Il y a plusieurs éléments positifs à retirer de la dernière semaine d’activités chez le Canadien. Même s’ils ont perdu les deux premiers matchs de leur périple dans l’Ouest canadien, les joueurs se sont retroussé les manches et répondu brillamment en jouant avec beaucoup d’aplomb à Calgary, puis à leur retour au Centre Bell face aux Jets de Winnipeg.
La formation de Paul Maurice a prouvé en début d’année qu’elle est bien rodée et qu’elle représente un défi intéressant. Dans cette optique, le gain de 5-1 obtenu dimanche est d’autant plus impressionnant.
Ce sont des points supplémentaires au classement qui pour l’instant sont déjà satisfaisants à obtenir, mais qu’on trouvera encore plus payants dans le dernier segment du calendrier.
Avec l’absence de Carey Price prévue pour une semaine, Michel Therrien s’en est remis à Mike Condon pour défendre la cage de l’équipe. Celui-ci continue d’être une révélation à sa saison recrue dans la Ligue nationale de hockey. Il faut dire qu’avant même que Price tombe au combat, il avait déjà acquis la confiance de ses coéquipiers en offrant de bons départs contre les Sénateurs d’Ottawa et les Sabres de Buffalo.
Condon semble stable et en pleine progression. Il affiche une belle maturité et il récompense les dirigeants d’avoir cru en lui après le camp d’entraînement. Maintenant, il ne faut pas croire qu’il pourrait conserver le même genre d’efficacité sur une période prolongée, mais ça ne sera pas nécessaire de toute manière. Pour quelques départs consécutifs, toutefois, il rendra de fiers services.
Contribution inattendue
On dit fréquemment que les coachs apprécient une contribution offensive de tous leurs patineurs, même si celle des troisième et quatrième trios ne peut être tenue pour acquise. Les employés de soutien du CH accomplissent un boulot colossal à cet égard. Les six joueurs formant les deux dernières unités à l’attaque ont largement compensé pour le passage à vide de certains gros canons ces derniers temps.
De Dale Weise à Tomas Fleischmann en passant par Paul Byron, Torrey Mitchell et Devante Smith-Pelly, ces gars-là en donnent énormément à leur entraîneur, et c’est ce genre de contribution qui à mon avis fait la force des meilleures formations. Il y a un bel équilibre et c’est valorisant pour l’organisation.
Fleischmann, en particulier, se révèle de plus en plus comme une signature de très grande qualité. Il en donne autant sur la feuille de pointage que par la fiabilité de son jeu sans la rondelle. Il a réellement stabilisé le duo de David Desharnais et Weise. Marc Bergevin savait en le mettant sous contrat qu’il refilait à son entraîneur un honnête travailleur facile à diriger. C’est exactement ce que Therrien a obtenu jusqu’à présent. Et en plus de tout ça, quand tu arrives dans un environnement motivant où la foule est derrière toi, tu es porté à en fournir encore un peu plus.
Semin devra être patient
L’un des malheureux dans cette histoire, c’est Alexander Semin, qui continue de regarder l’action à partir de la passerelle depuis la défaite à Vancouver. Difficile de dire s’il devra prendre son mal en patience encore longtemps, mais je suis persuadé que dans le contexte actuel, sa deuxième chance va attendre. Devante Smith-Pelly a apporté une dimension surprenante en évoluant sur le trio pivoté par Alex Galchenyuk, et Brian Flynn n’a pas mal fait non plus. Reste que les choses changent vite au cours d’une saison de 82 matchs et que le jugement final n’est pas pour tout de suite en ce qui a trait à l’énigmatique ailier russe.
Après certains reproches entendus durant la saison morte concernant le style « trop défensif » préconisé par Therrien et ses adjoints, le Tricolore se retrouve, ironiquement, avec le plus haut total de buts marqués après 13 rencontres, lui qui en totalise 50.
Ça ne fait prouver une chose à mon avis : peu importe l’entraîneur en poste ou ses exigences par rapport à la rigueur du jeu défensif de ses troupes, aucun instructeur ne va intentionnellement mettre des bâtons dans les roues de ses joueurs pour les empêcher de générer de l'attaque. Je ne crois pas qu’un coach va donner à ses joueurs des directives du genre « N’attaquez pas à deux » ou « Ne soyez jamais trois attaquants profondément en zone offensive ».

Le hockey est un sport de réaction et d’intuition, mais aussi de concentration. Il s’agit de prendre les bonnes décisions. On peut qu’en ce moment, chacun connaît sa place dans l’échiquier et avec 11 victoires en 13 matchs, c’est tout le monde qui en retire les bénéfices.
Propos recueillis par Maxime Desroches