Max Pacioretty a marqué le premier but des siens. PHOTO : GRAHAM HUGHES
BILLET – Imaginez un peu la scène. Un bon matin, vous vous présentez au travail et un collègue est assis derrière votre bureau, en train d'exécuter exactement les tâches pour lesquelles votre patron vous paye. Le patron vous tend une chaise, et vous demande de vous inventer une nouvelle tâche.
Un texte de Martin Leclerc
Plus le temps passe, plus on a l'impression que c'est la situation dans laquelle se retrouve le capitaine Max Pacioretty depuis qu'on a confié le poste de centre numéro un de l'équipe au jeune Alex Galchenyuk.
Non, Pacioretty ne pivotait pas la première ligne d'attaque du CH avant la promotion de Galchenyuk. Toutefois, avant qu'on les réunisse, les deux avaient en quelque sorte l'habitude de travailler, à tour de rôle, au même bureau.
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Le bureau de Wayne Gretzky était situé derrière le filet. Celui de Daniel Brière se trouvait juste à la gauche du filet, près de la ligne des buts. C'est de cet endroit que Brière a inscrit un très fort pourcentage de ses 307 filets dans la LNH.
Pacioretty et Galchenyuk, quant à eux, sont à l'aise du côté droit de la zone offensive. Quelque part autour du point de mise au jeu. Tous deux gauchers, c'est à cet endroit que les deux tireurs aiment recevoir des passes et tirer à la réception.
Or, depuis qu'on l'a jumelé à Galchenyuk, Pacioretty ne va plus dans son bureau parce que son coéquipier s'y trouve déjà. Et pendant que Galchenyuk remplit le filet, Pacioretty donne l'impression de se chercher autre chose à faire.
Faire jouer ces deux attaquants ensemble équivaut-il à déshabiller Max pour habiller Alex? La question se pose. Et c'est peut-être un dilemme que Marc Bergevin et Michel Therrien devront résoudre durant l'été.
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L'échantillon est encore mince parce que Pacioretty et Galchenyuk n'ont disputé que huit rencontres côte à côte (les six derniers matchs plus deux autres rencontres en décembre).
Mais jusqu'à maintenant, la tendance est vraiment très forte. Pacioretty obtient moins de chances de marquer aux côtés de Galchenyuk. Et il ne secoue pas les cordages.
Le seul but inscrit par le capitaine alors qu'il était membre du trio de Galchenyuk est survenu le 8 mars dernier contre Dallas, quand Pacioretty était parvenu à effleurer et à faire dévier un foudroyant tir d'Andrei Markov devant le filet.
À part cela, Pacioretty n'a guère constitué une menace en attaque.
Cette saison, Pacioretty a inscrit 0,44 but par match (20 buts au total) quand il a été jumelé à Tomas Plekanec.
Ce rendement a chuté à 0,133 (2 buts) quand son trio était pivoté par Desharnais et il se situe à 0,125 but par match lorsqu'il joue aux côtés de Galchenyuk.
Les marqueurs capables de marquer de 30 à 40 buts étant plutôt rares chez le CH, le jumelage de Pacioretty et Galchenyuk sera certainement suivi de près par les décideurs de l'organisation au cours des trois dernières semaines du calendrier.
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Si aucune étincelle ne survient entre les deux d'ici la fin de la saison, il faudra trouver une solution durant l'été. Il ne servira à rien d'avoir recours à la pensée magique lors du prochain camp d'entraînement.
Il manque toutefois une importante pièce à ce puzzle (Brendan Gallagher) pour que Bergevin puisse procéder à une évaluation complète de son premier trio.
Blessé à nouveau, le fougueux ailier droit n'a disputé qu'une rencontre depuis la promotion de Galchenyuk au sein de la première unité.
Cette absence a aussi un impact de taille sur le rendement de Pacioretty. Dans les 21 matchs où Gallagher a été rayé de l'alignement cette saison, le capitaine n'a marqué que quatre fois (0,19 but par rencontre).
Mais quand Gallagher y était, Pacioretty a produit deux fois plus, inscrivant ainsi 0,40 but par match (20 buts en 50 rencontres), soit un rythme de 33 buts dans un calendrier de 82 matchs.
