mercredi 4 mai 2016

Les Blues se moquent des Stars

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Antti Niemi
Antti Niemi (Source d'image:Getty)
Images of Francois Gagnon

SAINT LOUIS - S’il est difficile de gagner en saison régulière sans un gardien qui excelle devant le filet - les partisans du Canadien en savent quelque chose - il devient pratiquement impossible de gagner sans un gardien dominant une fois en séries éliminatoires.
Les Stars de Dallas et leurs partisans l’ont appris à leurs dépens mardi soir alors que les Blues les ont pulvérisés 6-1 pour prendre les devants 2-1 dans la série qui se poursuivra jeudi au Scottrade Center.

Après avoir passé la journée à laisser planer un doute quant à l’identité de son gardien partant – il était pourtant évident qu’Antti Niemi obtiendrait le départ parce qu’il avait quitté le premier la patinoire et que Kari Lehtonen avait effectué des heures supplémentaires avec les réservistes - Lindy Ruff a finalement donné le filet à Niemi.
La décision n’a pas souri aux Stars et à leur entraîneur-chef. Victime d’un troisième but sur les 12 tirs qu’il a affrontés, Niemi a été rappelé au banc 154 secondes après le début de la période médiane.
Le gardien finlandais a été chassé du match à la suite d’un but spectaculaire marqué par Troy Brouwer qui a mystifié le gardien des Stars après s’être moqué du défenseur Kris Russell acquis par Dallas à la date limite des transactions justement pour solidifier une défensive qui avait cruellement besoin de renfort.
« Je suis entré en zone adverse avec de la vitesse et j’ai su en profiter », a expliqué Brouwer qui a forcé Russell à plonger pour tenter de le rejoindre… sans succès!
« C’était aussi une belle exécution», a ensuite reconnu l’attaquant acquis par les Blues - en retour de T.J. Oshie qui est à Washington - pour donner plus de caractère à une attaque qui en manquait un brin.
« Plus important encore, ce but était important, car il nous donnait l’avance 3-1 rapidement en deuxième période. Je crois qu’il leur a fait mal », a ajouté Brouwer qui assurait, en matinée mardi, que lui et ses coéquipiers avaient du bien meilleur hockey à offrir que celui qu’ils ont offert lors des deux premiers matchs de la série à Dallas.
« On a joué ce soir comme nous en sommes capables. Comme nous le faisons quand nous remportons du succès. On avait besoin de ce genre d’effort pour maximiser nos chances de victoire. Il faudra disputer le même genre de match encore jeudi. »
But refusé
Le but de Brouwer a fait basculer la partie du côté des Blues. C’est indéniable. Mais un but refusé aux Stars après révision vidéo en fin de première période a aussi fait très mal à Dallas.
Venu appuyer l’attaque lors d’une mêlée devant le filet des Blues, Jason Demers a hérité d’une rondelle libre dans l’enclave avant de tirer dans une cage déserte. Le défenseur montréalais a visé la partie supérieure et l’arbitre Eric Furlatt a accordé le but pointant du doigt le haut du filet qui semblait avoir bougé. L’officiel mineur responsable de signaler les buts était du même avis que l’arbitre puisqu’il a allumé la lumière rouge.
Mais voilà! Les reprises ont clairement démontré que la rondelle a frappé la barre horizontale et non la partie supérieure du filet forçant ainsi l’arbitre à infirmer sa décision initiale.
« Ce jeu a fait tourner le match. Au lieu de niveler les chances en fin de première, les Stars sont demeurés un but derrière et nous avons doublé notre avance dès le début de la deuxième période. Ce fut un énorme changement de momentum. Il a marqué le match selon moi », a analysé Ken Hitchcock après la victoire de son équipe.
Débarqué à froid devant la cage de son équipe, Lehtonen a repoussé le premier tir qu’il a affronté. Mais le deuxième – qui n’en était pas vraiment un, car la rondelle a dévié sur le patin de son défenseur Alex Goligoski – s’est retrouvé derrière lui.
Victimes du premier but du match, les Blues ont donc répliqué avec quatre buts sur leurs 15 premiers tirs. Ils en ont ajouté un autre en fin de deuxième tiers et un dernier en troisième période en route vers une victoire facile. Une victoire qui leur permet de prendre les devants dans une série qui sera finalement très expéditive si les Stars ne trouvent pas une façon d’aider leurs gardiens à effectuer des arrêts.
Bien qu’ils se soient succédé devant la cage des Stars pour un deuxième match de suite, Niemi et Lehtonen n’ont pas été affreux. Mais ils n’ont pas offert à leurs coéquipiers les arrêts nécessaires pour espérer gagner en séries. Des arrêts que Brian Elliott a réalisés en stoppant 25 des 26 tirs des Stars sans trop de difficulté.
