Alors que la spirale infernale du Canadien se poursuit, il semble que chaque décision prise par l’organisation résulte en un mauvais calcul. De toutes ces décisions, celle qui a connu le plus de ratés fut de muter Galchenyuk à l’aile gauche.
Malgré ce que le Tricolore peut dire publiquement des lacunes défensives de Galchenyuk, il n’y a pas de preuve irréfutable que ces supposées lacunes existent réellement et qu’elles soient plus coûteuses que son apport offensif.
Toute personne soulevant le sujet du différentiel de Galchenyuk ferait bien de noter que, lorsque celui-ci est sur la patinoire, les gardiens du Canadien arrêtent 90,3% des tirs qu’ils reçoivent. C’est l’un des pires résultats chez les joueurs du CH. Cependant, ce n’est pas quelque chose qu’un joueur peut fortement influencer à lui seul. Si vous pensez le contraire, vous êtes alors sûrement convaincu que Tom Gilbert est le meilleur défenseur du Canadien et que Tomas Plekanec est moins fiable défensivement que David Desharnais.
Lorsque Galchenyuk est sur la patinoire, le Canadien accorde pratiquement le même nombre de tirs que lorsqu’il est sur le banc. Son jeu défensif n’apporte pas une grande contribution au CH, mais il ne nuit pas pour autant à l’équipe.
Tableau GalchenyukLe problème du Canadien est qu’au début de la présente série de défaites, Galchenyuk était la principale menace en offensive et qu’en le plaçant à l’aile de David Desharnais, cela l’a neutralisé en tant qu’arme offensive. Plus précisément, analysons les performances de Galchenyuk depuis le 1er décembre.
Pour vous donner une idée à quel point Galchenyuk produisait bien offensivement à la position de centre, seuls Vladimir Tarasenko et Evgeni Malkin ont généré plus de chances de marquer avec régularité que Galchenyuk, ce dernier en générant 7,94 pour chaque tranche de 20 minutes jouées à égalité numérique. À l’aile, Galchenyuk génère plus de deux chances de marquer pour ses coéquipiers en moins pour chaque 20 minutes de jeu et il obtient également lui-même une chance de marquer en moins pour cette même période.
Son habileté à transporter la rondelle n’a pas été affectée, mais le fait d’avoir muté Galchenyuk à l’aile a essentiellement enlevé au Canadien deux chances de marquer à égalité numérique par rencontre.
Le pire est qu’une fois Galchenyuk placé à l’aile de Desharnais, le jeu de ce dernier ne s’est pas amélioré. Desharnais produit présentement moins de chances de marquer qu’à tout autre moment cette saison avec 3,7 pour chaque tranche de 20 minutes jouées, ce qui est le même nombre que Devante Smith-Pelly.
Tableau GalchenyukCe changement a aussi grandement affecté les données pour le temps passé en possession de la rondelle de ces deux joueurs. Depuis, Galchenyuk affiche un Corsi de 47,8 % et Desharnais fait encore pire à 45,7%. Il faut comparer cela à leur Corsi depuis le début de la saison, 54,3 % pour Galchenyuk et 52 % pour Desharnais. Il est clair que ce jumelage n’est bénéfique à aucun de ces deux joueurs.
L’entraîneur a tenté de revenir à ce qui a fonctionné l’an dernier alors que Galchenyuk évoluait à l’aile de Plekanec, mais il demeure que Galchenyuk est beaucoup plus efficace à la position de centre et que le Tricolore n’a pas de joueur de centre vedette permettant de justifier une telle décision.
Regardons cela sous un autre angle en analysant la provenance des tentatives de tir de Galchenyuk depuis le 1er décembre.
L’arc bleu correspond à la distance moyenne d’où il décoche un lancer, le chiffre en bleu correspond au pourcentage de tentatives de tir frappant la cible depuis l’intérieur de l’arc. Au centre, Galchenyuk décochait la plupart de ses tirs depuis l’enclave, 52,3 % de ses tentatives de tir étaient des chances de marquer. Il atteignait le filet sur 64,3 % de ses tentatives de tir depuis l’intérieur de l’arc, ce qui est excellent.
Tableau GalchenyukMaintenant, regardons comment les choses vont pour Galchenyuk depuis qu’il joue à l’aile.
Le pourcentage de tentatives de tirs de Galchenyuk ayant pour provenance l’enclave a chuté de 52,3% à 30,3% une fois qu’il fut muté à l’aile, alors que la distance moyenne d’où il décoche ses lancers s’est fortement éloignée du filet adverse. Galchenyuk semble trop se fier à des tirs décochés en périphérie depuis des angles restreints. Il en résulte que seulement 42,4 % de ses tentatives de tir depuis l’intérieur de l’arc bleu ont touché la cible.
La façon dont le Canadien a utilisé Alex Galchenyuk cette saison est extrêmement douteuse, mais il est facile d’y remédier. Le Tricolore avait dit qu’il serait patient dans le développement de Galchenyuk à la position de centre, il doit maintenant le prouver.