mercredi 11 novembre 2015

Dangereux, couvrir le Canadien...

http://www.journaldequebec.com/

MARC DE FOY
MISE à JOUR 
Ma foi, mes confrères Jonathan Bernier et Jean-François ­Chaumont mettent leur vie en ­danger en couvrant le Canadien!
Vous avez entendu Michel Therrien lancer hier à Benoît Beaudoin, du Réseau des sports, qu’il devrait le tuer s’il lui révélait le secret de la blessure de Carey Price?
Bien oui, c’était dit à la blague. Mais cet épisode démontre aussi à quel point les blessures sont devenues un secret d’État chez le CH.
Bon, encore un journaliste qui pleurniche, direz-vous. Pas grave, on est habitués de l’entendre.
D’autre part, il se trouve des confrères qui accusent les journalistes assignés à la couverture du Canadien de ne pas faire leur travail.
Difficile de délier des langues quand tout le monde reçoit l’ordre de la boucler. On m’a déjà raconté qu’il y eut une époque pas si lointaine où les joueurs étaient menacés d’être mis à l’amende s’ils laissaient couler la moindre information.
Un exploit
C’est Michael Bossy, sur les ondes de TVA Sports, qui se disait surpris de voir comment le Canadien arrive à garder le mystère au sujet de la blessure de son gardien attitré.
Autrefois, les organisations sportives ne faisaient pas trop de ­chichis là-dessus.
Je revois Pat Burns dire à propos de la complexité d’une blessure subie par un joueur du Tricolore: «Quand même bien je voudrais vous l’expliquer, je ne saurais pas vous en dire plus. Tout ce que je sais, c’est que c’est médical et que ça fait mal!»
Mais on connaissait la nature de la blessure.
De nos jours, les équipes disent vouloir protéger leurs joueurs. Mais avec toutes les images et toutes les données dont les organisations sportives disposent, doit-on vraiment croire que les blessures sont un secret bien gardé?
J’ai des gros doutes là-dessus.
On n’a qu’à regarder l’espionnage qui se fait au football américain. La clé est de ne pas se faire prendre, comme c’est arrivé aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre?
Je me demande, d’ailleurs, ce qui peut bien inciter une organisation de cette qualité à manquer de fair play.
Comme si les Patriots avaient ­besoin d’avoir recours à tous les trucs imaginables pour gagner.