Petite source de renforcement positif pour les Stars et leurs partisans, Kari Lehtonen, malgré les trois buts qu’il a accordés sur les 27 tirs qu’il a affrontés, a réalisé quelques arrêts solides.
On se console comme on peut…
Pénalités coûteuses
Dans son point de presse d’après-match, l’entraîneur-chef Lindy Ruff a refusé de faire porter l’odieux de la défaite sur les jambières de ses gardiens. « Ils ne sont pas responsables de la défaite de ce soir », a plaidé Ruff.
J’aurais préféré que l’entraîneur-chef des Stars précise qu’ils n’étaient pas les seuls responsables, mais bon…
Les unités spéciales ont une fois encore fait défaut aux Stars. Incapable de marquer en avantage numérique dans un troisième match de suite - les Stars sont 0 en 11 supériorités numériques depuis le début de la série - Dallas a accordé deux autres buts aux Blues qui en revendiquent maintenant quatre en trois rencontres.
« Les deux équipes sont nez à nez depuis le début de la série à cinq contre cinq. Ce sont les unités spéciales qui ont fait la différence et je dois trouver une façon de faire produire notre attaque massive tout en trouvant des combinaisons qui permettront d’être moins perméables en désavantage. C’est mon mandat. C’est à moi de trouver les solutions », assurait Lindy Ruff après l’entraînement matinal de mardi.
Il devra se remettre au travail s’il veut renverser la tendance lors du quatrième match.
Ruff devra aussi s’assurer de compter sur un club plus discipliné. Car en offrant sept attaques massives comme les Stars l’ont fait mardi soir, ils mineront grandement leurs chances, aussi minces soient-elles, de revenir dans cette série, voire de la gagner.
Pointé du doigt dans la défaite de dimanche en raison de ses trois pénalités mineures dont la dernière a propulsé les Blues vers la victoire en prolongation, Antoine Roussel a péché une fois encore.
Bien malgré lui, le cousin français a tiré la rondelle dans la foule en fin de période médiane. Dix secondes après son arrivée au cachot, les Blues en profitaient pour marquer leur 5e but. On dira, sans doute avec raison, que l’issue du match était déjà scellée avant ce cinquième filet. Mais cet autre but a minimisé davantage les minces chances de remontée des Stars en troisième période.
De fait, la remontée souhaitée par les Stars et leurs partisans, cette remontée redoutée par les Blues et leurs fans qui ont vu fondre l’avance de 3-1 dont ils profitaient dimanche avant de gagner en prolongation, n’a jamais eu lieu.
Les Stars se sont contentés de tirer sept fois sur la cage défendue par Brian Elliott (total de 26 pour la rencontre) alors que les Blues ont ajouté 13 tirs au dernier tiers aux 26 obtenus lors des 40 premières minutes.
En plus d’être solide défensivement, Alexander Steen a marqué deux des six buts des Blues. L’attaquant suédois a cadré cinq des sept tirs qu’il a décochés. C’est toutefois Vladimir Tarasenko qui a été l’attaquant le plus actif cadrant huit des 12 tirs qu’il a tentés. Le redoutable marqueur russe a inscrit un but, mais a dominé son équipe avec une récolte de trois points. Le capitaine David Backes a marqué à deux reprises également. C’est toutefois avec ses épaules qu’il s’est imposé assénant neuf des 34 mises en échec distribuées par les Blues lors de la troisième rencontre.
Pas surprenant que les joueurs des Stars affichaient autant de frustration en fin de match. Car non seulement ont-ils été bafoués au chapitre du score final, ils ont aussi été rondement frappés lors de la rencontre.
« Il y avait de la frustration en fin de match et c’est normal. Plusieurs décisions sont allées contre nous. J’étais frustré derrière le banc et mes joueurs se sont sans doute un peu inspirés de ma frustration. Mais bon! Nous sommes en séries. Il faut effacer tout ce qui n’a pas bien été ce soir et rebondir lors du prochain match », que Lindy Ruff a lancé en fin d’un point de presse qui a duré moins de deux minutes.
Je veux bien.
Mais ça prendra aussi des arrêts importants de la part de ses gardiens. Et peu importe qu’ils soient réalisés par Niemi ou Lehtonen, ces arrêts devront venir avant que l’issue de la rencontre soit scellée comme ce fut le cas mardi. Sans quoi ma prédiction d’une victoire rapide des Blues (en cinq matchs) se réalisera.

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