mercredi 15 juin 2016

Jacques Martin, 30 ans plus tard

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Publié le 15 juin 2016 à 08h18 | Mis à jour à 08h18
Jacques Martin a gagné la Coupe Stanley après... (Photo tirée de Facebook (École de hockey Jacques Martin))
PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK (ÉCOLE DE HOCKEY JACQUES MARTIN)
Jacques Martin a gagné la Coupe Stanley après 30 ans dans la LNH.

«J'ai gagné une Coupe Memorial en 1986, une médaille d'or aux Jeux olympiques de 2002, la Coupe du monde en 2004 et le Championnat du monde en 2007. La chose qui manque, c'est la Coupe Stanley.»
Ces propos, Jacques Martin les tenait le 18 juin 2015, en entrevue à La Presse. L'ancien entraîneur-chef du Canadien venait alors d'être promu adjoint spécial à l'entraîneur des Penguins à l'époque, Mike Johnston.
Un an plus tard, et contre toute attente, Martin a finalement ajouté ce qui manquait à son éloquent palmarès. Quand il a soulevé la Coupe Stanley, dimanche, c'était l'aboutissement d'un long parcours qui a commencé, dans la LNH, en 1986 avec les Blues de St. Louis. Et qui s'est poursuivi à Chicago, Québec, Denver, Ottawa, Sunrise et Montréal, avant l'arrivée à Pittsburgh...
«Tu réalises un peu les rêves que tu avais quand tu étais enfant, raconte Martin, joint au téléphone par La Presse. Je viens de la campagne, j'ai été élevé sur une ferme. Quand j'étais petit, on jouait avec les voisins sur des patinoires extérieures, sur les ronds gelés dans le champ. Tu rêves au but gagnant. Quand tu soulèves la Coupe, c'est à ça que tu penses. Tu as la réalité devant toi. Tu y as souvent rêvé, maintenant tu le vis, tu l'apprécies et tu réalises à quel point c'est difficile de l'obtenir. Après 30 ans de travail dans la ligue...»
Même s'il était visiblement ému par le triomphe des siens, Martin assure que ce n'est pas l'émotion qui l'a fait faiblir quand son tour est venu de soulever la Coupe Stanley. «Non, c'est plus la déficience dans l'épaule! À mon âge, le haut de mon corps n'est pas comme il devrait l'être», lance-t-il en riant.
Kristopher Letang et Sidney Crosby... (PHOTO CHARLES LECLAIRE, USA TODAY SPORTS) - image 2.0
Kristopher Letang et Sidney Crosby
PHOTO CHARLES LECLAIRE, USA TODAY SPORTS
Un rôle clé
De cette conquête inattendue des Penguins, Jacques Martin fait certainement partie des acteurs clés. En tant qu'adjoint, son rôle consistait à s'occuper du désavantage numérique, mais surtout, des défenseurs. Et s'il y a un groupe d'arrières qui semblait suspect - sur papier - dans la LNH, c'était bien celui des Penguins.
Derrière le talentueux Kristopher Letang, on trouvait Trevor Daley, un vétéran qui semblait sur la pente descendante. Les Penguins l'ont d'ailleurs acquis en milieu de saison en retour de Rob Scuderi, un joueur en fin de carrière.
Olli Maatta est rempli de promesses, mais n'a que 21 ans. Idem pour Brian Dumoulin, 24 ans, qui n'avait que 14 matchs d'expérience dans la LNH avant le début de la saison. Justin Schultz a connu sa part de difficultés à Edmonton, tandis que Ian Cole et Ben Lovejoy sont essentiellement des défenseurs de troisième duo.
«On est choyés d'avoir un défenseur comme Kris, un joueur d'élite qui est responsable dans les deux sens de la patinoire, un leader, un compétiteur. C'est notre général. L'acquisition de Daley a joué pour beaucoup dans notre brigade. Son habileté à patiner, à passer la rondelle, à appuyer l'attaque. Malheureusement, il s'est blessé. Ensuite, Maatta et Dumoulin ont bien progressé. Lovejoy nous a donné de l'excellent travail, surtout avec la perte de Daley.
«Aussi, le travail des attaquants a beaucoup aidé. On préconisait un jeu agressif en zone adverse. Notre objectif était de passer le moins de temps possible dans notre zone. Les défenseurs ont bien joué, mais l'équipe aussi, en général.»
Le même but en tête
Les Ducks d'Anaheim ont annoncé hier l'embauche de Randy Carlyle. C'est donc dire qu'il ne reste plus qu'un seul poste d'entraîneur-chef dans la LNH, et c'est à Calgary. Selon une station de radio de Vancouver, les finalistes pour le poste seraient Glen Gulutzan et Todd Reirden.
Jacques Martin assure ne pas avoir soumis sa candidature pour un poste ce printemps. «Peut-être que la durée de nos séries m'a été défavorable, ils ont peut-être pris leur décision, a-t-il expliqué. Sinon, j'espère être considéré.»
«Chaque fois que j'ai été entraîneur-chef dans la Ligue nationale, je n'ai jamais postulé. Ce sont eux qui sont venus me chercher. On va voir. Ils connaissent mon nom.»
Pour l'heure, Martin continuera donc à dormir sur ses deux oreilles. À la fin du mois de juillet et au début du mois d'août, il tiendra, comme toujours, son école de hockey à Rigaud et à Hawkesbury. Ses protégés des Penguins Kristopher Letang, Pascal Dupuis et Marc-André Fleury devraient y être, tout comme Alexandre Burrows et Jean-Gabriel Pageau.
Entre-temps, il a de quoi se tenir amplement occupé. Lundi, c'était le vol de retour de San Jose vers la Pennsylvanie. Hier, il répondait à ses nombreux messages de félicitations. Aujourd'hui, c'est le défilé des champions à Pittsburgh et demain, ce sera l'heure des rencontres de fin de saison avec les joueurs. «Et la semaine prochaine, c'est déjà le repêchage!», ajoute-t-il.

