mardi 20 décembre 2016

Therrien : Se libérer du regard des autres

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Michel Therrien
Michel Therrien (Source d'image:Getty)
Alain Sanscartier

Se libérer du regard des autres, voilà ce que Michel Therrien a dû faire lors de la dernière semaine, après cet incident avec son gardien vedette Carey Price.
« Avoir la capacité d’être soi-même dans l’adversité et de faire ce qu’on sait faire, indépendamment du jugement des autres. Tout ça, sans être toujours à la recherche de l’approbation dans le regard des autres ». Voilà ce que Therrien devait se dire.

Il va sans dire que le jeudi 15 décembre dernier, en raison d’un certain historique (incident entre Patrick Roy et Mario Tremblay en décembre 1995), plusieurs ont pensé à tort ou à raison, qu’ils étaient en train de revivre l’épisode qui a tant ébranlé les colonnes du temple du forum de Montréal à l’époque.
Cela étant dit, le retrait de Carey Price lors du match face aux Sharks de San Jose n’aura laissé personne indifférent. On l’a bien vu suite aux différents commentaires des médias et supporteurs.
Que l’on apprécie ou pas Therrien de par son style ou son profil d’entraîneur, ou même la personnalité qu’il dégage pour certains, il reste néanmoins que ce dernier a su faire preuve d’audace. Non seulement d’audace, mais également de « leadership » et il a peut-être même pris le risque de marier l’eau et le feu en prenant cette décision.
Therrien savait qu’il s’exposait surtout à de fortes réactions de la planète hockey en retirant du match l’un des meilleurs gardiens de but professionnels au monde.
Du même coup, le fait de penser un seul instant que différents scénarios n’avaient pas été envisagés et mis sur la table lors de la 1re intermission par les hommes de hockey de l’organisation serait faire preuve d’une certaine méconnaissance du milieu.
Pour certains observateurs de la scène, l’entraîneur-chef du Canadien aurait dû prendre une décision autre que celle préconisée. Or, dans les faits, Therrien, peu importe l’action à poser, se retrouvait malheureusement dans une situation sans issue face à la critique potentielle et surtout dans une situation où il n'était pas en mesure de gagner.
On peut s’avancer et prétendre que Therrien aurait dû retirer Price au « bon moment » en raison de cette contre-performance généralisée de la part de ses propres coéquipiers. Or, il faudrait aussi se poser la question : « Y a-t-il vraiment un bon moment pour retirer un joueur d’exception?
L'expérience qu'il a acquise en dirigeant des joueurs de premier plan, notamment avec les Penguins, aura très bien servi Therrien dans la situation actuelle.
En évitant d’une certaine façon de croiser le regard de son gardien étoile à sa sortie de la patinoire et pour ne pas mettre inutilement de l’huile sur le feu, l’entraîneur-chef du CH aura su faire preuve d’une grande sagesse. Il a évité tous les commentaires qui auraient pu prendre une proportion hors de contrôle par la suite, dans cette jungle médiatique que représente Montréal.
Pour Carey Price, son esprit de compétiteur, sa fierté d’être l’un des meilleurs de sa profession, sa réaction et son regard envers son propre banc (joueurs et entraîneurs), à mes yeux, n'aura pas été un geste égoïste, mais plutôt le geste d’un leader.
Rappelons que Price avait été un témoin privilégié de l’abandon de ses coéquipiers envers Al Montaya lors de la débandade de 10-0 face aux Blue Jackets de Columbus le 4 novembre dernier.
En disputant une 2e partie en moins de 24 heures et avec la qualité de la performance d’ « équipe » offerte face aux Capitals de Washington, le Canadien aura été fort possiblement trouvé le meilleur des remèdes pour faire taire toute cette histoire.
On aura ainsi rapidement refermé le couvercle de la marmite en pleine ébullition et c’est ce qu’il fallait faire, car malheureusement à Montréal il y a très peu de place à l’erreur.
Derick Brassard : là où le mot « adaptabilité » prend tout son sens!
Soyons francs, Derick Brassard a connu un départ brouillon (six buts, huit passes; 14 points), et ce pour un ensemble de facteurs. Nouvel environnement, nouveaux coéquipiers, nouveau système et approche totalement différente de la part de l’entraîneur Guy Boucher par rapport à Alain Vigneault.
Derick Brassard
Derick Brassard (Source: Getty)
Or, reconnu pour ses habilités offensives et son instinct de marqueur, lentement, mais sûrement, le Hullois d’origine, donne certaines indications que des jours meilleurs semblent se pointer à l’horizon. Brassard, dans la fleur de l’âge, a quand même obtenu une production de 27 buts et 31 passes en 2015-2016 avec les Blue Shirts.

