mercredi 13 mai 2015

Sans attaque, point de salut

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PHOTO AFP

Pierre Durocher
Il n'y a pas eu de miracle. Dans ce sixième match de la série, les meilleurs joueurs du Lightning ont éclipsé ceux du Canadien. C'est clair comme de l'eau de roche.
Le trio Palat-Johnson-Kucherov et Steven Stamkos, de même que Victor Hedman à la défense et Ben Bishop devant le filet, ont pris les choses en main et ils ont brisé le coeur des partisans du Tricolore.
L'échec-avant du Lightning était supérieur à celui de ses rivaux et l'équipe de Jon Cooper a évité de subir une troisième défaite consécutive pour la première fois de la saison.
Ils ont gagné facilement la bataille des unités spéciales dans cette série, ainsi que durant toute la saison.
Les joueurs de Michel Therrien étaient-ils devenus un peu trop confiants, pour ne pas dire arrogants, à la suite de leurs deux victoires contre le Lightning? Il semble que oui.
Étaient-ils fatigués? Probablement. Car ils n'ont pas joué avec l'énergie du désespoir à Tampa, comme s'ils se disaient dans leur for intérieur qu'ils allaient s'en sortir de toute façon.
Encore une fois, c'est l'attaque qui a fait «patate». Ben Bishop n'a fait face qu'à 19 tirs. Les chances de marquer ont été trop rares.
Marc Bergevin peut bien dire ce qu'il veut. Oui, c'est important de miser sur une bonne brigade défensive mais pour aller loin dans les séries, il faut marquer des buts.
Les Blackhawks et les Kings ont gagné la coupe ces dernières années avec de bons marqueurs dans leur formation. Comme cela avait été le cas pour le Canadien en 1986 et en 1993.
L'attaque du Canadien, surtout lors des situations de supériorité numérique (piètre rendement de 2 en 36), n'a pas su répondre aux attentes.
On peut compter sur les doigts de la main les attaquants du CH qui ont connu de bonnes séries. Et encore là, je suis généreux.
Si Brendan Gallagher a été le meilleur, plusieurs ont déçu. La liste est longue. Le manque de talent à l'attaque a fini par couler le Canadien.
L'une des plus grandes déceptions a été le rendement de Tomas Plekanec, qui a commis deux revirements dans ce dernier match, sans oublier celui très coûteux commis dans le match no 3.
Le numéro 14 n'a marqué qu'un seul but dans les séries et c'était lors du tout premier match contre les Sénateurs.
Il a raté une chance en or de compter avant que Kucherov profite d'une maladresse de Plekanec pour inscrire le premier but de la soirée.
Je me suis souvent porté à sa défense mais j'avoue être à court d'arguments: Plekanec en arrache dans les séries et plusieurs partisans souhaitent maintenant son départ.
Car le problème du Canadien demeure entier: ce club-là ne mise pas sur un véritable joueur de centre numéro 1.
On a cru à un moment donné l'hiver dernier qu'Alex Galchenyuk pouvait représenter la solution mais il ne s'est pas développé comme prévu.
Le Tricolore est donc éliminé en deuxième ronde. Michel Therrien estime que son club a progressé mais c'est discutable puisqu'il a été éliminé cette année avec un Carey Price en santé devant le filet.
Mais bon, il faut reconnaître que le Canadien a offert une belle saison à ses chauds partisans. Une saison de 110 points.
Partisans, consolez-vous. Comme dirait l'unique Stéphane Richer, il n'y a pas juste le hockey dans la vie.
Et Denis Coderre, un grand fan s'il en est un, peut se consoler: la ville n'aura pas à dépenser des millions pour réparer les dommages causés aux commerces du centre-ville à la suite d'une émeute!
Trêve d'ironie, on souhaite aux partisans de se remettre rapidement de cette élimination de leurs favoris. L'équipe n'aurait pas dû échapper la victoire lors du premier match de la série. Ça s'est joué là, à mon humble avis.