MONTRÉAL - Schiller Hyppolite souhaitait profiter de son affrontement contre Darnell Boone pour se faire un nom. Il est possible de dire qu’il a remporté son pari d’une certaine façon.
Malgré deux chutes au plancher aux cinquième et sixième rounds, le Montréalais d’origine haïtienne s’est ressaisi avant de s’imposer par décision unanime, samedi soir à l’Olympia de Montréal. Les trois juges ont remis des cartes de 96-93, 95-93 et 95-93 en sa faveur.
Hyppolite (20-1) paraissait pourtant rendu au bout rouleau après avoir survécu de peine et misère au sixième assaut, mais c’est plutôt Boone (23-23-4) qui n’a pas été en mesure de maintenir la cadence par la suite. Le vétéran n’a pas gagné les quatre derniers rounds restants.
« J’ai eu mal, mais je suis revenu en force, a dit Hyppolite avec fierté à sa sortie du ring. J’ai boxé très intelligemment après le sixième round. J’ai été capable de le battre avec ma vitesse. »
Schiller Hyppolite et son entraîneur Jean-François Bergeron
Schiller Hyppolite et son entraîneur Jean-François Bergeron (Source: Vincent Ethier)
Même s’il a été en mesure de contrôler le rythme pendant une bonne partie du duel, Hyppolite s’est fait surprendre par deux gauches de Boone, qui l’ont chaque fois propulsé sur le canevas.
« C’était rough, mais c’est le combat que j’ai disputé que je préfère. Il m’a permis d’apprendre beaucoup de choses sur moi, a avoué le vainqueur. Mais je savais que j’étais capable de revenir.
« Boone attendait tout le temps, sauf que je savais que les choses se passeraient ainsi. Boone a du cœur et il n’abandonne jamais. Il m’a fait mal et c’est pourquoi je le respecte énormément. »
Après son triomphe, Hyppolite a réitéré son désir de croiser le fer avec les meilleurs boxeurs de sa division et son promoteur Camille Estephan a suggéré le nom de Jean Pascal, qui assistait au gala organisé par Eye of the Tiger Management. L’ex-champion des poids mi-lourds du WBC a indiqué qu’il était sur le point de reprendre l’entraînement, mais n’a pas répondu au défi lancé.
Cela dit, Estephan a également mentionné que le Britannique George Groves souhaite affronter son protégé le 9 avril en Angleterre. Cela laisserait moins d’un mois à Hyppolite pour récupérer de son éreintant choc face à Boone et il serait donc extrêmement surprenant qu’il se concrétise.
Butler devient champion du monde junior
Dans le combat qui faisait office de finale en remplacement du duel entre David Lemieux et James De La Rosa, le Montréalais Steven Butler a logiquement rossé le Bosnien Sladjan Janjanin pour devenir le nouveau champion du monde junior des poids super-mi-moyens de l’IBF.
Butler (15-0-1, 12 K.-O.) l’a emporté par arrêt de l’arbitre à 2:13 du 3e round, après avoir notamment envoyé Janjanin (13-1) au plancher à 2 reprises au 2e assaut. L’arbitre Albert Padulo fils s’est judicieusement mis fin à l’action, alors que le Bosnien ne se défendait plus du tout.
Butler a enregistré une troisième victoire de suite depuis qu’il a dû se contenter d’un verdict nul majoritaire contre Jaime Herrera en juin 2015 au Centre Bell. Le Montréalais avait subi une blessure à une main pendant ce combat et avait ensuite été inactif pendant environ six mois.
Même si Janjanin était invaincu en 13 combats depuis le début de sa carrière, la fiche combinée de ses adversaires n’était que de 52-107-6. Une seule de ses victimes avait un dossier gagnant.
Peu importe, les prestations récentes de Butler auraient quand même incité des promoteurs américains - dont Golden Boy Promotions et Top Rank - à lui soumettre des offres de contrat.
L’histoire se répète pour Jukembayev
Incroyable, mais vrai, les débuts professionnels officiels de Battyrzhan Jukembayev - jadis Batyr Jurembayev - devront encore attendre. Pour la deuxième fois en autant de sorties, le Kazakh a dû se contenter d’un non-lieu, cette fois après que son rival se soit blessé au premier round.
À son baptême de feu en septembre dernier au Bain Mathieu, Jukembayev s’était en effet blessé au genou gauche après une vilaine chute au plancher à la suite d’un accrochage avec son adversaire. Ce soir, c’est la cheville droite de Redy Hernadez (0-1) qui n’a pas tenu le coup après une projection au sol. Cela dit, le protégé de Stéphan Latouche dominait au moment de l’arrêt.
Dans les autres combats présentés en sous-carte, Mian Hussain (15-0) a poursuivi son cheminement dans le monde de la boxe en battant Tobia Giuseppe Loriga (28-7-2) par décision unanime (60-50, 60-51 et 60-52 ). Même s’il n’est pas reconnu pour sa puissance, Hussain est parvenu à faire visiter le tapis à Loriga - un ancien champion d’Italie - à trois reprises.
Le Trifluvien Simon Kean (4-0, 4 K.-O.) a ravi ses nombreux et bruyants partisans présents en malmenant l’Américain Travis Fulton (23-42-1) avant de l’emporter par arrêt de l’arbitre à 0:56 du 2e round. En septembre 2006 au Casino de Montréal, Fulton s’était incliné par arrêt de l’arbitre au 3e assaut devant un autre boxeur de Trois-Rivières, Patrice « Le Granit » L’Heureux.
Ayaz Hussain (10-0, 8 K.-O.) est quant à lui demeuré invaincu en battant Jacek Wylezol (14-14) par arrêt de l’arbitre à 2:11 du 2e round. Le Montréalais a préparé sa victoire en expédiant le Polonais au plancher grâce à une puissante frappe à la tête et a ensuite terminé le travail environ une minute plus tard avec une rafale de coups au visage qui est demeurée sans riposte.
Le Montréalais Mathieu Germain (6-0) a finalement complètement dominé le Mexicain Noel Mejia Rincon (14-8-1) avant de l’emporter par décision unanime (60-53 x 3). Germain est passé bien près d’enregistrer le knock-out en envoyant Rincon au tapis à l’aide d’une série de coups au corps dans la dernière minute du sixième round, mais ce dernier a battu le compte de justesse.