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mardi 24 novembre 2015

L'absence de Brendan Gallagher crée un trou béant!

http://www.rds.ca/hockey/canadiens/

Comment remplacer Gallagher?


Il y a peu de temps, on n’aurait jamais cru émettre une telle réflexion. Mais avec un peu de recul, il est à se demander si l’absence prolongée de Brendan Gallagher n’aura pas plus d’effet sur le rendement du Canadien que celle de Carey Price récemment.
Comprenons-nous bien! Il est impossible de remplacer à moyen et long terme le meilleur gardien au monde. C’est bien évident. Mais pour une courte période d’à peine une dizaine de matchs, le Canadien a très bien survécu à la blessure de son gardien étoile. Il y eut, bien sûr, le rendement de Mike Condon, qui fut globalement plus qu’à la hauteur des attentes raisonnables. Mais la grande différence entre le Canadien de cette saison et celui de 2014-2015, c’est l’attaque et c’est elle qui a su principalement prendre la relève au cours du séjour de Condon devant le filet. L’équipe lui a donné cinq matchs de quatre buts ou plus et a marqué sept fois en supériorité numérique. Ce n’est pas rien.
Or, bien que tous les attaquants du Canadien aient mis l’épaule à la roue depuis le début de la saison, Brendan Gallagher a contribué de façon gigantesque à la cause de son équipe. Non seulement a-t-il maintenu jusqu’ici une moyenne de près d’un point par match (ce qui est déjà remarquable), mais il s’est carrément défoncé à chacune de ses présences sur la patinoire. De toutes les manières possibles. La façon dont il s’est blessé, dimanche, en est d’ailleurs la preuve éloquente. Il s’est courageusement placé devant l’un des meilleurs tireurs de la LNH, Johnny Boychuk, et n’a jamais hésité à en subir les conséquences. Avec le résultat que l’on connaît, malheureusement.
Si Max Pacioretty fut choisi capitaine de l’équipe avant le début de la saison pour toutes les bonnes raisons et si Carey Price s’avère encore et toujours l’outil principal de cette confiance collective qui anime le Canadien de Montréal, je crois sincèrement que Brendan Gallagher est en voie de s’établir comme l’âme et le cœur du Tricolore sur la patinoire, en situation de match. Celui qui donne l’exemple et qui inspire le plus, de la première mise en jeu jusqu’à la dernière sirène. Il est le grand leader sur le terrain et place lui-même la barre à une hauteur supérieure, pour lui et pour les autres. Fait remarquable, il démontre ces qualités autant à l’étranger qu’à domicile, quel que soit l’adversaire.
On parle beaucoup de « profondeur » chez le Canadien depuis le début de la saison. Plus que jamais on aura besoin de la contribution de tous dès mercredi contre les Rangers. Il sera intéressant de voir si on peut combler, en bonne partie du moins, ce trou béant créé par l’absence prolongée de Brendan Gallagher.
Galchenyuk : vitesse et… responsabilité?
À la question de Marc Denis, à propos des raisons expliquant son excellent match contre les Islanders, dimanche au Centre Bell, Alex Galchenyuk a répondu sans hésiter : « la vitesse de mes ailiers »!
On savait déjà que Lars Eller en possédait une bonne dose mais c’est la première fois qu’on donnait un essai à Sven Andrighetto aux côtés du jeune joueur de centre. Et force est d’admettre que ce fut concluant, du moins pour l’espace d’une rencontre. Car à n’en pas douter, Andrighetto peut aussi patiner à un rythme très élevé. Et il possède un bon sens de l’attaque.
On a d’abord cru qu’il fallait un vétéran aux côtés de Galchenyuk, un vétéran de même souche ethnique en plus. Mais « l’expérience Semin » s’est avérée catastrophique jusqu’ici, autant pour les individus concernés que pour le trio dans son ensemble. On a aussi pensé qu’il lui fallait plutôt un ailier agressif et au fort gabarit, pour créer de l’espace en zone offensive mais malgré quelques bons moments ici et là, Devante Smith-Pelley ne fut pas la solution idéale non plus. Pas plus que Paul Byron, qui manque un peu de ressources sur le plan hockey.
Bref, Galchenyuk aura connu son meilleur match avec un joueur de la Ligue américaine à sa droite. Un joueur rapide, certes, mais un joueur de la LAH néanmoins. Peut-être qu’il n’y a pas que la vitesse d’Andrighetto qui a fait la différence, aux côtés de Galchenyuk, finalement. Peut-être s’est-il senti aussi plus responsable de l’allure générale de son trio et qu’il en a tiré une plus grande confiance. Quand ce jeune surdoué aura appris à conjuguer talent brut et exécution, qu’il croira véritablement en ses moyens tout en gardant les pieds sur terre, il y a tout lieu de croire qu’il deviendra l’étoile qu’on voyait en lui le jour où il fut repêché au troisième rang en 2012. Il peut faire tellement de choses remarquables sur une patinoire…
Et Semin?
Il y eut un bref moment d’espoir vendredi à Brooklyn, en début de rencontre. Mais c’est tout. Quand Brendan Gallagher a quitté la rencontre de dimanche, je suis de ceux qui croyaient qu’Alexander Semin allait sauter sur cette merveilleuse occasion d’évoluer au sein du premier trio, avec Tomas Plekanec et Max Pacioretty, et qu’il allait démontrer qu’il appartient encore à l’élite de la LNH. Ce fut tout le contraire!
Incapable de suivre le rythme, il s’est vu encore piégé bêtement en repli défensif et a écopé d’une pénalité qui aurait pu coûter la victoire à son équipe. Le visage de Michel Therrien a failli s’étirer jusqu’au sol! On ne peut qu’endosser sa décision de l’avoir cloué au banc pour le reste du match.
Je ne sais pas ce que la direction du Canadien compte faire dans le cas de Semin mais je crois sincèrement qu’il est nettement préférable de donner une occasion de se faire valoir à un jeune joueur du club-école que d’espérer « l’impossible ». Sven Andrighetto a été beaucoup plus utile à l’équipe dimanche que le vétéran de 31 ans ne l’a été. Et même si Smith-Pelley revient, Andrighetto mérite de jouer aux côtés de Galchenyuk, mercredi à New York, contre les Rangers.
Semin, lui, mérite de retourner sur la galerie de la presse!

