mardi 22 novembre 2016

Price dérange, comme plusieurs de ses confrères

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« Price placerait beaucoup d'équipes en séries »

Alain Sanscartier

Même si la saison est jeune, avec moins de 20 parties au compteur, difficile de ne pas reconnaître la qualité du jeu offert par plusieurs gardiens de but de premier niveau dans la Ligue nationale de hockey.
Plusieurs clament haut et fort que Carey Price, de par son calme alarmant, sa technique, son élégance à protéger le filet de la Sainte-Flanelle et la confiance qu’il inspire à l’ensemble de ses propres coéquipiers a de quoi intimider les meilleurs marqueurs du circuit Bettman.
Tout porte à croire, selon les statistiques actuelles, qu’après seulement deux mois d’activités, le principal concerné n’est pas le seul de sa profession à transformer certaines faiblesses en forces.
Plusieurs tentent par tous les moyens de trouver des pistes de solution pour marquer davantage de buts et venir à bout de certains gardiens en s’attardant à la taille de l’équipement et à la possibilité de modifier certains règlements. Or, il faut reconnaître que certains de ces hommes masqués sont tout simplement des athlètes d’exception, tout comme le sont les Crosby, Ovechkin, Kane, et plusieurs autres.
Pourquoi cet éternel acharnement des hautes instances du circuit et des hommes de hockey? En quoi une partie qui se solde par la marque de 6-5 avec deux gardiens sous-performants est plus intéressante qu’une partie qui se termine 2-1 avec un duel de titans entre deux cerbères qui ne veulent pas lâcher le morceau?

Pour ceux et celles qui ont été témoins de la victoire des Panthers de la Floride face aux Sénateurs d’Ottawa samedi soir dernier par la marque de 4-1, vous avez pu voir que le vétéran de plusieurs saisons Roberto Luongo a offert une performance sublime. « Lou » a fait face à un barrage de 40 tirs en sa direction et il a été tout simplement fumant. Pourquoi doit-on voir cela de façon négative?
Pas de doute que les gardiens sont de plus en plus athlétiques, plus compétitifs et surtout davantage perfectionnistes dans la façon de garder les filets (plus analytique en raison de moyens plus sophistiqués qu’à l’époque, lectures des tendances, etc.).
Oui, certaines statistiques font de plus en plus peur, avec des pourcentages d’efficacité au-dessus de la barre des ,940 pour plusieurs et un grand nombre de gardiens avec des moyennes en dessous de 1,70 but alloué par partie, mais pourquoi est-ce difficile de le reconnaître?
De voir des gardiens marier l’eau et le feu en ce premier quart de saison, comme le font, entre autres, Price (1,58 et .950), Rask (1,46 et .946), Dubnyk (1,59 et .948) et Vasilevskiy (1,43 et .953), impressionne. Or, en quoi cela serait un défaut dans un sport de haut niveau ou seule l’excellence est de mise?
Barry Trotz
Barry Trotz (Source: Getty)

Barry Trotz et l’indice Corsi

Personne ne pourra accuser Barry Trotz d’être opportuniste, lui qui au sein de sa formation regorge de joueurs aux habilités offensives remarquables.
À la suite de la victoire convaincante des Capitals de 7-1 la semaine dernière face à l’ennemi juré, les Penguins de Pitsburgh, Trotz a pris le temps lors d’un point de presse de pointer du doigt l’attitude de certains joueurs de la LNH qui auraient tendance a accordé une trop grande importance à l’indice Corsi dans leur façon de compétitionner.
L’indice Corsi calcule le nombre de tirs tentés par l’équipe du joueur en question lorsque celui-ci se retrouve sur la glace et établit un lien avec le nombre de tirs alloués à l’adversaire lorsque ce même joueur est sur la glace.
Des statistiques super détaillées qui représentent un véritable outil de travail et un bon point de référence, mais ces mêmes statistiques pourraient aussi représenter une valeur ajoutée pour les représentants des joueurs lors de négociations contractuelles futures.
Un aspect du jeu qui, pour Barry Trotz et possiblement plusieurs autres entraîneurs chevronnés, pourrait diriger certains joueurs davantage sur la pensée individualiste plutôt que sur certaines statistiques d’équipe.
Une tendance qui pourrait même expliquer, en quelque sorte, la hausse du pourcentage d’efficacité chez certains gardiens de but du circuit à l’heure actuelle.
Kyle Turris
Kyle Turris (Source: Getty)

De vilaines habitudes chez les Sénateurs

Les Sénateurs présentent une fiche plus que respectable de 10-7-1 après deux mois d’activités dans la LNH, mais il y a des facettes du jeu qui inquiètent.
D’abord, la faible production offensive. Avec seulement 18 buts marqués à leurs 12 dernières sorties pour une moyenne de 1,50 par partie, les Sénateurs laissent très peu de marge de manœuvre aux gardiens de but.
Ensuite, cette vilaine tendance et cette mauvaise habitude d’allouer le premier but du match à l’adversaire. Une situation qui s’est produite dans 13 des 18 premières sorties de la formation ottavienne. Cela interpelle, et ce, beaucoup.
De s’exposer a du hockey de rattrapage comme le fait la troupe de Guy Boucher depuis le début de la saison place l’équipe dans des situations vulnérables vis-à-vis l’adversaire.
Oui, dans certaines de ces situations les Sénateurs ont démontré une belle force de caractère, compilant une fiche de 6-6-1 pour une moyenne de ,500 lorsqu’ils accordent le premier but, mais reste que ce n’est pas une formule gagnante à long terme.
Comme mentionné ci-haut, dans un contexte où les gardiens de premier niveau ne cessent de s’améliorer au niveau du taux d’efficacité et que plus la saison va progresser, plus les systèmes de jeu auront tendance à prédominer, il faudra absolument se placer dans des situations favorables dès le début du match.
Or, cette vilaine habitude d’accorder le premier but à l’adversaire est bien présente et bien ancrée depuis quelques années chez la formation ottavienne. Ce semble être une facette difficile à corriger, ce qui pourrait éventuellement représenter le plus gros talon d’Achille des Sénateurs d’Ottawa.
Soir après soir, on s’accroche à l’application d’un système défensif dans le but de remporter des matchs. Certains jugent que ce système imposé par Boucher se traduit par une restriction mise en place pour les joueurs à caractère offensif, tandis que d’autres voient cela comme une partie intégrante du processus de relance de cette franchise, qui a connu de gros ratés dans les dernières années dans la colonne des buts alloués à l’adversaire.
Bref, il s’agit d’une orientation organisationnelle, qui en bout de ligne éprouve des difficultés à trouver le juste milieu dans la latitude accordée entre le jeu défensif et la présence de créativité. À moins que certains n’aient toujours pas réalisé et refusent systématiquement de se pointer dans la zone payante, là où selon certaines statistiques, 78% des buts se marquent.
Un choix qui peut se justifier par les échecs des dernières années, mais aussi qui prouve qu’il est difficile d’obtenir le meilleur des deux mondes dans un circuit aussi compétitif que celui de la Ligue nationale, où la parité n’a jamais été aussi présente.

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