MONTRÉAL – Dès les premières minutes, ça frappait aux yeux que les Blues de St. Louis étaient venus au Centre Bell pour bousculer et renverser le Canadien qui conservait encore une colonne des défaites vierge.
Le plan de match s’est avéré fructueux en première période, mais le Tricolore a retrouvé son aplomb par la suite. Pour certains, cette victoire peut être associée à la chance obtenue sur les deux premiers buts, mais les joueurs du camp montréalais ont témoigné beaucoup de fierté à propos des ajustements judicieux.
« Ça ne fonctionnait pas en début, on finissait par commettre trop de revirements en tentant de créer des jeux. On a su s’ajuster et c’est le signe d’une bonne équipe, il faut savoir quand jouer de manière simple en envoyant la rondelle profondément dans leur territoire », a avancé le capitaine Max Pacioretty qui n’a pas embarqué dans le jeu de la petite peste Steve Ott.
« Ce fut un peu un signal de réveil en première période, on ne jouait pas notre meilleur hockey, mais on a pu ajuster notre manière de travailler sur la patinoire. On jouait trop sur nos talons, on a manqué d’agressivité et on n’était pas assez responsable avec la rondelle », a ajouté Torrey Mitchell dont lui et ses partenaires du quatrième trio continuent de briller.
Quelques instants plus tôt, Brendan Gallagher est venu corroborer les dires de Mitchell.
« C’est clairement une bonne équipe, mais on ne jouait pas à notre image en première période. Nos revirements leur ont permis de créer des chances de marquer. Chose certaine, ce fut énorme de quitter la première période avec l’avance même s’ils ont eu le dessus sur nous et on a retrouvé nos repères après », a indiqué l’impressionnant ailier.
Dans le clan du Canadien, personne n’était gêné de dire que cette période initiale avait été décevante.
« Ça faisait longtemps, c’était une période moyenne alors qu’on joue plutôt du hockey inspiré depuis le début. J’ai aimé la suite de notre match », a confirmé Michel Therrien.
Toujours aussi terre à terre, Carey Price a reconnu que c’était devenu inévitable en quelque sorte.
« Quand tu joues aussi bien, ça va finir par arriver. Au moins, on a pu obtenir l’avance dans cette période et renverser la vapeur », a fait remarquer le gardien qui semble tout simplement trop fort actuellement.
Les illustres performances de Price liées au travail de sa brigade défensive ont souvent frustré l’adversaire depuis le lancement de la saison. Jusqu’à présent, le Tricolore n’a cédé que sept buts en autant de rencontres.
« Carey a été très bon dans ce match, il a fait de gros arrêts nous aidant à jouer avec la confiance qu’on a besoin. Quant au travail défensif, ce n’est pas juste relié à deux ou trois joueurs, les personnes sur la glace doivent suivre la structure implantée », a noté Therrien pour expliquer le succès de sa troupe.
Avec un tel rendement défensif et surtout une fiche immaculée de 7-0, il était opportun de se demander si le Canadien venait de lancer un message fort au reste de la LNH en disposant des Blues.
Price n’a pas voulu tomber dans ce piège et parler d’un « statement », mais il a confirmé que cette victoire était savoureuse.
« Ils représentent définitivement une équipe puissante et imposante de l’Ouest. On a utilisé notre vitesse quand on le pouvait et on a bien joué après un départ difficile pour prévaloir au final », a répondu Price.
Une hausse de la violence contre le CH ?
Plus que jamais, le Canadien se retrouve avec une cible dans son dos en raison de son départ parfait. Les Blues ont tenté de faire dérailler le train tricolore avec des coups d’épaule et du jeu robuste à profusion.
Cependant, le CH est demeuré fidèle à sa réputation surtout qu’il avait prévu cette méthode de la part des hommes de Ken Hitchcock.
« Ils sont très robustes et ils nous ont rendu la vie dure, mais on s’attendait à cela », a assuré Gallagher qui n’a pas modifié son approche d’un iota même contre un adversaire aussi costaud.
« C’est clairement devenu leur tactique à un certain point surtout quand on a mieux joué défensivement en deuxième période et on a fini par les frustrer », a dit Price avec justesse.
« Il fallait s’assurer de garder notre concentration et ça aide beaucoup pour l’allure d’un match », a vanté Pacioretty.
En ce qui concerne Therrien, il ne prévoit pas que cette philosophie deviendra le modèle à suivre contre sa troupe.
« Non », a-t-il simplement rétorqué sans vouloir s’aventurer sur ce sujet.
Peu importe la manière adoptée, les prochains adversaires du Canadien seront plus affamés qu’à l’habitude, mais ça n’effraie pas Therrrien qui en a vu d’autres dans sa carrière.
« C’est le défi, mais c’est comme quand je conduis ma voiture, je ne regarde pas ce qui se passe derrière, je me concentre sur devant. On pense à Buffalo », a conclu l’entraîneur avec son refrain préféré.