MONTRÉAL – Braden Holtby ne pouvait s’en douter à l’époque, mais il venait de donner naissance à une tendance qui devient de plus en plus lourde quand il a quitté le Centre Bell avec la première étoile d’un match qu’il venait de voler, il y a de cela exactement deux semaines.
Cam Ward a suivi avec un larcin de son cru, puis Tuukka Rask a emboité le pas en vainquant ses démons à Boston. Petr Mrazek a dit non sur quelques échappées à Detroit, Martin Jones n’a vraiment pas été méchant la semaine suivante.
Quick a réalisé 45 arrêts et les Kings de Los Angeles ont signé une victoire de 3-0 sur le Canadien lors du dernier match de l’année 2015 au Centre Bell.
Blanchi pour la première fois de la saison, le Tricolore a encaissé un sixième revers à ses sept derniers matchs.
Drew Doughty a marqué d’un puissant tir de la pointe avant de préparer le but d’Anze Kopitar, tout ça dans un intervalle de 1:35 en fin de deuxième période.
Quick s’est ensuite assuré que l’avance tienne. Avant la fin du deuxième vingt, il a fait le grand écart pour voler un but à un Torrey Mitchell incrédule. Puis dès le début de la troisième, il s’est contorsionné vers l’arrière pour changer la trajectoire d’un tir de Max Pacioretty qui venait de le battre à sa gauche. Alex Galchenyuk s’est ensuite ajouté à la liste de ses victimes lorsqu’il s’est buté à la jambière droite du cerbère sur une échappée.
Le Canadien a profité d’un ultime jeu de puissance avec 3:44 à faire en troisième période. Michel Therrien a jugé le moment opportun pour amener Mike Condon au banc à la faveur d’un patineur supplémentaire, mais la stratégie n’a pas rapporté. Marian Gaborik a marqué dans un filet désert dans la dernière minute du match.
Montréal a dominé 15-4 au chapitre des tirs au but en troisième période seulement.
« Une éthique de travail exceptionnelle encore ce soir, a résumé Therrien, résigné, au terme de la partie. On s’est buté à un gardien de but au sommet de son art. Si on a perdu de match, ce n’est définitivement pas en raison d’un manque d’effort. On a travaillé très fort. »
« La rondelle ne roule pas pour nous dernièrement, ça c’est sûr. Mais ça serait faux de dire que c’est la seule raison pour laquelle on continue de perdre, a précisé Lars Eller. On peut assurément mieux jouer. Je ne crois pas qu’on ait été particulièrement mauvais ce soir, mais L.A. a marqué avec les chances qu’ils ont créées. »
Condon, qui effectuait un premier départ en quatre matchs, a terminé le match avec 17 arrêts.
La formation montréalaise part sur la route pour un voyage de huit matchs. Il ne reviendra pas à la maison avant le 6 janvier alors qu’il accueillera les Devils du New Jersey.

Doughty : puissance et précision
Corrigés sur la patinoire des Sénateurs d’Ottawa trois jours plus tôt, les Kings ont amorcé la rencontre comme une équipe qui avait quelque chose à se faire pardonner. Le Canadien, lui, a passé la première portion du match à subir, semblant pris de court par la vitesse, l’agressivité et le sens de l’initiative de l’adversaire.
Condon a permis aux siens d’essuyer les premières salves sans dommage. Il a réalisé son plus gros arrêt de la première période aux dépens de Milan Lucic, qui avait profité d’un revirement de Nathan Beaulieu en zone neutre pour contre-attaquer dangereusement.
Le vent a tourné avec cinq minutes à écouler en première quand Lars Eller s’est échappé alors que le Canadien se défendait à court d’un homme. Le tir du Danois a frappé le poteau à la droite de Quick, mais sa vitesse a forcé son poursuivant à écoper d’une pénalité. Le CH s’est dès lors emparé du momentum pour terminer l’engagement avec 18 tirs au but, mais ce fut là sa seule consolation.
Le Canadien a déployé son jeu de puissance pour la deuxième fois en tout début de deuxième, mais voilà une arme qu’il n’arrive pas à utiliser avec efficience deux semaines. Des tirs, de la circulation, mais un constat qui ne change pas : l’avantage numérique du Canadien n’a pas été capable de produire pour une vingtième occasion consécutive.

La feuille de match dira que les Kings non plus n’ont pas été capables de convertir lorsqu’une occasion du même genre s’est présentée, mais dans les faits, P.K. Subban avait encore un pied au cachot quand Doughty a ouvert la marque. Les pieds plantés près du banc des siens, tout juste à l’intérieur de la ligne bleue, le défenseur étoile a laissé partir un plomb dont la trajectoire a été voilée par Michael Mersch. Condon n’a rien vu.
Quick allait se charger du reste, permettant aux Kings de mettre fin à une série de deux revers.
Therrien a déplacé Galchenyuk sur le trio de Plekanec et Pacioretty en troisième période et la combinaison s’est avérée menaçante. Le capitaine a terminé la rencontre avec sept tirs au but et six chances de marquer. Galchenyuk a quant à lui été à l’origine de cinq chances de marquer.
« On tentait un gros push et j’ai aimé comment ces trois gars-là ont joué ensemble, a dit Therrien. Ils ont créé des bonnes chances. J’aurais certainement désiré qu’ils marquent une couple de buts, mais… »