Deux points sur une possibilité de huit à domicile depuis le début de la saison, c’est une chose. La façon dont ils ont perdu ces points, c'en est une autre. Voilà une situation qui pourrait éventuellement venir hanter la troupe de Dave Cameron qui a pris la vilaine habitude de ne pas être en mesure de faire preuve de constance et de régularité durant 60 minutes.
C'est un contexte qui rappelle étrangement ce qu’a vécu cette même formation lors de la saison 2014-2015 et qui l’a forcée à jouer avec l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête dans le dernier tiers du calendrier régulier afin de se tailler une place en séries éliminatoires.
Les Sénateurs ont été incapables de fermer les livres face aux Devils du New Jersey avec une avance de 4-2 au pointage et avec moins de six minutes à la partie, ce qui a mené à une défaite de 5-4 en tirs de barrage. Puis, ils ont subi une défaite de 4-1 samedi soir dernier face aux Coyotes de l’Arizona, encore là dans un contexte où il y avait égalité de 1-1 avec moins de six minutes à faire à la troisième période.
Ces défaites répétitives ont de quoi inquiéter et elles forcent la formation ottavienne à se poser de sérieuses questions rapidement dans la saison. Certes, les absences de Clarke MacArthur, Mike Hoffman et Marc Methot lors du dernier match ont hypothéqué les Sénateurs d’une certaine façon, surtout au niveau de l’attaque, qui est déjà bien mince au sein de l’équipe.
Or, privés des services d’Antoine Vermette, les Coyotes ne constituaient pas un adversaire de premier niveau, bien au contraire. Il s’agissait d’une équipe qui a pris comme décision de rebâtir de A à Z via le repêchage et les différents mouvements de personnels effectués au cours des derniers mois par leur directeur général Don Maloney.
Des propos inquiétants de la part de Dave Cameron
À en juger par ses commentaires d’après-match, en avançant sur la place publique que son groupe n’avait pas eu grand intérêt à compétitionner lors de sa dernière sortie, on peut dire que Dave Cameron n’a pas mâché ses mots.
Cette sortie inquiète au plus haut point puisque d’apporter des propos de façon aussi ouverte devant la jungle médiatique risque fort bien d’ouvrir la boîte de Pandore, qui risque d’être un peu plus difficile à refermer dans les prochains jours, à moins que cela ait été fait de façon stratégique.
Dave CameronPeut-être que coach Cameron voulait rajouter davantage de pression sur les épaules de certains leaders de sa formation, qui par les temps qui courent ne sont pas nécessairement au sommet de leurs capacités et qui sont la cible de ce manque de constance et d’état d’urgence soir après soir.
Un leader qui se cherche, c'est Erik Karlsson. Il a été limité à seulement un maigre petit point au cours de ses quatre dernières parties et ses opportunités de contribuer sur l’aspect offensif du jeu se font assez rares dernièrement.
Le capitaine des Sens connaît des difficultés à se démarquer et est incapable de trouver les espaces libres comme il a l’habitude de le faire lorsqu’il est à son meilleur. Sans rien enlever au désir de Mark Borowiecki, on est tout de même porté à se demander si l’absence de Marc Methot (commotion) à ses côtés n’a pas un lien direct avec ce passage à vide de Karlsson
Pour revenir aux propos significatifs de la part de Cameron, qui a été appelé en relève de Paul MacLean en décembre 2014, on peut dire que l’entraîneur-chef aura à trouver des pistes de solution d’ici la prochaine sortie des Sens face aux Flames de Calgary.
Heureusement pour la formation ottavienne, elle pourrait saluer le retour de Mike Hoffman et Marc Methot dans la formation pour ce duel canadien face aux hommes de Bob Hartley, qui malgré une saison des plus intéressantes la saison dernière, connaissent eux aussi quelques ratés en ce jeune début de saison.
Bobby RyanUn peu de positif pour l’énigmatique Bobby Ryan
Ryan a fort possiblement connu sa meilleure performance depuis le début de la saison lors de la visite des Coyotes de l’Arizona. Au niveau de l’engagement et de l’effort plus que soutenu, Ryan a été très bon, en plus d’avoir été celui qui a orchestré le seul et unique but des Sénateurs sur une excellente prise de décision en entrée de territoire.
Il a réussi à repérer de belle façon le jeune défenseur Cody Ceci, qui s’amenait en support sur une deuxième vague d’attaque. Ryan a dirigé huit tirs au filet et a été utilisé pendant 18:54. Il a été un des rares à performer tout au long du match, et ce, dans les deux sens de la patinoire, lui qui avait été blanchi de la feuille de pointage au cours de ses trois dernières parties.
Profitant d’un temps de glace qualité/minute assez considérable depuis le début de la saison, il n’y a aucun doute que celui-ci a répondu soit à l’absence de Hoffman et MacArthur, par une meilleure implication, soit au possible message de son entraîneur dans une rencontre en privé, question de le responsabiliser davantage.
On se rappellera que Ryan avait connu une soirée difficile face aux Devils du New Jersey tant au niveau de ses choix de jeu plus que douteux que de ses revirements à répétition en situation d’avantage numérique.
En référence à certaines statistiques avancées, les chances de marquer des Sénateurs à 5 contre 5 avec Bobby Ryan sur la patinoire sont de 48, mais les chances de marquer des équipes adverses sont de 72, soit un différentiel de moins-24. À noter que son compagnon de trio, Mika Zibanejad, se situe lui aussi à moins-27 dans ce type de différentiel.
Il serait faux de prétendre que Ryan est responsable de toutes les chances de marquer de l’adversaire, mais il faut dire que la statistique est assez frappante.
Reconnu pour ses lents débuts de saison, ce choix de première ronde en 2005 (Anaheim), deuxième au total tout juste derrière Sidney Crosby lors des assises tenues au Westin Hôtel d’Ottawa en raison de l’arrêt de travail de la saison 2004-2005, tarde à devenir le joueur de concession qu’on attend.
Ryan a été sélectionné trois rangs avant le meilleur gardien de la planète hockey Carey Price, et depuis son acquisition des Ducks d’Anaheim en 2013 en retour de Jakob Silfverberg, Stefan Noesen et un choix de première ronde en 2014 (Nick Ritchie), il ne livre pas la marchandise au rythme souhaité.
Avec une récolte de 18 buts en 78 parties la saison dernière, lui qui a joué en dépit d’une fracture au doigt pendant une certaine période de temps, Ryan a bénéficié de la confiance de son employeur tout au long de la campagne. Rappelons-nous que Bobby Ryan a signé une prolongation de contrat à long terme d’une durée de sept ans en octobre 2014, évaluée à 50,7 millions de dollars.
Brian Burke, maintenant président des opérations hockey des Flames de Calgary, avait ouvertement critiqué Ryan après qu'il eut été ignoré par Équipe USA lors des Jeux olympiques de Sotchi. Il avait mentionné que le mot « intensité » ne faisait pas partie de son vocabulaire. Des propos qui avaient laissé place à une guerre de mots, là ou Bobby Ryan sur la place publique avait utilisé le mot « gutless » afin de répondre aux propos acerbes de Burke à son endroit.
Pour Ryan, qui a connu quatre saisons de 30 buts et plus avec les Ducks, dont une de 35 buts en 2009-2010, il souhaite que sa dernière performance soit le début de jours meilleurs au sein de l’organisation, elle qui a placé de grandes attentes et toute sa confiance en ce joueur reconnu pour ses grandes qualités offensives.
L’entraîneur Dave Cameron et les Sénateurs ont grandement besoin de son réveil en ce début de saison qui laisse grandement à désirer.