lundi 26 octobre 2015

Le plaisir avant les records

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Lars Eller dans l'Antichambre


Le monde du sport est assez fascinant à plusieurs points de vue. Ce qui m’allume encore beaucoup aujourd’hui, après toutes ces années passées à la description d’événements de toutes sortes (surtout le hockey), c’est de chevaucher entre deux univers qui se rejoignent, en fin de compte, en grande partie par notre travail : celui des athlètes dans leur vie de tous les jours ainsi que celui des amateurs et partisans avec leurs attentes et leur passion.
Notre position privilégiée nous permet de nous imprégner des réalités distinctes des deux groupes et nous fait découvrir comment les choses sont perçues différemment d’un à l’autre.
En regardant le match de samedi soir de notre studio au Centre Bell, entre l’animation de Hockey 360 et del’Antichambre, je me suis retrouvé au cœur de tous ces soulèvements massifs que provoquèrent chaque but du Canadien, chaque arrêt de Carey Price, chaque montée de P.K. Subban, chaque mise en échec d’Alexei Emelin. Le match contre Toronto a d’ailleurs fourni une bonne dose de tout cela du début à la fin, de par la façon dont il s’est déroulé. Tous les partisans de l’équipe ont applaudi à tout rompre au son de la sirène annonçant la fin du match, en reconnaissant le fait que le record absolu de 10 victoires de suite en début de saison était maintenant à portée de main, pas plus loin en fait que le match suivant, à Vancouver. Un nouveau record du Canadien, en cette ère moderne, ce n’est quand même pas courant pour cette équipe qui a tant marqué l’histoire et ses fans craquent pour cette opportunité. Nos cotes d’écoute le prouvent, certes, mais il y a aussi plusieurs autres signes qui illustrent ce « buzz » à Montréal, comme ces incontournables fanions accrochés aux vitres des voitures.
Il était donc tout naturel d’aborder le sujet avec Lars Eller, qui était de passage sur notre plateau, quelques minutes après le match. En gros, je lui ai demandé si les joueurs parvenaient à faire fi de ce record, comme leur entraîneur cherche à le faire lorsqu’il est questionné à ce sujet. Je lui ai demandé si, à l’abri des micros et des caméras, ils finissaient par en parler entre eux. Sa réponse fut vraiment très intéressante.
Eller nous a raconté avec une sincérité indéniable que ce n’est pas le nombre de victoires et le record qui peut en découler qui motive le plus les joueurs du Canadien présentement. C’est plutôt la volonté absolue que le plaisir qui accompagne ces victoires répétées se poursuive, ce plaisir de faire partie d’une formation où tous ses membres apportent une contribution précieuse à un moment ou un autre, ce plaisir de trouver des ressources insoupçonnées pour transformer une mauvaise performance en victoire, comme ce fut le cas samedi contre les Leafs. « Rien de tel que le plaisir de gagner pour cimenter l’esprit d’équipe », a-t-il lancé au cours de la discussion.