Le joueur de centre se trouve maintenant dans un système de jeu et des structures davantage orientés sur l’aspect défensif, assez compréhensible en raison des insuccès de la dernière année chez la formation ottavienne.
Après quelques semaines plus difficiles, le mot « adaptabilité » semble finalement tirer à sa fin pour celui qui se doit de retrouver son identité première, soit celle d’un joueur offensif de premier plan. Brassard doit faire la différence dans les grands moments lorsqu’il y a enjeu, ce qui n’était pas le cas depuis le début de la saison, peut-être en raison d’une certaine retenue offensive et une volonté de trop bien faire.
J’ai l’impression que la cassure entre son ancienne formation (Rangers de New York), et celle pour laquelle il évolue maintenant a été beaucoup plus difficile que prévu.
Après trois mois d’activités, Brassard semble maintenant beaucoup plus présent de corps et d’esprit dans son nouvel environnement, qui est complètement à l’opposé du marché que New York peut représenter pour un athlète professionnel.
Un mini-deuil jugé normal dans les circonstances, et ce même pour les professionnels, qui force les athlètes à s’adapter aux changements et à tout simplement passer à autre chose.
Les Sénateurs ont fait preuve d’une grande confiance envers celui-ci lors de la transaction, et l’acquisition de Brassard avait pour but de rendre les Sénateurs meilleurs à court terme. Tout ça, dans l’optique de retrouver un niveau de respectabilité instantané avec comme objectif ultime de participer aux prochaines séries éliminatoires.
Brassard se rapproche maintenant d’un juste milieu et il semble de plus en plus être en contrôle de la situation. Rendu à ce stade-ci de sa carrière et avec son statut, Brassard a maintenant la responsabilité de rendre les joueurs autour de lui meilleurs.
Réalité difficile pour Marc-André Fleury!
Difficile de s’associer aux difficultés et à l’adversité auxquels fait face actuellement Marc-André Fleury, chez les Penguins de Pittsburgh. Blessure, compétition à l’interne, obligation de résultat dans une division des plus compétitives, ne sont que quelques exemples de la situation actuelle.
Marc-André Fleury
Marc-André Fleury (Source: Getty)
Une situation qui fait en sorte que plusieurs amateurs et hommes de hockey pensent que l’avenir de celui-ci pourrait se jouer ailleurs. Il s’agit d’un scénario fort probable, mais qui pose tout de même une sérieuse réflexion pour ceux qui auraient intention d’en faire l’acquisition.

Fort d’une entente contractuelle de 5,75 millions de dollars par saison jusqu’en 2018-2019, Fleury sait très bien que son contrat pourrait représenter non seulement un obstacle, mais ce pourrait être le talon d’Achille de Jim Rutherford lors du moment venu.
À moins d’accepter du pelletage de salaire d’un futur partenaire de danse, ce qui n’est pas nécessairement chose facile pour les champions en titre de la Coupe Stanley, en raison de leur masse salariale qui est à son plus haut niveau et qui laisse très peu de marge de manœuvre dans le contexte actuel.
Tout cela, c’est sans avoir la certitude pour l’éventuel preneur que le vétéran Fleury sera en mesure de retrouver son plein potentiel. Il ne faudrait pas se surprendre de voir les décideurs des Penguins attendre le prochain repêchage d’expansion pour remédier à une situation fragile et qui risque de s’envenimer dans un avenir plus que rapproché.
À suivre! 

