jeudi 26 mai 2016

Si vous êtes Yzerman, vous faites quoi avec le dossier Stamkos?

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Steven Stamkos
Steven Stamkos (Source d'image:Getty)
BERTRAND RAYMOND
MERCREDI, 25 MAI 2016. 08:39

Normalement, ça coûte très cher quand une organisation remporte la coupe Stanley. Quand les contrats des joueurs le leur permettent, ils saisissent l'occasion pour monnayer ce championnat. La gourmandise des joueurs forcent habituellement la direction à se départir de certains éléments pour respecter le plafond salarial. Les Blackhawks de Chicago sont passés par là quelques fois.
Dans le cas du Lightning de Tampa Bay, sans même savoir ce qui va se passer dans le match décisif de jeudi, on sait déjà que l'été sera très onéreux. Il y aura de lourds contrats à renégocier. Steven Stamkos vise une entente de 10 millions $, Nikita Kucherov, qui est nettement sous-payé à 711 000 $, va exiger la lune. Alex Killorn, l'un des éléments les plus efficaces de son équipe dans les présentes séries, sera difficile à écarter. Et c'est sans compter Cedric Paquette, Jonathan Marchesseault et Nikita Nesterov, qui frappent tous à la porte de leur premier million.

Les trois derniers représentent du petit change pour le directeur général Steve Yzerman. Sa priorité est Stamkos. Il en va de l'avenir de l'équipe.
Stamkos est un joueur de concession de 26 ans seulement. Même s'il a déjà gagné deux trophées Maurice-Richard, le meilleur est à venir dans son cas. Yzerman doit se poser deux questions à son sujet. Est-ce que son équipe peut espérer remporter un jour la coupe Stanley sans lui? S'il s'en va poursuivre sa carrière ailleurs, quand pourra-t-il repêcher un autre joueur de concession du même type?
Parce que l'organisation est très impliquée dans les séries, c'est normal de ne plus entendre parler des négociations de contrat entre l'équipe et son meilleur joueur. Quand on livre une telle bataille, il faut à tout prix éviter les sources de distraction. Néanmoins, on ne doute pas que l'agent de ce prolifique marqueur et Yzerman poursuivent les discussions. Les deux en arriveront probablement à un compromis qui sera inévitablement à l'avantage du joueur qui a tous les atouts dans son jeu pour faire danser son directeur général. Le Lightning ne peut pas logiquement perdre un joueur de cette trempe sans même obtenir une douzaine de bâtons en retour.
On risque donc de revivre ce qui s'est passé dans le cas de P.K. Subban. C'est le propriétaire qui va donner le feu vert à son directeur général pour qu'il accorde à Stamkos ce qu'on lui refuse depuis des mois. Yzerman a la responsabilité du plafond salarial, mais le propriétaire, de son côté, a l'obligation d'honorer la fidélité d'un public qui lui remplit les poches. Geoff Molson l'avait compris.
Si Stamkos décide de tester sa valeur sur le marché, il aura toujours le loisir de revenir à Tampa, mais ça reste un jeu très dangereux car il y aura toujours quelque part une organisation prête à lui en offrir davantage. Pour la majorité des athlètes, il n'y a pas un sentiment d'appartenance qui résiste à une proposition d'un ou deux millions de plus.
Faudra tenter de récupérer de l'argent ailleurs. La meilleure avenue est le contrat du gardien Ben Bishop, à qui on devra verser 6 millions $ pendant une saison encore. Ça fait au moins deux ans qu'on nous répète que le jeune Andreï Vasilevskiy représente l'avenir de l'organisation dans les buts. Une blessure à Bishop lui permet actuellement d'en faire la démonstration. Il est grand, athlétique et rapide. Et il semble prêt à assumer un rôle plus important.
Il a connu quelques sorties de trois buts récemment, mais on n'accorde pas toujours une grande protection à un gardien de 21 ans qui évolue sous une pression énorme. Mardi, il devait se demander où étaient passés ses coéquipiers durant les 40 premières minutes.
Une troisième question s'ajoute donc aux deux premières concernant Stamkos. Est-ce que le Lightning peut dorénavant se priver des services de Bishop? Les opinions sont certainement partagées là-dessus.
Steve Yzerman est grassement payé pour répondre à ce genre de questions.
Latendresse : la bonne décision
Guillaume Latendresse a célébré son 29e anniversaire de naissance hier. Le chiffre m'a frappé. À 29 ans, il est à la retraite depuis deux ans déjà.
Latendresse, qui dirige aujourd'hui les Riverains du Collège Charles-Lemoyne, de la Ligue midget AAA, en plus d'un rôle d'analyste à RDS, a subi au moins cinq ou six commotions cérébrales, dont la dernière avec les Lions de Zurich, de la Ligue A de Suisse, où il se croyait sans doute à l'abri des coups durs.
Il a eu l'intelligence de s'arrêter à 27 ans parce qu'il ne voulait pas courir le risque d'étirer sa carrière en faisant des antidépresseurs sa médication quotidienne. Père de deux jeunes enfants, les choses auraient pu mal tourner pour lui et pour sa famille s'il l'avait fait. D'autres, qui ne l'ont pas compris, ont même payé de leur vie leur profond attachement au hockey.
Latendresse préfèrerait sans doute marquer 20 buts par saison sur les patinoires de la Ligue nationale, mais la vie en a décidé autrement.

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