Au moment d’écrire ces lignes, nous volons plein ouest, à plus de 30 000 pieds, en route vers Vancouver. Quand les joueurs sont montés dans l’avion, la sérénité était palpable. Pas de grands éclats, pas de grands cris, un rire ici et là, mais surtout une forme de quiétude qui se détecte facilement du regard, la quiétude des bonnes équipes qui savent éviter les écarts sur le plan émotif et qui gardent les deux pieds sur terre. Si les partisans sont assoiffés de victoires et présentement, de records, les joueurs du Canadien, eux, se sustentent quotidiennement du simple et pur plaisir d’aller « au bureau ».
Finalement, le seul lien commun entre les deux clans est que ni l’un ni l’autre ne veut que ça cesse!
Les « bouées de sauvetage »
Quand une équipe de hockey est vulnérable, un soir en particulier, elle ne peut que se rabattre sur les « bouées de sauvetage » bien connues pour espérer battre l’adversaire.
L’une de ces bouées, c’est le gardien de but. Depuis quelques années et particulièrement depuis la saison dernière, le Canadien est servi mieux que n’importe quelle équipe à ce chapitre grâce au jeu exceptionnel de Carey Price. Contre Toronto, Price a encore une fois sauvé le match à plusieurs moments clés et ses 49 arrêts sur 52 tirs furent l’ingrédient principal de ce triomphe inespéré.
Il y aussi les unités spéciales et particulièrement le jeu de puissance. Et de ce côté, il commence à se dessiner une jolie différence par rapport aux dernières saisons. Avec encore deux buts en supériorité samedi, le Canadien a haussé son efficacité à 22,8 % et figure maintenant au 8e rang dans la Ligue nationale. C’est un contraste assez net avec le 16,5 % et le 23e rang de la saison dernière. Ces deux buts furent marqués à des moments déterminants, le premier pour donner le ton au match et le deuxième, à la toute fin de la deuxième période, faisant ainsi payer au Leafs le geste irréfléchi de Dion Phaneuf à l’endroit de Dale Weise.
« Il faut se le dire, nous allons voir le meilleur de chaque équipe adverse. Il faut en être conscient. Elles vont vouloir nous affronter », disait Michel Therrien après la rencontre de samedi. Cela veut dire que non seulement les plans de match seront articulés en conséquence, mais que les adversaires déploieront une énergie supplémentaire pour vaincre le Canadien. Comme l’ont fait d’ailleurs très bien les Leafs, de l’aveu même de l’entraîneur du Canadien. Or, de cette énergie découle forcément un risque de pénalités plus élevé. D’où la nécessité de se rabattre au moment opportun sur le jeu de puissance!
Les tirs de P.K.
Petite observation en terminant. Combien de tirs P.K. Subban avait-il effectué avant le match de samedi? Un total de 17 en huit matchs, ce qui représente une moyenne très ordinaire d’à peine deux par rencontre. Contre Toronto, il en a effectué cinq directement sur le gardien, en plus d’en diriger brillamment un autre sous forme de passe pour le but de Gallagher, en supériorité. Malgré un rendement de -2, il fut un artisan de premier plan dans ce gain du Tricolore.
On peut comprendre Subban de vouloir bien faire sur tous les aspects du rôle de défenseur. On peut le comprendre aussi de vouloir participer à la diversification du jeu de puissance de son équipe. Mais si ses tirs sont souvent prévisibles, ils demeurent nettement supérieurs à la moyenne, tant sur le plan de la force que sur le plan de la précision.
Il devrait peut-être utiliser cette arme plus souvent, sans en abuser!

lundi 19 octobre 2015

Le Canadien est impressionnant!

