mercredi 20 avril 2016

Les Blues remportent le 4e match contre les Blackhawks et mènent la série 3-1

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Blues 4 - Blackhawks 3

FRANÇOIS GAGNON
MERCREDI, 20 AVR. 2016. 00:30 (MISE À JOUR : MERCREDI, 20 AVR. 2016. 02:30)

CHICAGO – Les champions en titre de la coupe Stanley sont dans le trouble. Dans le pétrin. Bien qu’ils aient soulevé leurs partisans en leur permettant de célébrer trois buts au rythme de leur traditionnel hymne à la joie qu’est « Chelsea Dagger », les Blackhawks ont vu leurs adversaires venus de Saint Louis marquer une fois de plus.
Battus 4-3 par le brillant franc-tireur Vladimir Tarasenko et par le non moins brillant gardien Brian Elliott, les Blackhawks sont donc maintenant acculés au pied du mur. Une autre défaite et ils seront en vacances alors que les Blues réaliseront l’exploit de franchir la première ronde des séries après trois sorties rapides au fil des trois dernières saisons.
« Nous avons la conviction de pouvoir battre n’importe qui et les expériences des dernières années ont permis à nos joueurs de comprendre de quelle façon nous devons jouer pour gagner », a lancé l’entraîneur-chef Ken Hitchcock après la victoire cruciale de son équipe tard mardi soir au United Center.
Et comment doivent jouer les Blues selon Hitchcock? « Nous formons un club de cols bleus qui doit adopter un style de cols bleus pour gagner. »
Tout cela est bien beau.

