TORONTO - Le commissaire de la LNH Gary Bettman et son bras droit Bill Daly ont confirmé lundi matin à Toronto que le projet d’expansion vers Québec et Las Vegas ne connaîtra pas son dénouement en décembre prochain.
« Il n’y aura pas de vote, c’est certain, car nous sommes toujours au stade de l’analyse des candidatures. Il faudra ensuite débattre du bien-fondé ou non d’aller de l’avant avec l’expansion avant de faire une recommandation aux 30 propriétaires », a déclaré le commissaire Bettman à sa sortie d’une allocution d’une trentaine de minutes lundi matin dans le cadre d’un séminaire sur l’administration sportive organisé depuis huit ans par le président des opérations hockey chez les Flames de Calgary Brian Burke.
Gary Bettman a ensuite invité au calme ceux qui s’impatientent face à la lenteur apparente du processus.
« Ça prend du temps, j’en conviens. Mais comme je le dis depuis le début, nous n’avons pas d’échéancier à respecter. Il n’y a pas de date butoir. Je suis conscient que vous – en s’adressant aux journalistes qui l’entouraient – et les partisans des villes impliquées trouvez que c’est long. Mais il n’y a aucune presse et personne ne nous poussera à prendre une décision aussi importante à la hâte. J’ai dit que la saison 2017-2018 était la date la plus hâtive pour une expansion. Mais je n’ai jamais dit que l’expansion était pour 2017-2018. Je ne sais d’ailleurs toujours pas s’il y aura ou non une expansion », a déclaré Gary Bettman
La recommandation dont le commissaire Bettman parlait dans sa réponse viendra du comité exécutif présidé par Jeremy Jacobs, le propriétaire des Bruins de Boston. Et ce comité n’a pas encore amorcé le processus d’évaluation des candidatures que Québec et Las Vegas ont déposées. Plusieurs croyaient que le comité exécutif et le bureau des gouverneurs débattraient du projet d’expansion après les présentations effectuées par les dirigeants de Québecor et par Bill Foley dans les bureaux de la LNH, à New York, en septembre dernier. Mais l’étude des dossiers est à peine amorcée a convenu Bill Daly ce matin.
« Le comité exécutif se réunira lors de la première journée de notre réunion des propriétaires en décembre en Californie. Ce sera la première fois que nous nous roulerons les manches pour vraiment se pencher sur les deux candidatures. »
Même si le dossier avance moins vite que le voudraient les villes concernées et les partisans qui espèrent découvrir ou renouer avec le hockey de la LNH, le bras droit de Gary Bettman ne croit pas que la lenteur du processus puisse mettre en péril les entrées potentielles de Québec et Vegas en début de saison 2017.
« Si nous décidons d’aller de l’avant avec l’expansion, nous consulterons bien sûr les deux groupes concernés afin de déterminer avec eux où ils en sont rendus dans leurs préparatifs et quel scénario serait le plus envisageable pour leur permettre de joindre la Ligue le plus vite possible. La dernière fois que nous avons ajouté une équipe, le bureau des gouverneurs a accueilli la ville de Nashville en juin 1997 et les Predators ont disputé leur premier match en début de saison 1998. Il est donc possible d’orchestrer une entrée dans la LNH en moins de 15 mois. C’est pour cette raison que je n’exclus pas une entrée en 2017. Si les gouverneurs vont de l’avant avec une expansion. »
Excellente santé financière
À tour de rôle ce matin, Gary Bettman et Bill Daly ont parlé de la santé financière de la LNH « qui n’a jamais été aussi bonne ». Ils ont aussi plusieurs fois indiqué que leurs 30 propriétaires avaient les reins assez solides pour éviter de se laisser tenter par le magot immédiat associé aux 500 millions $ (en devises américaines) que devront verser Québec et Vegas si la LNH décide de leur ouvrir la porte.
« J’entends souvent des observateurs déclarer que nous ne pouvons tourner le dos à 1 milliard de dollars. C’est de la gestion à courte vue et nos propriétaires sont bien plus visionnaires que ça. Procéder à une expansion simplement pour empocher la mise de fonds exigée est une très mauvaise façon de faire. Car si les équipes que tu accueilles ne sont pas en mesure de gonfler les revenus globaux de la Ligue, ces revenus seront ensuite divisés en 31 ou 32 au lieu de 30. Les bénéfices seront donc moins intéressants qu’ils ne le sont actuellement. Avant de prendre une décision aussi importante qu’une expansion, tu dois t’assurer que les villes qui veulent entrer dans ton circuit contribueront à gonfler les revenus globaux de la Ligue de façon à ce que les dividendes redistribués aux équipes gonflent eux aussi. Peu importe le nombre de clubs », a insisté Gary Bettman.
Malgré les ennuis qui secouent certains petits marchés dans le sud de la Floride, en Caroline et en Arizona, Gary Bettman assure que le fait que les 30 propriétaires ne soient pas pressés de sauter sur le milliard de dollars potentiel qui s’offre à eux est la preuve la plus solide de la santé financière de son circuit.
Les Panthers réclament 86 millions $
Parlant du sud de la Floride, les Panthers de la Floride ont réclamé une aide financière de 86 millions $ du comté de Broward dans le cadre d’un projet de relance qui lierait l’équipe et le comté jusqu’en 2028.
« J’étais en Floride lorsque les Panthers ont présenté leur proposition. J’ai rappelé au comté que la Ligue nationale tient à sa présence dans le sud de la Floride et que les Panthers tiennent à y demeurer également. Les deux parties travaillent conjointement pour trouver un terrain d’entente relié à la gestion de l’amphithéâtre », a mentionné le commissaire.
La volonté de la LNH et des Panthers de demeurer dans le sud de la Floride sera prise en considération dans l’étude de l’aide financière réclamée par l’équipe. Car si le comté semble favorable au projet, le spectre d’un déménagement vers Québec a été avancé autour de la table du conseil.
Selon les chiffres présentés aux huit conseillers de Broward, les Panthers auraient encaissé des pertes de 80,2 millions au cours des trois dernières années. Malgré l’adoption du projet d’aide présenté au cours des dernières semaines, les Panthers pourraient encore encaisser des pertes. Elles seraient toutefois plus faciles à gérer que les lourdes pertes des dernières années.
Selon un article publié sur le site du quotidien Sun-Sentinel par la collègue Brittany Wallman, le maire Tim Ryan et trois autres conseillers seraient favorables au projet d’aide déposé. Ils auront besoin de convaincre au moins un autre de leurs collègues puisque cinq votes favorables sur les huit disponibles seront nécessaires pour entériner le projet. Le vote devrait se tenir d’ici la fin du mois de décembre prochain