vendredi 11 novembre 2016

Danault fait oublier Desharnais

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« Price est spécial à regarder »

Images of Francois Gagnon

Lorsque le Canadien a acquis Phillip Danault en février dernier, le directeur général Marc Bergevin parlait du jeune québécois qu’il avait connu à Chicago comme d’un éventuel centre de troisième trio avec le Tricolore.
Envoyé au centre de Max Pacioretty et Andrew Shaw en relève de David Desharnais que l’entraîneur-chef Michel Therrien a chassé de la formation histoire de le secouer un peu et de brasser du même coup le reste de l’équipe, Phillip Danault a donné raison à son grand patron.
Pleinement à part ça.

Visiblement très à l’aise de retour à sa position naturelle, Danault a disputé un très gros match de hockey. Il a été impressionnant dans tous les aspects du jeu. Il a bien orchestré les poussées de son trio, il a été efficace en échec avant, il a bien appuyé ses défenseurs autour de Carey Price, il a excellé aux cercles des mises en jeu remportant sept des neuf duels qu’il a disputés. Ah oui! Il a aussi marqué un but qui donnait les devants 3-0 au Canadien en milieu de deuxième période. Un but qui minait pas mal les chances de remontée des Kings de Los Angeles. Un but qui a permis à Danault de gonfler à quatre sa récolte de buts depuis le début de la saison.
Pour tout ce qu’il a fait de bien et de très bien au cours des 21 présences qu’il a effectuées, Danault a aussi obtenu la première étoile de la partie.
Lorsqu’il est rentré au vestiaire après son tour d’honneur et l’entrevue accordée à Marc Denis sur la patinoire du Centre Bell, Danault a bien sûr été accueilli par des coéquipiers ravis de sa performance et aussi de la victoire.
Accueilli par Desharnais
Une fois arrivé tout au fond du vestiaire où se trouve son casier, Danault s’est retrouvé face à face avec David Desharnais qui l’attendait… pour le féliciter.
Danault et Desharnais sont deux grands amis. Ils l’étaient avant de partager le vestiaire du Canadien. Ils ont passé le dernier été à s’entraîner à fond la caisse à Québec et loin d’être amer de voir Danault briller au centre de « son » trio, David Desharnais l’a chaudement encouragé.
« Les gens n’ont pas la moindre idée du joueur d’équipe qu’est David. Ce n’est pas évident de prendre la place d’un chum. J’étais déçu pour lui, mais en même temps, je dois profiter de la chance qui s’offre à moi. David a été le premier à venir me voir ce matin (jeudi) lorsqu’il était clair que je prenais sa place ce soir. Il m’a encouragé. Il m’a souhaité sincèrement bonne chance. Je n’étais donc pas du tout surpris qu’il soit devant mon casier quand je suis revenu de la patinoire », m’a raconté Danault après la rencontre. Sa meilleure depuis qu’il porte l’uniforme du Canadien.
En jouant comme il l’a fait jeudi face aux Kings, Phillip Danault pourrait facilement obtenir un deuxième match de suite entre Pacioretty et Shaw, samedi, lors de la visite des Red Wings de Detroit, pour ainsi prolonger le calvaire de son ami Desharnais.
« C’est un peu délicat. C’est même ‘’plate’’. Mais on comprend la situation tous les deux et on va quand même aller prendre une bière ensemble », philosophait Danault.
Enfin un match solide
S’il est clair que Danault a disputé son meilleur match de la saison, on peut en dire tout autant du Canadien au grand complet. Après avoir affiché des lacunes évidentes en défensive et du jeu peu inspiré, ou pas assez, lors de ses dernières victoires, le Canadien a été sans faille contre des Kings qui n’ont pas fait le poids jeudi.
Contre des Kings rapides et incisifs en échec avant, des Kings qui aiment pousser l’adversaire à l’erreur pour multiplier les tirs et les occasions de marquer, le Canadien a pris ses adversaires à leur propre jeu. Plus rapide, plus incisif, plus impliqué, le Canadien a dominé des Kings qui venaient de blanchir Toronto (7-0) et Calgary (5-0) après un gain de 3-2 en prolongation aux dépens des Penguins de Pittsburgh.

