Eugenie Bouchard a étonné plusieurs observateurs par son choix de faire équipe avec l'Américain Jimmy Connors, une légende du tennis masculin, afin de l'aider dans sa préparation à l'aube des Internationaux de tennis des États-Unis.
Pour Simon Larose, entraîneur à Tennis Canada, cette union ne peut certainement pas nuire, même s'il ne faut pas l'envisager comme une association à poursuivre dans une perspective de long terme.
« Rendu là où elle est, ça vaut le coup d'essayer pour Eugenie. Elle m’a l’air d’avoir perdu son aplomb, son désir de se battre sur chacun des points, et c’est attribuable à plusieurs facteurs, dont un manque de confiance », a-t-il évalué lors d'une entrevue accordée à RDS.
« Jimmy Connors est un gars très extraverti et passionné, a-t-il poursuivi. Ça se peut qu’il soit en mesure de lui transmettre ça. On sait qu’avec (Maria) Sharapova, ça n’avait pas duré bien longtemps (à peine une semaine). On verra s’il a appris de cela. Chose certaine, il est un passionné, et c’est ça qu’elle va essayer d’aller chercher de lui. »
Trop de changements?
L'ancien joueur du circuit ATP ne se gêne pas pour affirmer que le manque de stabilité de la Montréalaise à travers ses choix d'entraîneurs contribue négativement à l'amélioration de ses résultats sur les courts.
« Personnellement, je privilégie le long terme. Depuis sa jeunesse, Eugenie a changé souvent de coach. Ç’a fonctionné par le passé, mais est-ce que ça peut encore être la solution? Je ne crois pas. Elle doit s’entourer de quelqu’un qui sera là tous les jours. Ça prend quelqu'un en qui elle a confiance, et non une personne qui ne sera pas que le temps d'un mois », a martelé Simon Larose.
Après un court partenariat avec Sam Sumyk plus tôt cette année, Bouchard s'est tournée vers le Serbe Marko Dragic, avec qui elle avait déjà collaboré par le passé, toujours dans l'objectif de retrouver le droit chemin. Selon Larose, les changements fréquents de la dernière année n'aident en rien le manque de constance ayant caractérisé sa saison 2015 sur le circuit WTA.
« Elle ressent de la pression. Elle a monté très rapidement, et elle n’a pas suivi le cheminement idéal pour rejoindre les meilleures au monde. En faisant bien dans les tournois majeurs sans nécessairement connaître de succès dans les autres tournois d’importance, elle a sauté des étapes », a-t-il analysé.
Maintenant qu'elle a connu la médiocrité, la joueuse de 21 ans ne peut que se retrousser les manches pour retrouver sa forme d'antan, et surtout les victoires qui l'accompagnaient. Pour ce faire, elle devra croire fermement en sa capacité de renouer avec ce qui faisait d'elle une joueuse redoutable lorsqu'elle était membre du top-10 mondial.
« Eugenie va se remettre en place. C’est une personne qui travaille extrêmement fort et qui aime le tennis. Elle est bien entourée avec Tennis Canada et ses agents, donc ça va bien aller mais c’est vrai qu’en ce moment, elle passe un dur moment », a conclu Larose.