Dans l’oeil d’un as de la lentille

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Bernard Brault
Bernard Brault (Source d'image:La Presse)
Images of Bertrand Raymond
J’ai toujours été un amant de la photographie sportive. Dès que mes yeux tombent sur une bonne photo, je m’attarde aux détails. On s’habitue au style des photographes montréalais qui sont, pour la plupart, des amis. Parfois, on est capable de dire au premier regard qui est l’auteur d’une photo spéciale.
Les vrais professionnels de la lentille ne font pas que saisir ce qui se déroule sous leurs yeux. Généralement, ils connaissent suffisamment le sport pour anticiper ce qui va se passer. Ils cherchent toujours à obtenir LA photo.
Les premiers photographes de sport que j’ai côtoyés ont été David Bier, dans les derniers moments de sa carrière, Denis Brodeur, Toto Gingras et John Taylor. Puis, Bob Fisher, longtemps attitré aux activités du Canadien, et Bernard Brault sont venus s’ajouter à la liste des collègues reconnus comme la crème de la crème. Brault a publié récemment une compilation des meilleures photos touchant 40 ans de carrière, avec la contribution de la plume experte du journaliste François Gagnon.
Bernard Brault
Bernard Brault (Source: La Presse)
J’ai plusieurs fois croisé Bernard dans de grands évènements, notamment lors de quelques soirées mémorables de la coupe Stanley, et à quelques Jeux olympiques d’hiver où, chargé de caméras comme un mulet, il avançait lourdement dans la neige avec le sourire du gars qui n’aurait jamais voulu être ailleurs. Brault n’est pas du genre à se péter les bretelles. Quand il affichait un petit sourire en coin, en embarquant dans l’autobus à la fin d’une journée éreintante, je savais qu’il avait réussi LA photo.

Ses plus beaux Jeux ont été ceux de Lillehammer où il a eu l’occasion notamment de prendre Jean-Luc Brassard en plein envol durant l’exécution de son spectaculaire Kozac qui lui a valu de remporter la médaille d’or.
« C’est à ce moment que ma carrière a pris son plus grand essor », précise-t-il.
Brault s’est intéressé très jeune à la photo. Pour cette raison, il s’est abonné à Sports Illustrated dès l’âge de 16 ans. Il a acheté son premier appareil à 17 ans. Il a eu l’idée d’un boîtier Canon parce que dans la photo de Toto Gingras, qui ornait quotidiennement les pages centrales de son journal, il tenait ce type d’appareil à la main. Ça lui a coûté 300 $, mais ça valait le coup puisque ce premier appareil l’a lancé sur la voie d’une carrière qui lui a permis de remporter plusieurs prix prestigieux. Quand l’hebdomadaire Le Courrier du Sud a publié sa toute première photo, captée durant un match des Sieurs de Longueuil au Colisée Jean-Béliveau, c’est précisément ce jour-là qu’il a eu la piqûre pour ce métier.
À ses débuts, il a eu des idoles. D’abord l’ex-réputé photographe de La Presse, Antoine Désilets, qui a publié plusieurs livres sur l’art de la photographie; Denis Brodeur, qu’il a côtoyé durant plusieurs années, et deux Américains de Sports Illustrated, Neil Leifer et Walter Loos fils qui, selon lui, ont révolutionné la photographie sportive à leur époque.
J’ai parcouru avidement Les 40 ans de hockey. Il y a dans ce livre des photos qui parlent d’elles-mêmes. Aucune légende n’est nécessaire quand un joueur est surpris seul, perdu dans ses pensées, dans les gradins ou dans le vestiaire. Il y a évidemment des photos d’action inédites. Une image m’a particulièrement accroché. C’est celle du gardien Michel Bunny Larocque qui y va d’un clin d’oeil derrière son masque. C’était le 5 janvier 1981, pas moins de 12 ans avant celui de Patrick Roy qui s’était candidement moqué de l’attaquant Tomas Sandstrom, des Kings de Los Angeles, durant la finale de 1993. J’ignorais que cette photo existait.
Un autre cliché témoigne d’un curieux hasard. On y voit le flamboyant Pat Burns gesticulant derrière le banc du Canadien. Or, qui croyez-vous est assis dans la première rangée, tout juste derrière lui? Geoff Molson qui observe ce qui se passe avec beaucoup d’intérêt. Pour paraphraser un message commercial bien connu, Molson a tellement aimé ce qu’il a vu que, 18 ans plus tard, il a acheté la compagnie.
Par ailleurs, la réponse de Brault est plutôt étonnante quand je lui demande d’identifier la photo par excellence de sa carrière ou, du moins, celle qui lui plaît le plus. Tout de même curieux qu’après avoir photographié les plus grands athlètes dans l’histoire du Canadien et avoir couvert des évènements planétaires comme les Jeux olympiques, il classe bonne première celle qu’il a captée quand une marmotte a échappé de peu à un écrasement fatal sous les roues d’un bolide filant à 200 km/h sur le circuit Gilles-Villeneuve.
« C’était à l’occasion du Grand Prix de 1989. Je la préfère parce qu’elle a marqué l’imaginaire », explique-t-il.
En parcourant cet album couvrant quatre décennies de sport, si on demandait à 100 personnes de choisir la photo qu’il préfère, on aurait peut-être droit à autant de réponses différentes. La préférence pour une photo est bien personnelle. Elle dépend beaucoup du sujet ou de la personne qui la meuble.
Personnellement, ma préférée dans ce livre est celle de Jean Béliveau, dans le chandail rouge qui a marqué sa vie, malade et amaigri, brandissant bien haut le légendaire flambeau en bordure de la bande sous les yeux des joueurs de l’actuelle génération. Le Grand Jean a toujours su subtilement refiler ses messages.
À quand la 25e coupe?
Une autre publication qui mérite qu’on s’y arrête est celle qui raconte en détail les 24 coupes Stanley du Canadien, une réalisation des spécialistes de l’histoire et des statistiques sur le Canadien, Léandre Normand et Pierre Bruneau, dont c’est le troisième ouvrage.
Cette brique de 330 pages raconte en détail et en photos chacun de ces exploits, à partir de la première coupe remportée il y a exactement 100 ans.
Les sommaires de tous les matchs y apparaissent, ce qui constitue un travail de recherches assez exceptionnel.
Le duo Normand-Bruneau nous a habitués à des récits d’une grande précision et Les Canadiens et la coupe Stanley fait honneur à leur réputation

