lundi 4 avril 2016

John Scott à Montréal : le vaudeville continue

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Scott et Johnston avec le Canadien

FRANÇOIS GAGNON
LUNDI, 4 AVR. 2016. 14:49
La présence de John Scott ne changera rien au cours de la fin de saison du Canadien. Le Tricolore est éliminé depuis un bon moment et on peut difficilement reprocher au directeur général Marc Bergevin de vouloir «récompenser» le gentil géant qui ajoutera son match dans l’uniforme bleu-blanc-rouge à sa liste de faits saillants dans la LNH cette saison.
Une saison qui tient du vaudeville.
Soumis au ballottage cette année plus souvent qu’il a récolté de points dans la LNH, débarqué en « rock star » à Nashville à titre de joueur ayant obtenu le plus de votes pour le Match des étoiles, un match qu’il a disputé avec un chandail de paria sur le dos alors que ses enfants endossaient des chandails de son ancienne équipe, les Coyotes de l’Arizona, John Scott s’est retrouvé avec le Canadien parce que son ancien directeur général Don Maloney a obligé Marc Bergevin à récupérer son contrat.
Matamore qui a marqué cinq buts en carrière dans la LNH, patineur très ordinaire, Scott est le genre de joueur qui n’a plus sa place dans la LNH parce qu’il ne peut assumer autre chose qu’un rôle de redresseur de torts.
Brute sur la glace, Scott est toutefois un gentilhomme dans le vestiaire. Un gars d’équipe. Un « bon gars » qui a compris que sa taille et son « talent » lui ont permis d’atteindre la LNH et d’y être encore malgré ses 33 ans et ses moyens extrêmement limités.
Il est difficile de ne pas sourire devant ce rappel de Scott. Plus difficile encore de ne pas être heureux pour géant de 6’8’’ qui ne disputera peut-être qu’un seul match avec le Canadien et quelques petites présences lors de cette rencontre. Difficile de ne pas être heureux pour ses proches qui auront un fait d’armes de plus à célébrer. Heureux aussi pour l’auteur du scénario qui immortalisera sa carrière. Un scénario déjà étoffé qui n’avait besoin que d’une belle conclusion pour assurer ce film d’être un grand succès. Une conclusion que le Canadien lui offre gentiment aujourd’hui et presque gratuitement.
McCarron écope
Ce n’est pas le rappel de Scott qui déçoit.
C’est le fait que le Canadien ait décidé de céder Michael McCarron aux IceCaps pour lui faire une place.

Premier choix du Tricolore en 2013 (25e sélection), McCarron n’est pas encore prêt pour la LNH. Malgré de belles performances depuis son deuxième rappel, c’était évident. Ce l’était devenu plus encore au fil des derniers matchs et Michel Therrien avait pleinement raison de le souligner lors de son point de presse lundi midi.
C’est justement pour cette raison que le Canadien devait le garder à Montréal au lieu de le retourner dans la Ligue américaine.
McCarron complète sa première saison professionnelle. Le «mur» qu’il a frappé lors des derniers matchs est un obstacle naturel. Un obstacle normal qui se dresse à un moment ou un autre devant tous les jeunes qui font le saut dans la LNH.
Parce que le Canadien est éliminé, parce que les matchs ne veulent plus rien dire, parce que le temps était justement venu de multiplier les expériences, il aurait été préférable – du moins, il me semble – de donner l’occasion à McCarron de continuer à escalader le mur. Un mur qu’il devra recommencer à escalader à nouveau l’an prochain.
Je suis de ceux qui croient que McCarron – à moins d’un développement exceptionnel au cours de l’été et d’un camp d’entraînement plus exceptionnel encore – devrait amorcer la prochaine saison dans la Ligue américaine. Combien de temps devra-t-il y jouer avant de faire vraiment le saut avec le Canadien? Ses performances répondront à cette question.
Mais peu importe que ce soit après 15, 30 ou 50 matchs, le fait d’avoir compléter la saison avec le grand club ce printemps l’aurait mieux préparé à affronter à nouveau le mur qu’il retrouvera à son retour dans la grande ligue que le fait d’aller jouer quelques parties dans la Ligue américaine en se demandant ce qu’il aurait pu faire de mieux pour demeurer à Montréal.
Le Canadien n’a pas commis de crime majeur en cédant McCarron à son club-école. Il n’y a pas de scandale à dénoncer ici. Il est juste dommage qu’une saison qui est passée d’historiquement sensationnelle à historiquement catastrophique soit entachée un peu plus par une décision difficile à comprendre.
Si le Canadien se battait pour une place en séries, il serait normal que McCarron soit écarté. Remarquez qu’on ne verrait sans doute pas John Scott non plus dans l’entourage de l’équipe si les points à l’enjeu d’ici la fin de la saison étaient cruciaux.
Mais dans la situation actuelle, le Canadien avait toutes les raisons au monde de prolonger le plus longtemps possible l’expérience de McCarron avec le grand-club.
Triste record
Maintenant qu’il est retourné aux mineures, Michael McCarron ne pourra revenir à Montréal pour aider le Canadien qui a épuisé les quatre rappels qui lui étaient permis d’effectuer depuis la date limite des transactions. À moins qu’un attaquant ne tombe au combat. Car dans ces circonstances, le Tricolore – comme tous les autres clubs – pourrait se prévaloir de la possibilité d’effectuer un rappel d’urgence.
Surtout qu’avec les excuses lancées aux quatre vents en marge du nombre de blessures qui ont forcé les rappels de bien trop de jeunes joueurs de la Ligue américaine pour donner une chance à Michel Therrien et son équipe d’être compétitifs dans la LNH, il est permis de se demander pourquoi on provoque artificiellement un rappel de plus.
À moins que le but de la direction soit d’établir un record. Ce que le Canadien est en train de réaliser.
Avec les rappels de Scott et du défenseur Ryan Johnston – les deux joueurs seront en uniforme mardi contre la Floride – 44 joueurs auront disputé au moins un match cette saison. Une liste qui s’étirera à 45 lorsque Charlie Lindgren disputera son premier match dans la LNH, sans doute jeudi en Caroline.
Quarante-cinq joueurs, c’est un de moins que le plus gros total de l’histoire du Canadien en 2001-2002, une saison plus misérable encore que celle qui prend fin alors qu’en plus des blessures – plus de 500 matchs/joueur – le Tricolore avait congédié son entraîneur-chef Alain Vigneault et son directeur général Réjean Houle pour les remplacer par Michel Therrien et André Savard.
Les 15 défenseurs utilisés cette année représentent toutefois un record puisqu’en 2000-2001, le Canadien en avait fait jouer 14... seulement!
Lorsque Charlie Lindgren débarquera devant le filet, il deviendra le cinquième gardien à s’y présenter cette année après Carey Price, Mike Condon, Dustin Tokarski et Ben Scrivens. Zachary Fucale s’est assis au bout du banc plus tôt cette saison, mais il n’a pas pris part à la rencontre.
La surmultiplication de rappels à Montréal a eu des conséquences au sein du club-école également alors que les Ice Caps ont « habillé » 48 joueurs. Rien pour aider le travail de Sylvain Lefebvre à la barre du club-école.

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