Kings 1 - Canadiens 4
Le Tricolore ne s’est surtout pas laissé intimider et n’a pas ralenti la cadence en dépit des 58 – vous avez bien lu – mises en échec distribuées par les Kings dont huit par le défenseur Matt Green et sept par Dustin Brown et Derek Forbort.
« On vient de jouer un très bon match. Le défi était de taille ce soir. Les Kings forment une équipe difficile à affronter, mais notre vitesse nous a permis de contrôler le jeu », a commenté Michel Therrien en prenant soin d’expliquer les nuances importantes quant à la vitesse de son équipe.
« Des fois tu es rapide sur patins, mais lent dans le déroulement du jeu en raison des pertes de rondelles. Ce soir, on jouait vite parce qu’on avait la rondelle et qu’on l’utilisait bien. Nous n’avons apporté aucun changement au plan de match ou aux systèmes mis en place, c’est vraiment l’exécution qui était meilleure. Après quelques parties plus difficiles, on a vraiment vu une belle progression ce soir », a ajouté l’entraîneur-chef du Canadien.
« Notre vitesse d’exécution autant sur les premières passes dans notre zone qu’une fois en zone neutre était bien meilleure ce soir. C’est ce qui nous a permis de percer l’échec avant des Kings alors qu’on a connu des ennuis à ce chapitre lors de nos dernières parties. Le fait de gagner de la vitesse nous permet de placer les défenseurs adverses sur les talons quand on arrive en zone offensive. Ça fait une grosse différence », a ajouté Jeff Petry qui a obtenu la troisième étoile du match.
Avec Phillip Danault qui a très bien fait en relève à David Desharnais, avec Daniel Carr qui a marqué un but en relève à Danault au sein d’un quatrième trio qui a, encore hier, été très efficace, avec Paul Byron qui a marqué dans un deuxième match de suite au sein du premier trio, et Tomas Plekanec qui a été très solide autant en couverture du trio d’Anze Kopitar à cinq contre cinq que lors de ses présences en désavantage numérique, Michel Therrien s’est créé un heureux problème. Il a créé de la compétition au sein même de ses joueurs. Ce qui devrait mousser les chances d’obtenir de bonnes performances de leur part afin d’assurer non seulement leur présence au sein de la formation, mais l’obtention de rôles plus importants.

Danault saisit sa chance
« Je vise toujours plus haut », a d’ailleurs insisté Phillip Danault à la fin de son point de presse au cours duquel il a vanté les mérites de Max Pacioretty et Andrew Shaw qui l’ont très bien épaulé.
Price et Radulov
Bien que le Canadien ait colmaté l’hémorragie en limitant les Kings à 24 tirs – 11 sont venus au cours d’une troisième période marquée par six minutes de pénalités pour le Tricolore – Carey Price a su s’imposer à quelques occasions.
Il faut dire avec les 123 tirs (contre 61 pour le Canadien) qu’il a reçu au fil de ses quatre dernières victoires, les réflexes du meilleur gardien de la LNH étaient un brin ou deux aiguisés. Mais encore hier, le calme désarmant affiché par Price même dans des situations corsées était remarquable. En plus, la chance s’est rangée de son côté à quelques occasions.
Anze Kopitar – comme moi et bien d’autres spectateurs également – doit se demander encore comment Price s’y est pris pour lui voler un but certain au dernier tiers. « Des fois, tu peux seulement dire wow! », a admis un Michel Therrien toujours aussi élogieux à l’endroit de son gardien.
Price a d’ailleurs récolté la deuxième étoile.
Au-delà de l’arrêt brillant de Carey Price, du jeu impressionnant de Phillip Danault, Alexander Radulov a une fois encore démontré à quel point le Canadien a eu la main heureuse en faisant son acquisition dans le cadre du marché des joueurs autonomes.
Radulov est infatigable. Il donne le ton à chacune de ses présences. Il distribue les passes avec précisions et il fera grandir Alex Galchenyuk avec qui il a établi une complicité évidente.
En plus de dissiper, du moins pour un temps, les doutes soulevés lors des derniers matchs, le Canadien a amélioré à 12 victoires, un revers et une défaite en tirs de barrage sa fiche cette saison. C’est une victoire de plus que l’an dernier après ses 14 premières rencontres. Comme quoi ça ne va pas si mal que ça pour le Tricolore…