À LIRE ÉGALEMENT

dimanche 18 décembre 2016

Carey passe la « moppe »

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CH : Une victoire qui redonne sourire à Price

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FRANÇOIS GAGNON
SAMEDI, 17 DÉC. 2016. 23:59

Vingt-quatre heures après le «drame», il n’y avait pas mille façons de faire oublier le revers désolant du Canadien aux dépens des Sharks et surtout le regard de Carey Price dirigé vers Michel Therrien et/ou le reste de ses coéquipiers lorsqu’il a été rappelé au banc en début de deuxième période.
De fait, il n’y en avait qu’une : il fallait gagner. Il fallait battre les Capitals de Washington.

Un défi pas évident considérant la pression qui reposait sur les jambières de Price et sur le reste de l’équipe qui, j’espère qu’on sera d’accord, lui en devait une. Un défi moins évident encore considérant que sur papier, les Caps étaient à des milles devant le Canadien dans les chances réelles de l’emporter.
En se dressant comme il l’a fait devant son but, Carey Price a non seulement guidé son équipe vers une victoire aussi importante que surprenante. Il a aussi et surtout passé la «moppe» sur toutes les taches laissées sur le plancher après sa déconfiture de vendredi et celle de son équipe.
Price n’a eu qu’à réaliser 15 arrêts pour signer sa 250e victoire en carrière. Ses coéquipiers en ont effectué trois de moins seulement pour l’aider à atteindre ce plateau important.
Comme quoi les joueurs avaient compris qu’ils devaient rembourser leur gardien après l’affront associé à son retrait du match après le 4e but des Sharks. Un affront dont ils étaient tous un brin ou deux responsables en raison de l’atrocité de leur performance face aux Sharks en première moitié de match.
«Je n’ai jamais eu le moindre doute que nous rebondirions comme nous l’avons fait ce soir», a lancé Carey Price après le match.
Une fois la moppe passée sur les aspects hockey, Price s’est assuré d’en donner encore quelques coups pour essuyer toutes les interprétations associées à son regard.
«J’étais en furie», a simplement admis le gardien quand on lui a demandé d’expliquer son regard lancé en direction du banc.
«En furie contre moi, contre la situation, contre le reste de l’équipe», que Price a ajouté.
Bien que ce soit mon interprétation, je ne peux assurer que le gardien a volontairement omis d’ajouter le nom de Michel Therrien à sa liste de doléances. Mais j’ai adoré le fait que Price ait ajouté que lui et tous les autres membres de l’organisation sont des professionnels et qu’ils ont tous pris les moyens pour se remettre des tristes évènements de vendredi et des éventuelles discussions et/ou réprimandes lancées en marge de son retrait du match. Ça veut dire ce que ça veut dire. Ça veut dire que sans mettre personne dans l’embarras Price souligne qu’il a peut-être – sans doute même – vidé son sac à des coéquipiers, à des adjoints, peut-être même à Michel Therrien, voire Marc Bergevin, mais qu’une fois la tempête passée, le calme est revenu et il a pu reprendre son travail là où il l’avait laissé face aux Sharks.
