mercredi 22 juin 2016

LNH : Le plafond salarial fixé à 73 millions $


http://www.rds.ca/hockey/lnh/

Marc Bergevin
Marc Bergevin (Source d'image:Getty)

MONTRÉAL - Le plafond salarial sera de 73 millions $ US la saison prochaine, ont annoncé conjointement la LNH et l'Association des joueurs de la LNH (AJLNH) par voie de communiqué mardi soir.

C'est une légère hausse par rapport à la limite de 71,4 millions $ qui avait été établie pour la saison 2015-2016. La faiblesse du dollar canadien a limité l'augmentation des revenus du circuit Bettman, ce qui a empêché la ligue de hausser davantage son plafond.
Le montant de 73 millions $ s'explique par le fait que l'AJLNH peut se prévaloir d'une clause d'indexation de 5 pour cent prévue dans la convention collective de la LNH.
Les joueurs ont l'option de hausser le plafond de 5 pour cent chaque année. Toutefois, en raison d'un montant placé en fiducie, une ponction du montant versé aux joueurs qui sert à s'assurer que les salaires ne dépasseront pas 50 pour cent des revenus de la ligue, ceux sous contrat peuvent voter contre.
Les deux parties ont donc opté pour une hausse, ce qui met plus d'argent dans le système et offre un peu de marge de manoeuvre aux équipes qui manquent d'espace pour respecter le plafond salarial.
À l'autre bout du spectre, les équipes les moins bien nanties devront maintenant débourser au minimum 54 millions $, en hausse de 1,2 million $ par rapport au plancher salarial qui prévalait de 2015-2016.

Viva Las Vegas...

