.
N’empêche, muter Alex Galchenyuk au centre d’un trio complété par Max Pacioretty et Brendan Gallagher ne serait pas une mauvaise idée, car on le voit très bien, le jeu de chaise musicale ne plus rien.
En réunissant ces trois attaquants, le Canadien se doterait peut-être d’un bon premier trio. Reste à en structurer une deuxième capable de l’épauler. Ce n’est cependant pas vers la relève en provenance de St. John’s qu’il faut se tourner.
La filière des IceCaps a été épuisée cette saison. C’est certain que des gars comme Charles Hudon et Michael McCarron pourraient donner un coup de main un jour, mais celui-ci n’est pas encore venu. Ces derniers se doivent encore de faire leurs preuves avant de dépanner sur un deuxième trio.
Bergevin le sait sans doute, d’où l’urgence d’agir, car disputer encore 25 matchs avec des joueurs qui ne veulent plus jouer, c’est long. Très long.
*Propos recueillis par le RDS.ca