D’où l’importance de gagner à Washington. Car si le Canadien avait perdu ou pis encore, si Price et ses coéquipiers avaient connu un deuxième mauvais match de suite – et je ne parle même pas ici d’un deuxième rappel au banc en deux matchs – les spéculations qui se sont propagées comme la lèpre après le «regard» de Price en direction du reste de l’équipe auraient continué à faire des ravages.
La victoire et les propos d’après-match du gardien ont permis de désinfecter la plaie avant qu’elle atteigne des proportions démesurées.
Grosse promotion pour Danault
Parce que tous les yeux étaient rivés sur Carey Price – et cette fois c’était bien normal –, quelques joueurs du Canadien et des Caps ont passé la soirée dans l’ombre.
Et c’est dommage.
Dommage pour Phillip Danault qui a fait du travail remarquable à son premier match entre Max Pacioretty et Alexander Radulov au sein du premier trio.
Après que Tomas Plekanec eut obtenu le mandat initial de renter de palier la perte d’Alex Galchenyuk, Danault a obtenu une grosse promotion à Washington samedi. Et il a donné raison à Michel Therrien de lui faire ainsi confiance.
Pas question de tenter de vous faire croire que Danault peut assumer un tel rôle sur une base régulière ou qu’il souffle dans le cou de Galchenyuk.
Non!

Canadiens 2 - Capitals 1
Mais Danault a obtenu cette promotion en guise de récompense à tous les bons matchs qu’il a disputés depuis le début de la saison. De solides performances qu’il a accumulées en dépit du fait qu’il ait eu à remplir des mandats très différents au sein de tous les trios.
Danault a très bien fait face aux Caps. Exception faite des mises en jeu où il n’a pas atteint la barre des 50 % -- cinq mises en jeu gagnées en 12 disputées : 42 % -- il a été non seulement visible dans tous les aspects du jeu, mais on l’a vu pour les bonnes raisons.
Max Pacioretty, qui n’a pas connu un grand match, s’est fait pardonner un tas de choses en refilant une passe savante à Jeff Petry qui, fonçant au filet, a marqué l’éventuel but gagnant pour le Canadien. Mais en entrée de territoire des Caps, Phillip Danault a accepté une mise en échec après s’être assuré de remettre la rondelle à son capitaine au lieu de se protéger. Un petit jeu qui fait une grosse différence.
Danault a aussi été efficace en échec avant et autour du filet des Caps alors qu’il a bourdonné près de Braden Holtby qui lui a d’ailleurs volé un but en première période.
Du travail bien fait.
Weber s’impose dans l’ombre
Que dire aussi de la performance de Shea Weber? Qu’en dépit du fait qu’il ait prolongé à 11 sa série de matchs consécutifs sans but et à neuf sa séquence de matchs de suite sans point, le gros défenseur a été un roc à la ligne bleue du Canadien.
Les huit buts et 17 points de Weber lors de ses 20 premiers matchs avec le Canadien ont fait oublier qu’il est un défenseur beaucoup plus efficace que flamboyant.
L’accalmie offensive combinée à quelques matchs plus ordinaires il est vrai a soulevé des questions qui commençaient à se transformer en doutes lors des derniers jours. Le Canadien a-t-il vraiment si bien fait en échangeant P.K. Subban pour Weber?
Weber a répondu hier. Je n’aime pas le fait que Weber ait raté la cible sur les deux tirs qu’il a décochés au cours du match – en passant deux tirs décochés, ce n’est pas assez non plus –, mais Weber a bloqué cinq des 12 rondelles bloquées en défensive par les coéquipiers de Carey Price.