http://www.rds.ca/hockey/lnh/

Las Vegas fait l'unanimité

FRANÇOIS GAGNON
MARDI, 21 JUIN 2016. 18:58

Gary Bettman officialisera l’entrée en scène des Black Knights de Las Vegas à titre de 31e équipe de la LNH mercredi. Vingt-quatre heures avant le vote décisif auquel se livreront les 30 gouverneurs actuels, les joueurs en lice aux différents honneurs individuels parlaient déjà de cette expansion comme d’un fait accompli.
« Las Vegas est déjà l’une des destinations les plus courues en Amérique. J’aime Las Vegas et je suis très heureux d’apprendre que nous y viendrons. Il y a toujours des choses à faire ici. Ce sera cool d’y venir en cours de saison », a candidement reconnu P.K. Subban mardi après-midi.
Vêtu d’un complet rose qui tranchait avec les tenues décontractées des autres vedettes débarquées dans la capitale du jeu et/ou du vice, le défenseur du Canadien assurait que les casinos, les salles de spectacles et les « sirènes » qui ont donné à Las Vegas la réputation qui l’a rendue célèbre ne seront pas des pièges trop dangereux.
« Il y a des distractions dans toutes les villes de la LNH. Si tu veux faire la fête, tu peux la faire dans toutes les villes de la Ligue. Si tu veux être professionnel et rester concentré sur le hockey et le match qui s’en vient, il sera également possible de la faire ici comme ailleurs », a plaidé Subban.
Et le climat?
« Je n’ai jamais joué dans le désert ou en Floride. Mais honnêtement, qui tournerait le dos à la possibilité de jouer à la chaleur. À Montréal, la seule possibilité qui s’offre à nous de jouer alors que la température est plus douce est de prolonger les séries le plus longtemps possible. C’est une belle motivation », a conclu Subban.
Bien qu’il ne soit pas aussi friand de la chaleur que P.K. Subban, Pascal Dupuis croit fermement aux chances de succès de la LNH à Las Vegas.
« Il faisait 46 degrés Celsius quand je suis débarqué de l’avion hier (lundi). C’est chaud sans bon sens. Je ne sais pas comment je vivrais dans une température comme celle-là en plus d’avoir à me préparer à jouer au hockey. Mais au-delà la météo, je crois que Vegas peut devenir une bonne ville de hockey. On a juste à regarder le nombre de promesses d’achat de billets de saison. Vegas, c’est deux villes en une. Il y a la « Strip » avec les hôtels et les casinos, mais il y a aussi une très grosse ville derrière. Les touristes viennent déjà à Vegas pour assister à des spectacles et je considère que le hockey sera un très bon spectacle à leur disposition. Mais il y aura aussi bien plus que les touristes. Il y aura les gens de la place qui deviendront des partisans », a mentionné le Québécois, qui a dû mettre un terme à sa carrière en début de saison en raison de problèmes récurrents d’embolies pulmonaires. Dupuis est d’ailleurs favori pour remporter le trophée Bill-Masterton remis annuellement au joueur ayant affiché le plus bel esprit sportif et la plus grande détermination.
Depuis 10 ans
En lice pour le titre de directeur général de l’année, Jim Rutherford sait depuis longtemps que la LNH veut s’établir à Las Vegas.
« Ça fait dix ans que mon ancien patron Peter Karmanos – propriétaire des Hurricanes de la Caroline – me répète que la Ligue doit venir s’installer ici. Il aime Vegas et a toujours milité pour que la Ligue vienne s’y installer. Je ne suis donc pas surpris et je suis convaincu que Vegas offre un bon marché de hockey », a indiqué le DG des Penguins.
Jim Rutherford est toutefois peiné pour Québec qui, 25 ans après avoir perdu les Nordiques, est écartée du processus d’expansion amorcé il y a un an.
« J’ai toujours considéré la ville de Québec comme une bonne ville de hockey. Comme un marché digne de la LNH. Je le crois toujours. Québec mérite une équipe de la LNH et je considère qu’elle l’aura un jour. La question est de savoir quand », a conclu le patron des Penguins.
Originaire de Québec et grand partisan des Nordiques avant qu’ils ne deviennent l’Avalanche, Patrice Bergeron est bien sûr déçu de voir sa ville natale être exclue du processus d’expansion.
« La seule contrainte était seulement le dollar canadien. On pourrait faire vivre un club de la LNH à Québec. »
Nashville était synonyme de country
Bien que le mot casino soit le premier qui lui vienne en tête lorsqu’il entend le nom de Las Vegas, Shea Weber est convaincu que le hockey pourra s’y installer, y croître et ultimement devenir un bon marché pour la LNH. Le capitaine des Predators de Nashville s’appuie d’ailleurs sur sa propre expérience pour donner son appui à Vegas.
« Les choses ont beaucoup changé à Nashville au cours de mes 11 saisons passées là-bas. Nos partisans ont appris à connaître le sport. Ils ont appris à aimer l’équipe. Nous comptons sur un appui inconditionnel de nos partisans et la ville était derrière nous lors des deux premières rondes des séries. Je n’y étais pas au début, mais quand la LNH s’est installée (1998-1999), Nashville était synonyme de musique country au même titre que Vegas est synonyme de casino. Plus encore que l’appui de nos partisans, le développement phénoménal du hockey mineur témoigne à mes yeux de l’essor de notre sport à Nashville. Non seulement les jeunes sont de plus en plus nombreux à jouer au hockey, mais leur niveau de performance est impressionnant », a tenu à ajouter Weber.
Candidat au titre d’entraîneur-chef de l’année – il fait la lutte à Lindy Ruff des Stars de Dallas et Gerard Gallant des Panthers de la Floride –, Barry Trotz est débarqué à Nashville en même temps que les Predators. Il y est demeuré jusqu’à la fin de saison 2013-2014.
Maintenant à la barre des Capitals de Washington, Trotz dresse des parallèles entre Nashville et Las Vegas.
« Nashville n’a pas l’ampleur de Vegas, c’est évident. Mais quand on arrive ou qu’on quitte le Bridgestone Arena, on se retrouve sur une rue principale bondée de bars et de restaurants. Il y a une belle ambiance avant et après les matchs. Ce sera la même chose ici. »
Capitaine des Islanders de New York, John Tavares est d’ailleurs convaincu que l’emplacement du nouvel amphithéâtre sera un gage de succès.

« Le bâtiment, qui est très beau, est aussi au milieu de tout. Les visiteurs seront tout près et les gens de la place pourront y converger facilement. À mes yeux, ce sera bien plus facile d’attirer des spectateurs et de leur permettre d’apprendre à connaître le sport que ce l’est en Arizona présentement. C’est difficile d’attirer les gens de Phoenix à Glendale. Il n’y a pas grand-chose pour attirer les spectateurs dans cette banlieue éloignée de Phoenix. Je suis convaincu que cela n’a pas aidé la cause des Coyotes au fil des années. Mais ici, ce sera très différent. »
Histoire d’appuyer la position de Tavares, il est important de souligner que les Coyotes étudient différents scénarios qui leur permettront de retourner à Phoenix ou tout près. De retourner là où ils n’auraient jamais dû partir.
Entraîneur-chef des Panthers de la Floride, Gerard Gallant était l’un des adjoints à Dave King lorsque les Blues Jackets se sont installés à Columbus. Il sait ce qui attend les joueurs, les entraîneurs et les futurs partisans des Black Knights.
« Le premier mot qui me vient en tête est patience. Il faut du temps pour établir un programme gagnant. Il semble que le processus d’expansion sera différent que l’équipe sera en mesure d’avoir des joueurs plus compétitifs. Quand nous avons débuté à Columbus, nous avions un groupe de gars déterminés. Mais le niveau de talent ne permettait pas de transformer l’effort déployé en succès. »

