Les points accumulés en matchs préparatoires ne catapulteront aucune équipe de la LNH vers la coupe Stanley pas plus que les points perdus ne priveront un club d’une place en séries.
Bien plus que les résultats qui ne veulent rien dire, ou si peu, ce sont les tendances positives comme les négatives qui sont importantes à relever lors de ces parties. Car ce sont ces tendances qui dicteront les résultats en début de saison alors que les matchs voudront dire quelque chose. Alors que les points arrachés ici et les autres gaspillés là auront une incidence directe sur le classement final en avril prochain. Et comme on sait qu’un petit point pourrait faire la différence entre une place en séries ou des vacances hâtives le printemps prochain, les 30 équipes ont tout intérêt à maximiser les tendances positives, réduire au minimum celles qui le sont moins, ou pas du tout.
Même si le Canadien s’est fait planter 5-2 par les Sénateurs, je suis, du moins en partie, d’accord avec Michel Therrien quand il dit que le score n’indique pas l’allure réelle de la rencontre. Car oui son club a fait de belles et bonnes choses jeudi. Il a amorcé le match en force. Il a non seulement marqué le premier but de la rencontre, mais le deuxième aussi. Il a obtenu 41 tirs, des tirs qui ont dû faire grimper l’aiguille du compteur des occasions de marquer à 16, voire 18, peut-être même 20.
Pourquoi alors le Canadien a perdu?
Parce que si ses bons débuts de match et une hausse notable des occasions de marquer, surtout en avantage numérique - en passant le but de Nathan Beaulieu qui a imité Andrei Markov en se faufilant derrière la défensive pour venir marquer avant que Craig Anderson n’ait eu le temps de comprendre ce qui arrivait était vraiment de toute beauté - représentent deux des tendances positives relevées depuis le début du calendrier préparatoire, le fait qu’il ne soit pas en mesure de maintenir le rythme est une tendance plus négative.
À mi-chemin en première période jeudi, tout le monde, même les joueurs des Sénateurs croyaient que le Canadien était en route vers une victoire facile. P.K. Subban et Andrei Markov - au fait, quelqu’un peut m’expliquer pourquoi il a reçu la troisième étoile - au lieu de donner le ton, ont joué du hockey mollasson en défensive et les Sénateurs en ont profité de revenir dans le match.
Au lieu de racheter les erreurs de ses coéquipiers ou de faire contrepoids au manque d’intensité et à l’indiscipline qui s’est installée, Carey Price s’est alors retrouvé à court de miracles accordant cinq buts sur 21 tirs. À moins qu’il ait décidé de conserver ses miracles pour la vraie saison. Ce qui serait, il faut l’admettre, une sage décision.
Vrai que le Canadien a moins mal joué que le score ne le laisse croire. Vrai aussi que les occasions étaient là. Mais encore faut-il savoir en profiter et marquer. Ce que Lars Eller n’a pas fait encore hier se contentant d’imiter Rene Bourque qui, de triste mémoire, était le maître absolu dans l’art de passer proche de marquer... sans y arriver. Ou trop rarement. Ces occasions ratées hier, ces occasions gaspillées depuis le début du calendrier préparatoire, ravivent les souvenirs de la saison dernière alors que la timidité de l’attaque du Canadien aurait facilement pu lui coûter une exclusion des séries, n’eût été des performances surnaturelles de Carey Price.
Invitant les journalistes à ne pas s’inquiéter du résultat de la rencontre de jeudi, car il ne l’était pas du tout, Michel Therrien a reconnu que son équipe avait joué du hockey imprudent en tentant des jeux dangereux et coûteux au lieu de se contenter de jeux simples. Le coach du Canadien a aussi, et surtout, rappeler que ce genre de tendances était facile à relever chez les 29 autres équipes en matchs préparatoires en raison de l’absence d’enjeu. Que ces tendances étaient « très corrigibles » et qu’il était convaincu qu’elles n’arriveront pas la semaine prochaine alors que son équipe amorcera la saison régulière mercredi à Toronto.
Ce ne serait pas une mauvaise idée de les écarter dès samedi alors que le Canadien croisera à nouveau les Sens. Des Sénateurs qui sont loin de représenter une force dans l’Est. Mais des Sénateurs qui comme toutes les équipes de la LNH pourront faire payer cher au Canadien la mauvaise idée de disputer des matchs mollassons en défensive et la plus mauvaise idée encore de gaspiller trop d’occasions de marquer.