MONTRÉAL – Une première période laborieuse. Un réveil tardif accompagné d’un effort plus qu’honorable. Des chances de marquer en quantité amplement suffisante, mais une incapacité à en convertir suffisamment pour gagner.  
Vous avez déjà entendu ça quelque part?
Confronté à des champions en titre de la coupe Stanley qui avaient remporté leurs huit matchs précédents, le Canadien est loin d’avoir perdu la face, jeudi. Mais le baume qu’il recherchait désespérément après un début de semaine mouvementé est demeuré hors de portée alors que les puissants Blackhawks de Chicago ont quitté Montréal avec une victoire de 2-1.
Il s’agissait d’une deuxième défaite consécutive pour les hommes de Michel Therrien, qui doivent maintenant se préparer à aller défier les Blues de St Louis et les Blackhawks sur leurs propres patinoires, en l’espace de 24 heures, en fin de semaine.
« Je pense que ce soir, l’effort était là. On a mis beaucoup de rondelles au filet, on a eu énormément de chances de marquer », ne pouvait que constater Therrien.
On pouvait difficilement le contredire. Après des buts de Jonathan Toews et Ryan Garbutt en première période, c’est Corey Crawford qui a fait le gros du travail, effectuant 29 de ses 39 arrêts dans les 40 dernières minutes du match. Seul Paul Byron, auteur de son huitième filet de la saison, a réussi à déjouer le gardien québécois.
« Le jeu s’est ouvert un peu à mesure que le match progressait, on a fait patiner leurs défenseurs pas mal, au point où ils semblaient un peu fatigués vers la fin. Mais contre cette équipe, il est fort probable que vous aurez besoin de plus d’un but pour gagner », a calculé Max Pacioretty.
En devoir dans un troisième match de suite, Mike Condon a offert une autre performance béton en effectuant 31 arrêts.
Après s’être retrouvé bien malgré lui au cœur d’une petite tempête au cours des jours précédents, Alex Galchenyuk s’est bien tiré d’affaire. Il a dirigé un total de huit lancers vers le filet adverse et a été crédité de cinq chances de marquer par la firme de statistiques avancées Sportlogiq. Seul Max Pacioretty, avec six, en a obtenu davantage dans le camp des perdants.
Joel Quenneville se rappellera longtemps de ce passage au Centre Bell. C’est là qu’il a signé la 783e victoire de sa carrière, dépassant Al Arbour au deuxième rang de la liste des entraîneurs les plus victorieux de l’histoire de la Ligue nationale.
Un congé prolongé
Après la défaite de samedi dernier contre les Penguins de Pittsburgh, P.K. Subban avait expulsé sa frustration en disant qu’il avait eu l’impression de jouer contre les Harlem Globetrotters. À qui pouvait-il bien comparer les Blackhawks au premier entracte?
Les Hawks ont ouvert la marque à 8:26 de la première période quand Andrew Shaw, après avoir facilement remporté sa bataille contre Tomas Plekanec le long de la rampe, est descendu vers le filet, a déjoué P.K. Subban et envoyé une passe parfaite à travers le demi-cercle du gardien à Toews, qui n’a eu qu’à soulever le disque dans la lucarne.
Le capitaine des Blackhawks marquait ainsi un quatrième but à ses six derniers matchs tandis que Shaw récoltait un sixième points au cours de la même période.
Le premier trio des visiteurs venait d’effectuer une autre présence dominante quand le Canadien a créé l’égalité un peu plus de deux minutes plus tard. Profitant d’un contact entre Marian Hossa et un officiel, Subban a orchestré une contre-attaque avec un relais vers David Desharnais. Arrivé en zone adverse, le petit joueur de centre a dirigé un lancer inoffensif vers le filet de Crawford, mais le retour a ricoché sur Byron et s’est retrouvé derrière la ligne rouge.
Les réjouissances ont toutefois été de courte durée. À la 13e minute, c’est le quatrième trio des Blackhawks qui a fait mal paraître les locaux. Placé au point des mises en jeu à la droite de Condon, Garbutt a hérité d’une rondelle déviée devant le filet et a décoché un puissant tir frappé qui a passé par-dessus l’épaule du gardien.
Therrien a alors jugé que le moment était venu de coiffer Nathan Beaulieu du bonnet d’âne. Le jeune défenseur, qui voilait nonchalamment la vue de Condon sur le but de Garbutt, a passé les sept dernières minutes d’une période difficile au bout du banc. Il y avait quatre minutes d’écoulées au deuxième engagement quand ses lames ont de nouveau touché la patinoire.
Beaulieu a de loin été le défenseur le moins occupé du CH avec un temps d’utilisation légèrement supérieure à 13 minutes. Jeff Petry, qui était de retour au jeu après une absence d’un match motivée par une blessure au bas du corps, a passé près de 22 minutes sur la patinoire.
Crawford solide
Peut-être parce que les 20 premières minutes lui avaient été nécessaires pour chasser la rouille causée par quatre jours de congé, le Canadien est sorti de l’entracte dans une bien meilleure forme et a finalement donné une opposition digne de ce nom aux Blackhawks.
Crawford a réalisé trois arrêts sensationnels sur la même séquence tard au deuxième vingt. Tomas Fleischmann, qui effectuait un retour dans la formation après avoir passé deux matchs en pénitence, a été la victime de deux d’entre eux.
Crawford a ensuite failli payer comptant une erreur d’inattention quand il a laissé sans surveillance un retour de lancer qu’il croyait avoir immobilisé. Tomas Plekanec avait le but égalisateur au bout de son bâton, mais n’a pu pousser la rondelle dans l’ouverture.
Le trio de Galchenyuk a bourdonné avant le son de la sirène, mais Crawford n’a rien voulu savoir. Le cerbère originaire de Chateauguay a terminé le deuxième vingt avec douze arrêts.
Galchenyuk a obtenu la meilleure chance de marquer du Canadien lors du seul jeu de puissance des locaux en troisième, mais Crawford a encore remporté le duel.
Avant d’arriver à Montréal, les Hawks n’avaient pas perdu un match en temps réglementaire après s’être forgé une avance pendant les deux premières périodes. Le Canadien a bien essayé de créer un précédent, mais est arrivé à court de l’objectif.