Expansion à Las Vegas: une décision prise depuis longtemps

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Publié le 15 juin 2016 à 08h26 | Mis à jour à 08h26
Le T-Mobile Arena de Las Vegas accueillera bientôt... (Photo Kirby Lee, USA TODAY Sports)
PHOTO KIRBY LEE, USA TODAY SPORTS
Le T-Mobile Arena de Las Vegas accueillera bientôt une équipe de la Ligue nationale de hockey.

RICHARD LABBÉ
La Presse
L'arrivée imminente de Las Vegas dans le paysage de la Ligue nationale de hockey n'est un secret pour personne parmi les dirigeants du circuit. Selon des informations obtenues par La Presse, la venue de Las Vegas à titre de 31e équipe de la ligue a déjà été confirmée en coulisses il y a plus de trois mois.
Alors que le vote d'expansion approche à grands pas - ce vote aura lieu à Las Vegas le 22 juin -, de plus en plus de sources affirment que la ville des casinos et des paris sera l'heureuse élue, alors que Québec, l'autre ville candidate dans cette course, sera écartée, du moins pour le moment.
Ce scénario n'est toutefois pas une surprise pour les gens du milieu du hockey, qui sont déjà bien au fait de l'arrivée imminente de Las Vegas dans la LNH pour la saison 2017-2018. Le 7 mars, la station radiophonique montréalaise 91,9 Sport avait d'ailleurs évoqué cette possibilité, qui a depuis été ébruitée par plusieurs sources, dont à l'Associated Press hier.
Selon ce qu'il a été permis d'apprendre, la candidature de Québec a été écartée, pour l'heure, en raison d'un dollar canadien qui inquiète les dirigeants du circuit, mais aussi parce que les propriétaires ne veulent pas avoir à soumettre leurs formations à deux repêchages d'expansion au même moment. 
«Les propriétaires ne veulent pas de la possibilité de perdre deux joueurs importants d'un seul coup», affirme une source au fait du dossier.
Selon les règles qui ont été établies, les 30 équipes existantes de la LNH vont chacune perdre un joueur en faveur de Las Vegas lors du repêchage de l'expansion, qui devrait avoir lieu dans un an, soit en juin 2017.
Les équipes pourront avoir le choix: protéger un gardien, trois défenseurs et sept attaquants, ou encore un gardien et huit patineurs, une option qui permettrait de protéger quatre défenseurs. Ces deux scénarios permettent de croire que la nouvelle formation de Las Vegas devrait être compétitive dès son entrée sur les patinoires du circuit, dans un peu plus d'un an.
13 200 abonnements
Pour le moment, tout ce qui pourrait empêcher l'arrivée de Las Vegas dans la LNH se rattache à la capacité de pouvoir ou non débourser les droits d'entrée exigés, soit 500 millions US. Mais les dirigeants du groupe, avec en tête l'éventuel propriétaire Bill Foley, ont déjà affirmé avoir vendu plus de 13 200 abonnements en vue de matchs de hockey qui seraient présentés au tout nouveau T-Mobile Arena, ouvert depuis avril seulement.
La candidature de Las Vegas, afin d'être acceptée de façon officielle, devra être approuvée par les gouverneurs à la suite d'un vote favorable aux deux tiers lors du scrutin du 22 juin. À ce stade-ci, le résultat de ce vote ne semble plus qu'une formalité.
Rappelons que la dernière expansion dans la LNH remonte à 2000, quand le Wild du Minnesota et les Blue Jackets de Columbus avaient été ajoutés aux autres formations du circuit, moyennant des droits d'entrée de 80 millions de dollars pour chacune des deux équipes.

mardi 14 juin 2016

Phil Kessel, du fond du baril au sommet suprême

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14 juin 2016 | Jonas Siegel - La Presse canadienne à San José | Hockey
Kessel, dimanche, au terme de la finale de la Coupe Stanley
Photo: Christian Petersen / Getty Images /
 Agence France-Presse

Kessel, dimanche, au terme de la finale de la Coupe Stanley

En moins d’un an, Phil Kessel sera passé de la période la plus sombre de sa carrière à l’apothéose.

