jeudi 4 juin 2015

Dans la peau de Bergevin...

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PHOTO D’ARCHIVES

Jordan Eberle pourrait certainement aider l’attaque du Canadien, mais à quel prix?

Marc de Foy
Jeff Petry n’est pas l’un de ces gros marqueurs dont le Canadien a tant besoin. Mais son embauche demeure un bon coup de Marc Bergevin.
On peut toujours dire que Petry avait 33 millions de bonnes raisons de vouloir poursuivre sa carrière à Montréal. Mais si l’argent mène le monde depuis toujours, les athlètes professionnels ont mis du temps à embarquer dans le jeu.
Ce que Gordie Howe voulait par-dessus tout quand il a signé son premier contrat avec les Red Wings de Detroit en 1946, c’était un blouson de cuir aux couleurs de l’équipe.
Le balancier est passé d’un extrême à l’autre, c’est comme ça.
Encore plus ailleurs
Petry aurait très bien pu attendre au 1er juillet afin marchander ses services comme joueur autonome. Il aurait fort probablement obtenu une entente encore plus lucrative que celle qu’il vient d’accepter avec le Canadien.
Mais son épouse et lui sont tombés en amour avec Montréal pendant les deux mois et demi qu’ils ont vécu ici.
Pour reprendre un slogan populaire, l’essayer c’est l’adopter!
Voilà un gros dossier de réglé.
Le gros marqueur
Par contre, les amateurs ont surtout hâte de voir si Bergevin pourra ajouter du punch à l’attaque de son équipe en vue de la prochaine saison.
C’est le prochain objectif que Bergevin doit chercher à atteindre pour faire du Canadien une équipe capable de rivaliser pour la coupe Stanley.
Il le sait mieux que quiconque.
À cet effet, il a toutefois apporté un bémol dans son bilan de la dernière saison.
En un mot, il a déclaré que ce ne sera pas facile à réaliser.
Six noms
Bergevin pourrait-il transiger pour améliorer l’offensive de son équipe?
En consultant la liste des 75 premiers marqueurs de la dernière saison dans la LNH, j’ai relevé cinq noms que des spéculations disent peut-être disponibles pour diverses raisons.
Il s’agit de Joe Thornton et Patrick Marleau, tous deux des Sharks de San Jose; Phil Kessel, des Maple Leafs de Toronto; Eric Staal, des Hurricanes de la Caroline; Ryan O’Reilly, de l’Avalanche du Colorado; et Jordan Eberle, des Oilers d’Edmonton.
Thornton et Marleau seront rendus tous deux à 36 ans quand la prochaine saison commencera.
Quant à Kessel, son ancien entraîneur Ron Wilson lui a fait une mauvaise réputation, qui risque de lui coller à la peau un bon moment.
Quoi qu’il en soit, le prix d’achat de ces joueurs serait passablement élevé, notamment dans les cas d’Eberle et O’Reilly, qui n’ont que 25 et 24 ans respectivement, de Staal qui est âgé de 30 ans et de Kessel, qui aura 28 ans en octobre.
Cela signifierait aussi que Bergevin devrait se départir de joueurs détenant de gros contrats pour respecter le plafond salarial.
Pas facile, n’est-ce pas?
S’il ne bouge pas, il n’aura pas d’argent pour magasiner sur le marché des joueurs autonomes puisqu’il doit négocier de nouveaux contrats avec Alex Galchenyuk et Nathan Beaulieu.
Beaucoup de mouvements
Bergevin n’en est pas moins actif.
Treize joueurs de la dernière formation(2011-2012) assemblée par Pierre Gauthier et son prédécesseur, Bob Gainey, sont partis depuis son arrivée.
À la fin de la dernière saison, 13 des 25 joueurs de la formation étaient de ses acquisitions.
De ce nombre, huit avaient été obtenus via des transactions (Flynn, Gonchar, Mitchell, Smith-Pelley, Parenteau, Petry, Weaver et Weise); trois avaient été embauchés sur le marché des joueurs autonomes (Malhotra, Prust et Gilbert); et deux (De La Rose et Galchenyuk) étaient des joueurs repêchés sous son administration.
Dans son bilan de saison, Bergevin a annoncé que Gonchar, Malhotra et Weaver ne seraient pas de retour la saison prochaine.
Mais la clé de son plan directeur ne change pas. Il tient à bâtir son équipe avec des espoirs choisis au repêchage.
Peut-on le blâmer?

Montréal n’est plus la Sibérie de la LNH

Bien sûr, il se trouvera toujours des joueurs de la LNH qui auront une perception négative de Montréal.
L’hiver, les impôts élevés, les nids de poule, les journalistes et, la pression surtout, ont incité des joueurs autonomes à tourner le dos au Canadien par le passé.
Si ce n’était que ça.
Sachant que le Tricolore était prêt à leur offrir plus d’argent pour les attirer à Montréal, certains joueurs en profitaient pour hausser leur valeur auprès d’autres équipes intéressées à leurs services.
Réjean Houle et André Savard peuvent en témoigner.
Exemples
Or, l’organisation montréalaise projette une meilleure image à travers la LNH depuis quelques années.
Ses succès des dernières années et le traitement exceptionnel accordé à ses joueurs expliquent ce changement.
L’entente intervenue avec Jeff Petry en est un bel exemple. Mais on peut en dire autant au sujet de Carey Price.
Après tout ce qu’il a vécu à ses premières saisons avec le Canadien, Price aurait très bien pu demander un échange ou encore signer un contrat à plus court terme en attendant d’être admissible au statut joueur autonome sans restriction. Il aurait eu toutes les raisons de vouloir foutre le camp.
Mais le gardien se plaît à Montréal. Il a su apprivoiser le monstre.
Max Pacioretty, un Américain tout comme Petry, raffole de la ville.
P.K. Subban a-t-il déjà montré le contraire?
Bien avant qu’il ne touche le gros lot, son attachement au Canadien et à Montréal était sans équivoque.
Rappelez-vous quand il a été repêché. Il avait donné tout un spectacle ce jour-là à Columbus.
Un feu roulant!
Montréal a gagné des points dans l’opinion des joueurs. Pour plusieurs, ce n’est plus la Sibérie du hockey.
Le titre revient à Toronto où le nouvel entraîneur des Leafs, Mike Babcock, a un défi gigantesque qui l’attend.
On dit aussi que Vancouver fait la vie dure à ses joueurs depuis que les Canucks ont échappé la chance de remporter la coupe Stanley en 2011.