vendredi 17 juin 2016

Julien Gauthier perçoit Pierre-Luc Dubois comme un ami et non un rival

http://www.rds.ca/hockey/lnh/

Julien Gauthier dans l'Antichambre

ÉRIC LEBLANC
JEUDI, 16 JUIN 2016. 09:00

BUFFALO - En raison de la saison de misère du Canadien, le repêchage de la LNH retient encore plus l’attention cette année. Question de mousser l’intérêt davantage, deux espoirs québécois figurent parmi l’élite de la cuvée 2016.
Ces deux joueurs, Pierre-Luc Dubois et Julien Gauthier, ont abondamment fait parler d’eux au cours des derniers mois. Ils possèdent autant de similitudes que de différences. D’abord, ils sont deux attaquants très imposants et talentueux offensivement. Par contre, si Dubois est perçu comme un joueur complet et un meneur émotif, Gauthier semble plus être un marqueur de premier plan et un complément de luxe.
Inévitablement, cette situation a fini par se dessiner en une compétition pour déterminer le candidat au potentiel le plus élevé. Au milieu de la saison, Gauthier s’était emparé de l’avance en tant que quatrième espoir nord-américain. Établi septième à ce classement, Dubois a drastiquement renversé la vapeur pour devenir le meilleur espoir sur la liste finale de la Centrale de recrutement de la LNH.

Gauthier a plutôt fait le chemin inverse en reculant au 12e échelon et il vit donc le côté un peu moins rose des comparaisons avec Dubois dans les prévisions qui se multiplient depuis quelques années.
« Ça ne me dérange pas du tout, je ne peux rien y faire. J’essaie seulement de faire ce que je peux pour que je sois bien préparé », a répondu Gauthier à propos de ce contexte.
Par contre, Gauthier a avoué qu’il ne raffolait pas de la rivalité que les amateurs semblent vouloir implanter entre eux.
« On dirait que le monde voudrait qu’on se haïsse. De la manière qu’ils nous parlent, on dirait qu’ils souhaiteraient qu’on se déteste pour que la compétition soit plus forte, mais ce n’est pas toujours comme ça dans la vie », a exposé le patineur des Foreurs de Val-d’Or.
« En plus d’être un ami, c’est un super bon gars et tout un joueur de hockey. Je ne lui enlève rien, il mérite tout ce qu’il a. Il faut laisser l’autre gagner sa médaille et gagner la sienne », a enchaîné Gauthier qui est un peu agacé de cette mise en scène.
Les nombreuses sources consultées admettent que Gauthier a manqué de constance, mais ils témoignent tous de son énorme potentiel et de ses qualités peu fréquentes.
« Les gens sont durs avec lui. S’il n’avait pas joué une année de plus dans la LHJMQ avant d’être repêché, il aurait pu sortir autour du top-10 l’an passé. Tu finis par le voir et le voir encore si bien que tu remarques un peu plus ses défauts. Je veux être prudent parce qu’ils sont rares les gars comme lui. Il est probablement parmi les trois plus excitants espoirs par rapport à ce qu’il peut devenir », a raconté un premier dépisteur d’une équipe de l’Ouest en parlant de son incroyable potentiel.
« Il a manqué de constance, mais ce n’est pas si surprenant, c’est un gars de séquences. Il peut autant être le meilleur joueur sur la glace un soir et être un fantôme à la prochaine partie. Il n’exploite pas encore assez bien son coffre à outils, mais ça pourra venir », a poursuivi cet intervenant.Julien Gauthier
Julien Gauthier (Source: Vincent Ethier)