mercredi 9 novembre 2016

Al Montoya brise le silence sur la dégelée de 10-0

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Publié le 09 novembre 2016 à 14h40 | Mis à jour à 14h40
Le gardien Al Montoya a admis avoir pris... (Photo Paul Vernon, AP)
Le gardien Al Montoya a admis avoir pris un coup pour l'équipe quand l'entraîneur Michel Therrien l'a laissé devant le filet malgré les nombreux buts des Blue Jackets de Columbus, vendredi dernier.
PHOTO PAUL VERNON, AP
ALEXIS BÉLANGER-CHAMPAGNE
La Presse Canadienne
Quatre jours après avoir été la victime de la pire dégelée du Canadien en plus de 20 ans, le gardien Al Montoya est enfin revenu sur la défaite de 10-0 subie face aux Blue Jackets de Columbus, vendredi dernier.
Montoya a admis avoir eu besoin d'un peu de temps pour se remettre de la défaite, mais a dit qu'il était maintenant prêt à aller de l'avant.
«Il y avait beaucoup de choses à traiter et je ne suis pas habitué de recevoir autant d'attention médiatique», a déclaré Montoya après l'entraînement du Canadien mercredi matin, tout en notant qu'il aurait été prêt à affronter la meute de journalistes mardi, mais qu'il avait préféré attendre une journée entre deux matchs.
L'Américain de 31 ans a admis avoir pris un coup pour l'équipe quand l'entraîneur Michel Therrien l'a laissé devant le filet malgré les nombreux buts des Blue Jackets. Therrien avait pris cette décision puisque le Canadien jouait le lendemain et que Carey Price devait disputer cette rencontre.
«Quand vous décidez de jouer à cette position, vous savez que ça peut se produire, a dit Montoya. Le gardien est la dernière ligne de défense. Un attaquant peut commettre une erreur, un défenseur peut commettre une erreur, mais si un gardien commet une erreur, tout le monde va la voir.»
Montoya ne semblait pas garder de souvenirs amers de sa soirée cauchemardesque même s'il a admis, après une hésitation, qu'il avait probablement connu la soirée la plus difficile en carrière.
«À chaque fois que vous perdez, c'est difficile. C'est comme ça que je vois les choses, a-t-il raconté. Je sais que c'est un cliché, mais j'essaie de ne pas laisser mon moral monter trop haut après une victoire ou chuter trop bas après une défaite.»
De nombreux partisans ont exprimé leur confusion, voire leur colère, sur les réseaux sociaux pendant et après le match, s'expliquant mal comment Therrien avait pu laisser Montoya se faire martyriser de la sorte par les Blue Jackets. Montoya n'a pas de compte Twitter, mais il a dit apprécier cet appui quand un collègue l'a informé de l'opinion populaire.
«J'ai deux enfants et je ne sors pas beaucoup, a-t-il dit. Je sais ce que cette ville souhaite et c'est pour ça que nous travaillons fort à tous les matchs. Je l'ai ressenti lors du match d'ouverture. C'était une expérience unique.
«Ils ont enduré la soirée avec nous, avec moi. Ce fut difficile, mais l'important est la manière dont vous vous relevez.»
Questionné à savoir s'il avait été frustré de voir ses coéquipiers baisser les bras face aux Blue Jackets, Montoya s'est montré habile dans sa réponse.
«Regardez notre fiche (11-1-1), c'est difficile d'être fâché, a-t-il mentionné. Les gars sont des professionnels. La réplique est venue le lendemain. Ce n'était peut-être pas le soir même, mais ils ont répondu rapidement.»
Le Canadien s'est effectivement racheté avec une victoire de 5-4 face aux Flyers de Philadelphie, samedi. Pour sa part, Montoya attend toujours sa prochaine occasion d'aider l'équipe.
«Je suis revenu à l'entraînement lundi et j'ai recommencé à travailler pour corriger des erreurs», a noté Montoya.
«J'ai hâte à mon prochain match.»
Price affrontera les Kings de Los Angeles jeudi. Le Canadien disputera ensuite deux matchs en autant de jours pendant le week-end. Les Red Wings de Detroit seront au Centre Bell samedi et le Tricolore rendra visite aux Blackhawks de Chicago, dimanche.
L'occasion pourrait être belle d'envoyer Montoya face aux Blackhawks, lui qui est natif de Chicago.
«C'est toujours spécial de jouer là-bas. C'est là où j'ai grandi, c'est la place que j'appelle mon chez-moi, a raconté Montoya. J'ai pu voir la ville changer. Le hockey n'était pas populaire quand j'étais jeune, mais c'est différent maintenant.»