Publié par 98,5 fm pour 98,5fm Sports le mardi 23 février 2016 à 18h01. Modifié par Jacques Thériault à 19h49.
Carey Price
(98,5 Sports) - Même s'il ne vit plus dans le Grand Montréal depuis plusieurs années, Pat Brisson admet qu'il regarde toujours ce qui se passe chez le Canadien avec une attention toute particulière.
L'agent de joueurs, qui représente les Sidney Crosby, Patrick Kane, Jonathan Toews et John Tavares de ce monde, ne s'en cache pas. Il a toujours le CH tatoué quelque part près du coeur.
Comme bien des analystes, il avoue avoir été surpris de l'ampleur de la déconfiture du Tricolore suivant la blessure de son meilleur joueur, Carey Price.
«Je ne pensais pas voir une glissade aussi importante, a expliqué Brisson en entrevue au micro de Mario Langlois sur les ondes du 98,5 fm Sports. Mais je savais que ça allait être beaucoup plus difficile. Price a été nommé joueur le plus utile, c'est le meilleur joueur au monde. Il a volé 25 points à lui tout seul l'an dernier. Il a tout fait.»
Puisque Price est blessé - et qu'on ne sait toujours pas s'il va revenir cette saison -, Brisson pense que l'état-major doit profiter de la situation pour évaluer le personnel et prendre les décisions en conséquence.
«Marc Bergevin et Michel Therrien travaillent très fort en ce moment, je le sais. Peut-être que deux ou trois ans, cette évaluation du personnel en l'absence de Carey aura permis à l'équipe de s'améliorer encore davantage.»
Un P.K. Subban plus discret?
Brisson, qui côtoie les plus grands joueurs de la LNH, est bien au fait de ce qui se dit sur P.K. Subban à Montréal.
Même s'il ne compte pas le no 76 parmi ses clients, Brisson a lui aussi son opinion sur le dossier.
«Quand on parle du Canadien, on parle de P.K. Subban. Il est partout, il se vend bien. Même au match des étoiles à Nashville, on le voyait plus que les autres. C’est un gars qui intéresse les commanditaires et qui aime ça aussi. Je n'ai pas de conseil à lui donner, ce n'est pas moi qui le représente. Mais puisque l'équipe va mal, j'avoue qu'il pourrait un peu plus "tone down" (être plus discret).
«Il m’avait impressionné quand je l'avais rencontré, a avoué Brisson. Il est très intelligent. On l’avait vu sur le tapis rouge à Vegas lors de la remise des trophées, il pourrait être à la télé demain matin. C’est un talent sur la glace et hors glace. Il faut gérer ça, mais c’est sûr que les gens critiquent plus quand l’équipe va mal.»
Brisson reconnaît toutefois que la culture du hockey est différente d'autres sports notamment en ce qui en trait aux joueurs qui sortent un peu du moule.
«La culture hockey est très conservatrice, a-t-il avoué. Ce n'est pas pareil au basketball par exemple. Ça va peut-être changer dans l'avenir, mais c'est sûr que c'est plus conservateur.»
Processus d'apprentissage pour Pacioretty
Parmi ses nombreux clients, Brisson s'occupe notamment du capitaine du Canadien Max Pacioretty.
Pour Pacioretty, et pour la très grande majorité des joueurs de l'équipe, la saison est pour le moins difficile.
«C’est une année dans laquelle il acquiert de l’expérience, a reconnu Brisson. Il faut qu’il ait le dos large. Il est capitaine, il se sent responsable, il veut gagner. Je sens qu’il veut faire les choses de la bonne façon.
«Il faut l’aider, c’est ma responsabilité en tant que gérant. Je sais que Marc Bergevin et Michel Therrien font tout pour l’épauler. C’est certain que Max n’est pas aussi heureux qu’en début de saison, c’est plus complexe.
«J’ai beaucoup de capitaines comme client – Sidney Crosby, John Tavares, Steven Stamkos. Avant la saison, j'avais discuté avec Max de la possibilité qu'il devienne capitaine. Il disait que ce serait un honneur. Il était heureux, par la suite, d’avoir été choisi. C’est un autre accomplissement. C’est un honneur pour lui. En ce moment, je pense que c’est une bonne école pour lui. C’est dans l’adversité que tu apprends.»