MONTRÉAL – La version du Canadien qui a écrasé les Sabres de Buffalo 7-2 en octobre était sans pitié en troisième période. Pendant la séquence de neuf victoires avec laquelle il a amorcé sa saison, le Tricolore a marqué 40% de ses buts et n’en a accordé que deux dans le dernier tiers de ses parties.
L’équipe qui s’est inclinée 4-2 contre ces mêmes Sabres mercredi au Centre Bell est désespérément en quête de cette solidité qui la rendait imprenable en début de saison. À ses dix derniers matchs, soit depuis qu’il a signé sa dernière victoire en temps réglementaire, le Canadien a concédé un hallucinant total de 18 buts après le deuxième entracte.
Depuis deux mois, les hommes de Michel Therrien flanchent devant la moindre menace. La confiance des troupes semble complètement à plat.
« C’est une question d’attitude, tentait d’expliquer Brendan Gallagher après avoir été blanchi dans un troisième match de suite. Au début de l’année, on tentait d’être le plus agressifs possible. Ce n’est pas comme si on se disait maintenant : ‘Essayons d’être moins agressifs!’ Mais on doit absolument être plus forts mentalement et comprendre les situations qui se présentent à nous en cours de matchs. De l’adversité, il y en aura. Il faut trouver une façon de la gérer mieux que ça. »
« J’avais l’impression qu’on jouait plutôt bien avec l’avance en troisième période, mais dès qu’ils ont créé l’égalité, ça nous a assommés, a remarqué Max Pacioretty. Il faut trouver une façon de rester forts en pareille situation. Le pointage était égal et il y avait un point important à aller chercher. On s’est écroulés. »
Dale Weise, dont le premier but en huit matchs avait permis aux siens de créer l’égalité 1-1 en début de deuxième, croit que le Canadien a péché par excès de prudence après avoir trouvé le moyen de s’emparer de l’avance lors de l’engagement médian.
« On arrive en troisième période et c’est comme si on se mettait à jouer pour le match nul, a déploré le numéro 22. On se retient, on manque d’agressivité. On ne fait qu’attendre que quelque chose se passe. On met de l’échec-avant à un seul joueur et les deux autres attaquants restent à l’arrière. On manque de synchronisme et tout le monde en est coupable. »
« C’est extrêmement frustrant, a poursuivi Weise. On s’effondre et on continue de perdre chaque soir. Ça doit faire dix fois que je le dis. Cette ligue est trop forte pour qu’on puisse se permettre de se laisser glisser. Les autres équipes vont en profiter et trouver un moyen de marquer. »
« Dans le vestiaire après la deuxième, l’ambiance était la même que lorsqu’on gagnait en début de saison. Tout le monde dit les bonnes choses, tout le monde sait ce qu’on doit faire. Mais présentement, on ne le fait pas », simplifiait Gallagher.
« Depuis deux mois, on invente des façons de perdre des matchs de hockey. On fait des erreurs différentes chaque soir, on est victimes de dérapages mentaux à des moments importants. Il faut que ça change », insistait le jeune assistant.  
L’entraîneur Michel Therrien a commencé son point de presse d’après-match en concédant que la pente menant vers une participation aux séries éliminatoires était devenue très abrupte. Quelques minutes plus tôt, Weise avait fait le même constat.
« Il nous reste beaucoup de matchs à jouer, mais ça va être extrêmement difficile de passer devant toutes ces équipes. »
Février est à peine amorcé et l’espoir se fait déjà rare à Montréal.