« Oui, on aurait aimé qu’il finisse la saison en force après le Championnat mondial junior, mais son potentiel est indéniable. Il n’est pas un feu de paille. Ce ne sont pas deux ou trois mois qui vont venir scrapper tout ce qu’il a accompli, il faut faire attention avec ça », a ajouté un recruteur d’un club de l’Est.
Quant à Dan Marr, le directeur de la Centrale de recrutement de la LNH, il préfère se dire que ce sont d’autres joueurs qui ont fini par le devancer.
« Son sens offensif du hockey est un atout de taille. Quand tu combines ça avec son gabarit et sa force, il est difficile à couvrir et à contrer si bien que ça provoque des punitions. C’est le gars qui parvient toujours à se placer pour marquer, c’est tellement utile dans la LNH où les buts sont si recherchés », a rapporté Marr qui le classe 12e espoir nord-américain.
Du côté de la firme ISS Hockey, Dennis MacInnis a remarqué la même tendance tout en déplorant son implication pendant les séries.
« Il a connu des séries décevantes après une saison très réussie de son équipe. On s’attendait un peu à ce qu’il assume le rôle de leader », a jugé MacInnis.
Une baisse de régime après ÉCJ
En tant qu’entraîneur de Gauthier avec les Foreurs, Mario Durocher n’a pas besoin de réfléchir longtemps pour expliquer le rendement moins étincelant de son protégé en deuxième partie de saison.
Selon lui, Gauthier a atteint son apogée de 2015-16 quand il s’est taillé une place avec Équipe Canada Junior en tant que plus jeune représentant du groupe.
« Pour un athlète, c’est très difficile de grimper à son sommet (peaker) deux fois dans une saison. Il a travaillé très fort pour être choisi et il est parti pendant un mois. C’était le seul joueur qui n’était pas repêché et ça vient avec une pression quand tu joues pour ÉCJ », a souligné Durocher.
« Quand il est revenu, il fallait faire attention et le protéger un peu. Il y avait aussi une pression médiatique à son retour par rapport à la compétition entre lui et Pierre-Luc. Notre équipe allait bien alors on a pu le ménager et je pense que c’est plus une fatigue mentale qui s’est installée dans son cas », a enchaîné l’entraîneur d’expérience.
« C’est compréhensible, c’est un kid de 18 ans. C’est fréquent, j’ai dirigé des joueurs qui sont allés avec ÉCJ et qui ont cassé à un certain moment par la suite. »
Julien Gauthier
Julien Gauthier (Source: Getty)
Quant à la baisse de confiance, Durocher n’adhère pas à cette théorie.

« Non, Julien a confiance en ses moyens. Il pouvait penser trop et serrer un peu plus le bâton, mais il a quand même marqué 41 buts en 54 parties, c’est plutôt bien », a répondu le pilote des Foreurs.
En étant si talentueux et costaud, Gauthier ne peut passer pas inaperçu sur la patinoire.
« Avec son physique, ça paraît toujours un peu plus quand ça ne roule pas pour lui. Inévitablement, tu le regardes quand il saute sur la glace, il ne peut pas se cacher. Quand Dubois jouait des parties plus ordinaires, il parvenait à être efficace quand même contrairement à Gauthier », a mentionné un deuxième recruteur d’une organisation de l’Ouest.
À un certain point, de petites divergences d’opinion entre Gauthier et Durocher ont été soulevées comme autre hypothèse.
« Je ne sais pas d’où ça sort, mais ce n’est absolument pas le cas. Je n’ai pas eu de problèmes avec lui et j’ai essayé de le protéger un peu à son retour d’ÉCJ. C’est un jeune que j’aime beaucoup, ça fait trois ans que je travaille avec lui et il est en lice pour être un choix de première ronde », a rétorqué Durocher.
Un as buteur en devenir ?
Véritable « machine » d’entraînement comme son père, son oncle (Denis) et son grand-père, Gauthier pourrait être prêt à s’illustrer dans la LNH plus rapidement que certains de ses compagnons de classe. Les nombreux sacrifices effectués lui semblent encore plus judicieux.
« Certains parents laissent leurs enfants manger du McDo, mais ils ne leur permettent pas d’aller au gymnase », a relevé Gauthier avec une belle répartie.
Ses atouts physiques favoriseront son éclosion, mais son arme principale demeure sa touche de marqueur. D’ailleurs, il n’est pas impossible que Gauthier devienne un as buteur s’il est bien entouré.
« Oui, je crois que c’est possible. Je suis confiant en mes moyens pour la suite de ma carrière », a humblement jugé Gauthier l’auteur de 38 et 41 buts à ses deux dernières saisons.
Les recruteurs partagent son avis et la comparaison la plus fréquente l’associe à nul autre que Rick Nash.
« Avec son physique, son lancer et son désir de marqueur, c’est un atout majeur pour une équipe. Je ne pense pas qu’il sera le meneur sur un trio, mais c’est un très bon joueur complémentaire. C’est un morceau du casse-tête dont les équipes ont besoin », a indiqué le deuxième dépisteur de l’Ouest consulté.
Afin de traduire cet immense potentiel dans la LNH, Gauthier peut notamment se tourner vers son oncle qui a joué plus de 500 matchs dans le circuit Bettman.
« C’est un jeune qui accepte bien les conseils. J’ai essayé de l’aider quelques fois, mais il a aussi fait son chemin par lui-même et en écoutant ses parents. Je vais partager tous les conseils que je peux, je me considère privilégié d’avoir vécu ça et je lui souhaite la même chose », a conclu celui qui agit comme analyste à RDS.