L’attaquant étoile a complété une saison en crescendo avec les Penguins de Pittsburgh, menant son club avec 22 points en route vers la conquête de la Coupe Stanley 11 mois et 12 jours après avoir quitté les Maple Leafs de Toronto en disgrâce.

« Ce fut une longue année, mais ce fut la meilleure de ma vie », a déclaré Kessel avec émotion, la barbe bien fournie, dimanche au SAP Center de San José, alors que les Penguins célébraient leur triomphe. Une victoire de 3-1 dimanche leur a permis d’enlever la série finale de la Coupe Stanley en 6 matchs aux dépens des Sharks.

Il s’agit d’un dénouement totalement imprévisible pour Kessel, dont la carrière était en chute libre quand il a été cédé à Pittsburgh par les Maple Leafs dans une transaction de six joueurs et de choix au repêchage en juillet dernier. Il venait de connaître la pire saison de sa carrière dans la Ligue nationale de hockey et il était montré du doigt comme le grand responsable des problèmes ayant miné l’équipe torontoise.

Sa personnalité a été décriée par différents médias et un certain nombre de partisans, et même des membres du club ont laissé entendre pas très subtilement qu’ils étaient heureux de le voir partir.

Rutherford, le croyant

Le directeur général des Penguins, Jim Rutherford, a toutefois choisi Kessel comme cible prioritaire, ne se laissant manifestement pas décourager par les critiques au sujet de sa personnalité et par le fait que son rendement sur la patinoire déclinait.

Rutherford était fasciné par la vitesse et le talent de buteur de Kessel, et ces deux atouts se sont révélés des facteurs importants en séries éliminatoires.

Kessel a inscrit 10 buts et 12 mentions d’aide chemin faisant vers la Coupe. Le trio qu’il a formé avec le rapide Carl Hagelin et le centre Nick Bonino s’est révélé le plus efficace des Penguins.

« C’est un grand changement », a déclaré Kessel à propos de son déménagement en Pennsylvanie.

D’anciens coéquipiers chez les Maple Leafs qui jouent actuellement pour les Sharks se sont souvent fait poser la même question au sujet de Kessel : qu’est-ce qui a changé chez lui ? Ils ont répondu en hochant la tête, sachant qu’en réalité, rien n’a changé.

Kessel, 28 ans, est le même joueur qu’il a toujours été, mais avec de meilleurs coéquipiers.« Je n’ai rien changé, a-t-il assuré. Je joue comme je l’ai fait toute ma carrière. Évidemment, vous n’obtenez pas beaucoup de chances comme celle-ci, vous devez donc essayer d’être à votre meilleur. »

Ses coéquipiers à Pittsburgh le décrivent comme un gars tranquille, joyeux et compétitif.

« On entend toujours certaines choses à propos des gars et évidemment, elles sont présentées différemment, mais Phil est un vrai bon gars, a déclaré l’ailier Bryan Rust. Il est un peu du genre tranquille, réservé. Mais il est un gars d’équipe, qui fait tout ce qu’il peut pour aider ses coéquipiers. Il a toujours le sourire. »

Plus complet

L’entraîneur-chef des Penguins, Mike Sullivan, a soutenu tout au long des séries que Kessel est devenu un joueur plus complet au fil des mois à Pittsburgh. Les entraîneurs torontois ont exprimé des attentes similaires tout au long de sa carrière avec les Leafs, mais en vain.

Tout indique que Kessel s’est montré plus constant dans ses efforts pendant le parcours des Penguins vers la Coupe.

« Quand je le regarde jouer, je me dis qu’il est déterminé à nous aider à gagner », a noté Sullivan après le 4e match de la finale.

Sullivan a loué la diligence de Kessel quand il n’est pas en possession de la rondelle et l’intensité qu’il démontre pour récupérer des rondelles libres en zone défensive.

Kessel a encore six ans à écouler au lourd contrat que les Penguins ont choisi d’acquérir le 1er juillet dernier et nul ne sait ce qu’il adviendra à la fin. Mais peu importe, cette décision est une victoire pour les Penguins considérant le championnat qu’il a contribué à remporter.

Kessel a reçu un appel de Sidney Crosby peu après son transfert à Pittsburgh et Crosby lui a dit combien il était excité de le compter comme nouveau coéquipier. Ils tenteraient de gagner la Coupe ensemble, lui a lancé le capitaine.

« Et nous y sommes parvenus, a dit Kessel. C’est une sensation incroyable. »