Mais les Blues ont été victimes d’un barrage de 42 tirs de la part des Hawks qui ont déjoué Brian Elliott à trois reprises seulement. Deux fois sur des tirs déviés qui n’ont donné aucune chance au gardien de l’heure en séries et une autre fois pendant une attaque massive.
De fait, n’eut été de l’indiscipline des Blackhawks qui ont permis aux Blues de marquer à deux reprises en avantage numérique – sans oublier la pénalité écopée par Andrew Shaw en fin de rencontre, pénalité qui a miné les chances des Hawks de niveler le score en rappelant Corey Crawford au banc – et des revirements coûteux multipliés par les défenseurs des Hawks, les Blues pourraient facilement se réveiller avec une série deux de trois sur les bras plutôt qu’avec une avance qui semble bien confortable de 3-1 dans la série quatre de sept qui les oppose aux Blackhawks. Une série qui pourrait prendre fin dès jeudi.
« Ne vous laissez pas impressionner par le chiffre des tirs au but. Je suis convaincu que si nous comparons les occasions de marquer des deux équipes elles seront pratiquement nez à nez. Deux très bonnes équipes s’affrontent. C’est plaisant de faire partie de ces matchs, de cette série. Il nous suffit de maintenir le rythme contre un club qui ne lâchera certainement pas et on verra où ça nous mènera », a ajouté l’entraîneur-chef des Blues.
Pas convaincu que Hitchcock aurait tenu un discours semblable si son équipe avait perdu mardi et que la série s’était retrouvée égale 2-2. Encore moins s’il était dans la même position que son vis-à-vis Joel Quenneville. Mais Hitchcock est dans le siège du conducteur. Et pour le moment, ce siège est très confortable.
Encore Tarasenko
En plus de capitaliser sur l’indiscipline et les revirements des Hawks, les Blues de Saint Louis ont pu compter une fois encore sur l’as marqueur Vladimir Tarasenko. Le redoutable franc-tireur a déjoué le gardien québécois Corey Crawford à deux reprises, sensiblement du même endroit, les deux fois à l’aide de son sensationnel tir des poignets.
Et bien que Hitchcock se plaise à dire que son équipe est un club de cols bleus, Vladimir Tarasenko n’a rien d’un col bleu. Rien de rien. Il entre même dans la catégorie réservée aux grands maîtres. Aux virtuoses.
« Il est excellent », a reconnu Crawford après la rencontre.
« Il est dans une classe à part, a aussi convenu Ken Hitchcock. Il tire si vite, avec tellement de puissance et ses tirs sont tellement précis qu’il est très difficile à contrer. J’aimerais qu’il y ait plus de joueurs de ce genre dans la Ligue. »
En 17 matchs de séries en carrière, Tarasenko revendique déjà 13 buts et 16 points.
Tarasenko a marqué son deuxième but des présentes séries pour ouvrir la marque en fin de première. Il en a ajouté un autre en fin de période médiane – pendant une pénalité à Andrew Ladd – pour créer l’égalité 2-2. Andrew Shaw en faisant dévier un tir de la pointe de Marian Hossa et Duncan Keith venu appuyer ses attaquants pendant une supériorité numérique avaient nivelé les chances et donné les devants aux Hawks.
En troisième période, alors qu’on croyait bien que ce match s’éterniserait en prolongation, une pénalité écopée par Duncan Keith a permis aux Blues par le biais de Jaden Schwartz de redonner les devants à Saint Louis. Tarasenko a récolté une passe sur ce but. Visiblement affectés par ce but, les Hawks ont baissé le rythme un brin ou deux. Résultat : un double cafouillage des arrières Michal Rozsival et Trevor Van Riemsdyk a permis à Alexander Steen d’obtenir une longue échappée au terme de laquelle il a habilement déjoué Corey Crawford.
Un but chanceux de Duncan Keith a ravivé les espoirs des fans des Hawks. Tout comme le but dans un filet désert qui a été refusé aux Blues après un appel sur un hors jeu non signalé.
Mais une pénalité écopée par Andrew Shaw en fin de rencontre à tout bousillé. « On a vu des gestes bien plus graves demeurer impunis au cours du match et depuis le début de la série. La constance a pris le bord sur ce jeu », a indiqué Joel Quenneville.
L’entraîneur-chef des Hawks n’a toutefois pas imputé le poids de la défaite aux seuls arbitres. « L’indiscipline et des erreurs à de bien mauvais moments nous ont fait mal. Tarasenko (Vladimir) est un marqueur élite dans la Ligue et nos joueurs n’ont pas été en mesure de faire contrepoids à sa performance. Il faudra jouer du meilleur hockey. On va se regrouper demain, on va se motiver pour gagner le prochain match et repartir de là. »
Comme ses joueurs, Joel Quenneville affichait un visage long après la rencontre. Normal. Car en dépit de leurs trois conquêtes de la coupe Stanley depuis 2010 et des leaders solides qui occupent le vestiaire des Hawks, cette équipe ne joue pas de l’assez bon hockey pour rivaliser avec la qualité du jeu offert par les Bleus.
Crawford jette les gants
Pour offrir une chance réelle de victoire à son équipe, le gardien québécois Corey Crawford avait une lourde commande à livrer : tenter d’égaler les performances de son rival Brian Elliott qui avait été rien de moins que sensationnel lors des trois premiers matchs.
Crawford a relevé le défi. Au-delà les buts enfilés à ses dépens, Crawford s’est imposé à plusieurs reprises. En début de période médiane, il a réalisé trois, quatre arrêts cruciaux pour garder son équipe dans le coup. Mieux encore, alors que le score était égal 1-1, Crawford s’est dressé deux fois plutôt qu’une aux dépens de Robby Fabbri. La recrue des Blues a ensuite heurté la tête de Crawford en lui tombant dessus. Victime de contrecoups d’une commotion cérébrale plus tôt cette saison, Crawford n’a pas prisé le geste. Mais alors là pas du tout. Il s’est rapidement dirigé vers le coin de la patinoire où il a engagé un combat avec Fabbri.
« C’était la deuxième fois depuis le début des séries qu’il me faisait le même coup. Je ne pouvais pas accepter ça. J’étais en maudit et j’ai décidé de répliquer », a convenu Crawford qui semblait bien plus abattu par le résultat de la rencontre et le déficit de 1-3 de son équipe que par le geste de Fabbri et le rififi qui a suivi.
« Tous les matchs sont serrés. Ils se sont tous décidés par un but. Mais on est quand même dans une situation qu’on n’aime pas. Il ne faut pas lâcher. On doit surtout penser à gagner le prochain match au lieu de se dire qu’on a trois victoires de suite à remporter si on veut gagner la série. »
À en juger par l’atmosphère qui régnait dans le vestiaire des Hawks après la défaite de mardi, il est permis de croire que des complaintes de Blues bien plus que le rythme endiablé du « Chelsea Dagger » flotteront sur Chicago avant longtemps.

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