NEW YORK - À ses 26 premiers matchs en tournois majeurs en 2015, il n'y avait pas de déficit trop difficile à combler pour Serena Williams, ni de rivale trop gênante et la victoire semblait toujours à sa portée.
Elle était invaincue et, en apparence, invincible, avec un premier Grand Chelem en plus d'un quart de siècle dans sa mire.
Tout ce qu'il lui fallait, c'était deux autres victoires pour réaliser ce rare exploit. Et pourtant, contre une adversaire non tête de série et méconnue en demi-finales des Internationaux des États-Unis, elle a raté son rendez-vous avec l'histoire.
Dans l'un des revirements les plus importants de l'histoire du tennis, Williams a finalement été incapable de surmonter ce défi, s'inclinant 2-6, 6-4, 6-4 aux mains de l'Italienne Roberta Vinci, modeste 43e joueuse mondiale.
« Je ne veux pas parler de ma déception, a commenté Williams au début d'une conférence de presse plus courte qu'à l'habitude. Si vous avez d'autres questions, posez-les.
« Je pense qu'elle a joué le meilleur tennis de sa carrière. Elle a 33 ans, elle a donné tout ce qu'elle avait. C'est vraiment bien pour elle de jouer aussi bien. »
Vinci n'avait jamais disputé une demi-finale du Grand Chelem auparavant. Elle n'avait même jamais réussi à enlever un set à Williams, encore moins une victoire, à leurs quatre précédentes confrontations.
« Aujourd'hui, c'est mon jour, a lancé Vinci à la foule lors de l'interview sur le court. Je suis désolée, les amis. »
Son style, des balles coupées à profusion et des montées au filet, a suffisamment ennuyé Williams pour s'avérer un défi insurmontable et priver l'Américaine de 33 ans de la possibilité de devenir la première joueuse depuis Steffi Graf en 1988 à gagner les quatre manches du Grand Chelem dans la même saison.
Williams avait déjà été poussée à la limite avant - il s'agissait de son 12e match de trois sets dans un tournoi majeur cette saison - mais elle est parvenue à gagner les titres aux Internationaux d'Australie sur surface dure en janvier, à Roland Garros sur terre battue en juin et à Wimbledon sur gazon en juillet.
Cette fois, la no 1 mondiale n'a pu s'en tirer.
Au lieu de Williams, c'est Vinci qui disputera la finale samedi. Elle affrontera sa compatriote Flavia Pennetta, victorieuse plus tôt dans la journée de la Roumaine Simona Halep, deuxième tête de série, 6-1, 6-3.
Finale toute italienne
Pennetta, âgée de 33 ans, devient la joueuse la plus âgée de l'ère moderne, qui remonte à 1968, à devenir finaliste pour la première fois.
Affrontant une adversaire de presque 10 ans sa cadette, Pennetta s'est imposée 6-1, 6-3 en 59 minutes face à Simona Halep.
Halep avait disputé une finale d'un tournoi majeur auparavant, s'inclinant l'année dernière à Roland Garros. Mais elle a montré des signes de nervosité et a paru en manque d'énergie, commettant 23 fautes directes pour 10 coups gagnants.
Pennetta, 26e tête de série, n'a pas connu ces problèmes, jouant avec calme, confiance et en parfait contrôle. l'Italienne a tiré de l'arrière 3-1 au deuxième set avant de gagner 15 points d'affilée pour s'approcher à un jeu de la victoire. Elle a fait le bris pour confirmer sa victoire, se couvrant le visage de ses mains pour démontrer à la fois sa joie et son étonnement après avoir réussi son 23e coup gagnant.
Les deux joueuses ont gagné leur match quart de finale en trois sets, mercredi, mais Halep a eu un match de quatrième ronde plus difficile.
Pennetta aurait pu retrouver Caroline Wozniacki, 4e tête d'affiche, en troisième ronde, mais la Danoise a subi l'élimination avant. Elle a eu raison de deux rivales parmi le top-5 coup sur coup, revenant de l'arrière pour vaincre la double championne de Wimbledon Petra Kvitova en quarts de finale.
Pennetta est la finaliste d'un Grand Chelem la moins bien classée depuis Serena Williams, de retour après avoir connu des problèmes de santé, qui était 27e tête de série aux Internationaux des États-Unis en 2011.