mardi 1 novembre 2016

Le nouveau rôle de Tomas Plekanec

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« J'aurais aimé marquer, mais la victoire est plus importante. »

Images of Francois Gagnon
MARDI, 1 NOV. 2016. 10:55

Tomas Plekanec a hérité du poste de centre numéro un du Canadien lorsque Saku Koivu a quitté Montréal en direction d’Anaheim au terme de la saison 2008-2009. Sa 13e avec le Tricolore.
Cette transition était justifiée, car Plekanec était alors le meilleur joueur de centre du Canadien. Meilleur pour générer de l’attaque; meilleur pour relever avec brio les mandats défensifs de contrer les plus redoutables attaquants adverses.
Bien qu’il n’ait jamais réussi à convaincre les friands de jeux spectaculaires et de statistiques pas mêmes avancées de ses qualités offensives, Plekanec a salué son nouveau rôle avec une saison de 70 points (25 buts) dès sa première année en relève à Saku Koivu. S’il est vrai que cette saison 2009-2010 a été sa plus productive en carrière, Plekanec a raté le plateau des 50 points une seule fois depuis se contentant de 20 buts et 43 points en 81 rencontres disputées en 2013-2014. Ses 33 points amassés lors de la saison écourtée de 2012-2013 représentent un total de 57 points dans le cadre d’une saison complète. Et comme Plekanec n’a raté que dix rencontres au cours des 10 dernières saisons, on peut facilement assumer qu’il aurait encore flirté avec une saison complète.
Toujours le plus complet
Tomas Plekanec a eu 34 ans lundi. S’il est vrai que le vétéran qui amorce sa 12e saison à Montréal a un brin ralenti, il est toujours le joueur de centre le plus complet du Tricolore.
Contrairement aux années passées, Plekanec n’a toutefois plus le mandat d’être le fer de lance de l’attaque. Ce mandat a été confié à Alex Galchenyuk cette année. C’était clair lorsqu’il s’est retrouvé avec Max Pacioretty et Brendan Gallagher qui l’encadraient d’ailleurs en fin de saison dernière alors que la transition s’est amorcée. C’est devenu plus clair encore lorsque Alexander Radulov, qui a amorcé la saison à la droite de Plekanec, a été muté au sein du « premier » trio à la place de Pacioretty.

Et comme le capitaine a retrouvé son complice David Desharnais dans ce jeu de chaise musicale et que le vétéran Plekanec évolue maintenant entre la recrue Artturi Lehkonen et le très rapide, très responsable, mais pas très menaçant offensivement Paul Byron, Plekanec est maintenant un centre plus défensif qu’offensif. Un rôle qu’il peut relever avec brio comme il l’a démontré dans les face-à-face qui l’ont opposé successivement à John Tavares des Islanders, Steven Stamkos du Lightning et Auston Matthews des Maple Leafs. Trois duels desquels Plekanec est d’ailleurs sorti gagnant au grand plaisir de son entraîneur-chef et de ses coéquipiers qui sont les premiers à reconnaître la grande valeur de Plekanec alors que plusieurs partisans et observateurs n’y arrivent pas. Ou pire, ne veulent pas y arriver!
Transition bien planifiée
Michel Therrien a bien planifié la transition qui s’opère depuis le début de la saison au sein de la ligne de centre du Canadien. L’entraîneur-chef a rencontré son vétéran Plekanec et aussi David Desharnais pour mettre cartes sur table.
« La communication est importante dans ce genre de transition. Tu dois faire comprendre aux joueurs impliqués quels sont tes motifs et quelles sont tes attentes. C’est clair que le mandat de Tomas a changé. Que des minutes offensives et surtout des minutes en avantage numérique sont maintenant données à Alex et David. Mais ''Pleky'' sait aussi qu’on s’attend à ce qu’il produise offensivement. D’ailleurs, si tu regardes les statistiques depuis le début de la saison, c’est souvent lui qui a obtenu le plus de temps d’utilisation. Car en plus d’être très responsable défensivement, il demeure un très bon joueur de centre. Les occasions qu’il a obtenues l’ont d’ailleurs prouvé », a expliqué l’entraîneur-chef Michel Therrien croisé par RDS.ca.
Samedi soir contre Toronto, Plekanec a effectué 24 présences totalisant 17 min 47 s. Trois présences de plus et plus de trois minutes de plus qu’Alex Galchenyuk qui est toutefois le centre le plus utilisé en moyenne par match cette saison; cinq présences de plus et plus de quatre minutes de plus que David Desharnais.
La différence, c’est que Plekanec n’a pas joué en avantage numérique contrairement à Galchenyuk et Desharnais qui sont demeurés au banc pendant que Plekanec et les autres joueurs plus défensifs « tuaient » les pénalités.
Des nombreuses qualités qui le caractérisent Plekanec, son attitude vient en tête de liste. Il serait donc surprenant que le changement de rôle avec lequel il doit composer soit de nature à miner l’esprit d’équipe qui l’anime depuis qu’il évolue à Montréal. Surtout que son entraîneur-chef prendra les moyens pour le récompenser, comme il tente de le faire avec tous les joueurs qui se distinguent cette saison.
« Les rôles ont peut-être changé en théorie, mais la pratique demeure ce qui compte le plus. On apporte des tas d’ajustements dans le cadre des matchs et il n’est pas dit que certains soirs, Tomas n’obtiendra pas du temps en avantage numérique parce qu’il fonctionne mieux que les autres. La transition que nous vivons en ce moment est tout à fait normale quand tu considères l’expérience prise par un jeune comme Galchenyuk.
Des millions qui font jaser
Si les occasions défilent sur une base régulière devant Plekanec depuis le début de la saison, le vétéran joueur de centre n’a pas encore su les transformer en but jusqu’ici alors qu’il s’est contenté de trois passes au fil des neuf premières rencontres. Ce qui est loin d’aider les partisans et observateurs habitués à être critiques à son endroit à apprécier la valeur défensive de son jeu.
Et comme en plus, Plekanec amorce cette année un contrat de deux ans qui lui rapportera 12 millions $, les critiques s’en donnent à cœur joie.
Pourquoi avoir offert une telle prolongation de contrat à Plekanec dès l’an dernier? Parce que le quatrième choix du Tricolore (71e sélection) en 2001 a toujours été un joueur prisé par les équipes de la LNH. Des clubs qui n’auraient pas hésité à lui faire des offres similaires pour le sortir de Montréal. Et avant de crier qu’un tel départ aurait été souhaitable – et économique – pour leur club, les partisans habitués à s’en prendre à Plekanec devraient se rappeler qu’il n’était pas acquis que Galchenyuk – est-ce vraiment clair encore aujourd’hui – serait en mesure de se développer à titre de premier joueur de centre du Canadien. Ajoutez à cela le fait que David Desharnais peut difficilement remplir ce rôle également et que le Canadien n’a pas de jeune prodige au sein de sa relève – Michael McCarron jouera dans la LNH un jour pas si lointain, mais il sera sans doute bien plus un troisième centre qu’un premier – et vous avez les motifs qui ont poussé Marc Bergevin à se montrer un brin généreux pour garder Plekanec à Montréal à titre de bon vétéran en mesure d’assumer un rôle de police d’assurance.
Une police d’assurance dispendieuse peut-être, mais qui rapportera beaucoup au Canadien si Plekanec continue à remporter les duels défensifs qui l’opposeront match après match aux meilleurs attaquants des autres clubs, s’il continue à assumer son leadership tranquille qui profite maintenant de l’appui des Weber et Radulov, et s’il arrive à atteindre le plateau des 40 points en dépit du changement de vocation avec lequel il doit composer.

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