« Un match sensationnel de Weber »
Son quatrième arrêt l’a conduit au vestiaire où il a dû retraiter en fin de période médiane après qu’il eut reçu la rondelle à l’intérieur du genou droit. Mais Weber est revenu. Et c’est encore vers lui qu’on s’est tourné pour protéger Price et la mince avance d’un but en fin de rencontre.
Weber a effectué 27 présences samedi. C’est une de moins que John Carlson qui a toutefois passé 158 secondes de moins que Weber sur la patinoire.
En dépit d’une ou deux présences qu’il a ratées en fin de deuxième période, Weber a passé 26 :39 sur la glace. N’eût été cette absence, il aurait flirté avec les 30 minutes de travail. Dans le cadre d’un match qui ne va pas en prolongation, c’est énorme.
Comme quoi en dépit du manque à gagner offensif remarqué au fil des quelques 10 derniers matchs, Weber demeure le défenseur le plus important du Canadien et l’un des très bons de la LNH.
Pas surprenant que le Canadien au grand complet ait poussé un long soupir de soulagement lorsqu’il a réintégré sa place en début de troisième période. Il ne reste qu’à espérer que les prochains jours n’envenimeront pas sa situation. Car déjà hypothéqué comme il l’est avec les blessures – Andrei Markov n’a pas terminé la rencontre d’hier, ce qui représente une source d’inquiétude pour le vétéran qui n’a raté que deux matchs lors des trois dernières saisons –, le Canadien ne pourrait se permettre de perdre Weber en ce moment. Et s’il le perdait, ceux qui affichent des doutes à l’endroit de l’arrière venu remplacer Subban à la ligne bleue du Canadien réaliseraient rapidement à quel point ils se trompent dans leur analyse du travail du vétéran venu de Nashville.
Dans l’ombre de Price, de Danault et de Weber, il est important de souligner la performance solide de Jeff Petry qui est à son meilleur lorsque le Canadien affronte des clubs rapides qui ne viennent pas le frapper rondement en échec avant. Vrai que les Caps ont asséné 43 mises en échec samedi, mais Petry a malgré tout été en mesure de miser sur ses qualités de patineur et de passeur. Des qualités que l’on perd parfois de vue dans les matchs très physiques.
J’ajouterais aussi le nom d’Artturi Lehkonen qui a marqué son 6e de la saison – un but un brin chanceux, mais un but quand même –, mais a surtout démontré une fois encore qu’il a la vitesse, la vision et le sens du hockey pour assumer un poste régulier au sein du top-6 du Tricolore.

« Weber s'est sacrifié ce soir »
Une moins bonne note doit aller à Nathan Beaulieu qui a fait bien mal à son équipe en narguant un arbitre en marge d’une décision un brin sévère à son endroit. Un geste inutile qui lui a coûté 10 minutes d’inconduite et qui a surtout plongé son club dans le trouble puisqu’il s’est soudainement retrouvé avec quatre défenseurs seulement pour terminer la deuxième période.
Beaulieu est jeune, mais ce n’est plus une recrue. Il n’a pas le droit de se permettre ce genre de « trip de vedette » aux dépens des arbitres qui ne laisseront jamais passer un geste visant à les ridiculiser.
Ah oui! Michael McCarron, au centre du quatrième trio, a effectué quelques bonnes présences dans un deuxième match consécutif. C’est encourageant.
Le Canadien sera à la maison mardi et jeudi pour affronter Anaheim et le Minnesota avant de terminer l’avent à Columbus vendredi. Ce match revanche face aux Blue Jackets marquera la première des neuf parties que le Canadien disputera sur la route sur une séquence de dix matchs qui prendra fin le 12 janvier prochain.
Une séquence historiquement difficile. Non! très difficile…
D’où l’importance de la victoire de samedi aux dépens des Caps et du grand coup de moppe que Carey Price a donné en aidant le Canadien à battre Washington.