BOISBRIAND – Nathan MacKinnon, Jonathan Drouin, Nikolaj Ehlers, Timo Meier...
Les surdoués se succèdent à Halifax depuis quatre ans et qui sait si la dernière trouvaille des Mooseheads, Otto Somppi, ne sera pas le prochain prodige à émerger de la capitale néo-écossaise.
D’ici là, sans prétendre appartenir à cette lignée, Maxime Fortier fait sa part.
« Je n’ai pas l’audace de dire que j’ai ne serait-ce que la moitié de leur talent tellement ils sont exceptionnels », concédait-il récemment au RDS.ca.
Sage observation. Reste que Fortier n’est pas manchot non plus.
Ses 40 buts en 40 rencontres et son titre de joueur par excellence des rangs midget AAA québécois en 2013-2014 prouvent son potentiel.
« Dès que j’embarque sur la glace, je veux qu’on me remarque, faire quelque chose de bon », signale le hockeyeur originaire de Lachine, qui a côtoyé Drouin, Ehlers et Meier depuis ses débuts à Halifax.
Avec 14 points au compteur, dont 7 buts en 11 rencontres à sa deuxième saison dans la LHJMQ, Fortier peut pour l’instant affirmer qu’il rencontre son objectif. En l’absence de Meier, qui est rentré du camp des Sharks de San Jose il y a moins de deux semaines, l’attaquant de 18 ans a pris la tête des meilleurs pointeurs de son équipe.
« Ç’a bien commencé, je suis content, résume-t-il humblement. L’an passé, j’avais connu une saison en montagnes russes. »
À sa première campagne complète dans le circuit Courteau, Fortier ne s’attendait évidemment pas à tenir une cadence d’un but par match comme il l’avait fait avec les Lions du Lac-St-Louis dans le midget AAA. Mais il espérait bien plus que les 30 points (9 buts, 21 passes) qu’il a amassés en 63 rencontres.
« J’avais trop d’attentes. Je voulais avoir un impact tout de suite au sein de l’équipe », diagnostique-t-il avec recul.
« Passer d’un but par match à marquer une fois à toutes les six rencontres, c’est sûr que c’est différent, plaide-t-il. Ça m’a permis de travailler l’aspect mental de mon jeu. Peu importe si je scorais ou pas, il fallait que je fasse autre chose sur la patinoire pour aider l’équipe. C’est la mentalité que je tâche d’avoir cette saison et ça porte fruit en ce moment. »
Maxime FortierVite sur ses patins
Choix de deuxième ronde des Mooseheads en 2013, le premier de l’équipe lors de ce repêchage, Fortier semble avoir renoué avec la confiance qui l’accompagnait il y a un peu plus d’un an lors de chacune de ses présences sur la patinoire.
« Il joue la game de la bonne façon, confirme son entraîneur-chef Dominique Ducharme. On ne compte pas 40 buts dans le midget AAA sans avoir certaines qualités. Il les utilise et il se doit de continuer à bâtir là-dessus ».
Au sommet de ces qualités, trône la vitesse. Que ce soit pour semer le dernier défenseur à sa poursuite ou encore se replier dans son territoire et se mettre dans les pattes d’un opposant, Fortier peut rivaliser avec l’élite de la ligue à ce chapitre.
« Depuis que je suis jeune, ma vitesse m’a toujours aidé à avancer et m’ajuster aux différents niveaux de jeu des ligues dans lesquelles j’ai évolué. »
Fortier n’a pas tardé à mettre sa rapidité à profit, réussissant un tour du chapeau dès le quatrième match de la saison, dans un gain de 5-1 sur les Sea Dogs de Saint John. Sprintant le long de l’aile droite, Fortier a d’abord débordé la défense adverse avant de prendre le gardien Marc-Antoine Turcotte de vitesse en contournant son filet en première période. Puis, en troisième, il a mis les gaz en échappée avant de tromper le portier d’une feinte du revers.
« La confiance joue pour beaucoup dans les succès d’un joueur offensif. Cet été, il a fait ses devoirs. Il est arrivé encore plus rapide et encore plus fort. Il connaît un bon début de saison et sa confiance ne fait que s’élever. Ça fait toute une différence », analyse Ducharme.
Susceptible de trouver preneur lors des rondes 4, 5 ou 6 du prochain repêchage selon le premier recensement de l’année de la Centrale de recrutement de la LNH, Fortier ne pourrait choisir meilleur moment pour sortir de sa coquille.
« Ç’a peut-être été un peu plus long pour moi, mais je veux prouver cette année que j’ai ma place dans la LHJMQ et que je peux être dominant dans cette ligue-là. »
Avec Ducharme comme superviseur, Fortier est assurément entre bonnes mains.
« On ne sait pas combien il va en marquer et ce n’est pas dans nos habitudes de fixer un nombre, mais on croit beaucoup que si le joueur fait les choses comme il le faut, les bonnes choses vont arriver. Les chiffres, comme le reste. »