Il y a des leçons à retenir

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Michel Therrien
Michel Therrien et ses joueurs (Source d'image:Getty)

À la suite de cet autre vol réussi aux dépens des Bruins de Boston, j’espère que Michel Therrien ne s’attaquera pas à ceux qui prêchent les bonnes et les mauvaises nouvelles. J’espère qu’il laissera les 12 apôtres et Judas Iscariot là où ils se situent dans l’histoire, c’est-à-dire le plus loin possible des patinoires de la Ligue nationale.
L’entraîneur est heureux, soulagé et pas du tout préoccupé. C’est correct. Les membres des médias ne partagent pas tous sont positivisme, mais ce n’est pas grave. Le Canadien continue d’ajouter à sa feuille de route qui, disons-le, frôle la perfection au niveau du classement. Sur le plan de l’exécution, c’est autre chose. Pour continuer à gagner, des choses devront changer. Pour tout le reste, il y a Carey Price.

Les Bruins avaient joué la veille. Ils étaient arrivés en ville au début de la nuit. C’est un adversaire qui n’a pas la profondeur du Canadien. Pourtant, l’équipe a été débordée et sauvée encore une fois par son gardien. Bref, sa première place au classement général ne nous dit pas exactement ce que le Canadien représente comme puissance dans la ligue.
Du talent, le CH en possède, même s’il s’exprime en dents de scie. Max Pacioretty, qui est payé strictement pour marquer des buts, n’en a obtenu qu’un seul à ses neuf dernières parties. Quatre autres attaquants, dont la production est jugée indispensable aux succès de l’équipe, connaissent des difficultés. David Desharnais (0 but en 9), Andrew Shaw (0 en 11), Brendan Gallagher (0 en 6) et Alexander Radulov (1 en 6) sont les autres, même si on ne peut sûrement pas reprocher un manque d’effort à Gallagher et Radulov. Ces cinq attaquants ont néanmoins marqué l’équivalent de deux buts en 41 matchs. Pendant combien de temps Price pourra-t-il tenir le coup dans ces conditions?
On peut nous répéter qu’il n’y a pas lieu d’insister sur les carences d’une formation qui étonne dans les circonstances. Par contre, le Canadien n’a guère été impressionnant dans les deux victoires qui ont suivi l’hécatombe de Columbus. Quand une équipe se fait royalement planter 10-0, l’effort des joueurs et leur préparation générale peuvent certainement être qualifiés d’embarrassants. Même si la prestation des deux dernières parties a été plus solide, ce sont deux matchs qu’elle a failli échapper.
S’il faut tirer tirer un élément positif, un seul, du désastre de Columbus, c’est que cette défaite nous en a peut-être dit un peu plus sur la vraie valeur de l’équipe. On peut comprendre Therrien de ne pas être inquiet quand il jette un coup d’oeil au classement, mais il ne faut pas s’attendre à ce que cet entraîneur, qui a tendance à jouer avec les mots et à trafiquer la vérité dans ses points de presse, nous en dise beaucoup sur son degré d’inquiétude.
Avant que le Canadien se fasse rosser par les Blue Jackets, l’équipe avait connu plusieurs soirées encourageantes, mais les données, on le sait tous, avaient été partiellement faussées par les prouesses de ses gardiens de but.
Je reviens là-dessus parce que dans un sens, c’est plutôt positif ce qui s’est passé à Columbus. On regardait filer l’équipe à un train d’enfer et c’était assez facile pour ses chauds partisans d’avoir déjà la tête à un printemps glorieux. Ils ont été ramenés sur terre.
Les facteurs positifs ne manquaient pas. Price pouvait dorénavant compter sur un adjoint qualifié et expérimenté. Quand il a été frappé par un virus, Al Montoya, a été nettement à la hauteur. Il n’a pas volé de matchs, mais on a eu la conviction que Marc Bergevin avait réglé un problème majeur à cette position.