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La séquence se prolonge


Sincèrement mes amis, je ne vois pas comment cette chronique aurait pu être titrée autrement. Le début de saison du Canadien est carrément... impressionnant! Et avec un minimum d’objectivité, on ne peut pas dire que ce superlatif soit exagéré, bien au contraire. Car le succès inouï de l’équipe tient à une foule de choses qu’on voit rarement tomber en place aussi tôt dans une saison de hockey. Est-ce que tout est parfait ? Non, bien sûr et en décortiquant l’histoire de chacun des six matchs disputés jusqu’ici on peut trouver quelques erreurs ici et là, quelques relâchements momentanés, quelques inégalités dans l’effort, mais globalement le Canadien de cette saison démontre un esprit d’équipe si puissant, que le rendement collectif compense largement ces quelques défaillances individuelles.
Des chiffres qui ne mentent pas
Les statistiques sont d’ailleurs très claires en ce sens. Seulement trois des 18 joueurs utilisés depuis le début de la saison n’ont pas récolté de points jusqu’ici tandis que les 20 buts marqués l’ont été par 11 joueurs différents. Mais l’un de ces trois joueurs n’ayant pas amassé de points, le défenseur Tom Gilbert, mène l’équipe au chapitre des tirs bloqués, avec 11. Un autre, Alexeï Emelin, a distribué 17 mises en échec et se classe ainsi parmi les meilleurs de la LNH. Et le dernier, Devante Smith-Pelly, en multipliant les bonnes présences aux côtés de Torry Mitchell et de Brian Flynn, a permis à Michel Therrien d’utiliser son quatrième trio à raison de 10 à 12 minutes par match, ce qui est un véritable boni pour un entraîneur.
Les chiffres révèlent aussi qu’au cœur de l’effort collectif, les leaders font leur travail et passent de la parole aux actes. À commencer par Carey Price, qui avait promis le printemps dernier d’en faire encore plus pour mener le Canadien plus loin. Price n’est rien de moins que formidable jusqu’ici et sa moyenne d’efficacité de ,957 est probablement l’indication la plus révélatrice de son rendement. Tomas Plekanec avec ses 5 buts et Max Pacioretty avec 4 ont quant à eux sonné la charge en attaque et donnent raison à leur entraîneur de les avoir réuni dès le calendrier préparatoire. Et avec sa moyenne de temps de jeu de 26 :18, ses 4 mentions d’assistance, ses 13 tirs au but et seulement deux minutes de pénalité, P.K. Subban se veut encore une fois une ressource d’une très grande valeur pour le Canadien.
Au-delà des statistiques
Mais comme c’est le cas pour tous les sports d’équipe, les statistiques de base ne disent pas tout. La séquence actuelle s’explique aussi par plusieurs facteurs non chiffrés comme la vitesse, par exemple.
Samedi, les Red Wings de Détroit ont fait comme la plupart des adversaires du Canadien et ont tenté d’imposer leur échec-avant dès le début de la rencontre. Ils dominaient d’ailleurs avantageusement au chapitre des mises en échec dans la première moitié du match, ce que l’on observe souvent dans la plupart des matchs du Tricolore. Mais par son jeu de transition efficace et sa vitesse, le CH en vient non seulement à contrer ses rivaux et à les prendre au piège, mais il en vient aussi à les épuiser. Ce fut très évident lors du match d’ouverture à Toronto, mais aussi à Ottawa dimanche dernier et encore hier contre les Wings. Comme me le mentionnait Denis Gauthier, avec beaucoup de justesse, si une équipe se fait frapper c’est qu’elle est en possession de la rondelle et qu’elle bouge beaucoup!
Il y a aussi toute cette notion d’intensité ou de compétitivité, si vous préférez. Si celle-ci est difficile à quantifier, elle est plutôt facile à observer dans le cas du Canadien en ce début de saison. Michel Therrien le disait encore lors de son point de presse : bien au-delà de la fiche parfaite et du record de victoires, ce qu’il aime par-dessus tout, c’est la façon dont son équipe se comporte sur la patinoire depuis le tout premier match. Il est même allé jusqu’à parler de « hockey d’avril » après la victoire contre les Rangers! C’est comme si la plupart des joueurs, individuellement, refusaient d’être responsables d’une éventuelle rechute.
Notons en terminant une facette du jeu qui doit réjouir le personnel d’entraîneurs, une facette que nous appellerons « l’entraide ». On a beaucoup vu les joueurs du Canadien venir corriger des erreurs de coéquipiers ou des situations de revirement, ce qui est un signe indéniable d’une équipe gagnante. Andreï Markov, pour un, a été très efficace en ce sens depuis le tout début. Après la 3e défaite de suite des siens à domicile, le défenseur des Flames de Calgary, Kris Russell, a justement parlé de ce facteur qui faisait défaut dans son équipe. « Ce n’est pas une question de « X » et de « O », mais plutôt une nécessité de se regarder dans le miroir, individuellement. Quand un coéquipier rate (son jeu), il faut le relever. On doit lui donner notre support et présentement, on ne le fait pas. » Cela dit tout.
Michel Therrien veut absolument éviter de discuter publiquement de la série de victoires actuelle en valeur absolue et préfère se tenir loin des records et des louanges pour se concentrer exclusivement sur les matchs à venir. Il a parfaitement raison de répéter ce discours, du reste. Après tout, la saison est si jeune! Mais en son for intérieur, il doit réaliser comme tous les observateurs que l’édition 2015-2016 du Canadien possède ce « quelque chose » de plus que l’édition précédente, cet esprit d’équipe qui peut parfois déplacer des montagnes.