Le style émotif et coriace d’Alexander Radulov nous a rassurés sur la promesse qu’il avait faite de s’imposer à son retour en Amérique. Shea Weber a rapidement fait taire les critiques au sujet de la transaction controversée de l’été. Grâce aussi à l’ajout d’un guerrier comme Andrew Shaw et à l’arrivée d’une recrue, Arthur Lehkonen, qui semble à sa place chez les professionnels, on imaginait mal comment le Canadien pouvait connaître de longues périodes léthargiques cette saison. Encore moins une humiliation comme celle-là.
Pour calmer ceux qui n’ont pas encore digéré cette défaite par un score de football, le statisticien Roger Leblond nous a appris que le Canadien a été victime d’une dégelée de 11 buts en 1986 et d’une soirée de 10 buts en 1993, mais que cela ne l’a pas empêché de gagner la coupe Stanley aux deux occasions.
Le cas Montoya
Tout le monde a offert son interprétation du rôle ingrat qu’on a fait jouer à Montoya à Columbus. Durant les absences de Price, il avait contribué à bien faire paraître ses coéquipiers. Face aux Blue Jackets, en l’abandonnant à lui-même, ils l’ont fait passer pour un gardien des ligues mineures. Certes, il n’a pas connu sa meilleure soirée, mais il y avait plusieurs poules pas de têtes devant son filet ce soir-là, attaquants comme défenseurs.
On n’a pensé qu’à une chose: garder Price en banque pour le lendemain contre les Flyers. La belle affaire. Comme si Price, à 29 ans et en pleine possession de ses moyens, aurait couru un risque important en prenant la relève après deux périodes catastrophiques de son équipe.
C’est facile de prétendre que cela n’aurait rien changé au résultat si Price avait fait son entrée après les huit premiers buts des Blue Jackets. C’est même une évidence. Par contre, il aurait pu au moins stopper l’hémorragie.
On nous répète souvent à quel point cette équipe est solidement soudée. On insiste sur le fait qu’on met tout en oeuvre pour bâtir  un esprit d’équipe à toute épreuve cette saison. Or, quand on cherche à créer le parfait modèle de «tous pour un et un pour tous», il faut que cela s’applique à tout le monde, le joueur vedette comme le réserviste. Par respect pour Montoya, qui a été et qui sera un élément important cette saison, on aurait pu le sortir de là avant la fin de la tempête. On appelle cela respecter un coéquipier qui va à la guerre avec tous les autres.
Je vous le demande, qu’est-ce qui empêche Price de disputer deux parties en deux soirs quand la situation l’exige? Il est jeune et il est fort physiquement. À six pieds, trois pouces et 215 livres, c’est un colosse. On ne parle pas ici d’un athlète chétif qui a fréquemment besoin de repos.
Martin Brodeur a connu 12 saisons de 70 matchs, dont cinq de 75. Est-ce que l’utilisation à outrance de ses services l’a empêché de remporter un trophée Calder, quatre trophées Vézina et trois coupes Stanley?
Patrick Roy a participé à combien de matchs consécutifs sous une tonne de pression en séries? Il les a presque tous joués, comme l’indique ses deux records de 247 parties et de 151 victoires qui ne seront probablement jamais abaissés. Il a même connu une séquence 137 matchs consécutifs dans les séries. Est-ce que cela a nui à ses chances de remporter quatre coupes Stanley et trois trophées Conn Smythe (un autre record)?
Ken Dryden, qui a remporté six coupes Stanley en huit ans, a été remplacé une seule fois durant les séries.
Quand Henrik Lundqvist parvient à éviter les blessures, il ne joue jamais moins de 60 matchs par saison. Il en a disputé quatre de 70 parties et plus jusqu’ici. Habituellement, les gardiens d’une classe supérieure ne se préoccupe pas trop de leur temps de jeu. Price, qui était prêt à se porter à la rescousse de Montoya à Columbus, est de cette trempe.
Therrien a raison quand il affirme qu’il n’y avait de situation gagnante pour personne à Columbus. Ce qui ne veut pas dire que sa décision a été la bonne.
Il a peut-être appris quelque chose de cette mésaventure, qui sait? Souhaitons que les joueurs aient pris bonne note que dans la Ligue nationale d’aujourd’hui, pas un seul match ne peut être considéré comme une simple formalité. En les observant sur la glace ce soir-là, c’est l’impression qu’ils nous ont laissée.